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PAGES DU PRATICIEN
Fréquence de la douleur chronique après lésion cérébrale dorigine traumatiqueRevue Systématique
Devi E. Nampiaparampil, MD
JAMA. 2008;300(6):711-719
RÉSUMÉ
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Contexte Les Centres de Contrôle et de Prévention des Maladies ont estimé quenviron 1,4 million dindividus américains sont victimes dune lésion cérébrale dorigine traumatique (TBI) par an. Des rapports antérieurs suggèrent un lien entre les TBI et les syndromes de douleur chronique (ex. céphalées) que lon pense être plus communes chez les patients avec un léger TBI et chez ceux ayant eu une lésion cérébrale dorigine traumatique du fait dun violent traumatisme plutôt que suite à un traumatisme non intentionnel. Les troubles psychiatriques comorbides comme le stress post-traumatique (PTSD en américain) peuvent aussi engendrer des symptômes de douleur chronique.
Objectifs Déterminer la fréquence de la douleur chronique comme étant une conséquence sous-diagnostiquée de TBI et commenter linteraction existant entre douleur chronique et sévérité du TBI autant que les caractéristiques de la douleur après le TBI chez civils et combattants.
Acquisition des preuves La base de données Ovid/MEDLINE a été consultée pour rechercher des articles publiés entre 1951 et février 2008 en utilisant toutes les combinaisons de termes traumatisme crânien, douleur, mal de tête, blessure suite à une explosion, personnel militaire, vétérans). Les banques de données PubMed et MD Consult ont été consultées de façon similaire. Les banques de données de la Collaboration Cochrane, de la Banque de Données des Essais Cliniques des Instituts de Santé Nationaux, des Essais Contrôlés Courants du Meta-Registre et de CRISP ont été consultées en utilisant le mot-clé : lésion cérébrale dorigine traumatique. Tous les articles des revues de collaborateurs rapportant les données originales concernant les syndromes douloureux chez les patients adultes ayant un TBI en tenant compte de la fréquence de la douleur, de la catégorie de douleur, des facteurs de risque, de la pathogénèse, et du cours clinique ont été sélectionnés, et des recherches manuelles de leurs listes de références ont été réalisées. Les données ont été mises ensemble et les taux de fréquence calculés.
Synthèse des preuves Trente-trois études (15 transversales, 5 prospectives, et 3 rétrospectives) incluant 4206 patients ont été identifiées. Douze études ont évalué un mal de tête chez 1670 patients. Parmi eux, 966 se plaignaient de mal de tête chronique, rapportant une fréquence de 57,8% (intervalle de confiance de 95% [IC], 55,5%-60,2%). Parmi les civils, la fréquence de douleur chronique a été plus grande chez les patients qui avaient un TBI léger (75,3% [IC 95%, 72,7%-77,9%]) en comparaison avec ceux qui avaient un TBI modéré ou sévère (32,1% [IC 95%, 29,3%-34,9%]). Le PTSD peut être intermédiaire pour la douleur chronique, mais le traumatisme crânien semble présenter une corrélation indépendante de la douleur chronique.
Conclusions La douleur chronique est une complication du TBI. Elle est indépendante des troubles psychologiques comme le PTSD et la dépression et il se rencontre communément parmi les patients qui ont apparemment des traumatismes crâniens mineurs
Les Centres de Contrôle et de Prévention des Maladies estiment quapproximativement 1,4 million de citoyens américains sont victimes de lésions cérébrales dorigine traumatique (TBI en américain) par an.1 Le diagnostic peut être établi subjectivement en évaluant les patients selon la perte de connaissance, PC), la conscience altérée après lésion à la tête, ou lamnésie post-traumatique. 2 Ces lésions cérébrales dorigine traumatique peuvent se produire lorsque la tête heurte violemment un objet, lorsquun objet pénètre dans le crâne, ou lorsque le tissu cérébral subit une soudaine accélération, décélération, ou les deux.
Depuis 2001, les Etats-Unis ont déployé plus d1,5 million de personnel militaire en Irak et en Afghanistan. 3 Un pourcentage plus élevé de ces soldats peut survivre maintenant à des blessures qui leur auraient été fatales lors de guerres antérieures. 4 Parmi les combattants retournés aux Etats-Unis, la fréquence des lésions cérébrales dorigine traumatique est estimée à 15,1%. 1 De multiples études ont mis en évidence limportance des lésions cérébrales dorigine traumatique subies par les personnels militaires américains en Irak et en Afghanistan. Des études sur des unités militaires sélectionnées en Irak rapportent que 88 à 97% de leurs soldats ont été victimes de lésions dues à des explosions pendant le combat. 5, 6 et que 47 à 59% de ces soldats ont subi des lésions à la tête et au cou suggérant un TBI. 5,8 Le Centre des Traumatisés Crâniens de la Défense et des Vétérans estime que 10 à 20% de tous les soldats de retour de service en Irak et en Afghanistan ont subi une forme de TBI. 9 A partir de 2008, 25000 soldats au moins ont été diagnostiqués avec un TBI, avec un coût projeté de 14 milliards de dollars pour les soins durant les 20 prochaines années.9
Lassociation TBI et douleur chronique a été décrit dès 1915 parmi les troupes de retour de la Première Guerre Mondiale comme «psychose traumatique» 10 Dautres études ont soutenu la thèse dune association entre le TBI et les syndromes de douleur chronique, le plus commun étant le mal de tête. Une étude sur lOpération Libération des Irakiens/ Opération Supporter la Liberté des vétérans avec un syndrome après un choc a démontré que le trouble de stress post-traumatique (PTSD) était valable pour tous les symptômes excepté la douleur, suggérant que la douleur est psychologiquement liée au traumatisme crânien. 3
Etant donné la morbidité associée à la douleur chronique, les stratégies disponibles pour son traitement précoce, et le fardeau financier quil impose aux patients et à la société, ce rapport a été entrepris pour (1) déterminer la fréquence des syndromes de douleur chronique comme le mal de tête parmi les patients avec un TBI ; (2) débattre dautres syndromes potentiels de douleur chez ces patients ; (3) décrire la relation entre la douleur et la sévérité du traumatisme crânien ; (4) examiner leffet du statut de vétéran civil vs vétéran ayant combattu sur la douleur chronique après un TBI : et (5) examiner le rôle des troubles psychiatriques comorbides comme la dépression, le PTSD, et/ou les troubles de la substance dans la douleur post-traumatique.
ACQUISITION DE PREUVES
Des études ont été identifiées qui pouvaient fournir une information sur la fréquence de la douleur parmi les patients avec un TBI. La banque de données Ovid/MEDLINE a été consultée pour des articles publiés entre 1951 et février 2008 en utilisant toutes les combinaisons des termes traumatismes crâniens, douleur, mal de tête, guerre, médecine militaire, plaies et blessures, personnel militaire, et vétérans). Les banques de données PubMed et MD Consult ont été consultées de façon similaire pour des articles supplémentaires. La Collaboration Cochrane, les Instituts Nationaux de Banques de Données dEssais Cliniques de Santé, le Meta-Registre des Essais Contrôlés Courants, et les banques de données CRISP ont été consultées en utilisant le mot-clé traumatisme crânien.
Tous les articles sélectionnés ont été publiés dans des revues de rapports de confrères et contiennent des données originales sur les syndromes de douleur après TBI en considérant la fréquence, la catégorie de douleur, les facteurs de risque, la pathogénèse, et le développement clinique. Des recherches manuelles ont été réalisées sur les listes de références darticles sélectionnés, et les auteurs de 2 études sélectionnées ont été contactés pour des écrits additionnels. La recherche na pas été limitée par la langue ou le statut de la publication. Aucune étude randomisée contrôlée na été trouvée dans la recherche (tous les patients ont été recrutés dans les études après la survenue du traumatisme crânien). Les cas rapportés et les articles de revues ont été cités seulement si aucune autre donnée nétait disponible (Figure).
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Figure. Sélection des articles pour inclusion dans la revue TBI correspond à lésion cérébrale traumatique
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La recherche initiale comprenait 1067 articles, et 43 autres ont été sélectionnés parmi les listes de références darticles retirés. De ces 1110 articles, 1087 ont été exclus parce quils ne répondaient pas aux critères initiaux primaires ; cest-à-dire la fréquence de la douleur chronique dans leur population de TBI ne pouvait pas être calculée. Trois études qui répondaient à tous les autres critères ont été exclues parce quelles portaient sur des individus de moins de 16 ans. Deux extraits de données non publiées ont aussi été inclus. Les 3 experts contactés pour cette étude nétaient pas conscients de ce que des études négatives navaient pas été publiées.
Les données des 23 études finales ont été rassemblées en additionnant les résultats au travers des études. Etant donné que les études ont été transversales (15), observationnelles prospectives (5), ou rétrospectives (3), aucune na eu un poids additionnel. Les données des études évaluant les maux de tête ont été regroupées pour déterminer la fréquence générale des maux de tête parmi les patients avec un TBI. En conséquence, les études des groupes de patients avec un TBI léger ont été comparées aux études des groupes de patients avec un TBI sévère pour évaluer les fréquences respectives de douleur chronique. Le TBI léger a été défini selon les critères du Collège Américain de Réadaptation (CASE 1).2 Les études dans lesquelles les investigateurs ont défini les patients comme ayant un léger ou un sévère TBI étaient aussi inclus. Les études ont ensuite été comparées en fonction de la douleur chronique entre groupes de survivants civils et militaires.
Encadré 1. Symptômes aigüs de léger traumatisme crânien : définition du traumatisme crânien léger daprès le congrès américain de médecine réadaptative 2 1. Toute période de perte de connaissance ;
2. Toute perte de mémoire des événements ayant eu lieu immédiatement avant ou après la lésion ;
3. Toute altération de létat mental au moment de la lésion (ex. se sentir hébété, désorienté, ou dans un état de confusion) ; et
4. Des déficits neurologiques centraux qui peuvent être ou ne pas être passagers ; mais où la sévérité de la blessure ne dépasse pas ce qui suit :
- Amnésie post-traumatique nexcédant pas 24 h
- Après 30 min, un score dans lEchelle de Coma de Glasgow de 13-15
- Perte de connaissance denviron 30 min ou moins
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Les valeurs P ont été extraites par le test de signification de 2 dimensions de population utilisant un test z à 2 proportions avec des variances inégales. Les résultats de chaque étude individuelle ont été comparés à ceux des études combinées. Les taux de fréquence de douleur ont été calculés avec des intervalles de confiance de 95% (IC) dans chaque étude unique et dans lensemble des données. Les analyses ont été réalisées en utilisant la version 9.1 SAS (Institut SAS Inc, Cary, Caroline du Nord) ; P<0.05 a été considéré comme statistiquement significatif.
SYNTHESE DES PREUVES
La lésion cérébrale dorigine traumatique peut avoir des conséquences nuisibles (CASE 2). 11 13 Le TABLEAU 1 14 34 et le TABLEAU 2 3 35 36 donnent un résumé des articles sélectionnés pour lexamen. Vingt-trois études comportant 4206 patients annonçaient la fréquence de la douleur chronique après un TBI.
Encadré 2. Caractéristiques Cliniques de la Lésion Cérébrale dOrigine Traumatique (TBI) Un Traumatisme Crânien Léger peut Entraîner des Déficits en
- Cognition
- Attention
- Mémoire
- Calcul
- Jugement
- Perspicacité
- Raisonnement
- Processus sensoriel
- Vue
- Ouïe
- Toucher
- Communication
- Expression parlée
- Compréhension
- Fonction sociale
- Compassion
- Conscience sociale interpersonnelle
- Santé mentale
- Dépression
- Anxiété
- Changements de personnalité
- Agressivité/irritabilité
- Comportement social inapproprié
- Perturbations du sommeil
- Vertige/étourdissement
Un TBI de modéré à sévère Peut Avoir des Conséquences Supplémentaires
- Etats de conscience anormaux
- Déficits dans le discours et la déglutition
- Neuropathies crâniennes
- Parésie/paralysie
- Complications dues au repos prolongé au lit
- Troubles épileptiques
- Mouvements désordonnés
Tous les patients peuvent révéler des signes et des symptômes de traumatisme en plus de ces symptômes. 11-13
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Tableau 1. Fréquence de la douleur chez les patients adultes ayant une lésion cérébrale dorigine traumatique (TBI) a
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Tableau 2. Fréquence de la douleur chez les militaires survivants avec une lésion cérébrale dorigine traumatique (TBI)4
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Mal de tête
Douze études 14, 19, 23, 25, 27,29, 34 ont annoncé une fréquence de mal de tête après un TBI. Sur les 1670 patients inclus dans ces études, 966 ont été rapportés comme ayant eu un mal de tête chronique, montrant une fréquence de 57,8% ( 95% IC, 55,5%-60,2%). Des études sélectionnées suggèrent que le mal de tête est une manifestation physique commune du TBI 14, 19, 23, 27,29, 34 et que les patients ayant des syndromes de mal de tête préexistants expérimentent une détérioration de leurs symptômes antérieurs. 23, 25
De Benedettis et De Santis 19 ont étudié rétrospectivement 130 patients consécutifs avec un TBI admis à lhôpital universitaire de Milan, Italie. Les patients avec un mal de têtepréexistant ou qui avaient nécessité une intervention de neurochirugie ont été exclus. La fréquence de la douleur nétait pas stratifiée selon la sévérité de la lésion, mais une information descriptive sur la sévérité du TBI a été apportée. Après la lésion initiale, 26% ne présentaient aucun changement de leur état mental, 35% avaient eu de brèves pertes de connaissance, 25% étaient en coma léger, 9% étaient dans un coma de sévérité intermédiaire, et 5% étaient dans un coma profond. Des scans de tomographie assistée par ordinateur (CT) ont été réalisés pour 65% des patients, avec des résultats normaux. Seize pour cent des patients ont été réévalués entre 6 et 12 mois après la blessure, 47% ont été réévalués à 2 ans, et 37% ont eu une plus longue période de suivi de durée variable. Les maux de tête post traumatiques ont été rapportés chez 44% des patients après 6 mois. Le mal de tête post-traumatique a débuté au moment du traumatisme chez 30% des patients, entre 15 jours et 1 mois chez 21%, entre 1 et 3 mois chez 18%, et après 3 mois chez 32%. Onze pour cent avaient toujours mal à la tête à 6 mois, 54% à 1 an, et 30% après 2 ans. La majorité des patients (52%) se plaignait de maux de tête dintensité modérée (3 -7 sur une échelle analogue visuelle). Cinquante-six pour cent ont expérimenté un mal de tête entre 4 et 15 fois par mois. La majorité (51%) des maux de tête se produisaient dans la région occipitale. Cependant, parmi ces patients avec un TBI, aucune relation significative na été trouvée entre lendroit du traumatisme à la tête et la localisation du mal de tête.
Jensen et Nielsen, 23 évaluant les patients entre 9 et 12 mois après la lésion, ont interrogé 168 des 233 patients avec un choc cérébral suspecté qui avaient été admis pendant une période supérieure à 1 an dans un hôpital régional au Danemark. Bien que 49% de ces patients avaient été hospitalisés pour une durée moyenne de 4,3 jours, tous les participants ont été classés comme ayant subi un léger TBI. Jensen et Nielsen ont exclu les patients qui avaient des pertes de connaissance supérieures à 24 heures, des contusions cérébrales, ou une hémorragie cérébrale. Parmi les patients inclus, 29% navaient pas de PC, 44% avaient des PC de moins de 15 minutes, et 39,9% avaient un mal de tête préexistant. Quatre patients (2,4%) ont rapporté que leur maux de tête de base avait baissé dintensité après le traumatisme. Il sagit de la seule étude qui commente la résolution du mal de tête après un traumatisme.
Rimel et al 30 ont étudié 538 patients avec un léger TBI (défini dans cette étude comme PC de moins de 20 minutes, Coma avec un score dans lEchelle de Coma de Glasgow [GCS] de 13 à 15, et une durée dhospitalisation inférieure à 48 heures) et a mené des entrevues avec 79% dentre eux. Les 538 patients constituaient tous les TBI légers vus dans un hôpital universitaire pendant une période de 20 mois. Parmi ces patients, 66% étaient des hommes. Presque la moitié des patients avaient été victimes daccidents de la route, et 43% présentaient un taux dalcoolémie positif. Quatre cent vingt-quatre ont été suivis à 3 mois post-lésionnels ; parmi eux, 79% avaient des maux de tête persistants. Parmi les patients qui avaient un emploi au moment de laccident, seuls 66% avaient toujours un emploi à 3 mois.
Uomoto et Esselman 33 ont évalué 104 patients vus dans un programme de réadaptation de TBI en externe. Parmi eux, 63,5% étaient des hommes, 36,5% étaient des femmes, et le délai moyen post-lésionnel était de 26 mois. Les patients avec un léger TBI avaient des PC dune durée inférieure à 1 heure et le Score dans lEchelle de Glasgow était de 13 à 15, alors que ceux qui avaient un TBI de modéré à sévère avaient des PC de plus d1 heure et un Score dans lEchelle de Glasgow de 12 ou moins. Parmi les patients avec un léger TBI, 89% ont fait part de mal de tête, comparés aux 18% de ceux qui avaient un TBI sévère (P<.001), mais des taux similaires ont été trouvés pour des symptômes de douleurs chroniques du cou/de lépaule, du dos et dautres symptômes douloureux.
Autres Syndromes Douloureux Potentiels
Certaines des conditions de douleurs les plus mystificatrices ont été observées dabord pendant les temps de guerre. 37 Par exemple, le syndrome de douleur complexe régionale (SDCR), connu auparavant sous le nom de dystrophie sympathique réflexe, a été décrit pour la première fois après la Guerre Civile Américaine. En 1992, Gellman et al 21 ont abordé la question du SDCR chez les patients avec un TBI. Dans cette étude, 100 patients admis consécutivement à une unité de soin de réadaptation en interne avec un score de Glasgow inférieur à 8 ont été évalués pour des signes de SDCR. En moyenne, les patients étaient à 4 mois post-TBI. Pendant leur hospitalisation, 13 patients ont développé des signes cliniques et des symptômes de SDCR comme une réponse de manque de douleur, des changements vasomoteurs et de température, une pâleur, et une fibrose palmaire ; ces patients ont subi des tests dans les règles. Des 13 patients, 12 avaient des résultats de scan osseux compatible avec un SDCR dans les extrémités supérieures. Ces patients avaient aussi un total combiné de 8 lésions nerveuses périphériques, 4 fractures, 2 articulations avec une ossification peri-articulaire hétérotopique, 1 luxation de lépaule, et I déchirure de la coiffe des rotateurs. Gellman et al. ont trouvé une incidence de 12% du SDCR post-TBI, en comparaison avec les 12,5% à 25% dincidence de SDCR rapportés après une attaque. 37
Garland et al 20 ont rapporté rétrospectivement les récits de 496 adultes avec un sévère TBI admis en service de traumatisés crâniens pendant une période de 4 ans et, après avoir exclu les patients avec des articulations traumatisées, ont trouvé que 100 articulations chez 57 patients (11%) avaient une ossification hétérotopique douloureuse avec une diminution de lamplitude de mouvement dans larticulation adjacente. La découverte de lossification hétérotopique a été initiée lorsque des examinateurs ont mis au jour une résistance douloureuse au mouvement dune articulation.
En termes de douleur neuropathique périphérique, dans une étude sur 132 patients avec un TBI, 18 on en a trouvé 15 avec une flacidité de plus dun mois, une aréflexie de plus dun mois et des schémas moteurs anormaux. Ces patients ont subi des examens de conduction nerveuse et un électromyogramme, et 13 des 132 (10%) patients ont été diagnostiqués avec des neuropathies périphériques. Le délai moyen entre le traumatisme et le diagnostic était de 54 jours (allant de 14 à 170 jours). Sur les 13 patients, 3 avaient une paralysie à la pression qui pouvait être prévenue et 4 avaient dévelopé des signes et des symptômes de SDCR. 18 Cette étude a pu ne pas observer plusieurs syndromes douloureux dont les patients peuvent être affligés. Par exemple, la douleur centrale/déaffération (ex. douleur du membre fantôme) a été citée après un TBI. 38
La spasticité neuromusculaire a souvent été vue chez des patients avec un TBI sévère. Il existe une théorie qui dit que le TBI est à lorigine de la douleur et quil peut indirectement conduire à des états douloureux comme des subluxations, des tendinites, et des capsulites. 39 Cependant, la présence de douleur dûe à la spasticité, aussi bien que la possibilité que la douleur exacerbe la spasticité pré-existante, na pas été bien étudiée, 39 et cette recherche dans la littérature na révélé aucune étude délimitant la fréquence de la douleur dans la population de patients avec un TBI qui expérimentent la spasticité.
Sévérité de la Lésion Cérébrale dOrigine Traumatique
Dix études 14-16, 23,24,27,30,32-34 ont rapporté la fréquence de la douleur chez les patients avec un léger TBI. Sur les 1046 patients inclus dans ces études, 788 ont rapporté une douleur, avec un taux de fréquence de 75,3% (IC de 95%, 72,7%-77,9%). Neuf études 16-18, 20-22,24,33,34 fournissent des données sur la fréquence de la douleur chez des patients avec un TBI sévère. Sur les 1063 patients inclus dans ces études, 341 ont rapporté une douleur chronique, montrant un taux de fréquence de 32,1% (IC de 95%, 29,3%-34,9%).
Bien que ce rapport confirme la perception clinique que les patients avec un TBI léger ont une fréquence de syndromes de douleur chronique plus élevée que ceux qui ont un TBI modéré à sévère (P<.001), il reste peu clair de savoir pourquoi il en est ainsi. Une partie du problème peut être due au fait que les patients ayant un TBI plus sévère ont peut-être une difficulté à rapporter ou à traiter leurs symptômes à cause de leurs troubles de mémoire, leur langage déficient et un dysfonctionnement exécutif. 40
Anciens Combattants
Etant donné que le TBI est la blessure-type des conflits actuels en Irak et en Afghanistan, 9 la fréquence élevée de douleur chronique après un TBI a une signification particulière. Notre recherche dans la littérature a conduit à 3 études3, 35,36 comprenant un total de 917 anciens combattants avec des données concernant la fréquence de la douleur parmi les patients ayant des lésions cérébrales liées au combat. Parmi ces 917 patients, 395 se plaignaient de douleur, donnant un taux de fréquence estimé à 43,1% (IC de 95%, 39,9%-46,3%). Ces 3 études3, 35 36 ont décrit 329 des 917 anciens combattants comme ayant des maux de tête, apportant un taux de fréquence de 35,9% (IC de 95%, 32,8%-39,0%). Vingt études 14-34 Incluant un total de 3289 patients civils avec un TBI ont donné une fréquence de 51,5%.
Hoge et al3 ont réalisé une vaste étude transversale de 2525 soldats de linfanterie de lArmée américaine avec des expositions au combat en Irak et en Afghanistan. Parmi eux, 95,5% étaient des hommes et 55,5% avaient moins de 30 ans. Parmi ces soldats qui avaient assisté à des réunions détude de recrutement, 59% avaient terminé létude. Le manque de disponibilité des soldats pour compléter les questionnaires était attribué aux mutations normales et à lentraînement, bien quil soit possible que les soldats avec des maladies sérieuses et des lésions navaient pas la possibilité de participer. Malgré que létude utilisait un échantillon choisi, il savère quil représentait bien les anciens combattants de lOpération Liberté de lIrak/ Opération Liberté Durable. Les soldats étaient questionnés 3 ou 4 mois après leur retour aux Etats-Unis afin de leur laisser suffisamment de temps pour évaluer les symptômes après un choc tout en minimisant une tendance au rappel Parmi les soldats ayant terminé létude, 4,9% ont eu une PC inférieure à 30 minutes, et 10,3% avaient des altérations mentales sans PC. Les critères pour le PTSD étaient atteints chez 43,9% des soldats avec une PC et chez 27,3% de ceux qui avaient une altération de leur état mental sans PC ; le PTSD a aussi été diagnostiqué chez 16,2% des soldats ayant des lésions autres que le TBI et chez 9,1% des soldats indemnes. Le contrôle dautres facteurs, PC et intensité de combat, sont restés significativement associés au PTSD (proportion de chance de PC, 2,98% [IC de 95%, 1,70-5,24] ; pour les quartiles les plus élevés vs les plus bas, 11,58 [IC de 95%, 2,99-44,82], et la PC était associée indépendamment au diagnostic de dépression majeure (proportion de chance, 3,67% [IC de 95%, 1,65-8,16]). Après avoir réglé le PTSD et la dépression, le TBI nétait plus corrélé à aucun symptôme physique de santé excepté pour le mal de tête.
Walker et al35 ont évalué 109 patients avec un TBI sévère vu consécutivement dans 1 des 4 centres médicaux de réadaptation des Affaires aux Anciens Combattants. Ces patients ont été vus pour réadaptation intensive et réévalués à 6 et 12 mois. Parmi les 109 patients, 38% avaient un mal de tête après un choc, avec 48,8% ayant eu ceci dans la zone de front ; 75,6% avaient des maux de tête quotidiens. On na trouvé aucune relation entre la présence de mal de tête et des variables démographiques, de sévérité des lésions ou émotionnelles. Une amélioration à 6 mois a été associée à moins danxiété et de dépression. Parmi les patients qui avaient un mal de tête à 6 mois, 95,5% ont continué à avoir un mal de tête à 12 mois. A lépoque du suivi, la sévérité du mal de tête post-traumatique avait diminué.
Contrairement aux espérances, la fréquence du taux de douleur après un TBI semble être supérieure chez les civils que chez les anciens combattants. Ceci peut être dû à diverses raisons. Il est moins probable que des survivants militaires rapportent lexistence de douleur à cause de facteurs comme la pression de pairs ou la crainte dêtre évalué médicalement et peut-être séparé de leurs camarades soldats. Au contraire, il est plus probable que les civils exagèrent leurs rapports de douleur, pour percevoir une indemnité supplémentaire. Ou, comme des échantillons choisis ont été utilisés, les civils avec une douleur non résolue peuvent être recrutés plus souvent dans ces études. Les caractéristiques de ces exemples peuvent aussi différer.
Le personnel militaire peut être en meilleure santé que les collègues civils. Des études préalables avaient suggéré que la douleur chez les soldats est en premier lieu dûe à laugmentation de lactivité physique vécue pendant lentraînement militaire41.
Sur les 3 études sur les anciens combattants, 3,35,36 2 ont été réalisées immédiatement après le retour de déploiement des soldats.35,36 On pourrait arguer du fait quelles ont eu lieu trop tôt pour quun mal de tête chronique post-traumatique se développe. Cependant, dans une étude rétrospective sur 70 patients civils en consultation externe expérimentant un mal de tête post-traumatique, 35% ont développé un mal de tête une heure après le traumatisme initial. , 14% en 24 heures, et 27% en 7 jours. Sur les 70 patients en consultation externe, 56% ont décrit un mal de tête chronique quotidien avec des symptômes pendant au moins 21 jours sur les 30 enregistrés. La plupart des patients ont rapporté que la douleur était dune intensité au moins modérée et quelle interférait souvent avec des activités liées au travail et à dautres activités fonctionnelles. 42
Enfin, étant donné limportance apportée par les Départements de la Défense des Affaires aux Anciens Combattants au dépistage du TBI parmi les soldats de retour aussi bien que la superposition des critères entre TBI et PTSD parmi dautres troubles psychiatriques, le nombre de véritables TBI dans léchantillon militaire est peut-être surestimé. Ce qui, à son tour, peut diluer léchantillon et causer une sous-estimation de la véritable fréquence de douleur au sien de cette population.
Les survivants militaires avec des lésions cérébrales peuvent avoir une variété de syndromes douloureux. Dans létude de Hoge et al, 3 parmi ces soldats qui avaient rapporté avoir eu un TBI soutenu pendant leur déploiement (en comparaison avec les soldats qui avaient eu dautres lésions), 32,2% avaient un mal de tête (P<.001), 14,0% avaient une douleur dans la poitrine (P<.001), et 8,3% avaient une douleur ou des problèmes pendant leur activité sexuelle (P<.04). Bien que la différence entre les groupes nétait pas significative statistiquement, des individus avec un TBI ont aussi rapporté des douleurs à lestomac (11 ,7%), une douleur au dos (33,1%), et des douleurs au bras, à la jambe, ou aux articulations (37,2%).
Il est possible que les individus avec un TBI dû à un traumatisme violent, comme des attaques, ont une douleur accrue en comparaison avec ceux qui avec un TBI dû à un traumatisme non intentionnel, comme des lésions sportives ou des chutes. 43 Cet examen ne pouvait distinguer les civils qui avaient subi un TBI du fait dun acte de violence aléatoire du reste de léchantillon. Bien que les patients qui avaient subi des lésions graves nétaient exclus daucune étude revue, aucune des études na créé de sousgroupes basés sur le mécanisme de lésion.
Troubles Psychiatriques
La relation entre la douleur et les troubles de lhumeur comme la dépression est complexe. Hoffman et al22 ont évalué 146 des 202 patients consécutifs pendant une réadaptation de patients hospitalisés et à 1 an post-lésionnelle. Ces patients avaient un TBI sévère défini comme ayant un Glasgow de 12 ou moins. Sur les 146 patients, 76% étaient des hommes et 24% des femmes ; 78,1% étaient blancs et 21,9% issus dautres races/ethnies ; 48,6% avaient été blessés dans des accidents de voiture et 11,6% suite à des actes de violence. Parmi les patients évalués, 72,6% avaient une douleur 1 an après leur lésion, et 55% ont rapporté une interférence avec dautres activités de la vie quotidienne. Le score moyen de douleur physique sur lenquête de santé courte à 36 articles était de 66,7 sur une échelle de 100. Des scores plus élevés de douleur à 1 an post lésionnel ont été associées à la dépression pendant la réadaptation en hospitalisation, au sexe féminin, et à la race/ethnie autre que blanc. La douleur était associée à la participation de la communauté, mais, lorsque la dépression était considérée comme un des facteurs, la variable douleur perdait son sens. Cette étude souligne la relation entre la douleur et les troubles de lhumeur.
Bryant et al17 ont examiné 96 patients sur les 161 admis pour TBI sévère dans une unité tertiaire de soin de TBI pour déterminer sil existait une relation entre la douleur et les mesures de PTSD. Dans cette étude, 22 patients étaient exclus à cause dune dysfonction cognitive les rendant incapables de comprendre linterrogateur ou de lui répondre. La population finale a été évaluée entre 5 et 7 mois post-traumatiques. La douleur chronique était définie comme douleur au moins une fois par semaine sur une durée de plus de plus de 6 mois. Le questionnaire McGill sur la douleur et une échelle à 10 points ont été utilisés pour évaluer les plaintes de douleur. Parmi les patients inclus, 62% ont rapporté une douleur chronique, 24% ont rapporté une douleur quotidienne, et 7% ont rapporté une douleur constante. Bryant et al ont trouvé quune douleur plus prononcée était associée à un PTSD de sévérité accrue, la dépression, une estime dépréciée de la vie, et une façon de ne pas faire face. Après avoir contrôlé les effets du PTSD, le seul facteur qui était encore corrélé avec la sévérité de la douleur était de ne pas faire face.
Dautres études ont soutenu le rapport entre les syndromes de douleur chronique et le PTSD. 44-47 Les patients avec un traumatisme et de multiples symptômes de PTSD annoncent des niveaux de douleur et de perturbations affectives plus élevés que ceux qui ne présentaient pas beaucoup de symptômes de PTSD. 48
La relation entre lésion cérébrale et PTSD a été débattue depuis 1939, lorsque Schaller31 a conjecturé que le taux de douleur dans les états post-traumatiques psychonévrotiques seraient plus importants que chez les patients avec un TBI. Sur lensemble des 100 patients avec un TBI dans cette étude, 77% avaient un mal de tête persistant, qui était similaire au taux de mal de tête (97%) des patients avec « une psychonévrose post-traumatique ou une hystérie ».
Le PTSD peut être associé à une sévérité de douleur accrue pour plusieurs raisons. La perception de la douleur peut être augmentée par une anxiété accrue, et la capacité de faire face avec une douleur dans le PTSD peut être empêchée par des interprétations catastrophiques de la douleur. De plus, les patients nont peut-être pas la concentration requise, du fait de pensées importunes, pour utiliser des stratégies cognitives pour réduire la douleur. Alternativement, ils peuvent faire montre dun déplacement dattention envers les événements négatifs. Enfin, la concordance entre PTSD et le trouble de douleur somatoforme est élevée.17
Bien que plusieurs études certifient que l'abus de substances peut être un facteur causatif dans la survenue, 49 la sévérité, 50 et le pronostic 50 des TBI, aucune étude na examiné le rapport entre abus de substance et douleur après TBI. Il est possible, cependant, que les patients puissent employer des substances illicites en auto-médication contre la douleur.
COMMENTAIRE
Cette étude est limitée par divers facteurs. Tout dabord, toutes les études étaient transversales, observationnelles, ou rétrospectives. Deuxièmement, létude des populations civiles a démontré une hétérogénéité en termes de troubles psychiatriques comorbides, origine de la lésion, et temps écoulé depuis la lésion, aussi bien que les procédures de recrutement. Les patients étaient recrutés dans des cliniques et des unités de soin de réadaptation mais non dans des lieux très médicalisés dans lesquels on pouvait trouver les cas les plus lourds. Toutes les études ont utilisé des exemples choisis plutôt que des exemples aléatoires. Troisièmement, toutes les informations collectées reposaient sur les rapports des patients. Il est possible que les patients avec un TBI qui présentaient plus de troubles cognitifs aient été incapables de comprendre ou de répondre avec précision aux questions sur leur douleur. Quatrièmement, la définition du TBI variait à travers les études, de même que les définitions et les mesures de la douleur chronique. Cinquièmement, la plupart des études na pas fourni dinformation-clé aux analyses des sous-groupes.
De nouvelles études sur les lésions cérébrales tireraient avantage de critères standardisés pour la mesure de la sévérité du TBI. Les analyses de données seraient améliorées par des rapports sur les symptômes basés sur la sévérité, le mécanisme, et la durée de la lésion, aussi bien que sur les troubles psychiatriques comorbides.
La douleur chronique est une complication du TBI et contribue à la morbidité et potentiellement à un faible rétablissement après une lésion cérébrale. Les patients qui semblent cliniquement avoir des lésions cérébrales moins sévères peuvent en fait développer plus de symptômes douloureux. Les patients qui ont subi des TBI au combat présentent un taux plus élevé de douleur chronique que la population générale. Néanmoins, ils semblent avoir des taux de douleur plus bas que dans la population civile avec un TBI. Les patients avec un TBI tireraient profit dun examen et de traitement précoces pour le syndrome de douleur afin de faire baisser la morbidité que la douleur chronique additionnelle non traitée fait peser sur eux et sur la société. De plus, les cliniciens traitant les patients qui ont un passé de lésions mineures devraient penser à rechercher plus loin lexistence de symptômes coexistants. Ils peuvent affecter la façon dont les patients comprennent et suivent les recommandations de traitement.
Informations sur les auteurs
Correspondance: Devi E. Nampiaparampil, MD, Department of Neurology and Rehabilitation, Veterans Affairs Central California Healthcare System, 2615 E Clinton Ave, Fresno, CA 93703 (devichechi{at}gmail.com).
Contribution de lAuteur : Le Dr Nampiaparampil avait un accès complet à toutes les données de létude et il prend la responsabilité de lintégrite des données et de la précision de lanalyse des données.
Divulgation Financière : Le Dr Nampiaparampil a rapporté avoir travaillé auparavant pour le conseil consultatif de recherches pour Elan Pharmaceuticals.
Contributions additionnelles : Je remercie Daphné Perry(Système de Santé Central de Californie VA) pour avoir acquis très rapidement les articles commentés dans cette méta-analyse. Robert Nampiaparampil,MD (Faculté de Médecin du Nord-Ouest, de Feinberg), pour ses contributions statistiques et techniques indispensables, et John Pang, MD (Section de Cardiology, Hôpital Mémorial du Nord Ouest), pour ses commentaires perspicaces et ses recommandations inestimables de rédaction. Personne na été rétribué pour ses contributions.
CME disponible en ligne à www.jamaarchivescme.com et questions p 741.
Affiliations des auteurs: Departments of Internal Medicine and Neurology and Rehabilitation, Veterans Affairs Central California Healthcare System, Fresno.
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JAMA. 2008;300:623.
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