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Infections invasives à Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline aux États-Unis
R. Monina Klevens, DDS, MPH;
Melissa A. Morrison, MPH;
Joelle Nadle, MPH;
Susan Petit, MPH;
Ken Gershman, MD, MPH;
Susan Ray, MD;
Lee H. Harrison, MD;
Ruth Lynfield, MD;
Ghinwa Dumyati, MD;
John M. Townes, MD;
Allen S. Craig, MD;
Elizabeth R. Zell, MSTAT;
Gregory E. Fosheim, MPH;
Linda K. McDougal, MS;
Roberta B. Carey, PhD;
Scott K. Fridkin, MD; Pour les investigateurs Active Bacterial Core surveillance (ABCs)
MRSA
RÉSUMÉ
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Contexte Face aux évolutions de l'épidémiologie
des infections à Staphylococcus aureus résistant à la
méthicilline (SARM), des données détaillées sur
leur étendue et leur ampleur dans la population américaine sont
nécessaires.
Objectifs Décrire l'incidence et la distribution de
l'infection invasive à SARM dans 9 communautés
américaines, et évaluer la charge de cette maladie aux
États-Unis en 2005.
Schéma et cadre Surveillance active en population
générale des SARM à potentiel invasif, dans 9 centres
participant au réseau Active Bacterial Core surveillance
(ABCs)/Emerging Infections Program, de juillet 2004 à décembre
2005. Les notifications de SARM ont été analysées et
classifiées en infections liées aux soins (en milieu hospitalier
ou extrahospitalier) ou en infections communautaires (patients sans facteurs
de risque établis de SARM liés aux soins).
Principaux critères d'évaluation Taux d'incidence et
nombre estimé d'infections invasives à SARM et de
décès hospitaliers chez les patients avec SARM aux Etats-Unis,
en 2005 ; estimations d'intervalle des incidences excluant 1 centre aux
données nettement divergentes de l'incidence la plus
élevée ; caractérisation moléculaire des souches
infectantes.
Résultats Huit mille neuf cent quatre vingt sept cas
observés de SARM invasifs ont été rapportés
pendant la période de surveillance. La plupart des infections à
SARM étaient liées aux soins : 5 250 (58,4 %) étaient des
infections liées à des soins en communauté, 2 389 (26,6
%) étaient d'origine hospitalière ; 1 234 (13,7 %)
étaient des infections communautaires, et 114 (1,3 %) n'ont pas pu
être classifiées. En 2005, le taux d'incidence standardisé
de SARM invasif était de 31,8 pour 100 000 (estimation d'intervalle,
24,4-35,2). Les taux d'incidence les plus élevés étaient
retrouvés chez les personnes de 65 ans et plus (127,7 pour 100 000 ;
estimation d'intervalle, 92,6-156,9), les Afro-américains (66,5 pour
100 000 ; estimation d'intervalle, 43,5-63,1), et les hommes (37,5 pour 100
000 ; estimation d'intervalle, 26,8-39,5). Au cours de la période de
surveillance, 1 598 décès hospitaliers ont été
rapportés parmi les patients avec infection à SARM. En 2005, le
taux de mortalité standardisé était de 6,3 pour 100 000
(estimation d'intervalle, 3,3-7,5). L'analyse moléculaire a
identifié des souches historiquement associées à des
éclosions d'infection communautaire, isolées de cultures
provenant de cas d'infections liées aux soins, hospitaliers et
extrahospitaliers, dans toutes les zones de surveillance.
Conclusions L'infection invasive à SARM touche certaines
populations de façon disproportionnée. Elle représente un
problème de santé publique majeur, qui, tout en étant
essentiellement lié aux soins médicaux, n'est plus limité
aux unités de soins intensifs, aux soins de courte durée, ou
à tout autre établissement de soins.
JAMA.
2007;298(15):1763-1771
Après avoir été initialement rapporté
chez les usagers de drogues intraveineuses à Détroit en
1981,1 puis
associé au décès de 4 enfants dans le Minnesota et le
Dakota du Nord en
1997,2 le
Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM)
d'origine communautaire est devenu la cause la plus fréquente
d'infections de la peau et des tissus mous dans les services d'urgences des
États-Unis.3
Bien que les éclosions d'infections communautaires à SARM dans
diverses populations, incluant Amérindiens et natifs de
l'Alaska,4
équipes
sportives,5,6
détenus,7
et patients de soins
pédiatriques,8
aient généralement impliqué une maladie cutanée,
le SARM peut également induire une infection invasive grave,
potentiellement
fatale.9-13
Les études sur l'émergence du SARM communautaire des 10
dernières années ont déterminé que les isolats
responsables des infections à SARM liées aux soins et d'origine
communautaire étaient
différents.10
Les isolats de la communauté étaient sensibles à la
plupart des antibiotiques non
β-lactamines,10
portaient la cassette SCC (staphylococcal chromosomal cassette) de type
IV,14 et
encodaient souvent la toxine dermonécrotique appelée leucocidine
de
Panton-Valentine.15
La souche la plus fréquemment isolée dans les éclosions
communautaires était de type USA300 en champ
pulsé.16
Les autres souches communautaires incluent USA400, USA1000, et
USA1100.17
En revanche, les souches les plus fréquemment associées aux
infections à SARM dans les établissements de soins
étaient USA100, USA200, et, plus rarement,
USA50018;
ces souches sont traditionnellement multirésistantes et portent la
cassette SCC de type
II.10
Chez les patients hospitalisés, le problème des SARM est
apparu dans les années
196019;
environ 20 % des infections sanguines en milieu hospitalier sont causés
par S.
aureus.20 La
proportion des infections hospitalières à S. aureus
résistant à la méthicilline atteignait 64,4 % dans les
unités de soins intensifs américaines en
2003.21
À l'hôpital, les infections à SARM sont
associées à une prolongation des hospitalisations, à un
accroissement de la
mortalité,22
ainsi qu'à une majoration des
coûts.23,24
Bien que les activités de surveillance des infections invasives
à SARM dans la communauté aient été
récemment renforcées, la surveillance des infections sanguines
à SARM était traditionnellement limitée aux maladies
hospitalières (ou nosocomiales) aux
États-Unis.20,21
Face aux évolutions de l'épidémiologie des infections
à SARM, tant liées aux soins que communautaires, il est
nécessaire d'obtenir des données détaillées sur
l'étendue et l'ampleur de la charge de morbidité dans la
population américaine, afin d'établir des priorités dans
la prévention et le contrôle de ces infections. Dans cet article,
nous décrivons l'incidence et la distribution des infections invasives
à SARM dans 9 communautés américaines, et utilisons ces
résultats pour évaluer la charge de cette maladie aux
États-Unis.
MÉTHODES
Méthodologie de surveillance et définitions
Le système Active Bacterial Core Surveillance (ABCs) est un
système de surveillance biologique active en cours dans la population
générale, intégré au programme EIP (Emerging
Infections Program) des CDC (Centers for Disease Control and Prevention)
américains. De juillet 2004 à décembre 2005, 9 centres
EIP ont mené une surveillance des infections invasives à SARM.
Un numéro de centre leur a été attribué par ordre
décroissant de taille de population : centre 1, état du
Connecticut (population estimée, 3,5 millions) ; centre 2,
région urbaine d'Atlanta, Géorgie (8 comtés; population
estimée, 3,5 millions) ; centre 3, région urbaine de San
Francisco, Californie (3 comtés, population estimée, 3,2
millions) ; centre 4, région urbaine de Denver, Colorado (5
comtés; population estimée, 2,3 millions) ; centre 5,
région urbaine de Portland, Oregon (3 comtés; population
estimée, 1,5 million) ; centre 6, comté de Monroe, New York
(population estimée, 733 000) ; centre 7, ville de Baltimore, Maryland
(population estimée, 636 000) ; centre 8, comté de Davidson,
Tennessee (population estimée, 575 000) ; et centre 9, comté de
Ramsey (St Paul), Minnesota (population estimée, 495 000). La
population totale sous surveillance en 2005 était estimée
à 16,5 millions, soit environ 5,6 % de la population américaine.
Les centres de surveillance étaient similaires à la population
américaine dans la répartition en sexe masculin (respectivement
49,2 % et 49,3 %) ; cependant, ils avaient un nombre inférieur de
Caucasiens (respectivement 72,7 % et 81,0 %) et de personnes de 65 ans et plus
(respectivement 10,8 % et 12,4 %). Le système ABCs consistait en un
dépistage actif et basé sur les données biologiques. Les
laboratoires de microbiologie clinique des établissements de soins de
courte durée, ainsi que tous les laboratoires de
référence traitant les prélèvements de sites
stériles pour les résidents de la zone de surveillance,
étaient contactés régulièrement pour
l'identification des cas. Dans les hôpitaux ne disposant pas de
données microbiologiques informatisées, le personnel de
surveillance téléphonait régulièrement à
des contacts désignés du laboratoire de microbiologie pour
identifier les nouveaux cas et demander les soumissions d'isolats. Pour les
structures disposant de données microbiologiques informatisées,
l'équipe de surveillance recevait mensuellement des listages
électroniques de tous les SARM isolés de sites normalement
stériles, puis analysait chaque cas potentiel pour confirmer le statut
de résidence, la présence d'infection, les
caractéristiques démographiques, et la maladie sous-jacente.
Cette méthode de surveillance peut permettre d'estimer la charge de la
maladie, en utilisant les données de recensement et les taux
d'incidence spécifiques aux centres, ainsi que les taux d'incidence
ajustés sur l'âge, la race, et le sexe de tous les centres de
surveillance combinés. Cette méthode est la même que celle
utilisée pour l'estimation de l'incidence et de la charge de
morbidité de la méningite
bactérienne25
et des infections invasives à Streptococcus
pneumoniae.26,27
La déclaration des cas et le recueil des isolats étaient des
activités de surveillance revenant au CDC ; en outre, chacun des 9
centres de surveillance participants évaluait le protocole et jugeait
s'il consistait en une activité de surveillance (c'est-à-dire
impliquant une maladie déclarable) ou s'il nécessitait
l'approbation du comité d'éthique avec une dérogation au
consentement éclairé.
Un cas d'infection invasive à SARM était défini par
l'isolement de SARM sur un site normalement stérile chez un
résident d'une zone de surveillance, incluant les personnes
placées en établissements de soins longue durée, les
détenus, etc. Les sites normalement stériles incluaient le sang,
le liquide céphalorachidien, le liquide pleural, le liquide
péricardique, le liquide péritonéal, le liquide
articulaire/synovial, les cellules osseuses, les sites de
prélèvement internes (ganglion, cerveau, cœur, foie, rate,
corps vitré, rein, pancréas, ou ovaires), et autres sites
normalement stériles. Les cultures désignées comme
« liquides » étaient étudiées comme des sites
de culture potentiellement stériles ; les cultures
désignées comme « tissus » sans indication de leur
source n'étaient pas analysées.
Le personnel de chaque centre EIP recueillait les données des
dossiers médicaux portant sur les consultations à hôpital
et en ville, en utilisant une fiche de notification standard. Les
données relatives aux facteurs de risques de SARM liés aux soins
définis ci-après étaient recueillies : culture obtenue
plus de 48 heures après l'admission ; présence d'un dispositif
invasif (cathéter vasculaire, sonde gastrique, notamment) au moment de
l'admission ou de l'évaluation ; et un antécédent
d'infection ou de colonisation par SARM, de chirurgie, d'hospitalisation, de
dialyse, ou de séjour dans un établissement de soins longue
durée, dans les 12 mois précédant la culture. Les cas
pouvaient présenter plus d'un facteur de risque lié aux soins.
Pour cette analyse, nous avons utilisé les informations relatives aux
facteurs de risque liés aux soins pour classifier les cas dans des
groupes mutuellement exclusifs (ceux avec infection liée aux soins et
ceux avec infection communautaire), justifiés
précédemment28
et concordant avec d'autres études
(Tableau
1).29,30
Les infections liées aux soins étaient à leur tour
classifiées selon leur origine extrahospitalière (cas avec un
facteur de risque lié aux soins mais une culture obtenue 48 heures
après l'admission) et hospitalière (cas avec culture obtenue
> 48 heures après l'admission, indépendamment de la
présence d'autres facteurs de risque liés aux soins). Les cas
d'infection communautaire étaient ceux qui ne présentaient pas
de facteurs de risque liés aux soins documentés.
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Tableau 1.. Définitions utilisées dans la classification
épidémiologique des infections invasives à Staphylococcus
aureus résistant à la méthicilline (SARM)
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Le personnel de surveillance recueillait également des
données démographiques (incluant la race) et cliniques, ainsi
que l'issue (décès hospitalier ou sortie), sur chaque cas,
à partir de l'hospitalisation initiale. La mortalité
était recherchée dans les dossiers des patients et ne
représentait que les taux bruts de décès hospitaliers.
L'origine raciale était obtenue à partir des données
disponibles dans les dossiers médicaux. Les cas étaient
considérés comme ayant un diagnostic de
bactériémie, de pneumonie, de cellulite,
d'ostéomyélite, d'endocardite, de choc septique, ou d'autre
infection, si ce diagnostic était documenté dans les dossiers
médicaux, indépendamment de la source de l'isolat. Les cas
pouvaient avoir plus d'un diagnostic clinique. Les bactériémies
incluaient celles classifiées comme primaire, secondaire et non
spécifiée. L'utilisation d'un maximum de 4 antibiotiques
était consignée; cependant, ces données ne
reflétaient que le traitement empirique initial et n'incluaient pas la
posologie, la durée et les changements du traitement, ni les
procédures complémentaires (drainage ou traitement chirurgical,
par exemple). Le traitement empirique approprié était
défini par l'administration de tout antibiotique auquel l'isolat
était sensible selon l'analyse biologique, et documentée dans le
dossier médical. L'infection invasive récurrente à SARM
était définie par un résultat de culture positif, obtenu
sur un même cas 30 jours ou plus après la culture initiale.
Obtention et typage des isolats
Les laboratoires identifiés par le centre EIP devaient soumettre des
isolats des cas d'infection invasive à SARM. Sur les 123 laboratoires
servant les résidents des zones de surveillance, 48 (39 %) ont
contribué au recueil d'isolats. Tous les isolats ont été
envoyés au CDC pour identification, analyses
sélectionnées, et stockage. Lorsque plus d'1 isolat était
disponible pour un même cas, 1 seul était
sélectionné selon le protocole, de préférence issu
d'un site stérile non sanguin. Pour les analyses, les isolats
étaient traités dans l'ordre suivant : au sein de chaque zone
géographique, tous les isolats non sanguins étaient
sélectionnés, ainsi que l'isolat sanguin soumis
ultérieurement ; puis, dans les isolats sanguins, ceux issus de cas
ayant un diagnostic autre qu'une bactériémie non
compliquée étaient retenus. L'analyse comprenait la confirmation
de l'identification de S. aureus à l'aide du test de la catalase, ainsi
que des test d'agglutination Staphaurex (Remel Europe Ltd, Dartford,
Royaume-Uni) et de la coagulase en tube si nécessaire, la description
de la morphologie sur gélose au sang non sélective, la
confirmation de la résistance à l'oxacilline par une
méthode de microdilution en
bouillon,18
et une électrophorèse en champ pulsé (ECP) utilisant
l'endonucléase de restriction SmaI. Les profils ECP ont
été analysés à l'aide du logiciel BioNumerics,
version 4.01 (Applied Maths, Austin, Texas), et regroupés par types en
champ pulsé à l'aide du coefficient de Dice et de la similitude
de 80 % décrits
précédemment.18
L'analyse ECP était effectuée au CDC et dans les centres de
référence du Colorado, du Connecticut, de Géorgie, du
Minne sota et de l'Oregon. Tous les profils électrophorétiques
ont été entrés dans une même base de données
pour analyse.
Analyse statistique
Nous avons sélectionné des cas rapportés entre juillet
2004 et décembre 2005 pour décrire les caractéristiques
épidémiologiques, cliniques et microbiologiques de l'infection.
Pour calculer les taux d'incidence annuels de 2005, nous n'avons inclus que
les cas rapportés de janvier à décembre 2005. Les cas
récurrents étaient exclus des calculs d'incidence. Nous avons
utilisé les estimations post-censitaires de population par
catégorie raciale du Bureau du recensement des États-Unis pour
2005, fournies par le Centre national de statistiques sanitaires (NCHS) pour
la zone de surveillance et les dénominateurs nationaux.
Dans la mesure où les centres de surveillance variaient dans la
distribution en âge et en origine raciale, pour les estimations
nationales de la charge de la maladie, nous avons multiplié les taux
combinés spécifiques à l'âge, à la race et
au sexe des zones de surveillance par la distribution d'âge, de race et
de sexe de la population américaine pour 2005. Dans la mesure
où1 centre (centre 7, ville de Baltimore) rapportait une incidence
excessivement élevée d'infection, nous avons calculé des
estimations d'intervalle pour les taux d'incidence ajustés sur
l'âge, la race et le sexe, et avons également estimé la
charge de morbidité. Pour ce faire, nous avons
généré une limite inférieure en regroupant les
données des 3 centres EIP ayant l'incidence totale la plus faible
(centres 4, 5 et 9), et une limite supérieure en regroupant les
données des 3 centres EIP ayant l'incidence totale la plus
élevée (centres 2, 6 et 8), en excluant le centre 7. Les
données du centre 7 ayant été exclues des estimations
d'intervalle, les intervalles n'incluent pas toujours le taux global. Les
intervalles de confiance sont basés sur les propriétés
d'une distribution d'échantillonnage et ne peuvent pas être
calculés avec nos données, dans la mesure où nos centres
de surveillance prenaient tous les cas, et pas seulement un
échantillon. Nous avons testé les différences dans les
proportions des caractéristiques descriptives à l'aide de tests
2. Les analyses ont été effectuées avec
le logiciel SAS, version 9.1.3 (SAS Institute Inc, Cary, Caroline du
Nord).
RÉSULTATS
Incidence de SARM invasif
Entre juillet 2004 et décembre 2005, 8 987 cas observés de
SARM invasif ont été rapportés. La plupart étaient
liés aux soins, dont 5 250 (58,4 %) d'origine extrahospitalière
et 2 389 (26,6 %) d'origine hospitalière, 1 234 (13,7 %) étaient
des infections communautaires, et 114 (1,3 %) n'ont pas pu être
classifiés.
Les taux d'incidence non ajustés de tous les types de souches
invasives de SARM variaient approximativement de 20 à 50 pour 100 000
dans la plupart des centres ABCs, mais étaient notablement
supérieurs dans 1 centre (centre 7, ville de Baltimore)
(Tableau 2). Le taux de souches
invasives de SARM communautaire était inférieur à 3 pour
100 000 dans 4 centres, et d'environ 5 pour 100 000 dans 3 centres. Les taux
d'incidence étaient régulièrement supérieurs chez
les Afro-américains comparés aux Caucasiens dans les
différents groupes d'âge
(Tableau 3). Après
ajustement sur l'âge, la race, et le sexe, le taux d'incidence
standardisé de SARM invasif était de 31,8 pour 100 000 personnes
(Tableau 4) pour l'année
calendaire 2005. L'estimation d'intervalle globale, après exclusion du
centre nettement divergent (centre 7), était de 24,4 à 35,2 pour
100 000. Le taux d'infections liées aux soins en milieu
extrahospitalier (17,6 pour 100 000; estimation d'intervalle, 14,7-18,2)
était supérieur à celui des infections liées aux
soins d'origine hospitalière (8,9 pour 100 000; estimation
d'intervalle, 6,1-11,8) et des infections communautaires (4,6 pour 100 000;
estimation d'intervalle, 3,6-4,4). Globalement, les taux d'incidence
standardisés les plus élevés étaient
observés chez les personnes de 65 ans et plus (127,7 pour 100 000;
estimation d'intervalle, 92,6-156,9), les Afro-américains (66,5 pour
100 000; estimation d'intervalle, 43,5-63,1) et les hommes (37,5 pour 100 000;
estimation d'intervalle, 26,8-39,5)
(Tableau 4). Les taux les plus
bas étaient observés chez les personnes de 5 à 17 ans
(1,4 pour 100 000; estimation d'intervalle, 0,8-1,7). Globalement, le taux de
mortalité standardisé était de 6,3 pour 100 000
(estimation d'intervalle, 3,3-7,5), et était supérieur chez les
personnes de 65 ans et plus (35,3 pour 100 000; estimation d'intervalle,
18,4-44,7), les Afro-américains (10,0 pour 100 000; estimation
d'intervalle, 5,7-9,9), et les hommes (7,4 pour 100 000; estimation
d'intervalle, 3,7-8,9) (Tableau
4). Chez les personnes avec SARM, la mortalité due aux
infections liées aux soins en milieu extrahospitalier était
supérieure (3,2 pour 100 000; estimation d'intervalle, 1,7-3,7)
à celles dues aux infections liées aux soins hospitaliers (2,5
pour 100 000; estimation d'intervalle, 1,2-3,1) et aux infections
communautaires (0,5 pour 100 000; estimation d'intervalle, 0,3-0,6).
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Tableau 2.. Taux d'incidence observés d'infections invasives à
Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM)
par centre ABCs (Active Bacterial Core Surveillance) et classification
épidémiologique, États-Unis, 2005a
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Tableau 3.. Taux d'incidence estimés d'infections invasives à
Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline par
origine raciale, Active Bacterial Core Surveillance, États-Unis,
2005
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Tableau 4.. Nombre et taux d'incidence des infections invasives à Staphylococcus
aureus résistant à la méthicilline (SARM) par
caractéristiques démographiques sélectionnées et
classification épidémiologique, Active Bacterial Core
Surveillance, États-Unis, 2005a
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Au cours de l'année 2005, 5 287 infections ont été
rapportées dans les zones de surveillance; après ajustement sur
l'âge, la race et le sexe de la population américaine, nous avons
estimé que 94 360 (estimation d'intervalle, 72 850-104 000) patients
avaient eu une infection invasive à SARM. Neuf cent quatre vingt huit
décès ont été rapportés, à partir
desquels nous avons estimé un nombre de 18 650 (estimation
d'intervalle, 10 030-22 070) décès hospitaliers
consécutifs à des infections invasives à SARM aux
États-Unis (Tableau
4).
Sur la totalité des sites, nous avons étudié la
fréquence des notifications sur la période de 18 mois
s'étendant de juillet 2004 à décembre 2005. Le nombre de
cas rapportés mensuellement variait de 443 en août 2004 à
541 en septembre 2005. Parmi tous les cas rapportés sur cette
période de 18 mois, le pourcentage ayant une infection communautaire
variait de 4,2 % en avril 2005 à 6,6 % en juillet, août, et
octobre 2005. L'évaluation uniquement limitée aux 172
notifications de pneumonie communautaire ne faisait pas apparaître de
regroupement par saison (données non montrées).
Facteurs de risque de SARM établis et spectre de la maladie
En dehors des cas d'infection communautaire qui, par définition, ne
présentaient pas de facteurs de risque établis de SARM
liés aux soins, 4 105 des 5 250 (78,2 %) cas d'infections liées
aux soins en milieu extrahospitalier, et 1 993 des 2 389 (83,4 %) cas
d'infections liées aux soins en milieu hospitalier avaient plus d'1
facteur de risque de SARM lié aux soins documenté dans les
dossiers médicaux. Les facteurs de risque lié aux soins les plus
fréquents dans les cas d'infections en milieux extrahospitalier et
hospitalier étaient un antécédent d'hospitalisation
(respectivement 76,6 % et 57,7 %), de chirurgie (37,0 % et 37,6 %), de
séjour en soins longue durée (38,5 % et 21,9 %), et d'infection
ou de colonisation par SARM (30,3 % et 17,4 %).
Dans les 8 792 cas disposant de données complètes, les
syndromes cliniques associés à la maladie invasive à SARM
incluaient la bactériémie (75,2 %), la pneumonie (13,3 %), la
cellulite (9,7 %), l'ostéomyélite (7,5 %), l'endocardite (6,3 %)
et le choc septique (4,3 %). Presque tous les cas (8 304 [92,4 %])
étaient hospitalisés, 1 598 (17,8 %) sur la totalité sont
décédés en cours d'hospitalisation, et 1 162 (12,9 %) ont
développé des infections invasives récurrentes. Les cas
avec endocardite présentaient une fréquence élevée
d'infections récidivantes (108 [19,3 %]). L'issue clinique était
enregistrée pour 8 849 cas (98 %). La mortalité brute variait en
fonction du diagnostic associé au SARM, avec des taux
élevés dans les cas avec choc septique (55,6 %) et pneumonie
(32,4 %), des taux faibles dans les cas avec cellulite (6,1 %), et des taux
moyens chez ceux avec bactériémie (10,2 %) ou endocardite (19,3
%). La proportion de cas présentant chaque affection clinique majeure
variait en fonction de la classification épidémiologique
(Tableau 5). Comparé
à la distribution des syndromes dans les cas d'infections
communautaires, la bactériémie était plus
fréquente, et la cellulite et l'endocardite significativement moins
fréquents parmi les cas ayant une infection liée aux soins.
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Tableau 5.. Nombre et pourcentage d'infections invasives à Staphylococcus aureus
résistant à la méthicilline par syndrome clinique et
classification épidémiologique, Active Bacterial Core
Surveillance, États-Unis, juillet 2004-décembre
2005a
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Le traitement empirique était documenté pour 5 730 des 8 987
cas (63,8 %). Globalement, 4 720 cas (82,4 %) recevaient un traitement
empirique adéquat. Les résultats différentiels
basés sur le traitement incorrect n'ont pas été
évalués, les données requises comme la posologie, la
durée et les modifications du traitement, de même que les
traitements adjuvants, n'ayant pas été recueillies. Le taux
d'administration d'un traitement adéquat était
légèrement inférieur dans les infections communautaires
comparées aux infections liées aux soins, qu'elles aient
été d'origine extrahospitalière (80,1 % vs 82,9 %; p =
0,03) ou hospitalière (80,1 % vs 86,0 %, p < 0,001). La vancomycine
était l'antibiotique le plus fréquemment utilisé dans le
traitement empirique (75 %), suivie par les pénicillines
semi-synthétiques (28 %) et les fluoroquinolones (26 %). Des
proportions similaires de cas avaient reçu des prescriptions de
monothérapie (31,3 %), de traitement incluant 2 antibiotiques (37,9 %),
ou plus de 2 antibiotiques (30,9 %).
Typage en champ pulsé
Les résultats d'ECP étaient disponibles pour 864 des 1 201
(71,9 %) isolats reçus des 8 sur 9 centres ABCs (les isolats du centre
7 n'étaient pas disponibles); ces résultats représentent
11,3 % des 7 648 cas rapportés par ces 8 centres
(Tableau 6). Sur ces
résultats, 81,6 % étaient issus d'hémocultures, 4,7 % de
cultures osseuses, 4,8 % de liquide synovial, 1,9 % de liquide pleural, 1,5 %
de liquide péritonéal, et les 5,5 % restants d'autres sites
normalement stériles; cette distribution des sites de culture est
similaire à celle rapportée dans l'ensemble des 8 987 cas. Les
isolats analysés étaient associés à toutes les
affections cliniques majeures décrites précédemment,
incluant la bactériémie non compliquée (69,8 %), la
pneumonie (19,3%), la cellulite (11,3 %), l'ostéomyélite (10,4
%), l'endocardite (8,5 %), et le choc septique (5,0 %). Le type USA300 a
été identifié pour 100 des 150 (66,6 %) isolats de cas
d'infection communautaire; il a également été
trouvé chez 108 des 485 (22,2 %) isolats de cas liés aux soins
en milieu extrahospitalier, et chez 34 des 216 (15,7 %) cas liés aux
soins en milieu hospitalier (Tableau
7). En outre, 35 des 150 (23,0 %) isolats de cas d'infection
communautaire étaient de type USA100. En revanche, les autres souches
d'origine communautaire (USA400, USA1000) étaient rares,
représentant seulement 3 sur 150 (2,0 %) isolats de cas communautaires,
ce qui pourrait s'expliquer par le fait que les prélèvements
provenaient tous de sites normalement stériles et non d'abcès
cutanés, où ces types de souche ont souvent été
rapportés. Les types USA100 et USA300 en champ pulsé
étaient prédominants dans tous les centres de surveillance,
à l'exception du centre 1 (état du Connecticut)
(Tableau 6).
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Tableau 6.. Nombre et pourcentage de types USA100 et USA300 en champ pulsé dans
les isolats de Staphylococcus aureus résistant à la
méthicilline, centres Active Bacterial Core Surveillance,
États-Unis, 2005
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Table 7.. Pulsed-Field Gel Electrophoresis Type of Methicillin-Resistant
Staphylococcus aureus Isolates Cultured From Invasive Sites, by
Epidemiologic Case Classification, Active Bacterial Core Surveillance, July
2004-December 2005 (n = 864)a
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COMMENTAIRE
Ces données représentent les premières estimations
à l'échelle nationale de la charge de l'infection invasive
à SARM aux États-Unis, utilisant un dépistage actif des
cas en population générale. Sur la base des 8 987 cas
observés de SARM et des 1 598 décès hospitaliers chez les
patients avec SARM, nous estimons que 94 360 infections invasives à
SARM sont survenues aux États-Unis en 2005; ces infections ont
été associées à un décès dans 18 650
cas. Le taux d'incidence standardisé d'infection invasive à SARM
pour l'année calendaire 2005 était de 31,8 pour 100 000
personnes. En 2005, l'incidence d'autres pathogènes invasifs majeurs,
comme les infections invasives à S. pneumoniae ou Haemophilus
influenzae, s'échelonnait de 14,0 pour 100 000 à moins de 1 pour
100 000, essentiellement en raison de la disponibilité et du
succès de la
vaccination.31-33
L'estimation de 94 360 infections est supérieure à celle
d'une récente étude utilisant les données codées
de sortie de l'hôpital; en 2000, le CDC a estimé à 31 440
le nombre d'hospitalisations pour bactériémies à SARM
(septicémie) aux États-Unis.34 Ces divergences pourraient
être partiellement liées à une définition plus
vaste de la maladie invasive dans notre étude, ainsi qu'aux limites
inhérentes aux données codées de sortie. Sur les 94 360
infections estimées de cette étude, 75,2 % étaient des
bactériémies, et 26,6 % étaient nosocomiales; en
conséquence, nos estimations produiraient environ 18 900
bactériémies nosocomiales à SARM. En 2002, les
estimations du CDC établissaient un nombre de 248 678
bactériémies acquises à l'hôpital aux
États-Unis,35
sur lesquelles environ 20 390 (8,2 %) pouvaient être des
SARM,20 ce
qui est conforme à nos conclusions.
En ce qui concerne les SARM communautaires, les infections non invasives
surpassent largement les infections invasives. En effet, lorsque 3 des centres
ABCs ont initié leur surveillance de l'ensemble des infections à
SARM en 2000, seulement 7 % représentaient une maladie invasive.
Cependant, les résultats décrits ici confortent l'idée
que l'infection invasive à SARM affecte également les personnes
sans facteurs de risque établis liés aux
soins,28 et
qu'elle est associée à des souches communautaires et
liées aux
soins,36
ainsi qu'à une mortalité significative. Dans notre étude,
l'analyse moléculaire des isolats soutient les données d'autres
études36
démontrant que les souches d'origine communautaire sont
désormais responsables de certaines maladies hospitalières, mais
aussi que la plupart des infections invasives à SARM restent
globalement causées par des souches associées aux soins.
Comparé aux taux d'infections invasives à SARM
observés dans 2 de nos centres en 2001-2002, l'incidence de la maladie
a augmenté en 2005, passant de 19,3 pour 100 000 à 33,0 pour 100
000 à Atlanta, et de 40,4 pour 100 000 à 116,7 pour 100 000
à
Baltimore.13Ces
augmentations étaient observées dans l'infection communautaire
comme dans celle liée aux soins. Cependant, dans l'état du
Connecticut, le taux de bactériémies à SARM d'origine
communautaire est resté relativement stable, s'établissant
à 2,5 pour 100 000 en
199829 et
à 2,8 pour 100 000 en 2005.
Nous rapportons des différences notables dans les taux d'infections
invasives à SARM en fonction de l'origine raciale dans toutes les
tranches d'âge. Le Connecticut a documenté une disparité
des bactériémies à S. aureus d'origine communautaire en
1998.29 Plus
récemment, la surveillance d'Atlanta a rapporté un taux
significativement supérieur de SARM communautaire chez les
Afro-américains comparé aux
Caucasiens.13
Cependant, peu de progrès ont été
réalisés dans l'éclaircissement de ces
différences. Il est probable que la prévalence des affections
sousjacentes,37
dont au moins certaines varient en fonction de l'origine
raciale,38
soit impliquée. L'incidence des infections invasives à
pneumocoques varie considérablement en fonction de la maladie chronique
sous-jacente, mais les disparités raciales persistent dans toutes les
affections
évaluées.39
La prévalence des SARM a été associée au statut
socioéconomique,40
ce qui pourrait produire une confusion dans l'association entre l'origine
raciale et l'incidence de SARM. Les futures analyses devront se focaliser sur
l'éclaircissement des causes des différences observées
dans l'incidence des SARM.
La variabilité géographique dans les taux de SARM a
été documentée dans d'autres
études.3,13
Dans la présente étude, nous avons trouvé que les zones
présentant globalement des taux d'incidence inférieurs de SARM
invasif n'avaient pas toujours des taux inférieurs de SARM
communautaire. Ainsi, le centre 6 (comté de Monroe, New York)
présentait globalement un taux relativement élevé
d'infection invasive à SARM (41,9 pour 100 000), mais un faible taux de
SARM communautaire (2,7 pour 100 000); le centre 5 (région urbaine de
Portland, Oregon) avait globalement un taux relativement faible de SARM
invasif (19,8 pour 100 000), mais un taux élevé de SARM
communautaire (4,7 pour 100 000). Outre les facteurs déjà
mentionnés, tels que le statut socioéconomique et les
pathologies sous-jacentes, les taux de SARM pourraient être
supérieurs dans les zones
urbaines.29
Comme pour les différences dans l'incidence de SARM invasif en fonction
de l'origine raciale, les différences géographiques sont
probablement multifactorielles et complexes. Une meilleure
compréhension de ces facteurs pourrait permettre d'élaborer et
de cibler les messages de prévention, ainsi que d'améliorer la
rapidité du diagnostic et de la prise en charge clinique des infections
invasives. La majorité des cas de SARM invasif ont été
observés en milieu extrahospitalier (58 %), mais chez des individus
ayant des facteurs de risque établis de SARM, notamment un
antécédent d'hospitalisation au cours de l'année
passée. Cette observation a également été faite
récemment dans une étude menée dans un seul
établissement.30
Les patients ayant des facteurs de risques liés aux soins et une
infection d'origine communautaire ont probablement contracté le
pathogène lors de leurs contacts avec des professionnels de
santé, notamment lors d'une hospitalisation récente ou d'un
séjour en maison de santé. L'analyse moléculaire
suggérait que la plupart de ces infections étaient
causées par des souches de SARM associées aux soins. Si ces
infections sont effectivement acquises lors du transfert des patients
après des soins de courte
durée,41
cela implique que les stratégies visant à prévenir et
à contrôler le SARM chez les malades
hospitalisés,42,43
si elles sont correctement appliquées, pourraient avoir un impact sur
ces infections, ainsi que sur les infections nosocomiales traditionnelles.
Compte tenu du fait que les mesures de prévention des SARM sont
irrégulièrement mises en œuvre dans les hôpitaux
américains,44
il sera difficile de corréler leur impact sur les infections
hospitalière et communautaire. Les mesures prises dans la
communauté pour contrôler les éclosions consistent en une
amélioration de l'hygiène et du contrôle de l'infection,
parallèlement à un renforcement de la surveillance, à une
amélioration du diagnostic et à un traitement adéquat des
infections45-47;
cependant, les études d'efficacité sur les mesures de
prévention et de contrôle dans la communauté font
défaut.
Nos estimations présentent certaines limites. Premièrement,
nous pouvons avoir sous-estimé l'incidence d'infection invasive
à SARM, si les personnes vivant dans les zones de surveillance ont
recherché des soins médicaux dans des établissements
travaillant avec des laboratoires extérieurs à cette zone.
Cependant, toute sous-estimation serait probablement mineure, compte tenu des
estimations basées sur les données de sortie relatives aux
hospitalisations pour
SARM.34
Deuxièmement, nous pouvons avoir surestimé l'incidence des
SARM communautaires si les facteurs de risque liés aux soins
n'étaient pas bien documentés dans les dossiers médicaux.
Au cours de la surveillance menée en 2000-2001, les interrogatoires des
patients ont été utilisés pour rechercher les facteurs de
risques liés aux soins non documentés; cependant, l'effet sur la
reclassification était
faible.13
Troisièmement, nos zones de surveillance étaient essentiellement
des régions urbaines ; en conséquence, nous pouvons avoir
surestimé l'incidence de SARM
invasif.29
Bien que ces zones englobent un ensemble varié de régions et
soient vraisem-blablement représentatives des États-Unis, il n'a
pas été déterminé si les taux d'incidence dans les
populations observées sont réellement représentatifs de
la distribution des taux d'incidence d'autres villes américaines. Dans
la mesure où la méthodologie de la surveillance basée sur
la population ne produit qu'une estimation ponctuelle sans intervalle de
confiance (c'est-à-dire que tous les cas sont identifiés), nous
avons calculé des estimations d'intervalle en excluant le centre 7
(ville de Baltimore), afin de permettre au lecteur d'interpréter une
étendue d'estimations reflétant différentes zones
urbaines. En ce qui concerne les taux d'incidence élevés
rapportés par le centre 7, nous avons effectué une
évaluation pour déterminer si ces résultats
étaient valables, incluant une revue des méthodes de
dépistage, l'élimination des cas pour n'inclure que ceux avec
des codes postaux représentés dans le dénominateur, la
recherche de contamination d'un éventuel laboratoire, et toutes autres
causes potentielles de majoration des taux; cependant, aucune
défaillance n'a été trouvée. Quatrièmement,
nos estimations de mortalité représentaient des
décès bruts en hospitalisation plutôt que la
mortalité imputable. Il est possible que l'infection à SARM
n'ait pas causé certains décès ou n'y ait pas
contribué. Cinquièmement, l'analyse des isolats dans cette
étude était destinée à décrire la
diversité des souches et à éclairer la transmission
potentielle de souches communautaires au milieu hospitalier. La collection
d'isolats était un échantillon de convenance. En outre, nous ne
disposions des résultats de test que de 864 (11,3 %) des cas
rapportés ; l'extrapolation de la caractérisation
moléculaire dans la population américaine doit donc être
évitée. En conclusion, l'infection invasive à SARM est un
problème de santé publique majeur, qui, bien qu'essentiellement
lié aux soins médicaux, n'est plus limité aux soins de
courte durée. Même si la majorité des infections invasives
étaient associées aux soins en 2005, la situation peut encore
évoluer.
Informations sur les auteurs
Correspondance : R. Monina Klevens, DDS, MPH, Division of Healthcare
Quality Promotion, Centers for Disease Control and Prevention, 1600 Clifton Rd
(A-24), Atlanta, GA 30333
(rmk2{at}cdc.gov).
Les investigateurs ABCs MRSA sont indiqués à la fin de cet
article.
Contributions des auteurs : Le Dr Klevens a eu un accès
complet à toutes les données de l'étude et accepte la
responsabilité de l'intégrité des données et de
l'exactitude de l'analyse des données.
Conception et schéma de l'étude : Klevens, Morrison,
Gershman, Lynfield, Townes, Craig, Carey, Fridkin.
Recueil des données : Klevens, Morrison, Nadle, Petit, Ray,
Harrison, Lynfield, Dumyati, Townes, Craig, Fosheim.
Analyse et interprétation des données : Klevens,
Morrison, Ray, Lynfield, Zell, Fosheim, McDougal, Fridkin.
Rédaction du manuscrit : Klevens, Morrison, Fridkin. Revue
critique du manuscrit : Klevens, Morrison, Nadle, Petit, Gershman, Ray,
Harrison, Lynfield, Dumyati, Townes, Craig, Zell, Fosheim, McDougal, Carey,
Fridkin.
Analyse statistique : Morrison, Zell.
Obtention du financement : Klevens, Fridkin.
Aide administrative, technique et matérielle : Klevens,
Ray, Harrison, Lynfield, Townes, Craig, Fosheim, Carey, Fridkin.
Supervision de l'étude : Klevens, Gershman, Dumyati,
Townes, Craig, Carey, Fridkin.
Liens financiers : Aucun déclaré.
Investigateurs Active Bacterial Core surveillance (ABCs) MRSA :
William Schaffner, MD, Tennessee Emerging Infections Program (EIP); Jessica
Buck, Minnesota EIP; Jim Hadler, MD, Connecticut EIP; Monica M. Farley, MD,
Georgia EIP; Laurie Thompson Sanza, Maryland EIP; Michael Emerson, Oregon EIP;
Brandi M. Limbago, PhD, Fred C. Tenover, PhD, and Jean B. Patel, PhD, Division
of Healthcare Quality Promotion, Centers for Disease Control and Prevention
(CDC).
Financement/Soutien : Cette étude a été
financée par l'Emerging Infections Program, National Center for
Preparedness, Detection, and Control of Infectious Diseases, Coordinating
Center for Infectious Diseases, CDC.
Rôle du sponsor : Aucune entité commerciale n'a
joué de rôle dans le schéma et la conduite de
l'étude, le recueil, la gestion, l'analyse et l'interprétation
des données ou la préparation, la revue ou l'approbation du
manuscrit.
Autres Contributions : Nous remercions Elizabeth Partridge, Pam
Daily, MPH, et Gretchen Rothrock, California EIP; Steve Burnite, Deborah
Aragon, Nicole Comstock, Allison Daniels, et Jonathan Schwartz, Colorado EIP;
Zack Fraser et Nancy L. Barrett, MS, MPH, Connecticut EIP; Wendy Baughman,
MSPH, Janine Ladson, MPH, James Howgate, MPH, et Emily McMahan, RN, BSN,
Georgia EIP; Janice Langford et Kathleen Shutt, Maryl et EIP; Dave Doxrud et
Selina Jawahir, Minnesota EIP; Nana Bennett, MD, Anita Gellert, RN, et Paul
Malpiedi, New York EIP; Robert Vega, Janie Tierheimer, Karen Stefonek,
Michelle Barber, et Ann Thomas, MD, Oregon EIP; Brenda Barnes, Terri McMinn,
Jane Conners, et Melinda Eady, Tennessee EIP; et Sandra Bulens, MPH, Chris Van
Beneden, MD,MPH, Tami Skoff, MS, Carolyn Wright, et Emily Weston, CDC, pour la
surveillance continue et le suivi des cas; Christina Crane, CDC, pour les
analyses microbiologiques des isolats; John Jernigan, MD, CDC, pour ses
recommandations sur le plan expérimental du projet de surveillance; et
Jeff C. Hageman, MHS, CDC, pour la revue du manuscrit et ses recommandations
de surveillance. Aucune de ces personnes n'a reçu de compensation d'une
industrie liée à cette étude.
Affiliations des auteurs : Centers for Disease Control and
Prevention, Atlanta, Georgia; California Emerging Infections Program, Oakland;
Connecticut Department of Health, Hartford; Colorado Emerging Infections
Program, Denver; Grady Memorial Hospital, Atlanta; Maryland Emerging
Infections Program and Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health,
Baltimore; Minnesota Department of Health, Minneapolis; University of
Rochester, Rochester General Hospital, Rochester, New York; Oregon Health
& Science University, Portland; and Tennessee Department of Health,
Nashville.
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