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Jacques Valot, Dans lair, Français. © Galerie Atelier B, 9, rue Terrasse Clermont-Ferrand, France
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On retrouve chez Jacques Valot, à la fois l'onirisme de Magritte, mais aussi cette façon de tromper le public en l'invitant à réfléchir sur la signification de l'image.
Ce qui est représenté, est-ce vraiment la représentation de la réalité ou la projection d'une simple idée. Les nuages qui passent, sont-ils une représentation du ciel ou n'existe-t-il aucun lien entre le mot et l'objet ?
Jacques Valot aime que la précision réaliste de ses dessins débouche sur l'onirisme.
L'objet en tant que tel n'est pas réel, il invite à partir.
Et s'il était faux ? Faut-il comme chez Magritte parler de trahison des images ?
Celui-ci avait peint une pipe en précisant : "ceci n'est pas une pipe".
Tout comme Willam James avait dit que le mot "chien" ne mordait pas, la pipe de Magritte ne permettait pas de fumer.
Images à double sens, ou images à sens multiples. Déroutante précision du crayon qui en traçant le réalisme, perd le spectateur dans des chemins de désorientation.
Valot accroche des images comme des souvenirs qui passent, ils glissent, ils se superposent, parfois n'ont pas de sens apparent. Mais ne faut-il pas que ces deux marcheurs lèvent la tête pour voir le ciel et ces nuées défilantes qui passent sur leur tête sont-elles un toit, un envol, un regard, ou les cieux ?
Les images sonnent ici comme une partition de Pierre Boulez. Des sons discordants que le cerveau doit faire l'effort de synchroniser et d'apparier pour retrouver un sens.
Et s'il n'y avait aucun sens ? Si ce que nous voyons n'est qu'une accumulation de rêves, d'impressions et de sentiments sans rapport les uns avec les autres comme dans un rêve déstructuré que nous avons du mal à comprendre.
Il existe toujours un décalage entre un objet et sa représentation. Le peintre ou le dessinateur, voire le cinéaste comme dans les films de David Lynch, représente des images mentales. Le spectateur peut en être dérouté. A lui de faire le chemin nécessaire pour comprendre lœuvre.
Magritte avait déclaré : « Lart de la peinture ne peut vraiment se borner quà décrire une idée qui montre une certaine ressemblance avec le visible que nous offre le monde ».
Ceci pourrait bien sappliquer aux œuvres de Jacques Valot.