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Les mécanismes d'une perte auditive pathologique associés aux tumeurs du sac endolymphatique dans la maladie de von Hippel-Lindau
John A. Butman, MD, PhD;
H. Jeffrey Kim, MD;
Martin Baggenstos, MD;
Joshua M. Ammerman, MD;
James Dambrosia, PhD;
Athos Patsalides, MD;
Nicholas J. Patronas, MD;
Edward H. Oldfield, MD;
Russell R. Lonser, MD
RÉSUMÉ
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Contexte Les tumeurs du sac endolymphatique (TSEL) sont
associées à la maladie de von Hippel-Lindau et sont à
l'origine de pertes auditives neurosensorielles permanentes et de
névrites vestibulaires. Les mécanismes sous-jacents des
atteintes audio-vestibulaires restent non élucidés et le moment
optimal pour le traitement n'est pas connu.
Objectif Caractériser les mécanismes à la base
de la physiopathologie audio-vestibulaire associée aux TSEL.
Schéma, environnement et patients Evaluation prospective et
séquentielle de patients affectés de la maladie de von
Hippel-Lindau et de TSEL au National Institues of Health, entre mai 1990 et
décembre 2006.
Principaux critères d'évaluation Les résultats
cliniques et les données audiométriques ont été
comparés avec des analyses séquentielles en imagerie par
résonance magnétique ou en tomodensitométrie
informatisée afin de déterminer les mécanismes
sous-jacents du dysfonctionnement audio-vestibulaire.
Résultats Trente-cinq patients présentant la maladie
de von Hippel-Lindau avec des TSEL touchant 38 oreilles (3 TSEL
bilatérales) ont été identifiés. L'invasion
tumorale de la capsule otique était associée aux grosses tumeurs
(P=.01) et s'était produite sur 7 oreilles (18%), provoquant une perte
auditive neurosensorielle (100%). Aucune évidence d'invasion tumorale
de la capsule otique n'a été observée pour les 31
oreilles restantes (82%). Une perte auditive neurosensorielle était
apparue pour 27 des 31 oreilles (87%), soit de façon soudaine (14
oreilles, 52%), soit progressivement (13, 48%), et 4 oreilles avaient une
audition normale. Une hémorragie intra-labyrinthique a
été observée pour 11 des 14 oreilles affectées par
une perte auditive neurosensorielle soudaine (79%; P<0.001) mais
était absente pour les 17 oreilles normales ou affectées par une
perte auditive neurosensorielle progressive. La taille de la tumeur
n'était pas corrélée à la perte auditive
neurosensorielle (P=0.23) ou à la névrite vestibulaire.
Conclusions Les TSEL associées à la perte auditive
neurosensorielle et à la névrite vestibulaire peuvent se
produire de façon soudaine, à cause d'une hémorragie
intra-labyrinthique d'origine tumorale; ou de manière plus insidieuse,
concordant plus aux hydrops endolymphatiques. Ces mécanismes peuvent
tous deux se produire dans le cas de petites tumeurs non associées
à l'invasion tumorale de la capsule otique.
JAMA.
2007;298(1):41-48
Les tumeurs du sac endolymphatique (TSEL) sont des néoplasies
richement vascularisées et bénignes, mais localement agressives,
du système endolymphatique qui détruisent souvent l'os temporal
environnant (Figure
1).1-3
Les TSEL se produisent de façon irrégulière mais souvent,
elles sont la manifestation de la maladie de von Hippel-Lindau (VHL),
où elles peuvent être
bilatérales.3,4
Elles sont associées à une importante morbidité
audio-vestibulaire, dont la perte
auditive3-5
soudaine. Malgré leurs effets et leur association avec la maladie de
VHL, les explications sur les mécanismes physiopathologiques du
dysfonctionnement audio-vestibulaire associé aux TSEL et l'incidence
élevée du dysfonctionnement audio-vestibulaire chez les patients
avec la maladie de VHL, ainsi que le moment idéal de traitement des
TSEL restent à établir. Depuis la mise en évidence des
TSEL dans le syndrome de VHL, des protocoles de dépistage prospectif
des patients affectés de la maladie de VHL, incluant l'imagerie par
résonance magnétique séquentielle à haute
résolution (IRM) et la tomodensitométrie (TDM) avec des
évaluations audiométriques ont été
développés au National Institutes of Health.
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Figure 1.. Les relations anatomiques du sac endolymphatique
Le sac endolymphatique est localisé à la surface
postéromédiane de l'os pétreux, recouvert par le dura. Le
conduit endolymphatique se situe entre l'aqueduc vestibulaire et relie le sac
endolymphatique au reste du labyrinthe membraneux. Le labyrinthe membraneux
d'encastre dans la capsule otique osseuse. Les tumeurs du sac endolymphatique
peuvent aboutir à une perte auditive, directement en s'infiltrant dans
les structures sensorielles adjacentes renfermées dans le capsule
otique, ou indirectement à travers une hémorragie
endolymphatique ou un hydrops endolymphatique. NC indique un nerf
crânien.
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Les informations issues de ces évaluations permettent aujourd'hui de
faire partiellement la lumière sur les mécanismes d'apparition
des symptômes, les caractéristiques précoces en imagerie,
et l'histoire naturelle des TSEL. Afin d'élucider les mécanismes
sous-jacents à la perte auditive et autres atteintes vestibulaires chez
les patients affectés de TSEL, nous avons analysé les imageries
séquentielles et les résultats cliniques de patients
consécutifs ayant la maladie de VHL et des TSEL.
METHODES
Patients
Le dossier clinique, les audiogrammes, les images IRM et TDM ont
été analysés pour des patients présentant la
maladie de VHL, et dont les cas ont été suivis au National
Institutes of Health entre le 25 mai 1990 et le 18 décembre 2006. Tous
les patients ont été évalués selon des protocoles
validés par le comité de surveillance interne du Na¬tional
Institute of Neurological Disor¬ders and Stroke (NIH 79-N-0089 et NIH
00-N-0140) après avoir donné leur consentement
éclairé. Les patients ont été
contrôlés prospectivement pour l'apparition de symptômes
audio-vestibulaires et recrutés si le diagnostic par imagerie montrait
des évidences de TSEL.
Etudes en imagerie
Tous les tests ont été réalisés et
consignés par des neuroradiologues en insu de la présence d'une
affection audio-vestibulaire et de son degré.
Imagerie TDM
Afin de déterminer la présence d'une invasion de la capsule
otique et l'étendue de l'érosion osseuse provoquée par
les TSEL, une TDM de l'os temporal (axiale ou coronale; épaisseur de
coupe 0.625 à 1.5mm; algorithme de reconstruction à noyau pour
l'os) a été réalisée. Pour les besoins de
l'analyse, les TSEL ont été classées en 2 groupes selon
la présence ou l'absence d'évidence d'une invasion tumorale de
la capsule otique en TDM.
Imagerie par résonance magnétique
Une IRM de l'oreille interne a été utilisée pour
déterminer l'étendue des masses de tissus mous dans l'os
temporal, et d'évaluer le signal à l'intérieur du
labyrinthe sensoriel. Du fait du déroulement des études sur
plusieurs années, les techniques utilisées ont fait l'objet de
variations, reflétant les avancées technologiques dans la
méthodologie. Avant 1999, l'IRM se composait de séquences en
pré-contrastes ou post-contrastes, en écho de spin avec
pondération T1 et en écho de spin rapide avec pondération
T2, utilisant des épaisseurs de coupe de 3mm ou en dessous.
Après 1999, des images en pré-contraste et post-contraste,
chevauchantes, en échos de gradient de type spoiled, avec
pondération T1 à 1.6 mm, des séquences rapides
d'induction, en état d'équilibre avec pondération T2, et
des séquences à saturation du signal liquide par inversion
récupération, de 3 à 5 mm, ont été
utilisés pour les examens. Pour tous les cas, la résolution dans
le plan était inférieure à 1 mm.
Le contenu de l'aqueduc vestibulaire pouvant, en condition normale,
s'accentuer sur des séquences à écho de gradient de type
spoiled avec pondération en T1, les petites TSEL in situ ont
été identifiées par l'accentuation asymétrique du
conduit endolymphatique en IRM et par l'érosion osseuse au niveau de
l'aqueduc vestibulaire en TDM. La présence d'une hémorragie
intra-labyrinthique était définie en IRM comme une augmentation
anormale et isolée du signal intra-labyrinthique sur les images en
pré-contrastes avec pondération T1. Le lipome
intra-labyrinthique, qui peut également apparaître en
pré-contraste à pondération T1 comme une
hyperintensité, était éliminée en IRM à
saturation du signal de la graisse. Pour quantifier et comparer la taille des
tumeurs, le diamètre de la plus grosse tumeur a été
mesuré et noté à partir d'une coupe axiale unique.
Evaluation clinique
Les patients ont subi des examens neurologiques et audiométriques
complets (voir le paragraphe "Evaluation audiométrique")
à des intervalles de 6 à 24 mois ou quand les symptômes
audio-vestibulaires apparaissaient. La présence de symptômes
audio-vestibulaires comprenant l'acouphène, le vertige, une sensation
de plénitude de l'oreille, et les évidences propres aux
anomalies des nerfs crâniens étaient consignées à
chaque visite.
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Figure 2.. Répartition des oreilles affectées par une tumeur
endolymphatique
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Evaluation audiométrique
Les examens audiométriques ont été
réalisés en même temps que les examens cliniques et
comprenaient des évaluations de la conduction osseuse, de la conduction
aérienne, du seuil audiométrique et la discrimination de la
parole. La perte auditive était définie comme faible (26-40dB),
modérée (41-55 dB), modérée à
sévère (56-70 db), sévère (71-90dB), ou profonde
(>91dB). L'intervalle de temps au cours duquel la perte auditive
neurosensorielle a évolué était classifiée comme
soudain (<24) ou progressif (semainesmois). StatXact 6, version 6.2.0
(Cy-tel Inc, Cambridge, Massachusetts) et SPSS pour Windows, version 11.5.0
(SPSS Inc, Chicago, Illinois). La valeur P de significativité
était inférieure à .05.
RESULTATS
Caractéristiques globales des patients et des tumeurs
Trente-huit oreilles, affectées par le TSEL (23 gauches [61%], 15
droites [39%]) ont été identifiées chez 35 patients ayant
la maladie de VHL (19 femmes [54%]; 16 hommes [46%];
FIGURE 2). Des TSEL
bilatérales ont été détectées chez 3
patients (9%). L'âge moyen à l'apparition des symptômes
était de 31 ans (SD=13) (étendue 11-63 ans). La durée
moyenne de suivi était de 7,78 ans (SD=4.75) (étendue 0,25-16
ans). Tous les patients présentant une évidence de TSEL ont
développé des symptômes audio-vestibulaires incluant une
perte auditive, acouphène, vertige, sensation de plénitude de
l'oreille, parésie faciale, ou des douleurs à l'oreille
associées à une parésie faciale
(Tableau). Dix-neuf patients
(54%) présentaient une triade des symptômes les plus communs qui
comprenaient la perte auditive soudaine, l'acouphène et le vertige (9
patients supplémentaires [26%] avaient 2 de ces symptômes). Le
diamètre moyen des tumeurs était de 1.4 cm (SD=1.0cm)
(étendue 0.2-5.2cm). La taille de la tumeur n'était pas
associée à la perte auditive neurosensorielle (P=.23) ou aux
symptômes audio-vestibulaires (analyse de variance, P=.83;
Figure 3). Sept oreilles (6
patients, 18%, P=0.01) étaient affectées par une invasion
tumorale de la capsule otique et 31 oreilles (30 patients, 82%) ne montraient
aucune évidence d'invasion de la capsule otique
(Figure 2).
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Tableau.. Résultat dans 38 oreilles affectées par des tumeurs du sac
endolymphatique chez 35 patients présentant la maladie de von
Hippel-Lindau
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Figure 3.. Analyse de corrélation entre la taille d'une tumeur et la perte
auditive chez les patients présentant la maladie de von
Hippel-Lindau
Trente-huit oreilles affectées par les tumeurs du sac
endolymphatique chez 35 patients présentant la maladie de von
Hippel-Lindau ont été analysée pour une
corrélation entre la taille de la tumeur et la présence de perte
auditive neurosensorielle. Aucune corrélation n'existait (analyse de
variance, P>.05) entre a taille de la tumeur et la présence de perte
auditive neurosensorielle dans les oreilles avec ou sans invasion du capsule
otique.
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Oreilles avec invasion de la capsule otique
Résultats cliniques Sept oreilles (4 droites; 3 gauches) chez 6
patients (2 hommes, 4 femmes) étaient affectées par des TSEL
ayant envahi la capsule endolymphatique. Deux de ces patients avaient des TSEL
bilatérales. L'un avait une invasion unilatérale de la capsule
otique tandis que l'autre avait une invasion bilatérale. L'âge
moyen à l'apparition des symptômes audio-vestibulaires
était de 32 ans (SD=13) (étendue 14-34 ans). En tout, la
durée moyenne de suivi était de 7,68 ans (SD=4.43)
(étendue 3,25-14,83 ans). Pour chaque invasion de la capsule otique
détectée, une perte auditive neurosensorielle était
présente. La perte auditive neurosensorielle était
sévère pour une oreille et de sévère à
profonde pour les 6 restantes (Figure
3). Des résultats additionnels audio-vestibulaires et sur
les nerfs crâniens incluaient le vertige (4 patients, 67%),
l'acouphène (4 oreilles, 57%), la sensation de plénitude de
l'oreille (4 oreilles, 57%), une parésie faciale (1 patient, 17%) et
une otalgie (1oreille, 14%). Le vertige était intermittent chez tous
les patients affectés (4; 100%). L'acouphène était
continu pour une oreille (25%) et intermittent pour 3 autres (75%). La
sensation de plénitude de l'oreille était intermittente pour
toutes les oreilles affectées (4, 100%). L'otalgie était
continue chez le seul patient affecté (100%).
Imagerie Toutes les TSEL avec invasion de la capsule otique
présentaient les caractéristiques typiques d'une imagerie de
TSEL. L'IRM non améliorée, avec pondération T1 a
montré que les TSEL étaient hétérogènes en
intensité et associées à des zones
d'hypersensibilité qui suggèrent la présence
d'hémorragies intra-tumorales et la formation de granulomes à
cholestérol (Figure 4).
Des zones des TSEL, isointenses en pré-contraste, étaient
accentuées en post-contraste à pondération T1. En TDL,
les TSEL étaient iso-intenses avec la matière grise, avec des
foyers de densité osseuse indiquant une destruction et une infiltration
osseuse, centrées dans la région de l'aqueduc vestibulaire
(Figure 4). Le diamètre
moyen d'une tumeur était de 2.2cm (1.6cm)(étendue,
0.5-5.2cm).
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Figure 4.. Large tumeur du sac endolymphatique avec invasion de la capsule à
une perte auditive profonde
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Oreilles sans invasion de la capsule otique
Résultats cliniques Trente et une oreilles (11 droites, 20
gauches) chez 30 patients (14 hommes, 16 femmes) étaient
affectées par des TSEL qui n'envahissaient pas la capsule otique. Un
des patients avait une TSEL bilatérale, non associée à
une invasion de la capsule otique. L'âge moyen à l'apparition des
symptômes était de 32 ans (SD=13.1) (étendue 11-63 ans).
En tout, la durée moyenne de suivi était de 95,4 ans (SD=56.2)
mois (étendue 3-192 mois). Vingt-sept des 31 oreilles (87%), sans
invasion de la capsule otique, étaient affectées par une perte
auditive neurosensorielle (4 oreilles avaient une audition normale). La perte
auditive neurosensorielle était faible à modérée
pour 15 oreilles (56%) et sévère à profonde pour 12
oreilles (44%). Chez les 27 patients avec une perte auditive neurosensorielle,
la perte auditive était apparue soit soudainement (14 oreilles, 52%),
soit progressivement (13 oreilles, 48%) sur quelques mois à plusieurs
années. Les résultats audio-vestibulaires supplémentaires
comprenaient l'acouphène (23 oreilles, 74%) le vertige (21 patients,
70%), la sensation de plénitude de l'oreille (10 oreilles, 32%),
l'otalgie (3 oreilles, 10%) et la parésie faciale (1 oreille, 3%).
L'acouphène était continu pour 12 oreilles affectées
(52%) et intermittent pour 11 autres (48%). Le vertige était continu
pour 4 patients affectés (19%) et intermittent chez 17 (81%).
L'acouphène était continu pour 2 oreilles (20%) et intermittent
pour 8 autres (80%). L'otalgie était continue pour les 3 oreilles
affectées (100%).
Imagerie Trente (97%) des 31 TSEL sans invasion de la capsule otique
avaient des caractéristiques d'imagerie concordantes avec une TSEL. Le
diamètre moyen de ces tumeurs était de 1.2cm (SD=0.7cm)
(étendue, 0.2-2.6), ce qui était plus faible (analyse de
variance P=0.01) que pour les TSEL envahissant la capsule otique
(diamètre moyen 2.2cm [SD=1.6cm]; étendue, 0.5-5.2 cm). Une TSEL
n'était pas visible sur l'IRM ou le TDM mais sa présence a
été soupçonnée à cause d'une
hémorragie intra-labyrinthique (visible en IRM à
pondération T1) qui correspondait à une perte auditive
neurosensorielle soudaine, au vertige et à l'acouphène. Une
exploration chirurgicale a révélé une petite TSEL (2mm)
qui a été enlevée.
Un signal hyperintense en pré-contraste à pondération
T1, et en saturation du signal liquide par
inversion-récupération, indicatif d'une hémorragie
intra-labyrinthique (Figure 5),
a été observé pour 11 des 14 oreilles (79%) chez
lesquelles une perte auditive neurosensorielle soudaine a été
identifiée de façon clinique (test de chi2,
P<0.001) Pour les 13 oreilles non affectées par une invasion de la
capsule otique et pour lesquelles la perte auditive neurosensorielle
s'était progressivement installée, il n'y avait aucune
évidence d'hémorragie intra-labyrinthique (en
pré-contraste à pondération T1 ou en saturation du signal
liquide par inversion récupération;
Figure 6). De même, aucun
des 4 patients non affectés par une invasion de la capsule otique, et
avec une audition normale, n'avait montré de preuve d'hémorragie
intra-labyrinthique. Aucune corrélation n'existait entre la taille de
la tumeur et la présence d'hémorragie intra-labyrinthique
(analyse univariée de la variance, P=0. 13) pour les TSEL sans invasion
de la capsule otique.
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Figure 5.. Petite tumeur du sac endolymphatique avec hémorragie
intralabyrinthique associée à une perte auditive soudaine
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Figure 6.. Petite tumeur du sac endolymphatique associée à une perte
auditive progressive
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COMMENTAIRES
Les TSEL dans la maladie de VHL.
La maladie de VHL a une incidence de 1 sur 39 000
individus.6
C'est une néoplasie autosomique dominante qui résulte d'une
mutation germinale ou de la délétion du gène suppresseur
de tumeur, situé sur le bras court du chromosome
3.7-9
La maladie de VHL est associée à une pénétrance
variable et des résultats cliniques hétérogènes.
Les individus affectés développent souvent des lésions
viscérales et des lésions du système nerveux central,
bénignes ou
malignes.8,10
Les manifestations au niveau viscéral comprennent les kystes
rénaux et les carcinomes, le phéochromocytome, les kystes
pancréatiques et les tumeurs neuroendocriniennes, ainsi qu'une
cystadénomê8,11,12
des organes reproductifs annexes. Les manifestations pour le système
nerveux central comprennent l'angiomatose rétinienne,
cérébelleux, rachidienne et du tronc cérébral,
ainsi que les
TSEL.8,10
Les TSEL ont été cliniquement établies comme faisant
partie de la maladie de VHL par Manski et
al,13,14
et confirmées par les analyses génétiques de Vortmeyer et
al. Bien que ces tumeurs ne se produisent que rarement dans la population
générale, elles sont fréquemment
révélées chez les patients ayant la maladie de VHL par
l'imagerie IRM ou TDM, avec une incidence estimée entre 11% et
16%.3,4,8,15
La maladie de VHL est la seule affection identifiée comme
associée aux
TSEL3,4
bilatérales. Même si 9% des patients ont eu des TSEL
bilatérales dans cette étude, de précédentes
publications suggèrent que les tumeurs bilatérales pourraient
affecter de 15% à 30% des patients présentant la maladie de VHL
avec de
TSEL.3,16
Ces précédentes estimations pourraient en partie s'expliquer par
le fait qu'elles soient basées sur des résumés de rapport
de cas ou des séries plus petites et isolées.
Tous les patients de cette série ont développé des
symptômes audio-vestibulaires. Analogue à un processus
physiopathologique au sein du système endolymphatique, la plupart des
patients ont montré une triade de symptômes fréquemment
associés à la maladie de Ménière, comprenant la
perte auditive, l'acouphène et le vertige
(Tableau).1,4,17
Ceci a souvent conduit à la pose d'un diagnostique de maladie de
Ménière avant la mise en évidence d'une TSEL. Allant dans
le sens des publications précédentes qui décrivent une
incidence de 90% de la perte auditive neurosensorielle graduelle ou
progressive chez les patients avec
TSEL,3,4,18
le résultat clinique le plus fréquemment associé aux TSEL
était la perte auditive. La perte auditive neurosensorielle
s'était produite chez 31 patients (89%) ou 34 des oreilles
affectées (89%), et était le plus souvent modérée
ou profonde (Figure 2).
D'autres résultats associés aux TSEL mais moins fréquents
incluent la sensation de plénitude de l'oreille, l'otalgie, la
parésie faciale et la combinaison de la parésie faciale et de
l'otalgie. (Tableau)
Conformément à l'origine anatomique et la nature
érosive progressive des TSEL, l'invasion de la capsule otique
s'était produite pour des tumeurs significativement plus larges que
celles qui n'envahissaient pas la capsule. L'analyse de la taille des tumeurs
et sa relation avec la présence ou non de perte auditive
neurosensorielle et de symptômes audio-vestibulaire n'a
révélée aucune association
(Figure 3). L'absence de
corrélation entre la taille de la tumeur et la perte auditive
neurosensorielle, ainsi que la présence d'une perte auditive
neurosensorielle et de névrites vestibulaires chez les patients sans
invasion de la capsule otique, soutiennent l'hypothèse qu'un
mécanisme autre que la destruction de la capsule otique par l'expansion
d'une tumeur, est sous-jacent à la morbidité audio-vestibulaire
lié aux TSEL Alors que nous n'avions trouvé aucun lien entre la
taille de la tumeur et la perte auditive neurosensorielle, Manski et
al3 ont
observé qu'une taille plus élevée de tumeur était
associée à une perte fonctionnelle de l'audition chez 13
patients ayant la maladie de VHL et 13 TSEL. La raison la plus probable pour
expliquer cette différence est liée au moment de la
découverte de la TSEL Jusqu'à l'établissement
définitif de l'association clinique entre les TSEL et la maladie de
VHL, les patients affectés par cette maladie n'étaient pas
systématiquement évalués pour une TSEL. Ainsi, la
détection des TSEL, y compris celles dans les séries de Manski
et al3,
était retardée et les patients montraient fréquemment des
grosses tumeurs associées à des pertes d'audition de longue date
au moment du diagnostic. Les améliorations de la résolution en
imagerie, ainsi que le développement de protocoles ciblés de
dépistage cliniques et par imageries permettent aujourd'hui la
détection précoce de TSEL très petites et de leurs effets
sur l'oreille interne. Le résultat de ces études, tel qu'il est
décrit pour cette série de patients, montre qu'une atteinte
audio-vestibulaire se produit fréquemment avec les petites TSEL (2-3 mm
de diamètre, Figure
3).
La détection de plus petites TSEL et les effets qui les accompagnent
(ex: hémorragie intra-labyrinthique) donne un aperçu du
mécanisme expliquant les incidences élevées de
dysfonctionnement audio-vestibulaire (y compris les pertes auditives soudaines
non expliquées) précédemment rapportées, chez les
patients ayant la maladie de VHL, sans évidence radiographiques de
TSEL.3,4
En utilisant l'IRM haute résolution et le TDM séquentielles,
avec des séquences spécifiques pour évaluer l'oreille
interne, nous avons détecté plusieurs petites tumeurs (<5mm
diamètre) et trouvé qu'un grand nombre des patients de cette
étude (29%) avaient une hémorragie intra-labyrinthique,
correspondant à une perte auditive neurosensorielle, qui auraient pu
échapper à la détection par une imagerie de plus faible
résolution ou une imagerie qui n'a pas été cliniquement
corrélées au dysfonctionnement audio-vestibulaire (ex: avant
l'inclusion des TSEL dans le syndrome de VIH. Ce point est mis en
évidence par la détection d'une petite TSEL par la
présence d'une hémorragie intra-labyrinthique sur IRM et
confirmée par la chirurgie comme étant située dans
l'aqueduc vestibulaire.
Mécanismes de la perte auditive
En se basant sur la relation entre l'imagerie et les résultats
cliniques chez ces patients, 3 mécanismes distincts peuvent rendre
compte (indépendamment ou combinés) de la morbidité
audio-vestibulaire associée aux TSEL. Ils comprennent l'invasion
tumorale directe de la capsule otique, l'hémorragie
intra-labyrinthique, et l'hydrops endolymphatique.
Invasion tumorale de la capsule endolymphatique
Parce que la destruction de la capsule otique est un mécanisme bien
compris de la perte auditive et de la névrite vestibulaire, et parce
que les précédentes descriptions des TSEL associées
à la perte auditive et à la névrite vestibulaire ont pour
la plupart étaient établies dans le cas des grosses tumeurs, les
rapports précédentes affirment que la perte auditive,
associée aux TSEL, était le résultat de l'invasion
tumorale directe de la capsule
otique.1,4,19,20
De la même manière, ce rapport démontre qu'une taille de
tumeur importante était associée à des évidences
radiographiques d'une invasion de la capsule otique. Bien qu'il soit possible
qu'une invasion histologique de la capsule endolymphatique échappe
à un diagnostic par imagerie, les précédents rapports sur
des petites TSEL, présentant une capsule optique intacte en imagerie
n'avaient pas d'évidence histologique d'invasion de la capsule
otique.2,5,16
Lorsqu'une TSEL s'attaque directement à l'intérieur de l'oreille
interne, elle détruit le labyrinthe membraneux et désorganise le
flux endolymphatique, provoquant une perte auditive et une névrite
vestibulaire.
L'hémorragie intra-labyrinthique
Les résultats décrits dans cette étude montrent qu'une
hémorragie intra-labyrinthique aiguë, provoquée par une
TSEL, explique la fréquence élevée des pertes auditives
significatives, soudaines et permanentes, qui se produisent chez des patients
ayant une TSEL (Figure
5).2-4
Ceci est étayé par la présence, en IRM, d'une
hémorragie intra-labyrinthique, associée à une perte
auditive soudaine pour 77% des oreilles présentant une perte auditive
neurosensorielle et aucune évidence d'invasion de la capsule otique
(Figure 2). Ces
résultats sont davantage appuyés par de précédents
cas d'autopsie montrant une hémosidérine dans l'oreille interne
d'un patient atteinte de la maladie de VHL et d'une perte auditive subite,
associée à une TSEL
microscopique,2
un patient avec une TSEL et une perte auditive soudaine coïncidant
à la mise en évidence, par IRM, d'une hémorragie
intra-labyrinthique,21
et des TSEL chez des patients atteints de perte auditive neurosensorielle
subite (sans invasion de la capsule otique), présentant des
dépôts d'hémosidérine et de l'hémorragie
intra-tumorale.5
Le caractère permanent des symptômes (en particulier la perte
auditive) chez de tels patients pourrait être le résultat d'une
neurodégé-nérescence causée par une
hémorragie, une inflammation secondaire, ou les
deux.2
Hydrops endolymphatique
Les patients restants ont présenté un syndrome clinique
(perte auditive progressive, acouphène, et vertige) typique de la
maladie de Ménière, suggérant un développement de
l'hydrops endolymphatique chez les patients avec une TSEL
(Figure 2,
Tableau).4
Appuyant cette idée, un patient présentant la maladie de VHL et
des symptômes ante mortem, concordants avec la maladie de
Ménière, et comprenant l'acouphène, le vertige, et la
perte auditive, a montré la présence d'un hydrops
endolymphatique et d'un TSEL microscopique sur une histopathologie
post-mortem.2
Une anomalie de la résorption de l'endolymphe, une inflammation en
réponse à l'hémorragie, ou une production excessive de
fluide par le tumeur, peuvent chacun ou de façon synergique, provoquer
l'hydrops.4,22,23
La production de fluide péritumoral par les TSEL est analogue à
la formation d'oedème et de kystes péritumoraux,
fréquemment associés à une hémangioblastome du
system nerveux
central24,25
et aux tumeurs viscérales dans la maladie de
VHL.8,23,26
Implications en matière de surveillance et de traitement
Auparavant, les TSEL (en particulier les petites tumeurs asymptomatiques)
ont été prises en charge de manière conservative à
cause de leur histoire naturelle incertaine, et elles ne sont pas
considérées comme malignes ou à croissance
rapide.3,4
Cette étude démontre que la morbidité audio-vestibulaire
est fréquemment associée aux petites tumeurs (celles qui
n'envahissent pas la capsule otique) et se produit par des mécanismes
impliquant l'hémorragie intra-labyrinthique et l'hydrops. Comme un
dysfonctionnement audio-vestibulaire significatif, y compris la
surdité, peut se produire de façon soudaine, et sans rapport
avec la taille de la tumeur, des interventions chirurgicales précoces
pourraient se justifier. Bien que cette étude ne porte pas sur
l'efficacité de la résection, plusieurs petites séries
chirurgicales indiquent qu'une résection complète des TSEL
pourrait être curative, soulager les symptômes d'une atteinte
vestibulaire, et peut être réalisée en préservant
l'audition et en minimisant la
morbidité.5,16,19,20
De ce fait, la chirurgie peut être envisagée dans la
prévention d'une aggravation neurologique ou l'amélioration des
symptômes chez les patients présentant une évidence
audio-métrique et par imagerie de la présence d'une TSEL,
après avoir soupesé les risques impliqués. Pour
intervenir précocement, un diagnostic rapide basé sur des
données cliniques et d'imagerie sont nécessaires. Ainsi, le
recours à des évaluations cliniques séquentielles et
à l'imagerie par IRM haute résolution et TDM pour
détecter les petites TSEL ou les hémorralabyrinthique, est
justifié chez les patients atteints de la maladie de VHL.
Informations sur les auteurs
Correspondance: John A. Butman, MD, PhD, Diagnostic Radiology Department, The
Clinical Center of the National Institutes of Health, Bldg 10, Room 1C365,
Bethesda, MD 20892
(jbutman{at}nih.gov).
Voir aussi Page du patient.
Contributions des auteurs: Le Dr Butman a eu un accès complet
à toutes les données de l'étude et accepte la
responsabilité de l'intégrité des données et de
l'exactitude de l'analyse des données.
Conception et schéma de l'étude: Butman, Kim,
Oldfield, Lonser.
Receuil des données: Butman, Kim, Baggenstos, Ammerman,
Patsalides, Patronas.
Analyse et interprétation des données: Butman, Kim,
Dambrosia, Patronas, Oldfield, Lonser.
Rédaction du manuscrit: Butman, Lonser.
Revue critique du manuscrit: Butman, Kim, Oldfield, Lonser.
Analyse statistique: Dambrosia.
Aide administrative, technique ou matérielle: Butman, Kim,
Oldfield, Lonser.
Supervision de l'étude: Butman, Kim, Oldfield, Lonser.
Liens financiers: Aucun déclaré.
Financement/Soutien: Ce travail de recherche a
bénéficié du soutien du Intramural Research Program of
the Clinical Center, National Institute of Neurological Disorders and Stroke
et du National Institute on Deafness and Communication Disorders at the
National Institutes of Health.
Rôle du sponsor: Le Intramural Research Program of the
Clinical Center, National Institute of Neurologic Disorders and Stroke et le
National Institute on Deafness and Communication Disorders at the National
Institutes of Health n'ont pas participé au schéma et à
la conduite de l'étude, au recueil, à la gestion et à
l'analyse ou l'interprétation des données; ni à la
préparation, revue ou approbation du manuscrit.
Affiliations des auteurs: Diagnostic Radiology Department, The Clinical
Center of the National Institutes of Health; Neuro-Otology Branch, National
Institute on Deafness and Other Communication Disorders, National Institutes
of Health; Surgical Neurology Branch, Biostatistics Branch, National Institute
of Neurological Disorders and Stroke, National Institutes of Health, Bethesda,
Maryland.
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ARTICLE EN RAPPORT
Cette semaine dans le JAMA
JAMA. 2007;298:9.
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