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  Vol. 298 No. 16, 24/31 octobre 2007 TABLE OF CONTENTS
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Traitement médicamenteux par voie orale pour les maladies tropicales multiples négligées

Une revue systématique

Madhuri Reddy, MD, MSc; Sudeep S. Gill, MD, MSc; Sunila R. Kalkar, MBBS, MD; Wei Wu, MSc; Peter J. Anderson, BA; Paula A. Rochon, MD, MPH


RÉSUMÉ

Contexte Les maladies tropicales négligées incluent 13 affections qui surviennent dans des zones d'extrême pauvreté et sont à l'origine elles-mêmes de pauvreté. Les maladies tropicales négligées entraînent un fardeau sanitaire presqu'aussi important que celui associé au virus de l'immunodéficience humaine/sida, la tuberculose, ou le paludisme, mais sont presque inconnues des professionnels de santé en Amérique du Nord, car elles surviennent presque exclusivement dans les régions les plus pauvres du monde. Sept des maladies les plus prévalentes ont des traitements médicamenteux par voie orale. L'identification des traitements qui sont efficaces contre plus d'une maladie pourrait faciliter un traitement efficace et peu coûteux.

Objectifs Revoir systématiquement les preuves en faveur des traitements médicamenteux et augmenter la connaissance que ces maladies tropicales négligées existent et que des traitements sont disponibles.

Sources des données et sélection des études A l'aide d'une recherche MEDLINE (1966 à juin 2007), ont été revus des essais randomisés et comparatifs (RCT) qui avaient évalué simultanément deux maladies tropicales négligées ou plus parmi les 7 les plus prévalentes et ayant utilisé un traitement médicamenteux par voie orale.

Synthèse des données Vingt-neuf RCT ont été identifiés, parmi lesquels 3 avaient ciblé 4 maladies simultanément, 20 avaient ciblé 3 maladies et 6 avaient ciblé deux maladies. Les essais avaient été publiés entre 1972 et 2005 et la prévalence au départ des maladies individuelles variait parmi les RCTs. Albendazole plus diéthylcarbamazine diminuaient significativement la prévalence de l'éléphantiasis (16.7% à 5.3%), des ankylostomes (10.3% à 1.9%), des ascaris (34.5% à 2.3%), et de la trichuriase (55.5% à 40.3%). Albendazole plus ivermectin diminuaient significativement la prévalence de l'éléphantiasis (12.6% à 4.6%), des ankylostomes (7.8% à 0%), des ascaris (33.5% à 6.1%), et de la trichuriase (42.7% à 8.9%). Le lévamisole plus mébendazole diminuaient significativement la prévalence des ankylostomes (94.0% à 71.8%), des ascaris (62.0% à 1.4%), et de la trichuriase (93.1% à 74.5%). Le Pyrantel-oxantel diminuait significativement les ankylostomes (93.4% à 85.2%), les ascaris (22.8% à 1.4%), et la trichuriase (86.8% à 59.5%), tandis que l'albendazole seul diminuait significativement la prévalence des ankylostomes (8.1% à 1.3%), des ascaris (28.4% à 0.9%), et de la trichuriase (51.9% à 31.9%). Aucun RCT n'avait examiné le traitement de l'onchocercose ou du trachome dans le cadre d'un traitement ciblant 2 maladies tropicales négligées ou plus. Les effets indésirables ont été généralement mal décrits.

Conclusions Au moins deux des maladies tropicales négligées les plus prévalentes peuvent être traitées simultanément avec des traitements existants par voie orale, ce qui facilite un traitement efficace. L'augmentation de la connaissance des maladies tropicales négligées, de leur impact global et de la disponibilité des traitements médicamenteux par voie orale est une étape essentielle pour contrôler ces maladies.

JAMA. 2007;298(16):1911-1924


LES MALADIES TROPICALES NEGLIGEES sont un groupe comprenant 13 infections qui affectent plus d'un milliard de personnes à travers le monde1,2 vivant dans une pauvreté extrême.3 Bien que des traitements médicamenteux par voie orale existent pour traiter ces pathologies, ils sont souvent inaccessibles pour les populations affectées, qui vivent dans des zones éloignées avec moins de 2 dollars par jour et sans accès à des soins de santé. La persistance des maladies tropicales négligées provient en partie de l'utilisation d'eau polluée, d'une mauvaise évacuation des déchets et des conditions difficiles de logement.4 L'infection par des maladies tropicales négligées peut déclencher des handicaps à vie, des défigurations et des stigmates sociaux et ceux-ci, à leur tour, font que les personnes, et surtout les femmes, sont réticents à se faire traiter.1 Non traitées, ces affections entraînent une morbidité sévère qui pourrait être prévenue.

Sept des 13 maladies tropicales négligées sont la conséquence de vers (éléphantiasis, ver de Guinée, ankylostomes, onchocercose, ascaridiose, schistosomiase, et trichuriase), 3 sont protozoaires (maladie du sommeil, maladie de Chagas, et leishmaniose) et le reste sont bactériennes (ulcère de Buruli, lèpre, et trachome). Le trachome est la cause principale de cécité évitable dans le monde,5 l'éléphantiasis est la deuxième cause de handicap permanent dans le monde (par défiguration des jambes et des organes génitaux),6 et l'ankylostome provoque une anémie sévère et représente actuellement un des problèmes les plus importants materno-infantile.1,7

Les maladies tropicales négligées contribuent à 500 000 décès par an. 8 Par ailleurs, ces pathologies entraînent la perte annuelle de 57 millions années de vie ajustées sur le handicap, un nombre presque aussi élevé que celui associé au virus de l'immunodéficience humaine(VIH)/sida, tuberculose ou paludisme.9 Une infection par une maladie tropicale négligée peut augmenter la susceptibilité au VIH/sida10 et aggraver le pronostic des patients ayant une infection par le VIH/sida, la tuberculose ou le paludisme.11 Les maladies tropicales négligées affectent principalement les jeunes personnes et peuvent entraîner un ralentissement de la croissance et de mauvaises performances scolaires chez les enfants et une diminution de la productivité au travail chez les adultes, perpétuant ainsi la pauvreté.12

En dépit de l'impact important des maladies tropicales négligées à travers le monde, la capacité de les traiter est largement inconnue de la communauté médicale générale, et le public est peu informé et connaît mal la réponse à ce problème.9 Ceci est en partie le résultat d'une distribution distordue des études publiées dans la littérature médicale générale où les essais cliniques ont généralement peu de pertinence avec les 10 premières causes du fardeau global des maladies.13

De plus, moins de 1% du développement des nouveaux médicaments au cours des 30 dernières années a été centré à faire progresser les traitements des maladies tropicales.14-15

Il existe un chevauchement géographique substantiel des maladies tropicales négligées, 6 affections survenant dans une seule région.12,16

Un large pourcentage de personnes sont infectées par plus d'une maladie.12

De plus, les maladies tropicales négligées augmentent souvent les effets délétères d'une autre maladie tropicale.17 En conséquence, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS/WHO) et d'autres ont conseillé la mise en application d'une approche intégrée de la prise en charge des maladies tropicales négligées qui pourraient utiliser des traitements ciblant simultanément 2 maladies tropicales négligées ou plus.12,18,19 En distribuant ces traitements en utilisant la même infrastructure de secteur de santé (basée sur la population, distribution annuelle massive de médicaments), une intervention pourrait être plus efficace que si chaque maladie était ciblée séparément.19 Le contrôle de ces maladies pourrait permettre de diminuer la pauvreté.20

Nous avons systématiquement revu les preuves des essais randomisés et comparatifs (RCTs) évaluant les traitements oraux qui avaient traité des maladies tropicales négligées simultanément pour déterminer quels traitements pourraient être efficaces dans une approche intégrée.


METHODES

Sélection de l'échantillon

Nous avons fait une recherche MEDLINE (de 1966 à juin 2007) desRCTs ayant étudié les traitements médicamenteux par voie orale dans les maladies tropicales négligées. En se limitant pas la recherche à la langue, nous avons trouvé 4 essais qui n'avaient pas été publiés en anglais : deux en chinois, chacun ayant étudié l'ankylostomiase, l'ascaridiose, et la trichuriasis (1763 participants21 et 166 participants22); 1 en français, qui avait étudié l'ankylostomiase, l'ascaridiose, et la trichuriasis (186 participants23); et 1 en russe, qui avait étudié l'ankylostomiase, l'ascaridiose (119 participants24). Peu d'essais en langue non anglaise ayant été identifies et le nombre total des participants dans ces essais étant faible par rapport au nombre total de notre échantillon, nous avons limité notre étude aux RCT en anglais.

Nous n'avons inclus que les maladies tropicales négligées les plus prévalentes pour lesquelles l'OMS a identifié des traitements médicamenteux par voie orale, 1 dont les 7 plus prévalentes qui sont l'éléphantiasis, l'ankylostomiase, l'onchocercose, l'ascaridiose, la schistosomiase, le trachome, et la trichuriasis. (Alors que la lèpre est aussi traitable par voie orale, il n'est pas parmi les plus prévalentes.9,19) Nous avons inclus les RCT qui avaient étudié des traitements simultanés dans les maladies tropicales les plus négligées avec une monothérapie orale (un seul médicament ou une association de traitements). Nous avons organisé les RCT selon que 4, 3, ou 2 maladies tropicales négligées étaient ciblées.

Mesures des critères de prise en charge des maladies tropicales négligées

Nous n'avons inclus que les RCT qui utilisaient les taux de guérison, l'incidence ou la prévalence (lorsque les interventions avaient été faites au niveau de la communauté) comme mesure des variables car ces mesures pouvaient être étudiées uniformément dans les 7 maladies tropicales négligées. Nous avons aussi enregistré la population éligible ou exclue dans chaque essai. Les traitements réussis des maladies tropicales négligées peuvent avoir un effet bénéfique sur une variété d'autres critères importants de mesures de la morbidité, comme la croissance chez les enfants (taille et poids), les taux d'hémoglobine et la performance scolaire. Nous avons enregistré les mesures de morbidité de ces études. Nous n'avons pu inclure les détails sur toutes les mesures ou sur l'intensité de l'infection (charge en vers) car leur mesure variait entre les essais individuels et pour différentes maladies tropicales négligées.25 Les essais considérés par les trois auteurs (M.R., S.R.K., et W.W.) comme répondant aux critères d'inclusion étaient inclus. Il n'y a pas eu de désaccord concernant quels RCT répondaient aux critères d'inclusion.

Evaluation de la qualité

L'évaluation de la qualité des RCT est essentielle lors de la conduite des revues systématiques significatives, 26 mais il n'y a pas de règle d'or sur l'évaluation de la qualité des RCT.26,27 Les 6 éléments que nous avons évalué ont été identifiés comme des mesures importantes de la qualité des RCT: (1) génération adéquate d'une allocation séquentielle (utilisation d'une métho- de appropriée pour générer la séquence de randomisation) ; (2) allocation cachée du traitement; (3) mise en aveugle adéquate des participants; (4) mise en aveugle adéquate des évaluateurs des critères; (5) prise en compte des retraits et sorties d'étude; et (6) analyse en intention de traiter.28,29

La mise en aveugle de la randomisation et le double aveugle sont fortement liés aux effets du traitement.30-33 Si les participants ou les évaluateurs de l'essai sont mis en aveugle, la méthode de mise en aveugle devrait être appropriée et décrite dans l'article.34 La gestion de l'état de santé des patients doit toujours être évaluée lors de l'évaluation de la qualité d'un RCT,29 et l'utilisation d'une analyse en intention de traiter peut aider à minimiser les biais en diminuant la surestimation de l'efficacité du traitement.35,36 Trois auteurs (M.R., S.R.K., et W.W.) ont coté indépendamment les RCT pour chacun de ces éléments. Les deux cas de désaccord ont été réglés par discussion. Si un RCT ne fournissait aucune information sur un critère de qualité, l'élément était considéré comme n'ayant pas été réalisé et scoré comme négatif.29,37-39 Plutôt que de donner un score numérique arbitraire, nous présentons les données sur chacun de ces éléments séparément pour chaque RCT.

Par ailleurs, nous avons examiné les essais rapportant les événements médicamenteux indésirables à l'aide d'une série de paramètres décrits par Ioannidis et Lau.40 Les mêmes trois auteurs (M.R., S.R.K., et W.W.) ont déterminé si le nombre de retraits et de discontinuations du traitement à l'étude en raison de la toxicité était rapporté, si le nombre était donné pour chaque type spécifique d'effet indésirable ayant conduit au retrait, et si la sévérité des événements indésirables était adéquatement définie. Il n'y a pas eu de cas dans lequel un des auteurs a considéré un rapport adéquat et les autres auteurs inadéquat.

Nous avons déterminé le nombre de participants qui étaient randomisés de même que le nombre de ceux ayant achevé l'essai. Nous avons utilisé le nombre de participants qui étaient randomisés pour nos calculs des nombres totaux de participants sauf lorsqu'un RCT ne fournissait que le nombre de participants qui avaient terminé l'essai.


RÉSULTATS

L'ensemble des 13 maladies tropicales négligées, leur description clinique, les distributions géographiques, et la prévalence mondiale sont décrites dans le TABLEAU 1. Les 7 maladies tropicales négligées qui sont les plus prévalentes et traitables par voie orale sont indiquées dans l'ordre décroissant de la prévalence (Tableau 1). Ces pathologies vont de l'ascaris (1.2 milliard de personnes infectées dans le monde) à l'onchocercose (37 millions de personnes dans le monde).1 Pour les 7 maladies tropicales négligées les plus prévalentes, nous avons identifié 29 RCT qui avaient inclus au total 25 749 de patients.45-73 La FIGURE montre le processus de sélection de l'étude.


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Tableau 1.. Caractéristiques clés des 13 maladies tropicales négligées par prévalence

Abréviations: VIH, virus de l'immunodéficience acquise; IV, intraveineux.

a L'information sur la prévalence information a été obtenue auprès de l'OMS 2007.



Figure 1
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Figure.. Identification des RCT sur le traitement médicamenteux oral des maladies tropicales négligées multiples

RCT correspond à essais randomisés et comparatifs


La prévalence des maladies tropicales négligées individuelles variait considérablement parmi les RCT en raison des contextes différents et des populations de patients. Huit RCT45-52 avaient étudié à la fois des enfants et des adultes (âgés ≥ 20 ans) et les 21 RCT restants53-73 avaient étudié des enfants seulement. Aucun RCT évaluant des traitements par voie orale pour maladies tropicales négligées multiples n'avait étudié l'onchocercose ou le trachome.

Les événements indésirables ont été mal décrits dans tous les RCT. Aucun des essais n'a rapporté le nombre de retraits et de discontinuations du traitement à l'étude en raison de toxicité, et aucun n'a décrit de façon adéquate la sévérité des effets secondaires rapportés.

Selon l'essai, les patients devaient être dans la communauté qui était endémique pour la maladie tropicale négligée en question (prévalence ou incidence rapportée), ou faire partie d'un groupe (élèves) dans une région qui était endémique pour les maladies tropicales négligées (prévalence ou incidence rapportée), ou être positifs pour au moins une des maladies tropicales négligées (dans ce cas les taux de prévalence ou de guérison étaient rapportés).

Traitements médicamenteux par voie orale ciblant 4 maladies tropicales négligées

Trois RCT ont évalué les traitements par voie orale qui ciblaient 4 maladies tropicales négligées simultanément et incluaient 3775 personnes (TABLEAU 2).53-55 Les trois RCT53-55 répondaient à 4 de nos critères de qualité sur 6, dont une description adéquate de la génération de la séquence de randomisation et de la mise en aveugle des participants et des évaluateurs des critères (TABLEAU 3). Aucun des RCT n'avait réalisé d'analyses en intention de traiter.


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Tableau 2.. Essais randomisés et comparatifs évaluant le bénéfice des interventions thérapeutiques orales dans 4 maladies tropicales négligées

Abréviation: DEC, diéthylcarbamazine.

a Seules les mesures de morbidité pour lesquelles l'information sur le résultat était disponible étaient rapportées.

b Résultats statistiquement significatifs (variation des taux de prévalence) à la suite d'une intervention thérapeutique orale efficace.

c Intervention thérapeutique orale efficace pour maladies tropicales négligées multiples.

d Ont été exclus, les femmes enceintes, les femmes en âge de procréer, celles ayant une malnutrition sévère ou une anémie, une allergie connue à un des médicaments, un traitement avec le médicament à l'étude pris au cours des 6 mois précédents.



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Tableau 3.. Essais randomisés et comparatifs du bénéfice des interventions thérapeutiques orales et mesures de qualitéa

a Aucun essai n'a fait d'analyse en intention de traiter.


Elephantiasis, ankylostomiase, ascaridiose, trichuriasis. Fox et al53 ont évalué des élèves à Haiti et ont comparé 4 groupes de traitement: albendazole, diéthylcarbamazine, association (albendazole plus diéthylcarbamazine), et placebo. Cet essai a décrit les retraits et les sorties mais n'a pas dissimulé ou décrit l'allocation thérapeutique. L'albendazole plus diéthylcarbamazine a réduit la prévalence des 4 maladies (toutes P<0.05) (Tableau 2). L'albendazole seule a été aussi efficace que l'association pour diminuer la prévalence des ankylostomes (8.1% à 1.3%, P<0.05), des ascaris (28.4% à 0.9%, P<0.05), et de la trichuriase (51.9% à 31.9%, P<0.05). Le rapport des effets secondaires était pauvre; l'étude stipulait « qu'aucun effet secondaire sévère n'avait été rapporté par les participants, » mais aucune définition n'était fournie de ce que pouvait être un effet secondaire sévère. La fièvre avait été rapportée plus fréquemment chez les participants sous albendazole plus diéthylcarbamazine que chez ceux ayant reçu albendazole seule (P=0.007), mais la sévérité et la fréquence de la fièvre n'était pas décrite.

Beach et al54 ont aussi étudié des élèves à Haiti et ont comparé 4 groupes: albendazole, ivermectine, association (albendazole plus ivermectine), et placebo. Cette étude décrivait les retraits et les sorties mais ne décrivait pas la randomisation thérapeutique. Albendazole plus ivermectine réduisaient la prévalence de l'éléphantiasis, des ankylostomes, des ascaris et de la trichuriase (tous P<0.05) (Tableau 2). L'albendazole seule diminuait aussi la prévalence des ankylostomes (5.5% à 0%, P<0.05), des ascaris (28.3% à 5.6%, P<0.05), et de la trichuriase (42.5% à 18.1%, P<0.05), mais était significativement moins efficace pour de la trichuriase que l'association albendazole plus ivermectine (P<0.05). Le rapport sur les effets secondaires était pauvre; les réactions systémiques indésirables étaient indiquées dans l'essai comme étant survenues plus fréquemment et avec plus de sévérité chez les enfants sous albendazole plus ivermectine ou ivermectine seule, mais la définition spécifique d'une réaction systémique indésirable n'était pas donnée.

Ankylostomiase, ascaridiose, Schistosomiase, et trichuriasis. Olds et al55 ont étudié des élèves en Chine, aux Philippines, et au Kenya à l'aide de 4 traitements: albendazole, praziquantel, association (albendazole plus praziquantel), et placebo. Cet essai décrivait le processus de randomisation thérapeutique mais ne donnait pas de détails sur les retraits ou sorties. Quarante-cinq jours après le début du traitement, l'albendazole avait diminué la prévalence de l'ankylostomiase et de l'ascaridiose (P<0.001), et le praziquantel avait diminué la prévalence de la schistosomiase (P<0.001) par rapport au placebo (Tableau 2). La réduction des taux de prévalence n'était pas rapportée par pays. Il n'a pas été possible d'interpréter si les effets du traitement duraient 1 an car un nombre plus important de personnes avait été retraité à 6 mois. Dans un centre (Kajiwe, Kenya), l'albendazole avait aussi diminué la prévalence de la trichuriasis, bien que la prévalence exacte n'ait pas été indiquée. Les auteurs déclaraient que les taux de guérison pour les ankylostomes, les ascaris et la schistosomiase avec l'association albendazole-praziquantel étaient les mêmes que les taux de guérison provenant de l'administration de chaque traitement séparé, mais aucune valeur de P n'avait été donnée spécifiquement pour l'association thérapeutique.

Le rapport des événements indésirables était pauvre et les effets secondaires non spécifiquement décrits de même que leur fréquence individuelle. L'utilisation de praziquantel, seul ou en association avec l'albendazole, était décrite comme ayant un nombre significativement plus élevé de taux d'effets indésirables (douleurs abdominales et céphalées) que soit l'albendazole seule ou le placebo. L'albendazole seule n'a pas été rapportée comme donnant significativement plus d'effets secondaires que le placebo.

Traitements médicamenteux ciblant 3 maladies tropicales négligées

Vingt RCT ont évalué les traitements médicamenteux pour trois maladies tropicales négligées et ont inclus 18 201 personnes (TABLEAU 4).45-52,56-57 La qualité des 20 RCT qui avaient étudié 3 maladies tropicales négligées était généralement sous-optimale (Tableau 3) et aucun de ces essais n'avait décrit d'analyses en intention de traiter. Nous avons identifié 5 RCT qui répondaient à 3 ou plus de nos 6 critères de qualité. Ces 5 essais avaient évalué l'ankylostomiase, l'ascaridiose, et la trichuriasis. Nous avons décrit les 4 essais qui avaient des observations significatives. Albonico et al56 ont étudié des écoliers au Zanzibar et ont comparé 4 groupes de traitement: lévamisole, mébendazole, association (lévamisole plus mébendazole), et placebo. Cette étude répondait à 5 de nos 6 critères de qualité (Tableau 3). Le lévamisole plus mébendazole a été plus efficace que les autres traitements par rapport au placebo pour diminuer la prévalence de l'ankylostomiase, de l'ascaridiose, et de la trichuriasis (tous P<0.001) (Tableau 4).


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Tableau 4.. Essais randomisés et comparatifs évaluant le bénéfice des interventions thérapeutiques orales dans 3 maladies tropicales négligées

a Résultats statistiquement significatif (variation de la prévalence ou des taux de guérison) à la suite des interventions thérapeutiques efficaces.

b On été exclus ceux ayant des comorbidités significatives ou ayant reçu des antihelminthiques au cours du mois précédent (Albonico et al 2002); ou des comorbidités significatives seulement (Albonico et al 2003).

c Intervention thérapeutique efficaces pour maladies tropicales négligées multiples.

d Etaient exclues les femmes enceintes, ceux ayant de la fièvre ou d'autres signes de maladie aiguë, des troubles neurologiques sévères ou des troubles hépatiques graves.

e Etaient exclues les femmes enceintes ou les femmes allaitant.

f Les centres d'études incluaient la France, le Maroc, le Mali, le Sénégal, le Kenya, le Nigéria, La République Centra-Africaine, le Brésil, le Pérou, le Mexique et les Philippines.

g Etaient exclues les femmes enceintes ou les femmes allaitant, les enfants de moins de 3 ans, ceux ayant une maladie aiguë (±fièvre), une épilepsie, une dermatopathie active, une maladie chronique, une protéinurie, une forte sensibilité à un traitement ou recevant un traitement à long terme, un traitement antihelminthique au dours des 21 jours précédents.

h Etaient exclus ceux ayant reçu un traitement antiparasitaire au cours des trois mois durant l'étude.

i Etaient exclues les femmes enceintes ou celles recevant un traitement antihelminthique au cours des 30 jours de l'étude.


Le lévamisole seul et le mébendazole seul ont aussi entraîné une réduction significative de la prévalence des trois 3 maladies, mais l'association lévamisole plus mébendazole a permis une plus grande réduction de la prévalence de l'ankylostomiase par rapport traitements administrés seuls (P<0.001). Aucun effet indésirable n'a été rapporté dans aucun des groupes thérapeutiques.

Une autre étude d'Albonico et al57au Zanzibar a comparé le mébendazole, le pyrantel-oxantel, et un placebo. Cette étude répondaient à 3 de nos 6 critères de qualité (Tableau 3); les participants n'avaient pas été mis correctement en aveugle et l'étude ne décrivait pas correctement les retraits et sorties. En comparant au placebo, le pyrantel-oxantel était plus efficace que le mébendazole pour diminuer la prévalence de l'ankylostomiase, l'ascaridiose, et la trichuriasis (all P<0.001) (Tableau 4). Le mébendazole diminuait aussi significativement la prévalence des trois maladies par rapport au placebo, mais le pyranteloxantel a permis une réduction plus importante de la prévalence de la trichuriasis (P<0.01). Les personnes recevant le traitement n'ont pas rapporté d'effets indésirables pour les traitements. Les enfants étaient pesés pour individualiser la dose de pyrantel-oxantel.

Pene et al48 ont étudié des personnes âgées de 3 à 40 ans en France et en Afrique de l'Ouest, comparant l'albendazole à un placebo. Ils ont trouvé que l'albendazole améliorait les taux de guérison plus que le placebo pour les trois maladies (94.2% pour les ankylostomes, 95.9% pour les ascaris, et 64.1% pour la trichuriasis). Cette étude répondaient à 3 de nos 6 critères de qualité et ne décrivait pas la randomisation thérapeutique ou les retraits et sorties d'étude (Tableau 3). L'albendazole n'a pas eu plus d'effets secondaires que le placebo.

Enfin, Yangco et al49 ont comparé le flubendazole au mébendazole chez des personnes aux Etats-Unis, âgées de 3 à 61 ans et ont trouvé que les deux traitements avaient des taux de guérison élevés pour les ankylostomes et les ascaris, et avaient des taux similaires de guérison

pour le traitement de la trichuriasis (P<0.05) (Tableau 4). Cette étude répondait aussi à 3 de nos 6 critères de qualité, mais ne décrivait pas le processus d'allocation des séquences ou la mise en aveugle de l'allocation (Tableau 3). L'étude indiquait que les personnes n'avaient pas rapporté "d'effets indésirables significatifs" pour les deux traitements mais aucune définition d'un effet indésirable n'était donnée. Par ailleurs, ce RCT n'était pas spécifiquement conçue pour répondre au problème d'équivalence.74,75

Traitements médicamenteux étudiant deux maladies tropicales négligées

Six RCT ont évalué les traitements de deux maladies tropicales négligées simultanément et ont évalué 3773 personnes (TABLEAU 5).68-73 La qualité des essais était faible sans répondre à plus de deux de nos 6 critères de qualité (Tableau 3). Un RCT73 évaluait un traitement qui n'est plus disponible et 5 RCT68,69,71-73 ne fournissaient aucune donnée sur les événements indésirables. Aucun des essais ne décrivait les retraits et sorties ou n'avait réalisé d'analyses en intention de traiter. La qualité des études rendait difficile l'interprétation de l'efficacité et de la tolérance des traitements à l'étude dans ces essais.


Voir ce tableau:
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Tableau 5.. Essais randomisés et comparatifs évaluant le bénéfice des interventions thérapeutiques orales dans 2 maladies tropicales négligées

Abréviation: DEC, diéthylcarbamazine.

a Résultats statistiquement significatifs (Variation de la prévalence ou du taux de guérisons) à la suite des interventions thérapeutiques efficaces.

b Intervention thérapeutique efficacies pour maladies négligées multiples.

c Etaient exclus ceux ayant reçu des antihelminthiques au cours des 30 jours de l'étude, ceux avec une diarrhée ou une maladie sous-jacente ou une sensibilité antérieure au benzamidazole, à l'ivermectine, DEC, ou agent proche ou avaient reçu un traitement antihelminthique au cours des 14 jours de l'étude.

d Etaient exclus les enfants ayant une anémie sévère (hémoglobine<8.0 g/dl) et une infection grave à schistosomiasis hematobium.

e Traitement plus disponible.

f Mesure de la morbidité: augmentation de l'hémoglobine 0.14 g/dl sous métrifonate était plus importante que sous praziquantel (P<0.05)



COMMENTAIRE

Nos résultats indiquent que les traitements existants par voie orale pourraient être utilisés pour traiter simultanément 2 maladies tropicales négligées ou plus parmi les plus prévalentes et que 4 des 7 maladies tropicales négligées les plus prévalentes peuvent être traitées avec une seule combinaison thérapeutique, sur la base des résultats provenant de Haiti, Chine, et des Philippines, et du Kenya.53-55 Les traitements par voie orale disponibles pourraient traiter les 7 maladies tropicales négligées les plus prévalentes individuellement, et le premier RCT montrant qu'un seul traitement oral pourrait contrôler 2 maladies tropicales négligées ou plus a été publié en 1977.51 Nos observations sont en faveur du traitement simultané des maladies tropicales négligées multiples par une approche intégrée. Notre travail est compatible avec les initiatives globales qui conseillent une stratégie intégrée pour contrôler les maladies tropicales négligées les plus prévalentes à l'aide de traitements existants.6,76-79

Les maladies tropicales négligées sont reconnues comme étant une cause significative de pauvreté.80 La santé et la pauvreté sont intégralement liées et le contrôle des maladies tropicales négligées peut être une stratégie réaliste pour aider à éliminer l'extrême pauvreté.8,81 Les objectifs de développement pour le Millénaire des Nations Unies, une série de cibles objectives acceptée par la communauté internationale, incluent l'objectif de diviser par deux le nombre de personnes vivant dans une extrême pauvreté en 2015.8,81 Six des 7 maladies tropicales négligées les plus prévalentes sont la conséquence de vers, et le projet du Millénaire (une initiative qui se focalise sur la mise en application des objectifs de développement du Millénaire) conseille une purge régulière des enfants en âge scolaire sous la forme d'une seule intervention qui pourrait faire une profonde différence dans la survie et la qualité de vie.82 Les traitements contre les maladies tropicales négligées devraient être considérées comme des investissements en capital humain et former une partie fondamentale d'un plan destiné à réduire la pauvreté globale. En plus des bénéfices sanitaires évidents pour les personnes ayant ces maladies, ces traitements entraîneraient des bénéfices économiques en améliorant les résultats éducationnels et la productivité des travailleurs.19

Un nombre de mesures ont récemment été initiées pour diminuer la prévalence des maladies tropicales négligées et la connaissance du public des maladies tropicales négligées augmente.83-85

Le gouvernement américain a donné 15 millions de dollars pour soutenir le contrôle des maladies tropicales négligées.80 En octobre 2006, la Clinton Global Initiative a aide à lancer le Global Network pour le contrôle des maladies tropicales négligées, dont la mission inclut la promotion d'une approche intégrée comme partie des efforts de contrôle des maladies tropicales négligées.86 En décembre 2006, la Fondation Bill & Melinda Gates a annoncé le don d'une bourse de 46.7 millions de dollars pour développer des preuves montrant qu'une approche intégrée est une méthode efficace d'éliminer les maladies tropicales négligées.19 Les compagnies pharmaceutiques se sont engagées à donner tous les traitements nécessaires à cette approche thérapeutique intégrée.3,12,87 Les donations de médicaments ont une valeur de plus de 1 milliard de dollars et constituent la plus grande donation de médicaments à ce jour.16 D'autres médicaments qui peuvent être utilisés pour contrôler les 7 maladies tropicales négligées les plus prévalentes sont peu coûteux. Par exemple le Global Network pour le contrôle des maladies tropicales négligées estime que le diéthylcarbamazine coûte environ 0.01 dollar par dose, l'albendazole 0.02 dolar par dose lors d'une utilisation pour contrôler les infections par ver, et les compagnies pharmaceutiques donnent gratuitement le médicament lorsqu'il est utilisé pour contrôler l'éléphantiasis.88 L'ivermectine, le mébendazole, et le praziquantel sont aussi donnés.3,88 Fenwick et al20 estiment qu'environ 500 millions de personnes à risque de maladies tropicales négligées en Afrique pourraient être traités par 4 traitements efficaces pour un coût annuel inférieur à 0.40 dollar par personne, incluant la distribution et les coûts d'administration.

Directions futures

Notre revue a montré que des traitements simples disponibles actuellement peuvent cibler simultanément 4 maladies tropicales négligées. Toutefois, une recherche plus opérationnelle est nécessaire pour déterminer les meilleures stratégies de mise en application pour fournir ces traitements oraux au niveau de la population. Le Global Network pour le contrôle des maladies tropicales négligées et l'OMS ont commencé à explorer ces questions.89,90 Par exemple, les populations à risque. Des études sont nécessaires dans les régions affectées où les ressources sont limitées pour identifier des méthodes pratiques pour coordonner et exécuter les plans de traitement proposés. Ce type de recherche a été réalisé pour le trachoma91 et est nécessaire pour les autres maladies tropicales négligées.

De plus, la tolérance des traitements est une question importante. Le rapport des effets secondaires dans toutes les RCT de notre analyse était pauvre. Dix des 29 RCT n'indiquaient pas si des effets indésirables avaient été évalués,58,60,62-64,68,69,71-73 et l'absence de rapport des effets indésirables n'est pas équivalent à l'absence de ces événements.40 Dans les 14 essais de notre revue qui rapportaient des effets indésirables, la fréquence des événements et leur sévérité n'étaient pas spécifiées.* La pauvre qualité du rapport des effets indésirables n'est pas unique à la recherche dans les maladies tropicales négligées—la qualité et la quantité des rapport sur la tolérance médicamenteuse sont considérées comme étant largement inadéquates dans tous les domaines de la médecine.40 Les interactions médicamenteuses possibles lorsque des traitements pour maladies tropicales négligées sont utilisés en association ont également besoin d'être envisagées. Les maladies tropicales négligées surviennent de façon prédominante dans des populations vulnérables qui peuvent être à risque de toxicité médicamenteuse, ce qui fait de la déclaration de la tolérance des traitements une priorité.92 Les experts de l'OMS en 2002 ont conclu que, jusqu'à ce que des recherches futures soient complétées, les risques de l'absence de traitement semblent dépasser les risque de traitement dans des zones endémiques pour les ankylostomes et les ascaris, la schistosomiase, et la trichuriasis,93-95 mais des études complémentaires se centrant sur la tolérance des traitements dans les maladies tropicales négligées sont nécessaires, en particulier chez les enfants et les femmes. Une des questions soulevées par l'administration en masse de traitements dans les maladies tropicales négligées est que le dosage de plusieurs médicaments (diéthylcarbamazine, ivermectine, lévamisole, praziquantel, pyrantel-oxantel) demande une individualisation en fonction du poids ou de la taille, en particulier chez les enfants. Des efforts complémentaires sont nécessaires pour déterminer les doses optimales, la durée du traitement et les temps d'administration des doses dans différents contextes. De plus, certains de ces traitements ne devraient pas être administrés à des groupes vulnérables, comme les femmes enceintes, les femmes allaitant ou les très jeunes enfants.96 Une recherche de grande qualité est nécessaire pour répondre à ces questions d'administration optimale de médicaments.8,12,96

Il se pose aussi des questions liées à l'efficacité des traitements. Des recherches sont nécessaires pour identifier les régions géographiques particulières où des traitements spécifiques sont plus efficaces,56,97,98 pour identifier les zones où la résistance médicamenteuse (une conséquence possible de l'administration massive des traitements) est émergeante,99 et pour identifier les régions avec des taux élevés de réinfection.99-101 Une association thérapeutique peut être une méthode pour retarder la survenue possible de résistance médicamenteuse.99

Les futurs RCT comparant 2 traitements ou plus doivent peut-être envisager les problèmes de schéma d'étude comme l'équivalence thérapeutique.74,75 Ce problème est particulièrement important lorsque, lors de l'évaluation de deux traitements, les deux semblent être aussi efficaces pour contrôler les maladies tropicales négligées mais diffèrent en termes d'effets secondaires, d'efficacité selon les régions géographiques (comme dans les zones de résistance médicamenteuse), ou dans des populations spécifiques (comme les enfants). Un exemple est un RCT qui, évaluant une équivalence thérapeutique, avait démontré que la paromomycine, qui est plus facile à administrer, était non inférieure à l'amphotéricine B, qui requiert souvent des semaines d'hospitalisation pour le traitement de la leishmaniose viscérale en Inde.102

Two des 7 maladies tropicales négligées les plus prévalentes (onchocercose et trachome) surviennent de façon croisée dans les mêmes zones géographiques que les autres maladies tropicales négligées les plus prévalentes et peuvent être traitées par des traitements oraux. Les futurs RCT devraient inclure l'onchocercose et le trachome dans la stratégie intégrée de traitement prenant en charge les maladies tropicales négligées multiples.

Finalement, le concept de prise en charge des maladies tropicales négligées devrait aller au-delà du traitement médicamenteux oral comme étant la seule solution. Les objectifs à long terme incluent le développement de vaccins, en cours pour certaines maladies tropicales négligées,12 et le le contrôle de la morbidité et la suppression de la transmission de ces maladies.9 Un contrôle basé sur le traitement permet une réduction permanente de l'incidence des maladies tropicales négligées sans mesures ancillaires. Un plan réellement intégré de traitement doit aussi inclure des mesures fondamentales de santé publique comme l'accès à une eau propre et à une élimination adéquate des déchets. Des résultats exceptionnels peuvent être obtenus seulement avec des mesures non pharmacologiques, comme le montre l'exemple de l'action mené par l'ex-président Jimmy Carter103 pour éradiquer globalement le ver de Guinée, de façon si possible primaire car les personnes sont éduquées pour filtrer l'eau avec un chiffon à mailles fines avant de l'utiliser.104

Limites

Pour permettre des comparaisons croisées, nous avons inclus seulement des études qui ont examiné l'incidence, la prévalence ou les taux de guérison. Bien que les traitements des maladies tropicales négligées puissent permettre des réductions bénéfiques des mesures de la morbidité, nous ne pouvons toutes les inclure, car leur évaluation variait pour les différentes maladies tropicales négligées et dans les RCT individuels.25 Seuls 4 des 29 essais avaient un rapport sur les mesures de la morbidité.53-55,73 Ce sont les mesures clés (taille, poids et hémoglobine) qui doivent être considérées dans toute étude sur le contrôle des maladies tropicales négligées. Les maladies tropicales négligées sont souvent chroniques et gravement handicapantes mais ne menacent pas immédiatement le pronostic vital. Jusqu'à ce qu'il y ait des traitements efficaces comme les vaccins, la réduction de la morbidité est un bénéfice important à envisager dans l'évaluation des traitements des maladies tropicales négligées. D'autres études sur le contrôle des maladies tropicales négligées ont aussi utilisé la morbidité seule comme critère principal.105

L'incidence, la prévalence et les taux de guérison de même que la morbidité sont tous des aspects importants du contrôle actuel des maladies tropicales négligées. Les futures études devraient envisager d'inclure des critères standardisés de morbidité.

Une autre mesure indiquée inconstamment était l'intensité de l'infection; 3 des 29 RCT n'incluaient pas de telles mesures.50,55,61 Les futures études devraient envisager d'inclure l'intensité de l'infection pour capturer l'essentiel des effets thérapeutiques dans les maladies tropicales négligées.


CONCLUSIONS

L'intégration de traitement dans les maladies tropicales négligées peut être facilitée en traitant deux maladies ou plus simultanément. Des recherches plus opérationnelles sont nécessaires dans les régions géographiques pour répondre aux questions comme les moyens pratiques de délivrance médicamenteuse et pour délimiter les événements indésirables spécifiques des interventions thérapeutiques au sein des populations vulnérables. La connaissance de la communauté médicale et du public sur les maladies tropicales négligées, leur impact global, et la disponibilité des traitements oraux est une étape essentielle pour contrôler ces maladies.


Informations sur les auteurs

Correspondance: Madhuri Reddy, MD, MSc, Department of Medicine, Hebrew Rehabilitation Center, 1200 Center St, Boston, MA 02131 (madhurireddy{at}hrca.harvard.edu).

Contributions des auteurs: Le Dr Reddy a eu un accès complet à toutes les données de l'étude et accepte la responsabilité de l'intégrité des données et de l'exactitude de l'analyse des données.

Conception et schéma de l'étude: Reddy, Gill, Rochon.

Recueil des données: Reddy, Kalkar, Wu.

Analyse et interprétation des données: Reddy, Gill, Kalkar, Wu, Anderson, Rochon.

Recueil du manuscrit: Reddy.

Revue critique du manuscrit: Gill, Kalkar, Wu, Anderson, Rochon.

Analyse statistique: Kalkar, Wu.

Obtention du financement: Rochon.

Aide administrative, technique ou matérielle: Kalkar, Wu, Anderson.

Supervision de l'étude: Rochon.

Liens financiers: Le Dr Reddy déclare avoir reçu des honoraires ou des rémunérations de consultants de Smith et Nephew, Molynlycke, et Merck. Aucun autre auteur n'a déclaré de liens financiers.

Financement/Soutien: Ce travail a bénéficié du soutien du Canadian Institutes of Health Research Interdisciplinary Capacity Enhancement grant H0A-80075. Dr Gill a bénéficié du soutien sous la forme d'un prix de l'Ontario Ministry of Health and Long-Term Care Career Scientist Award.

Rôle des sponsors: Les organisations financières n'ont pas participé dans le schéma ou la conduite de l'étude, le recueil, l'analyse ou l'interprétation des données, la préparation, la revue ou l'approbation du manuscrit.

Autres contributions: Peter Hotez, MD, PhD, Department of Microbiology, Immunology, and Tropical Medicine, George Washington University, and Nilanthi de Silva, MBBS, MSc (Lond), MD, University of Kelaniya, Sri Lanka, ont fourni des commentaires précieux et ont revu le manuscrit. Le Dr Hotez est cochair du Scientific Advisory Council of the Sabin Vaccine Institute, Connecticut, et membre du Academic Advisory Board pour Pfizer Fellowships in Infectious Diseases. Le Dr de Silva est membre du Mebendazole Advisory Committee, un organisme indépendant d'experts qui conseille Johnson & Johnson et de la Mebendazole Donation Initiative. Aucun n'a reçu de compensation pour sa contribution.

* References 45, 47-49, 51-55, 59, 61, 66, 67, 70. Back

Affiliations des auteurs: Department of Medicine, Hebrew Rehabilitation Center and Division of Gerontology, Beth Israel Deaconess Medical Center, Boston, Massachusetts; Departments of Medicine and Community Health and Epidemiology, Queen's University, Kingston, Ontario, Canada; Baycrest-Kunin Lunenfeld Applied Research Unit, Toronto, Ontario, Canada; Department of Medicine, University of Toronto, Baycrest-Kunin Lunenfeld Applied Research Unit and Institute for Clinical Evaluative Sciences, Toronto, Ontario, Canada.


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