|
|
L'acide folique dans la prévention des adénomes colorectauxUn essai clinique randomisé
Bernard F. Cole, PhD;
John A. Baron, MD;
Robert S. Sandler, MD;
Robert W. Haile, DrPh;
Dennis J. Ahnen, MD;
Robert S. Bresalier, MD;
Gail McKeown-Eyssen, PhD;
Robert W. Summers, MD;
Richard I. Rothstein, MD;
Carol A. Burke, MD;
Dale C. Snover, MD;
Timothy R. Church, PhD;
John I. Allen, MD;
Douglas J. Robertson, MD;
Gerald J. Beck, PhD;
John H. Bond, MD;
Tim Byers, MD, MPH;
Jack S. Mandel, PhD, MPH;
Leila A. Mott, MS;
Loretta H. Pearson, MPhil;
Elizabeth L. Barry, PhD;
Judy R. Rees, BM, BCh, MPH, PhD;
Norman Marcon, MD;
Fred Saibil, MD;
Per Magne Ueland, MD;
E. Robert Greenberg, MD; pour le Groupe d'étude de prévention des polypes (Polyp
Prevention Study Group)
RÉSUMÉ
| |
Contexte Les données biologiques et
épidémiologiques suggèrent une action
antinéoplasique de l'acide folique au niveau du colon.
Objectif Evaluer le risque et l'efficacité de la
supplémentation en acide folique dans la prévention des
adénomes colorectaux.
Schéma, environnement et participants Un essai clinique de
phase III, randomisé, en double aveugle, à 2 facteurs, contre
placebo, mené dans 9 centres cliniques entre le 6 juillet 1994 et le
1er octobre 2004. Mille vingt-et-un hommes et femmes ayant des
antécédents d'adénomes colorectaux récents sans
antécédent de carcinomes invasifs du colon ont été
inclus dans l'étude. Les participants ont été
randomisés selon un rapport de 1:1 pour recevoir de l'acide folique
à 1mg/jour (n=516) ou un placebo (n=505), puis randomisés pour
recevoir de l'aspirine (81 ou 325 mg/jour) ou un placebo. Le suivi des
patients consistait en une surveillance coloscopique à deux intervalles
(le premier à 3 ans et le deuxième 3 ou 5 ans plus tard).
Critère d'évaluation principal Le critère
d'évaluation primaire était l'apparition d'au moins un
adénome colorectal. Les critères d'évaluation secondaires
étaient l'apparition de lésions avancées (25% de
contingent villeux, dysplasie de haut grade, diamètre 1cm ou cancer
invasif) et la multiplicité de l'adénome (0, 1-2, 3).
Résultats Au cours des 3 premières années, 987
participants (96.7%) ont subi une coloscopie de suivi et la fréquence
des cas d'adénomes colorectaux était de 44.1% pour l'acide
folique (n=221) et 42.4% pour le placebo (n=206) (risque relatif [RR] non
ajusté, 1.04; intervalle de confiance [IC] 95%, 0.90-1.20; P=0.58). La
fréquence des cas impliquant au moins une lésion avancée
était de 11.4% pour l'acide folique (n=57) et de 8.6% (n=42) pour le
placebo (RR non ajusté, 1.32; IC 95%, 0.90-1.92; P=0.15). Au total, 607
participants (59.5%) ont eu le deuxième suivi et la fréquence
des cas impliquant au moins un adénome colorectal était de 41.9%
pour l'acide folique (n=127) et de 37.2% pour le placebo (n=113) (RR non
ajusté, 1.13; IC 95%, 0.93-1.37; P=0.23); la fréquence des cas
impliquant au moins une lésion avancée était de 11.6%
pour l'acide folique (n=35) et de 6.9% pour le placebo (n=21) (RR non
ajusté, 1.67; IC 95%, 1.00-2.80; P=0.05). L'acide folique était
associé à des risques plus élevés de cas
impliquant au moins 3 adénomes et de cancers non colorectaux. Aucune
modification significative de l'effet du folate par le sexe, l'âge, le
tabagisme, la consommation d'alcool, l'indice de masse corporelle, la valeur
initiale en folate ou l'aspirine n'a été observée.
Conclusion L'acide folique à 1mg/jour ne réduit pas le
risque d'adénome colorectal. D'autres recherches sont
nécessaires pour rechercher une possible aggravation du risque de
néoplasie colorectale par la supplémentation en acide
folique.
Numéro d'enregistrement de l'essai.
clinicaltrials.gov
Identifier: NCT00272324
JAMA.
2007;297:2351-2359
L'acide folique et ses dérivés (les folates) font partie des
nutriments essentiels et jouent un rôle important dans la
synthèse nucléotidique et les réactions de
méthylation.1
Une déficience en folate peut conduire à une anémie
macrocytique et de nombreuses évidences montrent une réduction
du risque d'anomalies du tube neural par la supplémentation en folate,
même dans les populations occidentales non affectées par la
sous-alimentation. De nombreuses évidences
épidémiologiques suggèrent l'existence d'une association
entre un régime à faible teneur en folate et un risque
élevé de néoplasie
colorectale,3-5
en particulier associé à l'alcool, qui exerce une action
antagonique dans le métabolisme du
folate.6,7
Nombre de données provenant de l'expérimentation animale sont en
faveur d'une action néoplasique du folate. Cependant, certaines des
études sur l'animal ont montré des effets inverses entre
déficience et supplémentation en carcinogenèse
expérimentale.3
Quoi qu'il en soit, les observations biologiques et
épidémiologiques supportent, dans leur globalité, une
probable action préventive de la supplémentation en folate sur
les cancers colorectaux chez l'homme. L'adénome est le point de
départ de nombreux cas de cancers colorectaux, ce qui en fait un
critère d'évaluation approprié dans l'évaluation
de l'efficacité chimioprophylactique d'un médicament, pour
prévenir l'apparition de cancers du colon. Pour faire évaluer
les folates chez l'homme, nous avons réalisé un essai
randomisé sur la supplémentation en acide folique,
associé ou non à l'aspirine, dans la prévention de
nouveaux adénomes colorectaux chez des personnes récemment
affectées par ce type de lésion.
METHODES
Planification de l'étude
Le plan d'étude a été précédemment
décrit.10
Pour rappel, l'Aspirin/Folate Polyp Prevention était un essai
randomisé, en double aveugle, contre placebo, sur l'efficacité
de l'aspirine en prise orale, de l'acide folique ou des deux à la fois,
dans la prévention des adénomes colorectaux chez des personnes
ayant des antécédents d'adénomes. Suivant un plan
factoriel de type 3 x 2, nous avons fait une comparaison entre un
traitement par de l'aspirine à 81 mg/jour et 325 mg/jour et un placebo
et de l'acide folique à 1 mg/jour et un placebo. Conçu
uniquement pour l'aspirine dans un premier temps, l'essai a été
étendu à l'acide folique peu après le début des
recrutements (100 personnes ont été randomisées avant
l'intégration de la partie sur l'acide folique). Les résultats
concernant l'aspirine ont été précédemment
décrits.10
Pour rappel, nous avons fait état d'une action chimioprophylactique
modérée, mais statistiquement significative, de l'aspirine
à faible dose (81 mg/jour), réduisant le risque
d'adénomes colorectaux de 19%, alors qu'une dose élevée
(325 mg/jour) ne fournissait aucun avantage significatif. Cet article est
centré sur l'acide folique. L'investigation de l'acide folique
était initialement conçue pour évaluer une période
de traitement de 3 ans, en parallèle à celle menée sur
l'aspirine. Cependant, l'acide folique pouvant nécessiter une
exposition plus longue avant d'observer des effets antinéoplasiques,
11 une
prolongation de 3 ou 5 ans du traitement randomisé et en aveugle (acide
folique ou placebo) a été proposée à tous les
patients ayant subi une coloscopie durant la première période de
suivi. Aucune tentative de prolongation n'a été entreprise pour
l'aspirine du fait de son action supposée plus rapide ainsi que de la
difficulté prévisible à maintenir l'adhérence au
traitement.
Notre étude sur l'acide folique porte sur les deux périodes
à la fois. Neuf centres ont participé à l'essai
(Cleveland Clinic Foundation, Cleveland, Ohio; University of Colorado Health
Sciences Center, Denver; Dartmouth-Hitchcock Medical Center, Lebanon, NH;
Henry Ford Health Sciences Center, Detroit, Mich; University of Iowa College
of Medicine, Iowa City; University of Minnesota, Minneapolis; University of
North Carolina School of Medicine, Chapel Hill; University of Southern
California, Los Angeles; and University of Toronto, Toronto, Ontario). Un
comité de surveillance indépendant évaluait
l'étude tous les 6 mois. Les comités d'éthique sur
l'expérimentation humaine de chaque centre clinique validaient le
protocole d'étude et les matériels distribués aux
participants. Tous les participants ont fourni un consentement
éclairé par écrit.
Population étudiée, randomisation et interventions
Le recrutement s'était déroulé du 6 juillet 1994 au 20
mars 1998. Les participants potentiels étaient
présélectionnés par coloscopie et selon leurs
antécédents pathologiques dans chaque centre. Les participants
éligibles avaient entre 21 et 80 ans et remplissaient au moins l'un des
critères suivants: au moins une ablation d'un adénome
confirmé histologiquement sur les 3 mois précédant le
recrutement; au moins une ablation d'un adénome confirmé
histologiquement sur les 16 mois précédant le recrutement et des
antécédents de 2 ou plusieurs adénomes confirmés,
ou un adénome confirmé histologiquement d'au moins 1 cm de
diamètre, enlevé au cours des 16 mois précédant le
recrutement. Tous les participants devaient subir une coloscopie
complète et une ablation de tous les polypes détectés
dans les trois mois suivant le recrutement. Les critères d'exclusion
incluaient un antécédent de polypose familiale, un cancer
invasif du colon, des syndromes de malabsorption, toute condition pouvant
être aggravée par l'aspirine ou la supplémentation en
acide folique, et toute condition communément traitée par
l'aspirine, par des médicaments anti-inflammatoires non
stéroïdiens ou par folate (ex: une arthrite chronique, une
artériosclérose, et une déficience en acide
folique).10
Pour éviter que la supplémentation en folate ne masque une
déficience potentielle en vitamine
B1212, nous
avons mesuré le niveau de vitamine B12 plasmatique chez tous les
participants avant la randomisation, et exclu ceux qui avaient des signes
évidents de déficience (<162 pg/ml). Nous avons
également mesuré le niveau d'acide méthylmalonique chez
les participants dont le niveau de vitamine B12 était proche des
valeurs seuils (162-366 pg/ml). Les participants présentant une
augmentation du niveau d'acide méthylmalonique (> 396 nmol/l) n'ont
pas été randomisés. Par ailleurs, les participants
évalués pour la valeur de base en acide méthylmalonique
et affichant des valeurs situées dans le plus haut quintile acceptable
ont été réévalués avant la poursuite du
traitement, dans le deuxième intervalle de suivi. Les femmes en
âge de procréer devaient consentir à employer un moyen de
contraception pendant toute la durée de l'étude. Il était
demandé aux participants de remplir un questionnaire sur leurs
caractéristiques personnelles, leurs antécédents
médicaux et leur mode de vie. Afin de décrire la population
étudiée, l'origine ethnique était également
demandée, utilisant les catégories suivantes: blanche non
hispanique, noire non hispanique, hispanique, amérindien ou natif de
l'Alaska, asiatique ou insulaire du Pacifique, autres (précisée
à côté) et incertaine (sélectionnée par
aucun des patients). Une période de pré-randomisation de 3 mois,
en simple aveugle avait été mise en place pour évaluer la
tolérance à l'aspirine et l'adhérence au traitement.
Pendant cette période, les participants ont reçu de l'aspirine
à 325 mg/jour et un placebo, de présentation identique aux
comprimés d'acide folique. Les participants ayant une observance des
prises d'au moins 80% et qui souhaitaient poursuivre ont été
randomisés. Nous avons réalisé une randomisation par
blocs de 6 à l'aide d'un outil informatique, répartissant les
participants sur un rapport 1:1 entre 1mg/jour d'acide folique ou placebo,
stratifiés selon le centre d'étude, le sexe et l'âge (
60 ans et > 60 ans). L'étude était en double aveugle. Les
assignations thérapeutiques ont été
réalisées à l'insu des participants et du personnel,
à l'exception du préparateur en pharmacie et du biostatisticien
(L.A.M). Les comprimés (fournis par Wyeth Consumer Health Care,
Madison, NJ) étaient distribués sous forme de plaquettes
datées ou en bocal. Les comprimés de placebo étaient
identiques aux comprimés d'acide folique. Suite à l'interruption
du financement du traitement à l'acide folique le 1er octobre 2004, il
a été demandé aux participants de mettre un terme
à toute prise des médicaments étudiés au 1er
octobre 2004. Comme initialement prévu, traitements et suivis auraient
dû prendre fin au 31 décembre 2006.
Suivi
L'apparition d'adénome était déterminée par
coloscopie et une évaluation de la pathologie. Le suivi a
été réalisé à deux intervalles. Le premier
correspondait aux 3 ans prévus dans le protocole initial,
prévoyant une coloscopie complète, 34 à 40 mois
après l'examen qualificatif à l'étude. Le médecin
traitant de chaque patient décidait de la durée du second
intervalle de suivi, qui était généralement de 3 ou 5
ans. Autant que possible, les participants ayant cessé la prise des
médicaments étudiés étaient suivis (aux deux
intervalles) pour les critères d'évaluation. Des conseils
réguliers étaient donnés aux participants pour
éviter la prise de suppléments renfermant de l'acide folique
(ainsi que l'aspirine et les médicaments anti-inflammatoires non
stéroïdiques pendant le premier intervalle). Des questionnaires
étaient soumis aux participants tous les 4 mois lors du premier
intervalle, portant sur l'adhérence au traitement; la consommation de
médicaments, de médicaments en vente libre et de
suppléments nutritionnels; les interventions au niveau de l'intestin
(notamment endoscopies et interventions chirurgicales); et survenue de
maladies, de symptômes et les hospitalisations. Durant le second
intervalle, les questionnaires avaient été soumis tous les 4
mois aux participants poursuivant les prises de médicaments et
annuellement aux autres.
Le dossier médical était consulté pour vérifier
tout rapport d'un évènement médical important par le
patient. Ce type d'évènement était suivi entre la
randomisation et le retrait de l'étude ou le 1er octobre 2004, selon la
première occurrence. Tous les dossiers sur les interventions majeures
au niveau de l'intestin (endoscopie et intervention chirurgicale) ont
été récupérés. Des coupes histologiques des
tissus intestinaux retirés étaient systématiquement
analysées par un anatomopathologiste unique (D.C.S), afin d'avoir une
évaluation uniforme; classifiant les lésions comme
néoplasiques (adénomateuses, y compris les adénomes
sessiles festonnés) ou non néoplasique. Le critère
d'évaluation principal était l'apparition d'au moins un
adénome colorectal. Les critères d'évaluation secondaires
incluaient les lésions avancées (adénomes tubulovilleux
[contingent villeux entre 25% et 75%], adénomes villeux [contingent
villeux 75%], gros adénome [diamètre 1cm],
adénome en dysplasie de haut grade, ou un cancer invasif), la
multiplicité des adénomes (0, 1, 2, 3 adénomes), et
les effets indésirables. Le folate plasmatique a été
mesuré au terme du premier intervalle de suivi afin de
déterminer l'adhérence au traitement randomisé. Les
niveaux plasmatiques de la vitamine B12 et folate ont été
mesurés par dosage microbiologique, utilisant respectivement une souche
de Lactobacillus casei chloramphénicolrésistante et une souche
de Lactobacillus leichmannii
colistine-sulfate-résistante.14,15
L'acide
méthylmalonique16
et l'homocystéine plasmatique
totale17 ont
été dosés par un couplage chromatographie en phase
gazeuse/spectrométrie de masse.
Analyse statistique et taille de l'échantillon
Le test exact de Fisher et le test t ont été utilisés
pour les comparaisons de groupes, respectivement pour les variables nominales
et les variables continues. Des analyses de l'apparition d'adénomes ont
été réalisées pour chaque intervalle de suivi et
pour les deux intervalles combinés. La période de risque pris en
compte pour le premier intervalle débutait à un an après
la randomisation jusqu'à l'examen de suivi de trois ans (et incluait
s'il y avait lieu, tous les résultats des examens
intermédiaires). Si une coloscopie de suivi n'avait pas lieu à 3
ans, le dernier examen, au minimum un après la randomisation, servait
à marquer la fin du premier intervalle. Le deuxième intervalle
s'appliquait aux participants ayant subi l'examen de suivi à 3 ans, et
était défini comme le temps entre la fin du premier intervalle
jusqu'à la première coloscopie de surveillance ou jusqu'au 1er
octobre, selon la première occurrence. Le test du 2 a
été préalablement défini comme première
méthode d'analyse pour comparer le risque d'apparition de un ou
plusieurs adénomes dans les deux groupes de traitement. Les risques
relatifs (RR) non ajustés et les intervalles de confiance à 95%
(IC) ont également été utilisés pour comparer
l'acide folique au placebo. Les RR ajustés ont été
obtenus avec des modèles linéaires
généralisés dans lesquels l'âge, le sexe, le centre
d'étude, le nombre d'adénomes au cours d'une vie, la
durée du suivi, et le traitement à l'aspirine étaient
pris comme covariables. Les modèles ont utilisé une fonction
logarithme de lien naturelle, une distribution des erreurs selon la loi de
Poisson, et étaient ajustés pour des sur-dispersions et des
sous-dispersions. Les influences possibles des valeurs initiales sur l'effet
de l'acide folique ont été évaluées en utilisant
des termes d'interactions et des tests de Wald. A titre d'exemple, pour
évaluer une modification possible de l'effet de l'acide folique par
l'affectation au traitement à l'aspirine, nous avons ajusté le
modèle de régression, incluant des variables indicatrices pour
l'aspirine et l'acide folique ainsi que les termes d'interaction. Nous avons
ensuite utilisé un test 2-df de Wald pour évaluer les
interactions. Les facteurs potentiels suivants ont été pris en
compte: le sexe, la consommation d'alcool (buveurs vs non buveurs), le
tabagisme (actif, ayant arrêté ou non-fumeur), la présence
de lésions avancées (aucune vs 1) à l'examen
initial; avec les covariables suivantes, désagrégées
à la valeur médiane: l'âge (57 vs 57), le niveau
de folate plasmatique ( 8.4 vs 84 ng/ml) [19.0 vs
19.0nmol/l]), et l'indice de masse corporelle (défini comme le poids en
kilogramme divisé par le carré de la tailler en mètre,
26.7 vs 26.7). La multiplicité des adénomes a
été évaluée en classifiant les participants selon
l'occurrence: 0, 1, 2, ou 3 et en utilisant le test
du?2 pour
comparer les groupes de traitement. Nous avons réalisé des
analyses sur la population en intention de traiter, prenant en compte tous les
participants randomisés qui ont effectué l'examen de suivi, y
compris ceux ayant interrompu la supplémentation randomisée. Par
ailleurs, nous avons utilisé l'imputation multiple 18, imputant les
données manquantes pour estimer l'effet de l'acide folique. Une
régression logistique a été utilisée pour
modéliser l'apparition d'adénome, avec les covariables
suivantes: l'âge, le sexe, le centre d'étude, le nombre
d'adénomes au cours d'une vie, le traitement à l'aspirine, et le
traitement à l'acide folique. Nous avons imputé suffisamment de
séries complètes de données afin de dépasser les
99% d'efficacité relative; ensuite nous avons combiné les
résultats avec des méthodes établies18 pour obtenir des
RR, les IC à 95% et des valeurs P résumant l'ensemble. Pour
finir, nous avons pris en compte le sous-groupe de participants poursuivant
encore le traitement randomisé dans le second intervalle. Une valeur P
<0.05 bilatérale était considérée comme
significative. Toutes les analyses statistiques ont été
réalisées avec SAS version 9.1 (SAS Institute, Cary, NC) et
Stata version 9 (StataCorp LP, College Station, Texas).
|
|
Figure 1.. Planification et distribution des participants
|
|
|
Lors de l'évaluation finale des données, nous avons
découvert que 3 des participants ne remplissaient pas tous les
critères d'éligibilité initiaux. Deux, présentant
de faibles niveaux de vitamine B12 (< 162 pg/ml) et qui n'ont pas
été testés pour l'acide méthylmalonique, avaient
des niveaux d'acide acceptables. Le 3ème avait été
recruté sur la base d'un adénome de diamètre au moins
égal à 1 cm, retiré dans les 16 mois
précédant le recrutement, mais dont la taille s'était
révélée inférieure. Six participants ont poursuivi
dans le second intervalle malgré un niveau en acide
méthylmalonique élevé (n=2) ou l'absence de tests pour
l'acide méthylmalonique (n=4). Des analyses des résultats pour
les critères d'évaluation primaires, incluant et excluant ces
participants, n'avaient pas révélé de différences
significatives. De ce fait, ces participants ont été inclus dans
tous les résultats présentés dans cet article. Un
échantillon de 1000 participants avait été
constitué pour fournir une puissance statistique d'au moins 80% pour
détecter la réduction de risque associée à
l'aspirine (25% à doses faibles et 55% à fortes doses) ou
à l'acide folique (40% de réduction) en utilisant une
significativité bilatérale P<0.05. Ceci supposait un taux
d'incidence de 35% de l'adénome dans le groupe placebo, et un taux de
suivi de 80%. La puissance requise pour détecter une augmentation de
40% du risque par la supplémentation en acide folique était de
94%.
RESULTATS
Participants, suivi et adhérence au traitement.
Sur les 1409 participants au début de la période de
sélection, 1021 ont été randomisés, à la
fois pour le composant acide folique et pour le composant aspirine
(FIGURE 1). Cent participants
supplémentaires ont été randomisés uniquement pour
le composant aspirine et sont de ce fait exclus de cette analyse. Sur les 288
participants non randomisés, 73 (25.3%) ont eu des saignements et
d'autres évènements indésirables, 62 (21.5%) n'ont pas pu
éviter la prise de médicament ou de suppléments
nutritionnels prohibés durant l'étude, 34 (11.8%) n'ont pas
adhéré au traitement et les 119 restants (41.3%) ont
été exclus pour d'autres raisons (1 était
décédé, 64 avaient été trouvés
inéligibles, 28 avaient des maladies intercurrentes, et 26 avaient
refusé de poursuivre l'étude). Au total, 505 participants ont
été randomisés dans le groupe placebo et 516
randomisés pour recevoir 1mg/jour d'acide folique (avec ou sans
aspirine). Un total de 987 participants (96.7%) a subi une coloscopie de
suivi, au plus tôt un an après la randomisation au cours du
premier intervalle de suivi. Les 34 participants restants étaient
décédés (n=9) ou perdus de vu (n=25). Le temps moyen, de
la randomisation au terme du premier intervalle de suivi était de 32.7
mois (SD=3.6). Au total, 926 participants (90.7%) ont pris part au second
intervalle de suivi, (729 [71.4%] ont poursuivi la randomisation
thérapeutique avec l'acide folique/placebo et 197 [19.3%] ont
interrompu les médicaments à l'étude, mais ont
accepté d'être suivis pour les critères
d'évaluation). Un participant a été retiré du
traitement randomisé et soumis uniquement à un suivi à
cause d'un niveau élevé d'acide méthylmalonique. Durant
la seconde période de suivi, 16 participants sont
décédés, 31 ont été perdus de vu et 272
n'ont pas passé d'examen avant la cessation du traitement le 1er
octobre 2004. Les 607 participants restants (59.5%) ont complété
le second intervalle de suivi sur une moyenne de 41.8 mois (SD=11.8)
après les 3 ans du premier suivi. Environ 50% des participants au
deuxième intervalle de suivi avaient prévu de subir une
coloscopie de suivi, 4 ans ou plutôt, après le suivi de 3 ans. Il
n'y avait aucune différence majeure entre les caractéristiques
initiales entre les groupes acide folique et placebo
(TABLE 1).
|
|
Table 1.. Caractéristiques initiales des participants*
|
|
|
Un niveau excellent d'adhérence au protocole d'étude a
été rapporté (TABLE
2). En tout, 87% des participants avaient respecté leurs
prises sur au moins 6 jours de la semaine lors du premier intervalle de suivi.
Une baisse s'observait lors du second intervalle de suivi, 71% respectant
leurs prises pendant au moins 6 jours de la semaine. Une part importante de
cette baisse pouvait être attribuée au faible nombre de
consentement à poursuivre le traitement. Le respect de l'absence de
consommation de suppléments en acide folique en dehors de
l'étude était également excellent, 87% des participants
l'ayant strictement observé pendant le premier intervalle de suivi.
L'usage de suppléments en acide folique n'était pas proscrit
chez les participants n'ayant pas consenti à prolonger le traitement.
De ce fait, le taux d'abstention rapporté avait baissé à
73% au cours du second intervalle de suivi.
|
|
Tableau 2.. Pourcentage d'adhérence au traitement et de la non consommation de
suppléments en folate déclaré par le patient et
classé en fonction du traitement affecté et de la période
de suivi.*
|
|
|
L'affectation au groupe acide folique se traduisait par une augmentation du
folate plasmatique et une diminution modérée de
l'homocystéine plasmatique totale chez le participant. Des dosages du
folate et de l'homocystéine au suivi de trois ans étaient
disponibles pour 419 participants du groupe placebo et 430 participants du
groupe acide folique. Le folate plasmatique moyen s'était
élevé d'une valeur initiale de 10.4 ng/ml (DS=7.5) à 13.2
ng/ml (DS=6.3) au suivi dans le groupe placebo et de 10.5 ng/ml (DS=7.9)
à 32.8 ng/ml (DS=15.8) dans le groupe acide folique (P<0.001).
L'homocystéine plasmatique moyen avait diminué de 1.32 mg/ml
(DS=0.39) à 1.24 mg/ml (DS=0.34) dans le groupe placebo et de 1.34
mg/ml (DS=0.40) à 1.21 mg/ml (DS=0.30) dans le groupe acide folique
(P=0.02). Le folate plasmatique moyen diminuait parallèlement au taux
d'adhérence auto-déclarée dans le groupe acide folique.
Chez les 383 participants du groupe acide folique qui ont
déclaré prendre leurs comprimés 6 à 7 jours par
semaine, le folate plasmatique moyen était de 33.3 ng/ml (DS=15.4) au
suivi de 3 ans et 25.7 ng/ml (DS=18.5) chez les 31 restants qui ont
rapporté les prendre moins de 6 jours par semaine (P=0.009).
Critère d'évaluation primaire
Au cours du premier intervalle de suivi, des adénomes ont
affecté 206 participants (42.4%) du groupe placebo et 221 participants
(44.1%) du groupe acide folique (RR non ajusté 1.04; IC 95%, 0.90-1.20;
P=0.58) (TABLE 3). Au cours du
second intervalle, 113 participants (37,2%) du groupe placebo et 127
participants (41,9%) du groupe acide folique ont été
affectés (RR non ajusté 1.13; IC 95%, 0,93-1,37; P=0.23). Parmi
les 607 participants disposant de données sur les critères
d'évaluation des deux suivis, le taux d'adénome (n'importe quel
type d'adénome dans les deux intervalles) était de 65.5% dans le
groupe placebo et 71.3% dans le groupe acide folique (RR 1.09; IC 95%
0.98-1.21; P=0.12). Les ajustements sur l'âge, le sexe, le centre
d'étude, la durée du suivi, le nombre d'adénomes au cours
d'une vie, et la randomisation à l'aspirine n'ont eu aucun effet
notable sur ces résultats. Une imputation multiple, prenant en compte
les données de suivi manquantes aboutissaient également à
des résultats similaires.
|
|
Table 3.. Risque d'adénome après randomisation dans la population en
intention de traiter*
|
|
|
Nous avions évalué l'effet de l'acide folique dans des
sous-groupes, définis par les facteurs initiaux suivants: le sexe,
l'âge, la consommation d'alcool, le tabagisme, le niveau de folate
plasmatique et la présence/absence de lésions avancées.
Aucune modification significative d'effet n'a été
observée pour les deux intervalles de suivi. Nous n'avons
également constaté aucune interaction notable entre l'acide
folique et la randomisation à l'aspirine (P=.24)
(FIGURE 2). Toutefois, les
signes suggérant une augmentation du risque en présence d'acide
folique se sont limités aux participants non affectés à
un traitement à l'aspirine.
|
|
Figure 2.. Rapports des risques non ajustés comparant l'acide folique et le
placebo par randomisation du traitement à l'aspirine dans la population
en intention de traiter, lors du premier intervalle de suivi
|
|
|
L'effet de la supplémentation en acide folique chez les 501
participants qui ont accepté de poursuivre la prise de comprimés
(acide folique ou placebo) au cours du second intervalle (254 affectés
au groupe placebo et 247 affectés au groupe acide folique) était
similaire au résultat de l'analyse en intention de traiter. Au sein de
ce sous-groupe, 92 participants ont été affectés par un
adénome (36.2%) dans le groupe placebo et 106 (42.9%) dans le groupe
acide folique (RR 1.18, C 95% 0.95-1.47; P =0.13).
Critère d'évaluation secondaire
Une tendance à avoir des taux plus élevés
d'adénomes avancés et d'adénomes multiples a
été observée dans les groupes << acide folique >>
pour les deux intervalles de suivi. Des lésions avancées sont
apparues chez 42 participants (8.6%) dans le groupe placebo et 57 participants
(11.4%) dans le groupe acide folique, au cours du premier intervalle de suivi
(RR non ajusté 1.32; IC 95% 0.90-1.92; P=.15). Les données pour
le deuxième intervalle de suivi sont 21 (6.9%) et 35 (11.6%)
respectivement pour le groupe placebo et pour le groupe acide folique (RR non
ajusté, 1.67; IC 95% 1.00-2.80; P=0.05). Parmi les participants
disposant de données sur les deux intervalles à la fois, le taux
total de lésions avancées (toute lésion avancée
pour n'importe quel intervalle) a été de 17.1% dans le groupe
placebo et 23.1% dans le groupe acide folique (RR 1.35; IC 95% 0.98-1.86; P =
0.07). Le traitement randomisé par aspirine n'affectait pas de
façon significative l'effet de l'acide folique sur les adénomes
avancés pour le premier intervalle (p=.34)
Figure 2). Trente-huit
participants (7.8%) ont été affectés par trois
adénomes ou plus dans le groupe placebo et 47 (9.4%) dans le groupe
acide folique, pour le premier intervalle de suivi (RR non ajusté 1.20;
IC 95% 0.8-1.81; P=.38). Les taux pour le deuxième intervalle de suivi
ont été respectivement de 13 (4,3%) et 30 (9,9%) (RR non
ajusté, 2.32; IC 95% 1.23-4,35; P=0.007).
Les résultats étaient similaires lorsque l'analyse a
été restreinte aux 501 participants qui avaient accepté
de prolonger le traitement à l'acide folique ou au placebo lors du
second intervalle de suivi. Dans ce sous-groupe, les lésions
avancées ont affecté 18 participants (7.1%) dans le groupe
placebo et 29 participants (11.7%) dans le groupe acide folique (RR 1.66; IC
95% 0.95-2.90; P=0.08); 3 adénomes ou plus ont affecté 11
participants (4.3%) dans le groupe placebo et 27 participants (10.9%) dans le
groupe acide folique (RR 2.52; IC 95% 1.28-4.98; P=0.008). Nous avons
évalué l'impact de l'acide folique sur les adénomes
sessiles festonnés et n'avons observé aucun effet significatif
pour les deux intervalles. Des adénomes sessiles festonnés ont
affecté 43 participants (8.9%) du groupe placebo et 54 participants
(10.8%) du groupe acide folique pour le premier intervalle (RR 1.22; IC 95%
0.83-1.78; P=.31). Les données pour le second intervalle sont de 11
participants (3,6%) affectés pour le groupe placebo et 17 participants
(5,6%) pour le groupe acide folique (RR 1.55; IC 95% 0,74-3.26; P=0.25).
Aucune association n'a été trouvée entre l'affectation
à un traitement en acide folique et les risques de décès,
de cancer colorectal, d'infarctus du myocarde, de revascularisation coronaire
ou d'accident cérébrovasculaire
(TABLE 4). Un taux plus
élevé de cancers non colorectaux a été
observé chez les participants du groupe acide folique (54 [10.5%] vs 32
[6.3%] au reste, P=0.02). Cette différence a été
attribuée à l'occurrence élevée des cancers de la
prostate, avec 24 cas (7.3%) dans le groupe acide folique et 9 cas (2.8%) dans
le groupe placebo (P=.01).
|
|
Table 4.. Apparition d'évènements indésirables graves
après la randomisation
|
|
|
COMMENTAIRES
Au cours de cet essai randomisé, en double aveugle, contre placebo,
nous avons observé que la supplémentation en acide folique
diminuait le risque d'adénome chez des participants ayant des
antécédents récents d'adénomes. Aucun effet
bénéfique n'a été observé, même chez
des sous-groupes pouvant a priori être sensibles à l'effet
chimioprophylactique du folate, comme les participants ayant des valeurs
initiales en folate faibles, les participants consommant de l'alcool ou les
fumeurs.
Il y a effectivement des signes suggérantune augmentation des
risques de lésions avancées et de multiples adénomes chez
les participants randomisés pour recevoir de l'acide folique. Nos
résultats ont pu être affectés par l'enrichissement de
l'alimentation en folate, initié en 1996, peu de temps après le
début de l'étude, et qui est devenu obligatoire en 1998,
principalement pour réduire le risque des anomalies du tube neural en
augmentant le niveau de folate maternel durant les phases précoces de
la
grossesse.19
Les niveaux d'enrichissement (avec une moyenne de 140 µg par 100 g de
grains) étaient supposés accroître l'absorption de folate
par l'alimentation de 70 à 120 µg/jour chez les adultes d'âge
moyen et au delà. 20 Bien que cela ne représente qu'une petite
fraction de la dose suppléée dans l'étude, il est
possible que l'augmentation du niveau de base en folate chez nos participants,
ainsi que la hausse des pics de concentration aient affecté l'impact de
la supplémentation. Ceci est corroboré par des observations
récentes qui ont montré que le risque d'adénome
n'était inversement associé au niveau plasmatique en folate que
chez les individus n'ayant pas recours aux aliments multivitaminés, et
qui, de ce fait, ont un niveau de folate plus faible que les
autres.21
L'augmentation du folate plasmatique et l'augmentation de l'homocysteine
plasmatique totale au cours du temps dans le groupe placebo était
vraisemblablement due à l'enrichissement alimentaire et est
probablement à l'origine des variations modérées en
homocysteine dans le groupe acide folique. Ces données montrent
clairement que l'étude a été réalisé sur
une population en situation de réplétion vis à vis du
folate. Il est difficile d'obtenir un schéma d'ensemble cohérent
en prenant en compte des études antérieures sur l'effet du
folate sur la carcinogenèse. Des études chez l'animal sont
à l'origine de données contradictoires, suggérant un
possible double effet du folate sur la carcinogenèse, protégeant
les muqueuses mais favorisant également l'évolution des
lésions
précoces.3
Bien que certaines études chez l'animal aient observé l'effet
favorable d'une déficience en folate sur la carcinogenèse
expérimentale,22,23
d'autres preuves suggèrent que la déficience pourrait freiner le
développement de cancer
colorectal.24,25
De même, une autre de ces études a montré qu'une
supplémentation au-dessus du niveau nutritionnel requis pouvait limiter
la carcinogenèse
intestinale,23
alors que d'autres résultats avaient fait état d'une
augmentation du
risque.25,26
Des preuves, suggérant l'effet favorable d'une supplémentation
agressive sur le développement de lésions microscopiques,
existent également. Globalement, des données
épidémiologiques provenant d'études de cohortes et
d'études cas-témoins tendent à montrer une
corrélation inverse entre l'absorption en folate et les risques de
cancer
colorectal4
et
d'adénomes.4,27-32
Des analyses de globules rouges ou des niveaux de folate sérique sont
largement en faveur d'un effet protecteur du folate face au risque de cancer
colorectal ou d'adénomes,
31,33-35
même si les données ne vont pas toujours dans ce
sens.36,37
Une hypothèse pouvant expliquer la propriété
chimioprophylactique présumée des folate se rapporte à la
méthylation de l'ADN, qui peut affecter fortement l'expression d'un
gène 38 et avoir un impact sur la susceptibilité de l'ADN
à subir des
dommages.39
Dans l'ensemble, l'hypométhylation des gènes est l'une des
premières anomalies moléculaires à apparaître dans
les néoplasies colorectales humaines,
40,41
observables même dans les petits
adénomes.40-43
Du fait de son rôle important dans le transfert de groupement
méthyles, le folate est un élément clé dans la
méthylation de l'ADN. Un faible niveau de folate peut également
contribuer à déséquilibrer les réserves
nucléotidiques, les coupures des brins d'ADN et les mutations.
44Le
polype festonné est très probablement un point de passage dans
le développement d'un cancer colorectal suite à l'apparition des
anomalies de méthylation, du fait de son association à une
prévalence élevée des CIMP (CpG island methylator
phenotype)
45,
cependant, nous n'avons observé aucun effet de l'acide folique sur
l'apparition des adénomes sessiles festonnés.
Nous n'avons trouvé aucune évidence claire sur les
bénéfices de la supplémentation en acide folique.
Même si la fréquence de cancer de la prostate était
significativement plus élevée que la normale dans le groupe
folate, cela pourrait n'être que des données parasites, au vu du
nombre d'évènements indésirables évalués.
Un essai randomisé récent sur l'acide folique combiné
à des vitamines B, pour prévenir les maladies vasculaires,
suggère également des rôles potentiels de ces
composés dans la hausse des risques de cancer du colon (RR, 1.36; IC
95%, 0.89-2.08; P= 0.16) et de cancer de la prostate (RR, 1.21; IC 95%,
0.86-1.72; P=0.28), bien que ces résultats ne soient pas
statistiquement
significatifs.46
Des études d'observation sur le cancer de la prostate ont eu des
résultats mitigés. Certaines études ont fait état
d'un risque accru du cancer de la prostate, associé à une
absorption importante ou à des niveaux plasmatiques
élevés de folate, mais ces résultats ne sont pas
statistiquement significatifs ou se limitent aux cancers en phase
précoce.47-49
Une étude cas-témoins avait observé, avec une
significativité statistique, le rôle favorable du folate
alimentaire sur le risque de cancer de la prostate.
50 En
conclusion, notre étude montre que le folate, administré sous sa
forme acide sur une durée allant jusqu'à 6 ans, ne diminue pas
le risque de formation d'un adénome dans le côlon chez les
individus ayant déjà eu une ablation d'adénomes. Les
preuves d'un risque accru d'adénome peuvent être l'objet d'un
débat et nécessitent des recherches supplémentaires. Du
fait de l'enrichissement de l'alimentation en folate aux Etats-Unis, et du
rôle présumé du folate dans l'accroissement du risque de
néoplasie, même hors du colo-rectum,
51-55,
une haute priorité devrait être attribuée à ce
champs d'investigation.
Informations sur les auteurs
Correspondance: Bernard F. Cole, PhD, Dartmouth-Hitchcock Medical
Center, 7927 Rubin Bldg, Lebanon, NH 03756
(bernard.cole{at}dartmouth.edu).
Les affiliations des auteurs sont indiquées à la fin de
l'article.
Contributions des auteurs: Les Drs Cole et Baron ont eu un
accès complet à toutes les données de l'étude et
acceptent la responsabilité de l'intégrité des
données et de l'exactitude de l'analyse des données.
Conception et schéma de l'étude: Cole, Baron,
Sandler, Ahnen, Bresalier, Burke, Snover, Allen, Beck, Bond, Byers, Mandel,
Pearson, Greenberg.
Recueil des données: Baron, Sandler, Haile, Ahnen,
Bresalier, McKeown-Eyssen, Summers, Rothstein, Burke, Snover, Church, Allen,
Beck, Bond, Byers, Mandel, Barry, Rees, Marcon, Saibil, Ueland.
Analyse et interpretation des données: Cole, Baron,
Sandler, Haile, Ahnen, Bresalier, McKeown-Eyssen, Church, Allen, Robertson,
Beck, Byers, Mott, Greenberg.
Recueil du manuscrit: Cole, Baron, Allen, Byers, Mott, Saibil,
Greenberg.
Revue critique du manuscrit: Baron, Sandler, Haile, Ahnen,
Bresalier, McKeown-Eyssen, Summers, Rothstein, Burke, Snover, Church, Allen,
Robertson, Beck, Bond, Byers, Mandel, Pearson, Barry, Rees, Marcon, Ueland,
Greenberg.
Analyse statistique: Cole, Baron, Haile, Church, Byers, Mott,
Greenberg.
Obtention du financement: Cole, Baron, Ahnen, Bresalier, Church,
Byers, Mandel.
Aide aadministrative, technique ou matérielle: Cole, Baron,
Sandler, Bresalier, McKeown-Eyssen, Rothstein, Burke, Snover, Church, Beck,
Bond, Mandel, Pearson, Barry, Saibil.
Supervision de l'étude: Cole, Baron, Haile, Bresalier,
Summers, Church, Allen, Beck, Mandel, Marcon.
Liens financiers: Le Dr Cole a déclaré être
consultant de Schering-Plough. Le Dr Baron a déclaré être
consultant de Merck et Bayer. Dartmouth College et le Dr Baron
détiennent une licence d'utilisation pour la supplementation calcique
qui est licenciée chez Wyeth Consumer Health Care. Le Dr Sandler a
déclaré avoir reçu un soutien de Merck et être
consultant de Merck, Bayer, GlaxoSmithKline, et Procter & Gamble. Ms Mott
a déclaré avoir des intérêts sous la forme
d'actions chez Wyeth. Aucun autre auteur n'a déclaré de lien
financier. Investigateurs du Polyp Prevention Study Group, Study
Coordinateurs et personnel des centres coordinateurs (indiqués par
ordre alphabétique dans le centre de l'étude): Cleveland
Clinic Foundation, Cleveland, Ohio: J. Bauman, H. Hasson; University of
Colorado Health Sciences Center, Denver: L. Richman, R. Reveille, R. Roller
(Rocky Mountain Gastroenterology Associates, Lakewood, Colo), J. Levine
(University of Colorado Hospital, Denver), P. Baker, P. Hanna, D. Hruza (South
Denver Endoscopy, Denver, Colo), A. Triebling (Arapahoe Gastroenterology,
Littleton, Colo), S. Lawrence, V. Jakribettuu (Denver Veterans Affairs Medical
Center, Denver, Colo), S. Frederick, S. Rein; Dartmouth-Hitchcock Medical
Center, Lebanon, NH: D. Howell (Portland Gastroenterology Associates,
Portland, Me), P. Moses (University of Vermont College of Medicine,
Burlington), A. Robinson (Claremont, NH), A. Warner (Lahey Clinic, Burlington,
Mass), D. Chamberlain, M. Hynes, L. Wetteman; Henry Ford Health Sciences
Center, Detroit, Mich: B. Zonka; University of Iowa College of Medicine, Iowa
City: D. Abramson, D. Purdy, R. Silber, G. Weinman (Gastroenterologists,
P.C.I., Cedar Rapids, Iowa), N. Dusdieker (Internists, P.C., Cedar Rapids,
Iowa), J. Ewing, B. O'Meara (Gastroenterology Associates of Iowa City, Iowa
City, Iowa), R. Thompson; University of Minnesota, Minneapolis: the physicians
of Minnesota Gastroenterology P.A., J. Blomquist; University of North Carolina
School of Medicine, Chapel Hill: S. Levinson (Chapel Hill Internal Medicine,
Chapel Hill, NC), R. McCall, M. Pate (Mid-Carolina Gastroenterology, Sanford,
NC), R. Schwarz (Raleigh Medical Group, Raleigh, NC), R. Buccini (Eagle
Gastroenterology, Greensboro, NC), J. Weissman (Tannenbaum Associates,
Greensboro, NC), B. Schliebe; University of Southern California, Los Angeles:
B. Batra, D. Berkowitz, E. Lever (Kaiser-Bellflower, Bellflower, Calif), C.
Conteas, T. Teller (Kaiser-Sunset, Los Angeles, Calif), L. Gerstmann, P.
Harmon, A. Montes, N. Uk.; University of Toronto, Toronto, Ontario: E. Irvine
(McMaster University Hamilton Health Sciences Centre, Hamilton, Ontario), L.
Cohen, M. Cooper, T. Devlin, D. Hemphill, E. Hurowitz, H. Price, S. Stafford
(Sunnybrook and Women's College Health Sciences Centre, Toronto, Ontario), N.
Bassett, V. Jazmaji, M. Morgan, L. Vernich; Dartmouth Medical School, Hanover,
NH: B. Beaulieu, D. Carmichael, P. Courtney, J. Dykes, S. Ewell, J. Hebb, S.
Raymond, S. Rovell-Rixx, B. Thomas.
Bureau de suivi des données et de la tolérance: F.
Giardiello (Johns Hopkins University School of Medicine, Baltimore, Md), J.
Lachin (George Washington University, Washington, DC), J. Neaton (University
of Minnesota, Minneapolis), L.J. Roberts (Vanderbilt University School of
Medicine, Nashville, Tenn), W. Willett (chairman; Harvard University, Boston,
Mass).
Financement/Soutien: Ce travail a bénéficié du
soutien partiel des bourses 5 R01 CA059005 et U54 CA100971 du National
Institutes of Health. Les comprimés de l'étude ont
été fournis par Wyeth Consumer Health Care, Madison, NJ.
Rôle du sponsor: Les organisations ayant finance n'ont
joué aucun rôle dans le schéma et la conduite de
l'étude, dans le recueil, la gestion, l'analyse et
l'interprétation des données ou dans la préparation, la
revue ou l'approbation du manuscrit.
Remerciements: Nous remercions toutes les personnes qui ont
participé à cet essai clinique.
Affiliations des auteurs: Departments of Community and Family
Medicine and Medicine, Dartmouth Medical School, Hanover, NH; Department of
Medicine, University of North Carolina School of Medicine, Chapel Hill;
Department of Preventive Medicine, University of Southern California Keck
School of Medicine, Los Angeles; Departments of Medicine and Preventive
Medicine and Biometrics, University of Colorado, Denver; Department of
Gastrointestinal Medicine and Nutrition, MD Anderson Cancer Center, Houston,
Tex; Departments of Public Health Sciences and Nutritional Sciences and
Medicine, University of Toronto, Toronto, Ontario; Division of
Gastroenterology/Hepatology, University of Iowa Carver College of Medicine,
Iowa City; Departments of Gastroenterology and Quantitative Health Sciences,
The Cleveland Clinic Foundation, Cleveland, Ohio; Department of Pathology,
Fairview Southdale Hospital, Edina, Minn; Division of Environmental Health
Sciences, University of Minnesota School of Public Health, Minneapolis;
Department of Medicine, Minneapolis Veterans Affairs Medical Center,
Minneapolis, Minn; Minnesota Gastroenterology PA, Plymouth; Section of
Gastroenterology, Department of Veterans Affairs Medical Center, White River
Junction, Vt; Department of Epidemiology, Emory University Rollins School of
Public Health, Atlanta, Ga; et Section of Pharmacology, Institute of Medicine,
University of Bergen et Haukeland University Hospital, Bergen, Norway.
BIBLIOGRAPHIE
| |
1. Herbert V. Folic Acid. In: Shils M, Olson J, Shike M, Ross AC, eds.
Nutrition in Health and Disease. Baltimore, Md:
Williams & Wilkins; 1999.
2. Shaw GM, Schaffer D, Velie EM, Morland K, Harris JA.
Periconceptional vitamin use, dietary folate, and the occurrence of neural
tube defects. Epidemiology.1995; 6:219
-226.
PUBMED
3. Kim Y-I. Folate, colorectal carcinogenesis and DNA methylation:
lessons from animal studies. Environ Mol Mutagen.2004; 44:10
-25.
PUBMED
4. Giovannucci E. Epidemiologic studies of folate and colorectal
neoplasia: a review. J Nutr. 2002;132
(suppl):2350S
-2355S.
FREE FULL TEXT
5. Harnack L, Jacobs DR, Nicodemus K, Lazovitch D, Anderson K, Folsom
AR. Relationship of folate vitamin B-6, vitamin B-12, and methionine intake to
incidence of colorectal cancers. Nutr Cancer.2002; 43:152
-158.
PUBMED
6. Giovannucci E, Stampfer MJ, Colditz GA, et al. Folate, methionine,
and alcohol intake and risk of colorectal adenoma. J Natl Cancer
Inst. 1993;85:875
-884.
FREE FULL TEXT
7. Giovannucci E, Rimm EB, Ascherio A, Stampfer MJ, Colditz GA,
Willett WC. Alcohol, low-methionine-low-folate diets, and risk of colon cancer
in men. J Natl Cancer Inst.1995; 87:265
-273.
FREE FULL TEXT
8. Peipins LA, Sandler RS. Epidemiology of colorectal adenomas.
Epidemiol Rev.1994; 16:273
-297.
FREE FULL TEXT
9. Neugut AI, Jacobson JS, DeVivo I. Epidemiology of colorectal
adenomatous polyps. Cancer Epidemiol Biomarkers Prev.1993; 2:159
-176.
PUBMED
10. Baron JA, Cole BF, Sandler RS, et al. A randomized trial of aspirin
to prevent colorectal adenomas. N Engl J Med.2003; 348:891
-899.
PUBMED
11. Giovannucci E, Stampfer MJ, Colditz GA, et al. Multivitamin use,
folate, and colon cancer in women in the Nurses' Health Study. Ann
Intern Med. 1998;129:517
-524.
FREE FULL TEXT
12. Mills JL. Fortification of foods with folic acid: how much is
enough? N Engl J Med.2000; 342:1442
-1445.
PUBMED
13. Snover DC. Serrated polyps of the large intestine. Semin
Diagn Pathol. 2005;22:301
-308.
PUBMED
14. Molloy AM, Scott JM. Microbiological assay for serum, plasma, and
red cell folate using cryopreserved, microtiter plate method.
Methods Enzymol.1997; 281:43
-53.
PUBMED
15. Kelleher BP, Broin SD. Microbiological assay for vitamin B12
performed in 96-well microtitre plates. J Clin Pathol.1991; 44:592
-595.
FREE FULL TEXT
16. Rasmussen K. Solid-phase sample extraction for rapid determination
of methylmalonic acid in serum and urine by a stable-isotope-dilution method.
Clin Chem.1989; 35:260
-264.
FREE FULL TEXT
17. Windelberg A, Arseth O, Kvalheim G, Ueland PM. Automated assay for
the determination of methylmalonic acid, total homocysteine, and related amino
acids in human serum or plasma by means of methylchloroformate derivatization
and gas chromatographymass spectrometry. Clin Chem.2005; 51:2103
-2109.
FREE FULL TEXT
18. Little RJA, Rubin DB. Statistical Analysis With Missing
Data. New York, NY: John Wiley & Sons;1987
.19. Final Rule on Food Labeling, Health Claims and Label Statements,
Folic Acid and Neural Tube Defects, 58
Federal Register 2606
(1993).
20. Food Standards: Amendment of the Standards of Identity for Enriched
Grain Products to Require Addition of Folic Acid, 58
Federal Register 53305-53312
(1993).
21. Martínez ME, Giovannucci E, Jiang R, et al. Folate
fortification, plasma folate, homocysteine and colorectal adenoma recurrence.
Int J Cancer.2006; 119:1440
-1446.
PUBMED
22. Cravo ML, Mason JB, Dayal Y, et al. Folate deficiency enhances the
development of colonic neoplasia in dimethylhydrazine-treated rats.
Cancer Res.1992; 52:5002
-5006.
FREE FULL TEXT
23. Kim Y-I, Salomon RN, Graeme-Cook F, et al. Dietary folate protects
against the development of macroscopic colonic neoplasia in a dose responsive
manner in rats. Gut.1996; 39:732
-740.
FREE FULL TEXT
24. Le Leu RK, Young GP, McIntosh GH. Folate deficiency reduces the
development of colorectal cancer in rats.
Carcinogenesis.2000; 21:2261
-2265.
FREE FULL TEXT
25. Song J, Medline A, Mason JB, Gallinger S, Kim Y-I. Effects of
dietary folate on intestinal tumorigenesis in the apcMin mouse.
Cancer Res.2000; 60:5434
-5440.
FREE FULL TEXT
26. Wargovich MJ, Chen CD, Jimenez A, et al. Aberrant crypts as a
biomarker for colon cancer: evaluation of potential chemopreventive agents in
the rat. Cancer Epidemiol Biomarkers Prev.1996; 5:355
-360.
FREE FULL TEXT
27. Benito E, Cabeza E, Moreno V, Obrador A, Bosch FX. Diet and
colorectal adenomas: a case-control study in Majorca. Int J
Cancer. 1993;55:213
-219.
PUBMED
28. Tseng M, Murray SC, Kupper LL, Sandler RS. Micronutrients and the
risk of colorectal adenomas. Am J Epidemiol.1996; 144:1005
-1014.
FREE FULL TEXT
29. Baron JA, Sandler RS, Haile RW, Mandel JS, Mott LA, Greenberg ER.
Folate intake, alcohol consumption, cigarette smoking, and risk of colorectal
adenomas. J Natl Cancer Inst.1998; 90:57
-62.
FREE FULL TEXT
30. Breuer-Katschinski B, Nemes K, Marr A, et al; Colorectal Adenoma
Study Group. Colorectal adenomas and diet: a case-control study.
Dig Dis Sci. 2001;46
: 86-95.
PUBMED
31. Bird CL, Swendseid ME, Witte JS, et al. Red cell and plasma folate,
folate consumption, and the risk of colorectal adenomatous polyps.
Cancer Epidemiol Biomarkers Prev.1995; 4:709
-714.
ABSTRACT
32. Whelan RL, Horvath KD, Gleason NR, et al. Vitamin and calcium
supplement use is associated with decreased adenoma recurrence in patients
with a previous history of neoplasia. Dis Colon
Rectum. 1999;42:212
-217.
PUBMED
33. Paspatis GA, Kalafatis E, Oros L, Xourgias V, Koutsioumpa P,
Karamanolis DG. Folate status and adenomatous colonic polyps: a
colonoscopically controlled study. Dis Colon Rectum.1995; 38:64
-67.
PUBMED
34. Kato I, Dnistrian AM, Schwartz M, et al. Serum folate, homocysteine
and colorectal cancer risk in women: a nested case-control study.
Br J Cancer.1999; 79:1917
-1921.
PUBMED
35. Martínez ME, Henning SM, Alberts DS. Folate and colorectal
neoplasia: relation between plasma and dietary markers of folate and adenoma
recurrence. Am J Clin Nutr.2004; 79:691
-697.
FREE FULL TEXT
36. Glynn SA, Albanes D, Pietinen P, et al. Colorectal cancer and
folate status: a nested case-control study among male smokers.
Cancer Epidemiol Biomarkers Prev.1996; 5:487
-494.
ABSTRACT
37. Van Guelpen B, Hultdin J, Johansson I, et al. Low folate levels may
protect against colorectal cancer. Gut.2006; 55:1461
-1466.
FREE FULL TEXT
38. Razin A, Cedar H. DNA methylation and gene expression.
Microbiol Rev.1991; 55:451
-458.
FREE FULL TEXT
39. Pogribny IP, Basnakian AG, Miller BJ, Lopatina NG, Poirier LA,
James SJ. Breaks in genomic DNA and within the p53 gene are associated with
hypomethylation in livers of folate/methyl-deficient rats. Cancer
Res. 1995;55:1894
-1901.
FREE FULL TEXT
40. Bedford MT, van Helden PD. Hypomethylation of DNA in pathological
conditions of the human prostate. Cancer Res.1987; 47:5274
-5276.
FREE FULL TEXT
41. Gama-Sosa MA, Slagel VA, Trewyn RW, et al. The 5-methylcytosine
content of DNA from human tumors. Nucleic Acids Res.1983; 11:6883
-6894.
FREE FULL TEXT
42. Goelz SE, Vogelstein B, Hamilton SR, Feinberg AP. Hypomethylation
of DNA from benign and malignant human colon neoplasms.
Science. 1985;228:187
-190.
FREE FULL TEXT
43. Feinberg AP, Gehrke CW, Kuo KC, Ehrlich M. Reduced genomic
5-methylcytosine content in human colonic neoplasia. Cancer
Res. 1988;48:1159
-1161.
FREE FULL TEXT
44. Blount BC, Ames BN. DNA damage in folate deficiency.
Baillieres Clin Haematol.1995; 8:461
-478.
PUBMED
45. Kambara T, Simms LA, Whitehall VL, et al. BRAF mutation is
associated with DNA methylation in serrated polyps and cancers of the
colorectum. Gut. 2004;53
: 1137-1144.
FREE FULL TEXT
46. Lonn E, Yusuf S, Arnold MJ, et al; Heart Outcomes Prevention
Evaluation (HOPE) 2 Investigators. Homocysteine lowering with folic acid and B
vitamins in vascular disease. N Engl J Med.2006; 354:1567
-1577.
PUBMED
47. Stevens VL, Rodriguez C, Pavluck AL, McCullough ML, Thun MJ, Calle
EE. Folate nutrition and prostate cancer incidence in a large cohort of US men
[published online ahead of print March 22, 2006]. Am J
Epidemiol. 2006;163:989
-996.
FREE FULL TEXT
48. Hultdin J, Van Guelpen B, Bergh A, Hallmans G, Stattin P. Plasma
folate, vitamin B12 and homocysteine and prostate cancer risk: a prospective
study. Int J Cancer.2005; 113:819
-824.
PUBMED
49. Weinstein SJ, Hartman TJ, Stolzenberg-Solomon R, et al. Null
association between prostate cancer and serum folate, vitamin B6, vitamin B12
and homocysteine. Cancer Epidemiol Biomarkers Prev.2003; 12:1271
-1272.
FREE FULL TEXT
50. Pelucchi C, Galeone C, Talamini R, et al. Dietary folate and risk
of prostate cancer in Italy. Cancer Epidemiol Biomarkers
Prev. 2005;14:944
-948.
FREE FULL TEXT
51. Bills ND, Hinrichs SH, Morgan R, Clifford AJ. Delayed tumor onset
in transgenic mice fed a low-folate diet. J Natl Cancer
Inst. 1992;84:332
-337.
FREE FULL TEXT
52. Baggott JE, Vaughn WH, Juliana MM, Eto I, Krumdieck CL, Grubbs CJ.
Effects of folate deficiency and supplementation on methylnitrosourea-induced
rat mammary tumors. J Natl Cancer Inst.1992; 84:1740
-1744.
FREE FULL TEXT
53. Kotsopoulos J, Medline A, Renlund R, et al. Effects of dietary
folate on the development and progression of mammary tumors in rats.
Carcinogenesis.2005; 26:1603
-1612.
FREE FULL TEXT
54. Charles D, Ness AR, Campbell D, Smith GD, Hall MH. Research
pointers: taking folate in pregnancy and risk of maternal breast cancer.
BMJ. 2004;329:1375
-1376.
FREE FULL TEXT
55. Stolzenberg-Solomon RZ, Chang SC, Leitzmann MF, et al. Folate
intake, alcohol use, and postmenopausal breast cancer risk in the Prostate,
Lung, Colorectal, and Ovarian Cancer Screening Trial. Am J Clin
Nutr. 2006;83:895
-904.
FREE FULL TEXT
ARTICLE EN RAPPORT
JAMA. 2007;297:2317.
Texte Complet
|