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LES PAGES DU PRATICIEN
Ce patient est-il dément?
Tracey Holsinger, MD;
Janie Deveau, MD;
Malaz Boustani, MD, MPH;
John W. Williams, Jr, MD, MHS
RÉSUMÉ
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Contexte Aux États-Unis, jusqu'à 5 millions
d'individus sont atteints de démence, et de nombreux autres se
plaignent de troubles mnésiques. Les tests rapides de dépistage
du déficit cognitif pourraient contribuer à guider le diagnostic
de démence.
Objectif Analyser la littérature relative à la
praticabilité et à la précision des tests rapides de
dépistage cognitif en soins primaires.
Sources de données Une recherche a été
effectuée sur MEDLINE (incluant les données de AIDSLINE,
BioethicsLine, et HealthSTAR) et sur psycINFO, de janvier 2000 à avril
2006, afin de réactualiser les revues précédentes.
Sélection des études Les études incluant des
patients âgés de 60 ans et plus, et utilisant une méthode
de référence satisfaisante pour le diagnostic de la
démence ont été retenues.
Extraction des données L'éligibilité et la
qualité des études ont été
déterminées par 2 évaluateurs indépendants. Les
désaccords ont été résolus par un troisième
évaluateur indépendant. Les données relatives aux
rapports de vraisemblance (RV) ont été extraites.
Synthèse des données Vingt-neuf études
utilisant 25 outils de dépistage différents répondaient
aux critères d'inclusion; certaines études ayant
évalué plusieurs instruments différents, les
données de 38 combinaisons outils/étude ont pu être
examinées.
Résultats Pour le MMSE (Mini-Mental State Examination)
couramment utilisé, le RV médian de résultat positif
était de 6,3 (intervalle de confiance [IC] à 95 %, 3,4-47,0) et
le RV médian de résultat négatif était de 0,19 (IC
95 %, 0,06-0,37). Des méthodes de dépistage plus rapides sont
disponibles, mais elles n'ont pas été étudiées
aussi fréquemment. Les pertes mnésiques d'un patient
rapportées par un tiers produisent un RV de démence de 6,5 (IC
95 %, 4,4-9,6). La passation du MIS (Memory Impairment Screen) dure 4 minutes
pour 4 questions. Ce test a un RV de résultat positif de 33 (IC 95 %,
15,0-72,0) et un RV de résultat négatif de 0,08 (IC 95 %,
0,02-0,3). Le test de l'horloge est utile dans ses formes courtes de 1
à 3 minutes, mais il doit être coté de manière
appropriée et peut présenter une faible sensibilité aux
déficits légers.
Conclusions Les cliniciens doivent adopter 1 outil primaire en
tenant compte (1) de la population recevant les soins; (2) des effets du
niveau d'instruction, de l'origine ethnique et de l'âge sur la cotation;
et (3) de l'éventualité d'utiliser un ou 2 tests de
dépistage supplémentaires pour les cas particuliers, le cas
échéant.
JAMA.
2007;297:2391-2404
CAS CLINIQUE
Mme A., infirmière enseignante à la retraite,
âgée de 81 ans et vivant seule depuis son veuvage récent,
se présente à votre cabinet. Elle est accompagnée de sa
fille, qui a décidé de s'absenter de son travail et d'assister
au rendez-vous pour vous faire savoir que sa mère était devenue
de plus en plus distraite au cours des 6 derniers mois. La patiente
égare ses lunettes et ses clés plus souvent, et se plaint de
troubles du sommeil et d'une faible capacité de concentration. Vous
devez déterminer si les plaintes mnésiques sont indicatrices de
démence, ou si la patiente présente une anxiété,
une dépression, ou un déficit mnésique simplement
associé au processus normal de vieillissement.
POURQUOI S'AGIT-IL D'UNE QUESTION MAJEURE À RÉSOUDRE PAR UNE ÉVALUATION CLINIQUE?
La démence est un problème prévalent. En fonction de
la définition des cas, les estimations de prévalence de la
démence peuvent varier de 2,4 millions à 4,5 millions
d'individus aux États-Unis.1-4 En outre, de nombreux adultes d'un
certain âge se plaignent de problèmes de mémoire et
d'autres altérations de la fonction cognitive. Il arrive souvent que
les médecins de soins primaires ne reconnaissent pas les
déficits cognitifs dans le bref délai disponible en
consultation. Selon certaines études, entre 29 % et 76 % des cas de
démence ou de démence probable ne sont pas diagnostiqués
par les médecins de soins
primaires.5-7
Le coût sociétal de la prise en charge de la démence
serait de $100 milliards par an,8 la majorité des coûts directs
étant imputable aux soins en hospitalisation, à domicile, et en
établissements
spécialisés.9-11
L'augmentation substantiell du nombre d'adultes d'un certain âge au
cours des prochaines décennies laisse présager une augmentation
brutale du poids de la démence. En l'absence d'avancées
scientifiques permettant de réduire l'incidence et la progression de la
maladie d'Alzheimer et des troubles démentiels associés, entre
11 millions et 18,5 millions de cas de démence seront probablement
recensés aux États-Unis d'ici
2050.12
Le dépistage de la maladie, lorsqu'elle est cliniquement
indétectable ou à un stade précoce, devient
légitime lorsque des interventions peuvent prévenir ou retarder
les conséquences du trouble sous-jacent. Selon l'USPSTF (US Preventive
Services Task Force), les données publiées n'ont pas
démontré de bénéfice clair d'un dépistage
de tous les individus asymptomatiques d'un certain âge, pas plus
qu'elles n'ont exclu son bénéfice
potentiel.13
Cependant, le groupe de travail a souligné la nécessité
d'évaluer minutieusement les adultes d'un certain âge se
plaignant de troubles fonctionnels cognitifs ou associés à la
cognition. Qu'il soit ou non décidé de procéder au
dépistage systématique de tous les individus de cette tranche
d'âge, tout médecin dispensant des soins aux adultes sera un jour
confronté à un patient se plaignant de troubles
mnésiques, et doit donc être en mesure de procéder
à un dépistage des syndromes démentiels.
L'établissement d'un diagnostic définitif de démence
permet au patient et aux membres de sa famille d'aborder la question majeure
des futurs soins désirés et de traiter des questions
financières et légales tant que le patient est encore en pleine
possession de ses capacités décisionnelles. L'intervention
précoce peut également permettre d'assurer une surveillance
préventive dans des domaines comme la prise de médicaments,
l'utilisation d'appareils et d'outils, et la conduite. Ces questions relatives
à la famille et à la sécurité du patient peuvent
justifier un dépistage même si le diagnostic précoce n'a
aucun autre effet. Heureusement, l'éducation anticipée du
patient et de la famille contribue à la satisfaction du soignant,
tandis que l'intensification des programmes de soins externes retarde le
placement en
institution.14
Une récente étude randomisée sur les soins en
collaboration administrés aux patients déments déments,
qui avait utilisé le dépistage pour identifier les participants,
a démontré une diminution des symptômes psychologiques et
comportementaux de la démence, ainsi que du stress des
soignants.15
une récente Dans étude, des patients randomisés dans un
groupe d'exercice plus éducation des soignants sur la prise en charge
comportementale ont présenté des améliorations
supérieures dans la santé physique, le fonctionnement, et la
dépression, ainsi qu'un nombre inférieur de jours
d'activité restreinte comparé aux patients recevant des soins
médicaux habituels.16 Dans des études de patients externes
présentant un déficit léger à
modéré, les inhibiteurs de la cholinestérase ont produit
de faibles améliorations dans la fonction cognitive, les
activités de la vie quotidienne et le
comportement.17,18
Dans une étude de patients placés en institution avec une
démence sévère, l'utilisation d'un inhibiteur de la
cholinestérase a entraîné un déclin moins
marqué et une certaine amélioration sur une mesure sensible du
changement
cognitif.19
Les substances comme la mémantine, ûtilisés seuls ou en
association avec un inhibiteur de la cholinestérase, peuvent
réduire la dégradation clinique et améliorer les
problèmes comportementaux liés à la
démence.20,21
mémantine est actuellement indiquée dans La le seul traitement
de la démence modérée à sévère. Il
est aujourd'hui possible de réduire le poids de la démence, mais
la réalisation de cet objectif nécessite dans un premier temps
d'identifier les patients déments disposés à recevoir un
traitement.
Définir la démence et les troubles associés
La démence se réfère à des déficits
cognitifs multiples, incluant une altération de la mémoire et au
moins 1 des troubles cognitifs suivants: agnosie, aphasie, apraxie, ou un
déficit de la fonction exécutive. Les déficits
constitutifs de la démence peuvent être diagnostiqués
cliniquement. Ils doivent être suffisants pour causer une
incapacité fonctionnelle dans la vie privée ou professionnelle
et doivent représenter un déclin par rapport au niveau de
fonctionnement antérieur. Un diagnostic de référence
s'établit à l'aide d'un entretien structuré
conformément aux critères définis par le DSM IV
(Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, Fourth Edition)
(Encadré
1)22
Les critères du DSM IV présentent une fiabilité
inter-évaluateurs bonne à excellente, avec un coefficient
variant de 0,5 à
0,9.23
Bien que le DSM IV constitue la référence actuelle dans le
diagnostic de la démence, la définition continue
d'évoluer. Certains troubles du déclin cognitif semblent
générer une pathologie à type de démence dans
laquelle les troubles mnésiques ne sont pas le signe
cardinal.23,24
En conséquence, les définitions alternatives de la
démence insistent moins sur le trouble mnésique et la
définissent comme << une maladie cérébrale
chroniquement progressive, qui altère l'intellect et le comportement au
point de compromettre les activités ordinaires de la vie quotidienne.
>>24 Cette définition inclut plus pleinement les démences
fronto-temporales et des entités comme l'aphasie progressive primaire,
qui épargnent la fonction amnésique.
Le déficit cognitif léger (MCI) est décrit comme un
déficit cognitif supérieur à celui attendu du
vieillissement normal, mais sans autres problèmes cognitifs ou
déficits fonctionnels associés. Il comporte un risque
élevé d'évolution vers la démence, avec des taux
de conversion annuels rapportés variant de 6 % à 25
%.25 En
conséquence, les patients qui présentent un déficit
cognitif léger doivent être réévalués
fréquemment.
Le délire est caractérisé par un trouble de la
conscience, généralement fluctuant, et une modification
cognitive se développant sur une courte
période.22
Le délire doit être distingué de la démence, bien
qu'ils puissent tous deux coexister. Les patients délirants
présentent typiquement des difficultés d'attention
associés à des troubles de la mémoire.
Les individus qui vieillissent normalement connaissent des modifications
cognitives, notamment un ralentissement de la vitesse de traitement de
l'information, un affaiblissement du rappel spontané, et de
légers déficits dans les capacités
exécutives.26,27
L'information non verbale est plus affectée par ce déclin que
l'information verbale, et le rappel est plus affecté que la
reconnaissance de l'information. Les adultes âgés ayant une
cognition normale sont capables d'apprendre de nouvelles informations, mais
leur vitesse d'acquisition est plus lente que celle des adultes plus jeunes.
À partir des environs de la quarantaine, la capacité
d'apprentissage d'informations nouvelles et de rappel différé
décline d'environ 10 % par décennie. Cette capacité, la
rétention d'informations récemment mais mal apprises, peut
être testée par des tâches comme l'apprentissage de listes
de mots. Les déficits sont mis en évidence par des tâches
de rappel libre sans indice sémantique. Les adultes d'un certain
âge au processus de vieillissement normal sont capables de retenir des
informations bien apprises presque aussi bien que les plus jeunes.
Quelle population est concernée par la démence?
Dans la clientèle adulte de soins primaires, les taux de
prévalence de la démence sont de 6 % à 16 % chez les
patients âgés de 65 ans et
plus.6,28 Le
premier facteur de risque de démence est le vieillissement. La
prévalence de 1 % chez les individus de 60 à 69 ans double tous
les 5 ans pour atteindre une prévalence d'environ 39 % aux âges
de 90 à 95
ans.3,29
Les autres facteurs de risque uniformément identifiés incluent
l'accident vasculaire
cérébral,30
l'hypertension,31,32
et le génotype de l'apolipoprotéine
E,33 les
niveaux éducatifs
supérieurs,34
l'activité
physique,35
et la consommation modérée
d'alcool36
étant suggérés comme protecteurs. Cependant, tandis que
le risque de développer la maladie d'Alzheimer a été
associé à la présence de facteurs de risque vasculaire
(diabète, hypertension, maladie cardiaque et
tabagisme),37
une étude en
communauté,38
qui recueillait les antécédents cliniques et mesurait la
pression artérielle, les taux de lipoprotéine, le taux de
fibrinogène, les taux de cholestérol, la protéine C
réactive, et les taux d'hémoglobine A1c, a conclu que les
facteurs de risque vasculaire n'expliquaient que 3 % de la variance dans le
score MMSE (Mini-Mental State Examination).
La maladie d'Alzheimer représente 50 % à 80
%39 des
démences. Les démences fronto-temporales (12 %-25 %),40 les
démences d'étiologie mixte (10 %-30
%),41 la
démence vasculaire (10 %-20
%)42 et la
démence à corps de Lewy (5
%-10)43,44
représentent la majorité des restantes. Certaines des
différentes étiologies pathologiques de la démence, comme
la maladie d'Alzheimer, peuvent être définitivement
diagnostiquées par un simple examen du tissu cérébral;
cependant, il existe des différences cliniques entre les types de
démence, et il est important d'en spécifier la cause avec une
précision maximale pour guider le traitement et fournir un pronostic
à la famille. La maladie d'Alzheimer, en fonction de sa
sévérité, tend à impliquer un oubli rapide, plus
particulièrement des nouvelles
informations.39,40,45
Encadré 1. Définition de la démence et des termes
associés*
Démence
Développement de déficits cognitifs multiples, incluant une
altération de la mémoire et au moins 1 des troubles cognitifs
suivants: agnosie, aphasie, apraxie, ou un trouble de la fonction
exécutive.
Les déficits doivent être suffisamment graves pour
altérer significativement la fonction sociale ou professionnelle, et
doit représenter un déclin par rapport au niveau de
fonctionnement préalable
Agnosie
Non-reconnaissance ou identification d'objets malgré une fonction
sensorielle intacte
Aphasie
Détérioration de la fonction du langage
(incapacité)
Apraxie
Altération de la capacité à exécuter des
activités motrices malgré des capacités motrices, une
fonction sensorielle intactes et la compréhension des tâches
demandées.
Délire
Trouble de la conscience associé à une modification cognitive
qui ne peut pas être mieux expliquée par une démence
préexistante ou évolutive
Fonction exécutive
Capacité à penser de manière abstraite et à
planifier, initier, ordonner, surveiller et arrêter une procédure
complexe
Déficit cognitif léger
Présence de plaintes mnésiques, de préférence
corroborées par un tiers, troubles de la mémoire objectifs, et
fonction cognitive globalement normale.
Les activités de la vie quotidienne doivent être
préservées et le patient ne doit pas répondre aux
critères de démence
* Sauf indication contraire, toutes les définitions sont
tirées du DSM IV (Diagnostic and Statistical Manual of Mental
Disorders, Fourth Edition).
D'après les recommandations de l'American Academy of
Neurology relatives au MCI.
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La démence vasculaire tend à présenter une apparition
plus brutale, à se manifester par davantage de troubles du langage et
par des oublis moins rapides, notamment si des indices sont disponibles pour
soutenir le rappel des
patients.42
Les démences fronto-temporales tendent à causer des troubles
mnésiques moins marqués et des problèmes plus importants
dans la planification des tâches. Le déclin précoce dans
le comportement interpersonnel ainsi que la difficulté à
régler la conduite personnelle sont des caractéristiques
fondamentales.46
L'interrogatoire clinique, l'examen physique, les données
biologiques et l'imagerie diagnostique, sont autant d'éléments
qui contribuent à déterminer l'étiologie de la
démence; cependant, ils ne permettent pas d'inclure ou d'exclure la
maladie. Il est également important d'exclure la dépression, du
fait que même en l'absence de démence comorbide, elle induit des
déficits cognitifs qui peuvent ou non répondre au traitement de
la dépression.
Qui fournit les informations relatives aux troubles mnésiques du patient?
Les patients peuvent être évalués par des entretiens
structurés ou semi-structurés, ainsi que par des batteries de
tests neuropsychologiques. Cependant, cette technique est longue et
nécessite une formation spécifique ainsi qu'un accès aux
tests.
Les membres de la famille, les conjoints ou les amis proches (informateurs)
perçoivent souvent la perte de mémoire avant le patient;
cependant, les plaintes mnésiques sont un problème
fréquent chez les adultes d'un certain âge. Diverses
études épidémiologiques ont rapporté des plaintes
mnésiques chez 50 % d'adultes
âgés.47-50
Les données sur la perte de mémoire subjective rapportée
par les patients sont contradictoires. Certaines ont trouvé que la
perte de mémoire subjective était associée à un
risque majoré de démence présente ou
débutante,51-53
et d'autres qu'elle n'était pas corrélée à des
problèmes mnésiques ou qu'elle correspondrait davantage à
des symptômes
dépressifs54,55
ou à des traits de
personnalité.56
Les déficits cognitifs associés à la dépression
tendent à être plus marqués sur les tâches
nécessitant un effort
maximal.57-59
Les patients peuvent répondre fréquemment par << je ne sais
pas >> ou rencontrer des difficultés particulières sur les
tâches nécessitant une attention très soutenue, comme
celles du trail making test, la création de listes de mots
commençant par une lettre cible ou ne l'incluant pas, ou une
tâche de substitution de chiffres. Les inquiétudes concernant la
mémoire, qu'elles soient exprimées par le patient ou par un
tiers, doivent motiver une évaluation de dépistage des
démences et des troubles de l'humeur.
Les informations corroborantes fournies par les tiers sont utiles et
peuvent être aussi valables que de nombreux instruments rapides dans le
diagnostic de la
démence.60
Les déclarations des tiers peuvent permettre de prédire le
développement de la démence chez des patients qui ont
actuellement des résultats de tests
normaux,53,55
même si les informateurs ne sont pas tous aussi efficaces. Il
apparaît, et ce n'est guère surprenant, que le conjoint ou
d'autres personnes vivant avec le patient sont ceux qui évaluent le
plus justement le statut cognitif du
patient.61
Malheureusement, de nombreuses personnes âgées ne disposent pas
d'un entourage fiable et bien informé, ce qui ne fait que renforcer
l'importance de l'évaluation clinique.
Les questions posées aux tiers peuvent commencer par des propos
généraux comme << a-t-il ou elle présenté des
problèmes à se souvenir des événements
récents? >> Leurs réponses orientent les questions plus
spécifiques sur les modifications de la personnalité ou du
comportement, ou sur la performance dans les activités quotidiennes
comme le fonctionnement professionnel, la conduite, la gestion de l'argent,
l'habillage, l'alimentation et la toilette. Si un clinicien est inquiet sur le
statut cognitif d'un patient, il peut faire remplir un questionnaire de forme
par un proche. Les informations d'une source fiable associées à
une évaluation cognitive constituent le meilleur moyen d'évaluer
les patients présentant des troubles
mnésiques.62,63
Les inconvénients fréquents de ces évaluations
résident dans les temps de passation prolongés et les techniques
de cotation complexes.
Comment les déficits cognitifs sont-ils détectés?
Pour poser un diagnostic de démence, il convient d'établir
qu'un patient a développé les déficits cognitifs requis.
Chaque composante des critères du DSM IV peut être établie
par des tests spécifiques. Les questionnaires de dépistage
peuvent porter sur l'évaluation de chaque composante ou d'une
seule.
Le trouble mnésique peut être évalué par des
tâches de rappel, notamment en demandant au patient de mémoriser
des mots, puis de les répéter sans indice après un
délai. L'enregistrement est l'étape initiale de reconnaissance
et d'encodage qui permet de transmettre l'information dans la mémoire
à court terme. Les tâches dans lesquelles les patients doivent
reconnaître des mots présentés précédemment
ou rappeler des mots après indiçage -notamment
sémantique-peuvent également être utilisées pour
tester la mémoire. Des problèmes peuvent être
observés dans l'enregistrement de l'information, son stockage dans la
mémoire à court terme, la rétention de l'information, sa
récupération ou sa reconnaissance. L'orientation peut être
testée chez le patient par la connaissance de son propre nom, de la
date, de la localisation, et de l'objet de l'activité en cours.
L'agnosie se réfère à une incapacité à
reconnaître et à nommer des objets familiers lorsque la
perception visuelle est correcte. Un patient peut être en mesure de
décrire un objet, comme par exemple sa forme et sa couleur, mais
être incapable de le placer dans un contexte ou d'établir son
usage. Il peut être demandé aux patients de nommer des objets
communs ou des parties d'objets, comme une montre, un bracelet de montre, un
stylo, ou une cravate. Les patients présentant une démence plus
avancée peuvent être incapables de reconnaître même
des membres proches de la famille.
L'aphasie se réfère à un trouble du langage et
suggère généralement une lésion dans
l'hémisphère cérébral régissant le
langage.22,64
Demander à un patient de répéter une formule simple peut
permettre de détecter une aphasie motrice caractérisée
par un discours hésitant et laborieux, interrompu par des pauses pour
chercher ses mots. Ainsi, un patient dément peut répondre
à une question par <<....jour....froid...pluie >> plutôt que
par une locution complète. L'aphasie motrice doit être
distinguée de la dysarthrie, qui est l'incapacité à
articuler clairement, souvent due à des lésions du tronc
cérébral ou de la fosse cérébelleuse. L'usage
incorrect des mots, l'utilisation de mots dénués de sens ou le
discours en rimes suggèrent une aphasie réceptive ou
sensorielle. Dans l'aphasie sensorielle, le discours peut être
constitué de phrases avec une grammaire et une émotion
correctes, mais est dénué de sens.
L'apraxie se réfère à l'incapacité d'effectuer
une tâche motrice malgré une fonction motrice intacte. Demander
à un patient de mimer comment il/elle se peignerait les cheveux, se
brosserait les dents ou soufflerait une allumette constitue un bon test
clinique. Les patients atteints d'apraxie sont souvent capables de reproduire
la démonstration d'une action faite par un évaluateur.
Le fonctionnement exécutif se réfère à la
capacité de penser de manière abstraite et de planifier et
accomplir des procédures complexes, dont l'initiation des mesures
nécessaires à la réalisation d'une tâche, la
surveillance de sa progression, et l'arrêt de la
tâche.65
Il existe de nombreux tests de la fonction exécutive; il peut notamment
être demandé à un patient de dessiner une horloge
analogique, de reproduire un motif ou d'imiter une série gestuelle
(paume, poing,
tranchant).22
Le test de l'horloge peut prendre différentes formes. Il peut
être demandé au patient de dessiner une horloge sur une feuille
blanche, de copier une horloge dessinée par
l'évaluateur,66
ou de placer des nombres dans un cercle de 10 cm de manière à
reproduire un cadran d'horloge. Il est souvent demandé au patient de
dessiner les aiguilles représentant 11 h 10. Il existe de nombreuses
méthodes différentes de cotation, notamment une
détermination simple normale vs
anormale.67
Les techniques plus complexes incluent une check-list de 20
points,68
une classification de 20 erreurs possibles dans le dessin de
l'horloge,69
et une méthode consistant à diviser l'horloge en quadrants et
à vérifier le nombre de chiffres par
quadrant.70
Lorsqu'il a été demandé aux évaluateurs non
entraînés de classifier les horloges comme normales ou anormales,
ils ont présenté des niveaux élevés d'accord avec
les experts (> 98 %) pour la classification des patients non déments
et de ceux ayant une démence modérée et
sévère. L'accord était inférieur (60 %) dans la
cotation des horloges des patients ayant une démence
légère.
Une source proche peut être particulièrement utile pour
évaluer la fonction exécutive. Les proches sont en mesure de
rapporter les problèmes rencontrés par les patients dans des
actes complexes comme la conduite, la gestion du budget, ou les courses et la
préparation des repas. Ils peuvent également donner des
indications temporelles relatives aux altérations dans la fonction
exécutive.
Le diagnostic de trouble cognitif léger (MCI) est plus difficile
encore que celui de la démence. Selon les définitions les plus
couramment utilisées actuellement, les patients ne doivent pas
présenter d'altération significative du fonctionnement ; en
conséquence, les déficits cognitifs doivent être
significatifs tout en étant suffisamment légers pour ne pas
interférer avec l'accomplissement des activités du patient. Dans
ce contexte, il n'est pas surprenant que les tests courts aient une
sensibilité insuffisante pour détecter ce trouble.
OBJECTIFS DE CETTE REVUE SYSTÉMATIQUE
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Nous avons étudié les performances d'un grand nombre de tests
de dépistage susceptibles d'être utilisés par les
médecins généralistes pour détecter la
démence avant qu'elle soit cliniquement évidente. Une fois
orienté vers le diagnostic potentiel de démence, le
médecin peut effectuer un examen approfondi pour établir un
diagnostic définitif. Du fait qu'un diagnostic incorrect de
démence peut avoir des conséquences psychosociales
délétères, il pourrait être judicieux de valoriser
la spécificité du test plutôt que sa sensibilité.
La méthode consistant à utiliser un test diagnostique ayant le
rapport de vraisemblance (RV) positif le plus élevé implique que
le médecin sera moins susceptible de classifier un patient au processus
de vieillissement normal à tort comme étant atteint de
démence, voire d'engager une série de tests coûteuse et
potentiellement pénible pour évaluer la démence. D'un
autre côté, l'absence de diagnostic précoce de la
démence implique que les interventions et l'éducation peuvent
être retardées jusqu'à un stade auquel elles deviennent
moins efficaces. En conséquence, certains patients et leur famille
pourraient souhaiter que leur médecin utilise les tests ayant la plus
grande sensibilité. Ceci implique l'utilisation du test ayant le
meilleur RV négatif, de sorte que le médecin soit moins
susceptible de classifier à tort un patient dément comme
présentant un vieillissement normal. Les tests diagnostiques
étant longs à administrer, peu de médecins
généralistes choisiraient d'utiliser un outil de
dépistage pour maximiser la sensibilité et un autre outil pour
maximiser la spécificité.
Bien que le choix des << meilleurs >> tests soit toujours souhaitable,
la sensibilité, la spécificité et les RV ne peuvent pas
constituer les seuls critères de sélection - le test doit aussi
être praticable. Même si le MMSE est largement utilisé, les
droit exclusifs du formulaire de test lui-même sont détenus par
l'éditeur Psychological Assessment Resources, Inc (PAR)
(http://www3.parinc.com).
Cette société n'autorise pas la réimpression du MMSE dans
son intégralité. Les questions de droit d'auteur
inquiètent de nombreux cliniciens, dans la mesure où
l'éditeur interdit toute reproduction sans
autorisation.71
Le MMSE peut être administré gratuitement de mémoire,
à partir d'un exemplaire
original,72,73
ou d'une source autorisée par l'éditeur à
réimprimer le test. Nous soupçonnons la plupart des
médecins d'administrer ce test légalement à partir de
réimpressions autorisées ; l'utilisation des formulaires
édités par la PAR
(http://www.minimental.com/)
est payante. En raison du récent intérêt renouvelé
pour les questions de droit d'auteur, le MMSE pourrait constituer une solution
moins praticable pour de nombreux médecins. Nous avons tenté
d'identifier les tests ayant la plus grande performance globale et le temps de
passation le plus court, mais aussi les plus exploitables -
c'est-à-dire ceux qui examinent davantage de domaines de la cognition
et de la démence, ou les tests de dépistage applicables aux cas
particuliers.
MÉTHODES
Stratégie de recherche
Nous avons réactualisé une synthèse de la
littérature effectuée pour l'USPSTF par l'un des auteurs (M.B.).
Cette revue de la littérature examinait des études portant sur
des outils de dépistage de la démence, publiées entre
janvier 1994 et décembre 2000, en intégrant et en actualisant
une précédente revue de l'USPSTF couvrant la littérature
antérieure à 1994. Les nouvelles recherches ont
été effectuées de janvier 2000 à avril 2006. Des
recherches sur MEDLINE (incluant les données de AIDSLINE,
BioethicsLine, et HealthSTAR) et sur psycINFO ont été
menées en combinant les termes de recherche exp maladie d'Alzheimer et
exp démence, selon une stratégie de recherche
précédemment validée pour l'identification de tests
diagnostiques.74
Pour la recherche dans psycINFO, les termes sensibilité et
spécificité ont été utilisés en mots
clés.
Les 1 096 citations de MEDLINE et les 152 de psycINFO ont été
revues en utilisant les critères d'inclusion << sujets
âgés de plus de 60 ans >> et l'utilisation de critères
de référence valables pour le diagnostic de démence. Les
articles non anglophones (les auteurs n'avaient pas accès à des
traducteurs; cependant les manuscrits de langue anglaise concernant des
études effectuées hors États-Unis n'étaient pas
exclus), les études menées dans des populations de patients
hospitalisés ou placés en institution, et celles examinant
uniquement une population clinique de troubles mnésiques sans groupe
témoin externe correctement caractérisé, ont
été exclues. Les études qui utilisaient l'imagerie
diagnostique, les tests biologiques ou physiologiques (études sur
l'odorat et le liquide céphalorachidien par exemple) n'ont pas
été incluses. Les articles portant sur une population dont le
niveau éducatif médian était inférieur à 6
ans ont été éliminés (n = 8) comme étant
globalement non pertinents par rapport au contexte médical moyen.
Extraction des données, évaluation qualitative et méthodes statistiques
Pour les études éligibles, 2 évaluateurs
indépendants ont extrait les données et attribué une
notation de qualité en se basant sur les méthodes
publiées de
l'USPSTF.75
Les évaluations qualitatives étaient essentiellement
basées sur la taille de l'échantillon, la sélection des
participants et l'utilisation d'une méthode de référence
valable ou d'un moyen validé de définition des statuts cognitif
et fonctionnel, appliqués en aveugle et de manière
indépendante. Les évaluations qualitatives étaient
ensuite comparées, et les désaccords étaient
résolus par un troisième évaluateur.
Les critères méthodologiques des études de
qualité élevée incluaient une taille d'échantillon
de plus de 100 participants, l'utilisation d'une évaluation de
référence indépendamment du résultat du
dépistage, et l'interprétation indépendante des
évaluations de référence et des outils de
dépistage. Les facteurs qui diminuaient les notations de
qualité, outre l'absence de ceux mentionnés
précédemment, incluaient: (1) l'utilisation de groupes
précédemment diagnostiqués pour évaluer la
performance de l'outil de dépistage ; et (2) l'utilisation d'un outil
de dépistage sans l'administrer réellement sous sa forme
standardisée, mais plutôt sous forme de questions posées
dans le cadre d'une évaluation plus longue et triées
rétrospectivement.
Pour être considérée comme bonne, une étude
devait être menée dans une communauté ou dans un contexte
de soins primaires et utiliser un échantillonnage aléatoire ou
consécutif ; en outre, l'instrument intégral devait être
administré en aveugle et de manière indépendante. Les
études assez bonnes ne répondaient pas à au moins 1 de
ces critères, mais ne présentaient pas de défaut
essentiel considéré comme invalidant les résultats. Les
études de mauvaise qualité présentaient un défaut
considéré comme potentiellement susceptible d'invalider les
résultats, notamment les évaluations effectuées seulement
pour les individus ayant des résultats de test positifs.
Les données descriptives ont été extraites des
articles décrivant la population étudiée, les outils de
dépistage utilisés, et la présence de biais de
sélection ou de vérification. Un biais de sélection
était introduit lorsque la population étudiée
n'était pas représentative de la population
d'intérêt.76
Un biais de
vérification76,77
était introduit lorsque les résultats des tests de
dépistage étaient utilisés pour déterminer quels
patients subiraient une évaluation complète. Les données
nécessaires pour construire des tableaux à double entrée
ont été extraites, et la sensibilité, la
spécificité et les RV ont été calculés. Le
RV positif est le ratio de la probabilité d'un résultat de test
positif chez un individu atteint de la maladie sur la probabilité d'un
résultat de test positif chez un individu sans la maladie. Si un RV est
de 2, un résultat de test positif (dans ce cas, un score positif sur un
test de démence) est deux fois aussi susceptible de survenir chez un
individu dément que chez un individu sans démence. Un RV
négatif de 0,2 signifie qu'un résultat de test négatif
est un cinquième de fois aussi susceptible de survenir chez un individu
dément que chez un individu non dément. Dans la mesure où
les schémas des études différaient substantiellement sur
des éléments importants (comme le seuil d'un résultat de
test positif), nous n'avons pas effectué de méta-analyse. En
revanche, nous rapportons la médiane et l'étendue des RV.
RÉSULTATS
Synthèse de la littérature antérieure
La revue de la
littérature78
de l'USPSTF datant de 1996 a identifié 4 outils de dépistage qui
étaient considérés comme globalement équivalents.
Le MMSE bien connu teste de multiples domaines de la cognition. Le Short Test
of Mental Status (STMS) est une échelle de 8 items qui évalue
l'abstraction et la mémoire consolidée des faits anciens (comme
la date d'anniversaire ou le nombre de semaines dans un an), en plus des
domaines testés par le MMSE. Il y est demandé au patient de
dessiner un cube et un cadran d'horloge. Quatre items sont utilisés
pour le rappel immédiat et différé. Le Blessed
Information Memory Concentration Test (BIMC) est un outil de dépistage
de 26 items qui traite l'orientation, l'attention, le rappel, et la
mémoire des faits anciens. Le Blessed Orientation Memory Concentration
Test (BOMC) comprend 6 items du BIMC qui testent l'orientation, le rappel, et
l'attention. Le Functional Activities Questionnaire (FAQ), un questionnaire de
10 items à compléter par un proche, a été
noté comme particulièrement utile dans l'évaluation
initiale de l'incapacité fonctionnelle. Certains items incluent une
cotation de la capacité du patient à assembler les dossiers
fiscaux ou à arrêter les comptes. La mise à jour 2003 de
l'USPSTF13 n'a trouvé de nouvelles données pertinentes que pour
le MMSE. Aucun autre outil ne disposait d'études de validité
suffisante pour évaluer leur performance dans une population de soins
primaires. Pour le MMSE, les seuils pour un test positif variaient largement,
de 16 à 25. Le RV médian pour un MMSE positif était de
9,5 (étendue, 2-23); le RV médian pour un MMSE négatif
était de 0,18 (étendue, 0,08-0,34).13,79 La passation du MMSE
dure 7 à 10 minutes. Dans la partie suivante, nous avons analysé
les données actuelles relatives au MMSE et les outils de
dépistage plus récents, en utilisant les données
publiées depuis la seconde revue de l'USPSTF.
Qualité des études nouvellement identifiées
Vingt-neuf études répondaient aux critères d'inclusion
et ont noté 25 outils de dépistage comme étant bons (n =
3) ou assez bons (n = 26; Tableau
1). Certaines études évaluaient plusieurs outils
différents de sorte que les données de 42 combinaisons
outil/étude ont pu être examinées. Sur les 25 tests, 18
étaient effectués par les patients seulement, 3 étaient
effectués par les proches (Dementia Questionnaire, AD8, et Informant
Questionnaire for Cognitive Decline in the Elderly [IQCODE]), et 4 utilisaient
les informations fournies par les patients et les proches (les Échelles
d'évaluation psychogériatrique [PAS], le General Practitioner
Assessment of Cognition [GPCOG], une question simple adressée aux
proches et aux patients concernant les plaintes subjectives, et le Community
Screening Interview for Dementia [CSID]).
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Tableau 1.. Performance des outils de dépistage de la
démence*
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Les études n'étaient généralement pas
conçues avec pour objectif primaire d'évaluer la performance des
outils diagnostiques. En conséquence, les problèmes
méthodologiques étaient fréquents. Cinq grandes
études ont effectué des examens de référence chez
moins de 50 % des participants
étudiés.92,94,96,102,103
Dans ces études, il était proposé à tous les
participants ayant mal réussi les tests de dépistage d'effectuer
des évaluations de référence, parallèlement
à une proportion d'individus qui avaient mieux réussi; ces
résultats n'ont pas été ajustés sur le biais de
vérification. Huit études sélectionnées ont
été facilitées par l'inclusion de patients qui avaient
été précédemment diagnostiqués avec une
démence et des témoins ayant des résultats de test
normaux, ce qui a introduit un biais de spectre
potentiel.55,80,82,83,86,93,100,101
Dans 8 études, l'outil de dépistage n'était pas
administré indépendamment de l'entretien de
référence, et le diagnostic de démence n'était pas
posé à l'insu des résultats de
dépistage.87,95,97,102,104-107
Dans 8 études, les items des tests n'étaient pas
administrés dans le cadre de l'outil
intégral,85,87,102-106,108
et les questions composées de ces outils étaient tirées
rétrospectivement d'un plus grand groupe de questions. Dans chaque cas,
ces caractéristiques méthodologiques ont biaisé les
résultats en faveur d'une meilleure performance.
Domaines testés par les outils de dépistage
Outils administrés au patient. De multiples dimensions du
fonctionnement cognitif sont testées par les divers outils de
dépistage (Tableau 2).
Les domaines les plus couramment testés sont les capacités
visuo-spatiales, de rappel et d'orientation. Le test de l'horloge
évalue essentiellement les capacités visuo-spatiales. Certains
instruments, comme le Hopkins Verbal Learning Test (HVLT), le Memory
Impairment Screen (MIS) et le rappel des 3 mots, ne portent que sur la
capacité d'enregistrement (l'enregistrement immédiat des mots)
et de rappel. Les autres outils de dépistage testent divers domaines.
Le CAMCOG (Cambridge Cognitive Examination) et le 3MS (Modified Mini-Mental
State Examination) testent des domaines très différents,
notamment les capacités visuo-spatiales, d'enregistrement/rappel,
d'orientation, la fluence verbale, l'attention, l'abstraction, et la
mémoire des faits anciens/consolidée. Le MoCA (Montreal
Cognitive Evaluation) teste tous ces domaines, à l'exception de la
mémoire des faits anciens.
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Tableau 2.. Outils de dépistage de la démence: domaines et temps de
passation
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Outils administrés aux tiers. Il existe plusieurs questionnaires
destinés aux tiers qui peuvent être utiles dans le
dépistage du déficit cognitif, notamment l'Informant
Questionnaire on Cognitive Decline in the Elderly (IQCODE) (disponible sous
forme de 26 et 16 items), le Dementia Questionnaire, le Functional Activities
Questionnaire (FAQ), et une échelle informateur modifiée,
dérivée du CAMCOG. Une méta-analyse de 7 études,
effectuée en 1996, comparant l'IQCODE au MMSE dans des populations
hétérogènes, a trouvé que le premier était
comparable au MMSE dans le dépistage de la
démence.109
L'AD8 est un bref questionnaire prometteur destiné aux proches, mais il
n'a été évalué que dans une seule étude.101
Les échelles destinées aux proches portent sur des
données relatives à la mémoire du patient, son
orientation, et ses capacités fonctionnelles.
Exactitude des outils de dépistage de la démence
Lors de la passation des tests de fonctionnement cognitif, il est possible
que le niveau d'instruction du patient, son âge, son sexe, et son
origine ethnique influencent les résultats. Les normes pour les divers
groupes ont été essentiellement étudiées pour le
MMSE; cependant, ces effets peuvent concerner n'importe quel outil.
Mini-Mental State Examination. Le MMSE est le plus étudié des
tests cognitifs rapides. Les seuils de décision varient largement (de
16 à 26), les scores inférieurs à 23 et à 24
étant les seuils les plus fréquents pour un résultat
anormal. Les sensibilités et les spécificités
rapportées sont également variables. Une méta-analyse de
199678 a trouvé des sensibilités variant de 71 % à 92 %,
et des spécificités de 56 % à 96 %. Dans la
présente revue, le RV médian pour un résultat de MMSE
positif était de 6,3 (étendue, 3,4-47,0) et le RV médian
pour un résultat de MMSE négatif était de 0,19
(étendue, 0,06-0,37). Ces résultats sont similaires à
ceux rapportés dans la mise à jour de l'USPSTF datant de
2003.13
Le MMSE reste un outil de dépistage valable pour évaluer la
sévérité de la démence et la communiquer aux
autres cliniciens. Les seuils décisionnels du MMSE doivent être
ajustés sur l'âge du patient. Il a été
démontré que les scores MMSE étaient influencés
par le niveau
d'instruction,72,110-121
mais pas dans tous les
échantillons.110,122-124
En utilisant les informations tirées de l'administration du 3MS
à 7 754 participants dans l'étude CSHA (Canadian Study of Health
and Aging), Bravo et Hebert120 ont trouvé que 12 % de la variance des
scores MMSE étaient expliqués par l'âge et le niveau
d'instruction. Dans une étude de patients
hospitalisés,117
tous les résultats faux positifs du MMSE provenaient de patients ayant
moins de 9 ans d'instruction. Dans une autre étude de patients d'une
consultation de soins primaires
gériatrique,121
25 % des patients avec une scolarisation de niveau 4ème ou moins
avaient des scores entre 18 et 23 au MMSE, une étendue
généralement considérée comme indiquant une
altération. Des normes ajustées sur l'âge et l'instruction
ont été publiées pour le
MMSE,72,120,123,125
mais aucun ajustement simple pour un niveau d'instruction inférieur
à un certain seuil n'a été recommandé. Le MMSE
peut également présenter un effet
plafond126-128
permettant à de nombreux individus, notamment ceux ayant un niveau
d'instruction supérieur - même avec un déficit cognitif -
d'avoir un score excellent de 30/30. Cet effet plafond peut limiter la
sensibilité du MMSE, surtout chez les individus avec un MCI ou une
démence légère.
Outils abrégés. Les plaintes mnésiques subjectives
peuvent être rencontrées au cours de toute consultation. Nous
avons identifié une seule étude qui a trouvé un RV de 1,8
pour le rapport de plaintes mnésiques (IC 95 %,
1,5-2,2).55
Les plaintes subjectives de troubles amnésiques manquent de
spécificité parce qu'elles sont également
associées à la dépression (compliquées en outre
par une association entre la dépression et la démence). Le
témoignage subjectif d'un tiers rapportant des problèmes de
mémoire d'un patient, particulièrement s'il vit avec lui, est
davantage associé à un déclin cognitif que le rapport du
patient lui-même, avec un RV de réponse positive de 6,5 (IC 95 %,
4,4-9,6).55
Typiquement, les problèmes de mémoire auto-rapportés ou
rapportés par un proche doivent motiver une évaluation
complémentaire avec un outil standardisé relatif à la
démence.
Plusieurs tests rapides présentent des performances prometteuses et
peuvent être réalisés en une durée
inférieure aux 7 à 10 minutes requises pour le MMSE. Le MIS est
un test rapide portant sur la capacité de rappel (temps de passation, 4
minutes); le RV de résultat positif est de 33 (IC 95 %, 15,0-72,0), et
le RV de test négatif est de 0,08 (IC 95 %, 0,02-0,3).90 Le patient
reçoit une liste de noms représentant chacun une
catégorie (un animal, une ville, un légume, et un instrument de
musique, par exemple). Il lui est demandé de les mémoriser, puis
une brève tâche interférente lui est proposé. Si
les mots ne sont pas répétés spontanément par la
suite, on aide le patient à retrouver le nom de chaque item (en lui
disant par exemple << Donnez-moi le nom de la ville >>). Deux points sont
accordés pour chaque mot rappelé librement, et 1 point pour
chaque mot rappelé seulement après
indiçage.129
L'Albert Einstein College of Medicine détient le copyright du MIS et
autorise son utilisation à des fins de recherche; cependant, son usage
commercial se fait sous licence. Les avantages de cette échelle
incluent la simplicité de sa méthode et de sa technique de
cotation.
L'AMT (Abbreviated Mental Test) (5-7 minutes) porte en plus sur
l'orientation, la mémoire des faits anciens, et comporte un test
d'attention (2 études; RV positif, 6 et 12, RV négatif, 0,35 et
0,63).81,84
Le test de l'horloge est utile sous certaines formes (1-3 minutes), mais sa
sensibilité aux formes légères de déficit peut
être faible et la cotation des horloges doit être effectuée
de manière appropriée. Dans les 3 articles utilisant
différentes techniques de cotation des horloges, les RV de test positif
variaient de 1,2 à 7,7, avec des RV de test négatif variant de
0,13 à 0,71.91 Le 7-Minute Screen et la Batterie cognitive courte
(Short Cognitive Evaluation Battery) étroitement liée
nécessitent une cotation logarithmique, et leur passation dure souvent
plus de 7 minutes; cependant, ils évaluent plusieurs domaines cognitifs
et présentent une bonne capacité
discriminante.92,93
Le GPCOG est un outil de dépistage prometteur (4-5 minutes), bien
qu'une seule étude s'y rapportant ait été
identifiée dans ce groupe (RV positif, 4,8; IC 95 %, 3,5-6,6; RV
négatif, 0,22; IC 95 %,
0,14-0,41).84
Les performances du Mini-Cog, du Short and Sweet Screening Instrument
(SAS-SI), du Brief Alzheimer Screen (BAS), du 6-Item Screener, et des PAS ne
peuvent pas être déterminées avec certitude, dans la
mesure où aucun de ces tests n'a été vraiment
administré dans sa forme
standardisée.87,102,103,106,130
Cependant, la performance suggérée par les analyses
rétrospectives rapportées dans ces articles est prometteuse.
Outils complets. Un certain nombre d'outils évaluant de multiples
domaines de la cognition ont le potentiel d'augmenter la performance
diagnostique au prix d'un temps d'administration prolongé. Pour ce
groupe de questionnaires, le RV médian pour un résultat de test
positif est de 8,9 (IC 95 %, 3,1-17,0). Le RV médian pour un
résultat de test négatif est de 0,12 (IC 95 %, 0,01-0,25). Par
rapport au MMSE, le 3MS est complété par un rappel indicé
(avec par exemple l'indice animal donné pour le mot chien) le cas
échéant, un test de fluence verbale (nombre d'animaux à 4
pattes), et un test des similitudes abrégé, dans lequel le
patient doit identifier des points communs entre deux éléments
(par exemple les bras et les jambes). Ces domaines supplémentaires
produisent une étendue plus large des scores, mais la passation du 3MS
dure 10 à 15 minutes. Le CAMCOG (batterie neuropsychologique du
Cambridge Mental Disorders of the Elderly Examination [CAMDEX])
révèle une bonne capacité discriminante, avec des RV de
test positif de 3,7 et 13 dans 2 études, et des RV de test
négatif de 0,01 et 0,25; cependant, sa passation nécessite 20
minutes.85,95
Encadré 2. Outils de dépistage les plus pratiques pour les
médecins généralistes en fonction du problème
clinique et du test adapté
Détection d'un déficit cognitif de
sévérité au moins modérée
MMSE (Mini-Mental State Examination)
Suspicion de déficit léger ou patient ayant un niveau
d'instruction élevé
HVLT (Hopkins Verbal Learning Test) ou test d'acquisition d'une liste de
mots
Très peu de temps disponible
MIS (Memory Impairment Screen) ou test de l'horloge
Beaucoup de temps disponible
CAMCOG (Cambridge Cognitive Examination), 3MS, SCID (Community Screening
Interview for Dementia) ou MoCA (Montreal Cognitive Assessment)
|
|
Outils pour cas particuliers. D'autres tests diagnostiques peuvent
être utilisés dans des cas particuliers. Le Cognitive Assessment
Screening Test (CAST),90 également représenté ici par une
seule étude, est prometteur chez les patients qui sont en mesure
d'effectuer seuls un test avec un papier et un crayon. En dehors des
questionnaires et des parties de test destinés aux proches, le CAST est
le seul instrument qui inclut des questions concernant l'incapacité
fonctionnelle. Tous les autres sont exclusivement axés sur le
dépistage cognitif. Les outils de dépistage administrés
par téléphone, comme le Telephone Interview for Cognitive Status
(TICS-m) et la version téléphonique du MIS
(MIS-T)98
peuvent être utiles pour des évaluations rapides en dehors des
conditions précipitées d'une consultation de soins primaires. Le
HVLT86,131,132
présente une bonne capacité discriminante, 3 études
rapportant des RV de 4,8 à 49 pour un résultat de test positif,
et de 0,05 à 0,21 pour un résultat de test négatif. Il ne
présente pas d'effet plafond, ce qui en fait un test utile chez les
patients ayant un niveau élevé d'instruction. Sa passation
consiste à présenter 12 mots au patient, puis à
vérifier leur rappel lors de 3 essais séparés. Les 12
mots sont ensuite présentés mélangés à des
mots pièges pour tester la reconnaissance du patient. Ce test
nécessite l'acquisition de matériels (Hopkins Verbal Learning
Test-Revised disponible sur
www.parinc.com).
Les Échelles d'évaluation
psychogériatrique130
peuvent être utilisées pour dépister la dépression
et l'AVC, ainsi que la démence, mais durent environ 30 minutes.
RÉSOLUTION DU CAS
| |
Un patient qui se présente avec des plaintes subjectives de troubles
mnésiques doit être évalué pour la démence,
le délire et la dépression.
Vous faites passer un MMSE à Mme A. qui obtient un score de 28/30.
Elle perd 1 point sur la concentration et 1 point sur le rappel
différé des mots. Elle nie se sentir déprimée et
déclare aimer faire les courses et passer du temps avec ses amis et sa
famille. Son score PHQ-9 (questionnaire de santé du patient qui mesure
la dépression) est de 6, indiquant des symptômes
dépressifs minimaux. Elle accepte que vous discutiez de sa situation
avec sa fille; cette dernière rapporte qu'au cours des 6 derniers mois,
sa mère a commencé à oublier les conversations
récentes, a manqué un rendez-vous à déjeuner, et a
oublié de payer certaines factures. Rien ne démontre de trouble
de la conscience. Vous décidez qu'elle doit passer un autre test,
compte tenu de son niveau d'instruction. Vous administrez le HVLT, et sur la
base de son score de 17, estimez qu'elle a une probabilité
raisonnablement élevée de présenter une démence.
Vous l'orientez vers un confrère pour de nouvelles évaluations.
Ces évaluations devront inclure un interrogatoire clinique, un examen
physique, et des analyses biologiques; Elles pourront également inclure
un examen en neuroimagerie et neuropsychologique.
CONCLUSION
Il existe de nombreux instruments permettant d'évaluer un patient
avec une suspicion de déficit cognitif. Pour de nombreuses raisons,
notamment les consultations en médecine générale
limitées par le temps, la subtilité du déficit
précoce et la faible sensibilité de nombreux outils de
dépistage rapide, aucun instrument n'est idéal dans tous les
contextes (Encadré 2). Afin de déterminer la présence et
la sévérité d'un déficit cognitif au moins de
degré modéré, le MMSE, qui est l'outil le plus
étudié, constitue un choix judicieux. Les cliniciens qui n'ont
pas mémorisé le MMSE doivent soit l'administrer à partir
d'une copie
autorisée,72,73
soit en faire l'acquisition. Si l'utilisation d'un instrument de
dépistage rapide est nécessaire et que sa sensibilité
n'est pas d'une importance suprême, un test court comme le MIS ou un
test de l'horloge coté peuvent être utilisés. Lorsque le
médecin dispose de plus de temps pour évaluer le statut cognitif
du patient, l'utilisation du CAMCOG, du 3MS ou du CSID peut produire une
meilleure performance diagnostique. Pour évaluer le déclin
cognitif dans une population instruite avec un niveau de fonctionnement
élevé, il convient d'utiliser un instrument dénué
d'effet plafond (comme le test d'acquisition d'une liste de mots ou le HVLT);
cependant, aucun de ces tests n'est rapide et d'administration aisée
dans un contexte de soins primaires.
Parallèlement au vieillissement de la population et à
l'augmentation rapide du nombre de patients déments, les structures de
soins primaires verront un nombre accru de nouveaux patients à divers
stades de la démence. Les cliniciens doivent adopter 1 outil primaire
adapté à la population, puis envisager d'y adjoindre 1 ou 2
autres tests pour les cas particuliers, le cas échéant.
*References
55,
80,
82,
83,
86,
93,
100,
101.
Informations sur les auteurs
Correspondance: Tracey Holsinger, MD, Durham VA Medical Center, 508
Fulton St, Mail Station 116A, Durham, NC 27705
(tracey.holsinger{at}va.gov).
Voir aussi page du patient.
FMC disponible en ligne à
www.jamafr.com
Rédacteurs de la section l'Examen Clinique Rationnel: David
L. Simel, MD, MHS, Durham Veterans Affairs Medical Center and Duke University
Medical Center, Durham, NC; Drummond Rennie, MD, Rédacteur en chef
adjoint, JAMA.
Contributions des auteurs: Le Dr Holsinger a eu un accès
complet à toutes les données de l'étude et accepte la
responsabilité de l'intégrité des données et de
l'exactitude de l'analyse des données.
Conception et schéma de l'étude: Holsinger, Deveau,
Boustani, Williams.
Recueil des données: Holsinger, Deveau, Williams.
Analyse et interprétation des données: Holsinger,
Boustani, Williams.
Rédaction du manuscrit: Holsinger, Deveau, Boustani.
Revue critique du manuscrit: Holsinger, Boustani, Williams.
Analyse statistique: Holsinger.
Obtention du financement: Holsinger, Boustani.
Aide administrative, technique ou matérielle: Deveau,
Boustani.
Supervision de l'étude: Williams.
Liens financiers: Aucun déclaré.
Financement/Soutien: Cette étude était soutenue par
l'Institute for Medical Research at the Durham VA Medical Center. Le Dr
Boustani a bénéficié du soutien d'une bourse Paul B.
Beeson K23 Career Development Award, 1-K23-Ag026770-01.
Rôle du sponsor: Le sponsor n'a été inclus ni
dans le schéma et la conduite de l'étude, ni dans le recueil, la
gestion, l'analyse ou l'interprétation des données, nin dans la
préparation, la revue ou l'approbation du manuscrit.
Remerciements: Nous remercions pour leur aide David Ganz, MD,
University of California, Los Angeles; Mitch Heflin, MD, MHS, Duke University
and the Durham VA Medical Center; James R. Burke, MD, PhD, Duke University;
and Raz Gross, MD,MPH, Columbia University. Leurs suggestions ont permis
d'améliorer et de renforcer cet article. Ces personnes n'ont
reçu aucune compensation financière pour leurs efforts.
Affiliations des auteurs: Department of Psychiatry, Center for
Health Services Research in Primary Care, Durham VA Medical Center, Durham,
NC; Department of Medicine, Indiana University School of Medicine, Regenstrief
Institute, Inc, Indianapolis; Division of General Internal Medicine, Duke
University Medical Center, Durham, NC.
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PUBMED
ARTICLE EN RAPPORT
JAMA. 2007;297:2317.
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