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Effet d'une équipe d'intervention rapide sur la mortalité hospitalière et les taux de code hors USI dans un hôpital pédiatrique
Paul J. Sharek, MD, MPH;
Layla M. Parast, MS;
Kit Leong, RHIT, CPHQ;
Jodi Coombs, RN, BSN;
Karla Earnest, RN, MS, MSN;
Jill Sullivan, RN, MSN;
Lorry R. Frankel, MD, MBA;
Stephen J. Roth, MD, MPH
RÉSUMÉ
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Contexte Il a été démontré que
l'instauration d'une équipe d'intervention rapide (EIR) réduit
la mortalité et les arrêts cardio-pulmonaires survenant en dehors
des unités de soins intensifs (USI) chez les adultes
hospitalisés. En revanche, aucune étude publiée à
ce jour n'a démontré de réduction significative de la
mortalité ou des arrêts cardio-pulmonaires chez les enfants
hospitalisés.
Objectif Déterminer l'effet sur les taux de mortalité
hospitalière et les taux de code hors USI de la mise en place d'une EIR
dans un hôpital pédiatrique universitaire.
Schéma, cadre et participants Étude de cohorte avec
contrôles historiques, menée dans un hôpital
pédiatrique universitaire de soins quaternaires indépendant,
comportant 264 lits. Les patients pédiatriques ayant passé au
moins 1 jour en unité médicale ou chirurgicale entre le 1er
janvier 2001 et le 31 mars 2007 ont été inclus. Un total de 22
037 admissions et de 102 537 patients-jours ont été
évalués avant l'intervention (avant le 1er septembre 2005); 7
257 admissions et 34 420 patients-jours ont été
évalués post-intervention (à partir du 1er septembre
2005).
Intervention L'équipe d'intervention rapide incluait un
pédiatre d'USI ou un médecin traitant, une infirmière
d'USI, un thérapeute respiratoire d'USI, et une surveillante-chef.
Cette équipe était appelée sur la base de critères
standard, et était disponible à tout moment pour
l'évaluation, la prise en charge et le triage des patients
pédiatriques en décompensation.
Principaux critères d'évaluation Taux de
mortalité hospitalière et de codes (arrêts respiratoire et
cardio-pulmonaire) hors USI. Toutes les données ont été
ajustées sur les valeurs de l'indice de case-mix (éventail des
cas traités).
Résultats Après la mise en place de l'EIR, le taux de
mortalité mensuel moyen a diminué de 18 % (1,01 à 0,83
décès par 100 sorties; intervalle de confiance [IC] à 95
%, 5 %-30 %; p = 0,007), le taux de code mensuel moyen par 1 000 admissions a
diminué de 71,7 % (2,45 à 0,69 codes par 1 000 admissions), et
le taux de code mensuel moyen par 1 000 patients-jour a diminué de 71,2
% (0,52 à 0,15 codes par 1 000 patients-jours). Le taux de code
estimé par 1 000 admissions dans le groupe post-intervention
était 0,29 fois celui du groupe pré-intervention (IC 95 % du
rapport de vraisemblance, 0,10-0,65; p = 0,008), et le taux de code
estimé par 1 000 patients-jours pour le groupe post-intervention
était 0,28 fois celui du groupe pré-intervention (IC 95 % du
rapport de vraisemblance, 0,10-0,64; p = 0,007).
Conclusion La mise en place d'une EIR était associée
à une réduction statistiquement significative du taux de
mortalité hospitalière et du taux de code survenant hors du
service de soins intensifs pédiatriques.
JAMA.
2007;298(19):2267-2274
Dans le rapport TO ERR IS
HUMAN,1
l'Institute of Medicine concluait qu'aux États-Unis, entre 44 000 et 98
000 décès surviennent chaque année dans les
hôpitaux par suite d'erreurs médicales. Depuis leur publication,
ces données ont capté l'intérêt du
pays,2,3
provoquant des appels pressants à de nouvelles
études,4,5
des mesures de
réglementation,6-8
l'implication de
tiers-payeurs,9,10
et des initiatives des organismes de soins pour améliorer cette
situation. L'une de ces initiatives, promue par l'Institute for Healthcare
Improvement (IHI), la 100 000 Lives Campaign (Campagne pour 100 000 vies),
recommandait la mise en oeuvre de 6 stratégies pour réduire de
100 000 le nombre de décès hospitaliers évitables aux
États-Unis, sur la période de décembre 2004 à juin
2006.11
L'une des 6 stratégies recommandées était la mise en
place d'une équipe d'intervention rapide (EIR).
Une EIR, également appelée équipe d'intervention
médicale ou d'urgence médicale, est un groupe multidisciplinaire
se composant le plus souvent de personnel de soins intensifs (USI), disponible
24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, pour l'évaluation des patients hors
USI qui présentent des signes ou des symptômes de
dégradation clinique. Au moment du lancement de la Campagne pour 100
000 Vies, il existait des données indiquant que les EIR
réduisaient de 67 %13 les taux d'arrêts cardio-pulmonaires
survenant en dehors des USI chez les
adultes,12-14
et de 35 %15
leurs taux de
mortalité.13,15,16
L'intervention EIR a été élaborée en
réponse à des études révélant que les
adultes hospitalisés dans les services de médecine
générale ou de chirurgie présentent souvent des signes de
dégradation physiologique plusieurs heures avant l'arrêt
cardio-pulmonaire,17-20
et que les taux de survie sont faibles après la survenue de
l'arrêt
cardiaque.19,20
Compte tenu de la possibilité apparente d'identifier et de traiter
pro-activement et efficacement les adultes hospitalisés «
pré-arrêt », l'IHI a recommandé la mise en place
d'équipes d'intervention rapide à l'échelle nationale,
afin de tenter de réduire les taux de mortalité
hospitalière.
Il existe des données publiées limitées
évaluant l'efficacité de la mise en oeuvre des EIR chez les
enfants hospitalisés. Comme chez les adultes, certaines données
suggèrent que les enfants hospitalisés peuvent présenter
une dégradation physiologique plusieurs heures avant l'arrêt
cardio-pulmonaire.21,22
En outre, les taux de survie des patients pédiatriques après un
arrêt cardio-pulmonaire, incluant ceux en USI, sont
faibles,22-24
avec seulement 34 % de patients survivant à 24 heures, 27 % survivant
à la sortie de
l'hôpital,23
et 15 % survivant à 1
an.24 Les
données de survie portant sur les codes hors USI pédiatrique
sont similaires, avec seulement 33 % de patients survivant à la sortie
de
l'hôpital.23,24
Ces données suggèrent que les EIR peuvent également
constituer une intervention avantageuse chez les patients
pédiatriques.
Cependant, à ce jour, seules 2 études publiées
décrivent les résultats d'une EIR en pédiatrie. Dans une
étude menée au Royal Children's Hospital de Melbourne, en
Australie,25
les taux d'arrêts cardio-pulmonaires hospitaliers totaux et la
mortalité hospitalière totale ont été
comparés dans les 41 mois précédant la mise en place
d'une EIR et les 12 mois suivants, révélant une réduction
statistiquement non significative pour les deux critères. Chez les
patients identifiés comme répondant aux critères
d'intervention de l'EIR, des réductions statistiquement significatives
dans les arrêts cardio-pulmonaires et les taux de mortalité ont
été observées, bien qu'avec de faibles chiffres. Dans
l'étude du Cincinnati Children's
Hospital,26
le taux de code total (arrêts respiratoires plus arrêts
cardio-pulmonaires) et le taux de mortalité ont été
comparés sur les 15 mois précédant la mise en oeuvre
d'une EIR et les 8 mois suivants. Une réduction significative du taux
de code (par admission hors USI et par 1 000 patients-jours) a
été observée; en revanche, aucune différence n'a
été relevée dans le taux de mortalité
hospitalière globale.
Malgré l'insuffisance des données en pédiatrie et
l'absence de démonstration d'amélioration significative dans les
taux de mortalité pédiatrique ou d'arrêt cardio-pulmonaire
hors USI au moment du lancement de la Campagne pour 100 000 Vies, l'IHI a
également prôné l'instauration des EIR pour les enfants
hospitalisés.11
En conséquence, plusieurs hôpitaux pédiatriques se sont
engagés dans cette initiative, dans l'espoir que les expériences
chez l'adulte seraient transposées chez l'enfant, avec des issues plus
favorables. Dans cette étude, notre objectif était
d'évaluer les effets de l'instauration d'une EIR sur les taux de
mortalité hospitalière globale et les taux de code (arrêts
respiratoires et cardiopulmonaires) hors USI, chez des enfants admis dans un
hôpital pédiatrique universitaire.
MÉTHODES
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Pour déterminer l'effet d'une intervention d'EIR sur les taux de
mortalité hospitalière et les taux de code hors USI, nous avons
mené une étude de cohorte en utilisant des témoins
historiques, au campus principal du Lucile Packard Children's Hospital (LPCH).
Le LPCH est un hôpital pédiatrique de soins quaternaires
comportant 264 lits, dont 218 sont situés sur le campus principal. Les
lits du campus principal se répartissent en 76 lits en
médecine-chirurgie, 64 en réanimation (12 en USI
pédiatrique, 12 en soins intensifs cardiovasculaires et 40 en soins
intensifs néonatals), 52 lits en obstétrique, et 26 en
pouponnière de soins intensifs non néonatals. Entre le 1er
septembre 2005 et le 31 août 2006, le LPCH a enregistré 78 177
jours d'hospitalisation, 13 265 sorties (excluant les nouveau-nés en
bonne santé), 4 490 chirurgies et 5 100 naissances. Le LPCH dispose de
services actifs de transplantation cardiaque, d'organes solides et de moelle
osseuse, de programmes de neurochirurgie et de chirurgie cardiovasculaire, et
un service complet de spécialités médicales et
chirurgicales pédiatriques. L'étude a été revue et
approuvée par le comité d'éthique de la Faculté de
médecine de l'Université de Stanford, et a
bénéficié d'une dérogation au principe du
consentement éclairé.
Les patients étaient inclus s'ils avaient été admis au
LPCH entre le 1er janvier 2001 et le 31 mars 2007, et s'ils avaient
passé au moins 1 jour dans des services autres que l'obstétrique
et la pouponnière, et dans des unités médicales ou
chirurgicales de soins non intensifs. La période
pré-intervention se situait entre le 1er janvier 2001 et le 30
août 2005, et la période post-intervention entre le 1er septembre
2005 et le 31 mars 2007. Nous n'avons pas exclu les patients admis pendant la
période de déploiement de 3 mois de notre étude, bien que
des périodes de déploiement variant de 2 mois à 2
ans12,13,15,25,26
aient été exclues des analyses dans de précédentes
études d'EIR. Les patients admis dans les 3 premiers mois suivant la
mise en place de l'EIR étaient inclus dans le groupe post-intervention.
Tous les patients en obstétrique, ainsi que ceux exclusivement pris en
charge en USI pédiatrique, néonatale, et cardiovasculaire, ainsi
que les patients en pouponnière, ou dans des USI
inter-médiaires, ont été exclus des analyses. Les
arrêts cardio-pulmonaires survenant chez des patients en salle
d'opération ou en salle de réveil ont également
été exclus de l'analyse.
Intervention
À partir de décembre 2004, le LPCH a constitué une EIR
composée d'un médecin (médecin traitant d'USI
pédiatrique ou homologue), d'une infirmière d'USI
pédiatrique ou de soins intensifs cardiovasculaires
expérimentée, d'un thérapeute respiratoire d'USI, et
d'une surveillante-chef. L'enseignement concernant le programme et la
littérature a été dispensé au personnel de tous
les services médicaux ou chirurgicaux du LPCH, à l'exclusion de
l'obstétrique, de la pouponnière, et des USI, pendant les 2 mois
(de juillet 2005 à août 2005) précédant la mise en
oeuvre de l'intervention. Une fiche de documentation sur l'EIR, de format
portefeuille, incluant les conditions requises pour y faire appel, a
été fournie à tout le personnel concerné du
LPCH.
Une fois appelée, l'EIR devait effectuer l'évaluation d'un
patient dans les 5 minutes suivant l'appel, rédiger les prescriptions
nécessaires pour tout examen diagnostique et toute intervention
thérapeutique, discuter de la prise en charge avec le médecin
primaire, et déterminer la localisation optimale pour les soins du
patient. Tous les appels à l'EIR étaient activés via
l'opérateur de l'hôpital, au moyen d'un système d'appel
d'urgence de type alphapage. Le programme d'EIR du LPCH a été
officiellement lancé le 1er septembre 2005. Les critères
recommandés pour appeler l'EIR au LPCH étaient similaires
à ceux utilisés dans les expériences rapportées
par Tibballs et
coll.25 et
Brilli et
coll.,26 et
incluaient (1) toute inquiétude d'un membre de l'équipe
concernant un patient, (2) un changement aigu dans le débit
respiratoire, (3) un changement aigu dans la saturation en oxygène, (4)
un changement aigu dans la fréquence cardiaque, (5) un changement aigu
dans la pression artérielle, et (6) un changement aigu dans
l'état de conscience. Nous avions envisagé d'autoriser l'appel
à l'EIR par les parents; cependant, cette disposition a
été fortement déconseillée par le comité
consultatif du LPCH au moment de la mise en oeuvre du programme.
Principaux critères d'évaluation
Les principaux critères d'évaluation étaient les taux
de mortalité hospitalière globale (tous les décès,
quel que soit le service concerné) et les taux de code hors USI (par 1
000 patients-jours éligibles et par 1 000 admissions éligibles).
Un code hors USI était défini par tout patient
nécessitant une intubation trachéale, des compressions
thoraciques, ou les deux (arrêt respiratoire ou arrêt
cardio-pulmonaire), hospitalisé dans l'un quelconque des services
médicaux ou chirurgicaux du LPCH, hors obstétrique,
pouponnière, et USI. Un patient-jour éligible était
défini par un jour lors duquel un patient était
hospitalisé dans l'un des services médicaux ou chirurgicaux du
LPCH, hors obstétrique, pouponnière, et USI. Une admission de
patient éligible était définie par toute admission lors
de laquelle un patient passait au moins 1 jour dans l'un des services
médicaux ou chirurgicaux du LPCH, hors obstétrique,
pouponnière, et USI. L'indice de case-mix, basé sur les ratios
de coûts des Centres de services Medicare et Medicaid (CMS) des
États-Unis, était évalué mensuellement pour
l'hôpital (les patients de pouponnière et d'obstétrique en
bonne santé étaient exclus, comme défini dans la
méthodologie pédiatrique des CMS); les indices pré et
post-intervention ont été comparés pour déterminer
la présence de différences significatives dans la gravité
de la
maladie.27
Les données démographiques, incluant l'âge, le sexe et
l'origine raciale des groupes pré et post-intervention, ont
été évaluées en tant que paramètres de
substitution pouvant refléter d'importantes différences de
population. La classification de la race/ethnicité était
auto-rapportée par le patient ou par un membre de la famille, en
utilisant des options standard fournies par le LPCH au moment de l'admission.
Les données décrivant les motifs d'appel à l'EIR, les
actes effectués par l'EIR une fois appelée, et la disposition
prise pour le patient après l'intervention, ont été
recueillies. Le diagnostic principal attribué à chaque patient
décédé était classifié dans des
catégories majeures de
diagnostic,28
qui étaient comparées pré et post-intervention pour
déterminer la présence éventuelle de différences
significatives dans les diagnostics des patients.
Analyse statistique
Une méthode quasi-expérimentale a été
utilisée pour évaluer l'impact de la mise en oeuvre de l'EIR sur
le taux de
mortalité.29,30
Les données des taux de mortalité étant rapportées
mensuellement, une modélisation de séries temporelles a
été effectuée pour modéliser les
auto-corrélations éventuelles dans le temps (le taux de
mortalité élevé en janvier pouvait avoir un impact sur le
taux de mortalité en février ou en mars). Des modèles
ARIMA (Autoregressive integrated moving average) avec un effet de
saisonnalité de 12 mois ont été employés; le
critère d'information d'Akaike a été utilisé pour
la sélection du modèle de covariance, afin d'éviter le
surparamétrage du modèle de série temporelle tout en
préservant un ajustement adéquat. Les erreurs de
prédiction normalisées du modèle complet ont
été évaluées pour vérifier la
précision du modèle. Les tendances linéaires potentielles
pré et post-intervention ont été examinées. Le
coefficient estimé des périodes pré-intervention vs
post-intervention est traduit par l'impact de l'intervention, exprimé
par le nombre de décès en plus ou en moins par 100 sorties,
survenus chaque mois depuis la date de la mise en oeuvre de l'intervention.
Une analyse de série temporelle similaire a été
utilisée récemment pour évaluer l'efficacité de
diverses interventions en santé
publique.31-33
Les taux de code ne présentaient aucune auto-corrélation ni
saisonnalité; plusieurs mois n'enregistraient aucun code. En
conséquence, les codes ont été modélisés
à l'aide de la régression de Poisson, une méthode
appropriée pour les données consistant en dénombrements
d'événements rares. Avec le modèle multiplicatif de
Poisson, les exposants des coefficients sont équivalents au ratio des
taux d'incidence (risque
relatif).34
Les différences dans les catégories diagnostiques majeures
pré et post-intervention ont été analysées
à l'aide de tests 2. Tous les modèles ont
été ajustés sur l'indice de case-mix
mensuel.27
Le logiciel SAS, version 9.1.3 (SAS Institute, Cary, Caroline du Nord) a
été utilisé pour l'analyse
statistique.35
RÉSULTATS
Aucune différence significative n'a été
observée entre les populations pré-EIR et post-EIR dans
l'âge (moyenne [ET], 6,8 [6,3] vs 7,0 [6,3] ans; p = 0,13) ou la
gravité de la maladie, représentée par l'indice de
case-mix (moyenne [ET], 1,74 [0,13] vs 1,74 [0,08]; p = 0,99)
(Tableau 1). Des
différences statistiquement significatives ont été
observées dans le sexe des patients (45,2 % de sexe féminin vs
46,5 % de sexe masculin, p = 0,049) et dans la race/ethnicité, avec
moins de Caucasiens et d'Hispaniques, et davantage d'Afro-Américains et
d'Asiatiques dans le groupe post-intervention. Une augmentation significative
était observée dans la durée moyenne (ET) du
séjour pendant la période post-intervention (6,15 [11,1] vs 7,04
[13,6] jours, p < 0,001).
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Tableau 1.. Caractéristiques démographiques des populations de
l'intervention pré-EIR et post-EIRa
Abréviation: EIR, équipe d'intervention rapide.
aLa pré-intervention se situe entre le 1er janvier 2001
et le 31 août 2005, et la post-intervention entre le 1er septembre 2005
et le 31 mars 2007.
bUn test t bilatéral supposant des variances
équivalentes a été utilisé pour l'âge et
l'indice de case-mix.
cUn test 2 a été utilisé
pour la race/ethnicité.
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Une réduction significative de 18 % a été
observée dans le taux de mortalité hospitalière globale,
après mise en place de l'EIR. Les taux de mortalité mensuels
moyens pré et post-intervention étaient respectivement de 1,01
et 0,83 décès par 100 sorties (intervalle de confiance [IC]
à 95 %, 5 %-30 %; p = 0,007)
(Tableau 2 et
Figure 1). Les 3
premières catégories majeures de diagnostic
(CMD)28 pour
le diagnostic principal au décès pré et post-intervention
étaient les nouveau-nés et autres nouveau-nés avec
pathologies acquises en période périnatale (40,73 % vs 40,49 %,
p = 0,96), les maladies et troubles du système circulatoire (18,0 % vs
19,02 %, p = 0,77), et les maladies et troubles du système respiratoire
(7,45 % vs 10,43 %, p = 0,22). Il n'y avait pas de différence
significative pré et post-intervention dans le diagnostic principal au
décès pour chacune des 25 CMD.
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Tableau 2.. Critères avant et après la mise en oeuvre de
l'EIRa
Abréviations : EIR, équipe d'intervention rapide ; NA, non
applicable.
aLa pré-intervention se situe entre le 1er janvier 2001
et le 31 août 2005, et la post-intervention entre le 1er septembre 2005
et le 31 mars 2007.
bDéfini par le nombre de décès par mois
calendaire divisé par le nombre d'admissions par mois calendaire,
excluant les patients en obstétrique.
cAnalyse de l-intervention par modéle ARIMA
(Autoregressive integrated moving average).
dRégression de Poisson.
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Figure 1.. Taux de mortalité hospitalière par 100 admissions par mois,
excluant la population en obstétrique
EIR indique l'équipe d'intervention rapide. La période
pré-EIR se situe entre le 1er janvier 2001 et le 30 août 2005, et
la période post-EIR entre le 1er septembre 2005 et le 31 mars 2007.
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Figure 2.. Taux de codes (arrêts respiratoire et cardio-pulmonaire) hors
Unités de soins intensifs (USI) par 1 000 admissions de patient
éligibles par mois
EIR indique l'équipe d'intervention rapide. La période
pré-EIR se situe entre le 1er janvier 2001 et le 30 août 2005, et
la période post-EIR entre le 1er septembre 2005 et le 31 mars 2007.
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Le taux de code hors USI par 1 000 patients-jours éligibles a
diminué de 71,2 % après l'introduction de l'EIR, avec des taux
pré et post-intervention de respectivement 0,52 et 0,15 (p = 0,008)
(Tableau 2). Le taux de codes
hors USI par 1 000 admissions éligibles a également
diminué de 71,7 %, avec des taux pré et post-intervention de
respectivement 2,45 vs 0,69 (p = 0,007)
(Tableau 2 et
Figure 2). Pour la comparaison,
les taux de code pendant la période de déploiement de 3 mois (du
1er septembre 2005 au 30 Novembre 2005) étaient de 0,54 par 1 000
patients-jours éligibles et de 2,64 par 1 000 admissions
éligibles. Le taux de code estimé par 1 000 admissions pour le
groupe post-intervention était 0,29 fois celui du groupe
pré-intervention (IC 95 % du rapport de vraisemblance, 0,10-0,65; p =
0,008), et le taux de code estimé par 1 000 patients-jours pour le
groupe post-intervention était 0,28 fois celui du groupe
pré-intervention (IC 95 % du rapport de vraisemblance, 0,10-0,64; p =
0,007).
Le modèle ARIMA (2,0,0) (1,0,0) incluait une variable constante, 2
termes d'auto-corrélation, un effet saisonnier annuel, et une variable
d'intervention (intervention par étapes) significative à partir
de septembre 2005. L'étude de l'ajustement du modèle
révélait de faibles erreurs de prédiction
normalisées, qui étaient toutes d'ampleur inférieure
à 2,5. L'auto-corrélation de l'erreur de prédiction,
l'auto-corrélation partielleet l'auto-corrélation inverse
étaient non significatives à tous les décalages,
suggérant que les erreurs de prédiction du modèle
n'avaient pas de caractéristiques significatives n'ayant pas
été modélisées. Le test de bruit blanc a
indiqué l'absence de caractéristique significative dans les
erreurs de prédiction du modèle; la stationnarité des
erreurs de prédiction a été observée par des tests
de racine unitaire et de racines saisonnières. Aucune tendance
linéaire pré ou post-intervention n'a été
démontrée. Les estimations des paramètres du
modèle d'intervention ARIMA sont présentées dans le
Tableau 3.
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Tableau 3.. Estimations des paramètres de l'impact de l'intervention EIR sur le
taux de mortalité et le taux de code
Abréviation: EIR, équipe d'intervention rapide.
aEstimations des paramètres par modèle ARIMA
(Autoregressive integrated moving average).
bEstimations des paramètres par régression de
Poisson
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L'intervention EIR, selon la modélisation statistique, a produit une
réduction de 0,178 (IC 95 %, 0,052-0,304) décès par 100
sorties ou 1,78 décès par 1 000 sorties. Pendant toute la
période de l'étude, le nombre moyen de sorties par mois dans
notre hôpital était de 974. Il est donc estimé que pendant
la période post-intervention de 19 mois, l'EIR a permis de sauver 32,9
vies.
Pendant la phase post-intervention de 19 mois, il y a eu un total de 143
appels à l'EIR.
L'indication la plus fréquente d'appel à l'EIR était
la détresse respiratoire, l'acte le plus fréquemment
effectué par l'EIR en réponse à l'appel était
l'assistance respiratoire de base, et la disposition la plus
fréquemment prise après l'intervention de l'EIR était le
transfert vers l'USI pédiatrique
(Tableau 4). Un total de 12
patients est décédé dans l'USI pédiatrique; 2
patients (1 avec ordre de non réanimation/non intubation et 1 pour
lequel le maintien artificiel des fonctions vitales a été
retiré) sont décédés en dehors de l'USI
pédiatrique; ainsi, 129 patients ayant été traités
par l'EIR ont survécu à la sortie de l'hôpital.
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Tableau 4.. Motifs d'appel, interventions, et disposition prise après appel de
l'EIR (n = 143)a
Abréviations: EIR, équipe d'intervention rapide; USI,
unité de soins intensifs.
aEn raison des arrondis, les pourcentages peuvent ne pas
totaliser 100.
bHypertension, épanchement péricardique, ou
accès intraveineux (0,7 % chacun).
cActe considéré par les membres de l'EIR comme
étant le plus indispensable à la stabilisation ou à
l'amélioration de l'état du patient.
dConsistait en assistance respiratoire de base (positionnement,
aspiration des voies aériennes, administration d'oxygène
d'appoint, oxymétrie pulsée, ou l'ensemble des quatre36) chez 47
patients (32,9%), et en quelques insufflations en pression positive au masque
avant la mise en oeuvre de l'assistance respiratoire chez 8 patients (5,6 %).
Aucun patient n'a requis de respiration artificielle par ballon-masque ou
intubation trachéale, et aucun patient n'a présenté
d'arrêt respiratoire.
eAjustements mineurs dans les modalités de pression
positive à deux niveaux ou de pression positive continue chez des
patients utilisant déjà ces techniques. L'intubation
trachéale n'a été nécessaire chez aucun de ces
patients.
fCité comme un « acte » si la seule
intervention de l'EIR était le transfert du patient vers l'USI
pédiatrique.
gIntubation, accès intraveineux/intra-osseux, ou sonde
gastrique débranchée (0,7 % chacun).
hSe réfère à la localisation du patient
à la fin de la visite de l'EIR.
iBloc opératoire ou service de chirurgie (0,7 %
chacun).
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COMMENTAIRE
À notre connaissance, il s'agit de la première étude
publiée sur des enfants hospitalisés à montrer des
réductions significatives, tant dans le taux de mortalité
hospitalière globale que dans le taux de code hors USI, après la
mise en place d'une EIR. Ces données soutiennent la recommandation de
l'IHI, dans sa Campagne pour 100 000 Vies, d'instaurer des EIR afin de
réduire la mortalité hospitalière à
l'échelle nationale. Cette recommandation n'a pas été
sans susciter des controverses. Ainsi, dans leur commentaire, Winters et
coll.37 ont
déclaré que les données étaient insuffisantes pour
soutenir la recommandation de l'IHI préconisant la mise en oeuvre de
programmes d'EIR à l'échelle nationale. Ces auteurs fondaient
leurs conclusions sur leur propre revue
systématique,38
qui incluait l'étude MERIT, capitale bien que non
concluante.39
Nos résultats apportent des éléments majeurs dans ce
débat, en démontrant que les EIR peuvent avoir un impact
significatif sur la mortalité hospitalière dans un hôpital
pédiatrique de soins quaternaires.
Il existe au moins 2 explications plausibles aux réductions
significatives observées dans la mortalité hospitalière
et dans le taux de code hors USI pédiatrique de notre hôpital
comparé à d'autres hôpitaux pédiatriques.
Premièrement, le LPCH reçoit une population d'enfants
hospitalisés à risque particulièrement
élevé. Le Lucile Packard Children's Hospital avait le
troisième indice plus élevé de case-mix sur les 76
hôpitaux pédiatriques des États-Unis participant au NACHRI
(National Association of Children's Hospital and Related Institutions) Case
Mix Comparative Program entre le 1er octobre 2005 et le 30 septembre 2006 (A.
Castro, MHA, National Association of Children's Hospitals and Related
Institutions, communication écrite, 11 avril 2007). En
conséquence, nous supposons que le LPCH présente une proportion
supérieure d'enfants à risque de code dans ses unités
médicales et chirurgicales comparé aux hôpitaux
pédiatriques ayant des indices de case-mix inférieurs. La
comparaison du taux de code pré-intervention au LPCH avec ceux
rapportés par le Royal Children's Hospital de Melbourne et le
Cincinnati Children's Hospital s'accorde avec cette explication; le taux de
code hors USI pré-intervention du LPCH était 12,8 fois
supérieur à celui rapporté à Melbourne (2,45 vs
0,1908 par 1 000
admissions)25
et 1,6 fois supérieur à celui rapporté à
Cincinnati (2,45 vs 1,54 par 1 000
admissions).26
Dans l'étude de Tibballs et
coll.,25
l'une des explications proposées pour l'absence de réduction
significative du taux de code hors USI était « l'incidence
relativement faible d'arrêt cardiaque pédiatrique. » Cette
différence dans l'indice de case-mix explique probablement pourquoi
cette étude n'a trouvé d'amélioration significative dans
le taux de code et le taux de mortalité que lorsque les patients
répondant aux critères d'EIR étaient
inclus,25 et
pourquoi l'étude de Brilli et
coll.26 n'a
trouvé de réduction significative du taux de code par 1 000
patients-jours qu'avec un test statistique unilatéral. Nous avons
décidé de ne pas stratifier les résultats sur la
réponse des patients aux critères d'EIR, dans la mesure
où elle n'était pas nécessaire pour la consultation de
l'équipe. La décision d'inclure tous les patients
éligibles à l'EIR dans notre analyse, plutôt que de la
limiter à ceux répondant aux critères d'EIR, ne fait que
renforcer notre conclusion suggérant que notre intervention
était associée à une amélioration significative
des taux de mortalité et des taux de code; il en va de même pour
l'inclusion de la phase de déploiement de 3 mois dans la période
post-intervention pour l'analyse.
La deuxième explication possible à l'amélioration de
nos résultats réside dans la durée substantiellement plus
longue de notre période post-intervention, comparé à
celles de Melbourne (12 mois) et de Cincinnati (8 mois). Il est possible que
la diffusion de l'intervention nécessite plusieurs mois, et que le
plein impact de l'instauration de l'EIR n'ait pas été
observé à Melbourne ni à Cincinnati pendant les
délais d'intervention plus courts rapportés. Il ne semble pas y
avoir de différence significative dans la composition des EIR sur ces 3
sites.
Il a été suggéré que les meilleurs
résultats associés à la mise en place de l'EIR pouvaient
résulter de l'enseignement associé au déploiement de
l'EIR, plutôt qu'à l'activité de l'équipe en
elle-même.37,40
Nous pensons cependant qu'il s'agit d'une explication improbable de ces
améliorations significatives. Les interventions éducationnelles,
en particulier celles ciblant le vaste personnel (infirmières,
médecins et thérapeutes respiratoires) d'un hôpital
entier, sont souvent inefficaces et ont rarement des effets aussi
spectaculaires sur les
résultats.41-45
En outre, aucune intervention éducationnelle concertée
n'était associée à l'EIR après l'initiation de
l'intervention au LPCH; cependant, l'amélioration des résultats
a persisté. Cette amélioration a en outre continué
malgré un renouvellement parmi les résidents, les
infirmières, et d'autres membres du personnel soignant,
suggérant que l'équipe en était plus probablement la
source que l'enseignement associé au déploiement de
l'intervention. L'enseignement en temps réel relatif à la
reconnaissance et aux soins des patients en décompensation,
dispensé au personnel médico-chirurgical par des membres d'EIR
expérimentés en soins intensifs, pourrait certainement avoir un
impact sur les soins et l'évolution des patients à court terme.
Cependant, nous pensons que des améliorations aussi spectaculaires que
celles observées dans notre étude nécessitent des
changements systématiques au-delà d'une simple intervention
éducationnelle au fil du temps. On peut ainsi concevoir que
l'intervention éducationnelle initiale dispensée dans
l'hôpital, combinée à la disponibilité
immédiate d'une EIR expérimentée en soins intensifs,
procurant un enrichissement et un perfectionnement de cette formation à
chaque appel, aient contribué à améliorer la
capacité du personnel clinique à reconnaître et à
traiter pro-activement les dégradations des patients. Cette explication
est étayée par la réduction des appels à l'EIR,
pendant la période d'intervention de 19 mois, jusqu'à des
niveaux inférieurs au seuil effectif suggéré par l'IHI
(20-25 appels par 1 000
sorties).46
D'autres stratégies, identifiant et répondant plus
précocement aux patients en décompensation, pourraient produire
les mêmes effets qu'une EIR. Ainsi, l'une des stratégies
potentielles visant à réduire les codes hors USI,
suggérée par Winters et
coll.,37 est
l'intégration de médecins hospitaliers. Nous sommes bien
placés pour évaluer l'intervention locale d'un médecin
hospitalier, dans la mesure où nous avons introduit un service de
médecins hospitaliers médico-chirurgical, 26 mois (juillet 2003)
avant la mise en place de l'EIR. En supposant qu'il n'y a pas eu d'effet
différé, l'introduction de ce service, bien que valable pour de
multiples raisons, n'a pas eu d'impact sur le taux de mortalité ni sur
le taux de codes hors USI. Ces deux critères sont restés
inchangés jusqu'au lancement de l'intervention de l'EIR. Cette absence
d'impact du programme de médecins hospitaliers a partiellement
motivé l'instauration de l'EIR au LPCH, 26 mois plus tard.
Le commentaire de Winters et
coll.37
présentait également des réserves concernant les
implications de la recommandation de l'IHI, relative à la mise en
oeuvre d'une EIR, sur l'attribution des ressources. Ces auteurs indiquaient
notamment que « les initiatives nationales pour améliorer la
sécurité des patients devraient être soutenues par des
preuves suffisamment fortes pour justifier un tel engagement des ressources.
» Au LPCH, le programme d'EIR a été élaboré
et appliqué sans majoration de frais de personnel, une décision
soutenue par l'attribution du temps nécessaire aux appels pendant les
19 premiers mois de l'intervention.
Plus spécifiquement, le programme d'EIR a résulté en
une moyenne de 7,5 appels par mois (143 appels pendant 19 mois), avec un temps
moyen de 22,5 minutes par patient, passé par chacun des 4 membres de
l'EIR (médiane, 18 minutes). L'étude du rapport
coût-efficacité de cette intervention devra cependant être
approfondie pour bien traiter cette question.
Les limites de notre étude sont similaires à celles d'autres
études de cohortes utilisant des témoins historiques. Deux biais
pertinents peuvent notamment avoir influencé nos résultats.
Premièrement, il est possible que la réduction des taux de
mortalité et de codes hors USI ait simplement résulté de
différences dans les groupes de population pré et
post-intervention, et soit indépendante de l'intervention. Nous n'avons
trouvé aucune différence entre la population témoin et
celle de l'intervention en termes d'âge et -ce qui est plus
significatif- en termes d'indice de case-mix, ce qui suggère que la
population de l'intervention n'était pas moins malade que la population
témoin. Les groupes homogènes de malades (GHM), qui constituent
un critère plus discriminant de gravité de la maladie que
l'indice de case-mix, ne sont pas calculés au LPCH; en
conséquence, nous n'avons pas pu utiliser cette
méthode.47
Nous avons observé de petites différences dans le sexe et la
race, entre les populations pré et post-intervention. Nous ne pensons
pas que ces petites différences soient cliniquement significatives,
bien que statistiquement significatives en raison des grandes tailles
d'échantillon, ni qu'elles soient susceptibles de biaiser nos
principaux critères d'évaluation. Aucune donnée ne
suggère que les enfants de sexe féminin sont moins susceptibles
aux codes ou au décès après un code que ceux de sexe
masculin,24
et la littérature émergente suggère que les patients
issus de minorités sont à risque supérieur
d'évolution péjorative et de brèche dans la
sécurité pendant un séjour hospitalier, comparé
aux patients caucasiens non
hispaniques.48,49
En conséquence, les pourcentages légèrement
supérieurs de patients issus de minorités et de sexe
féminin dans la population post-intervention ne sont pas susceptibles
d'être à l'origine des meilleurs résultats que nous avons
obtenus.
Deuxièmement, il est possible qu'une intervention ou plus, mise en
œuvre pendant la même période, ait pu réduire les
taux de mortalité et les taux de code hors USI. Nous n'avons pas
connaissance de telles interventions. Bien que possible, ce serait une
coïncidence improbable que des interventions non identifiées aient
eu un effet aussi marqué sur les taux de mortalité et de codes
hors USI, et ce au moment exact de l'introduction de l'EIR. Enfin, nous
reconnaissons que ces données reflètent l'expérience d'un
seul centre; en conséquence, ces résultats ne peuvent pas
nécessairement être applicables à d'autres hôpitaux
pédiatriques.
CONCLUSION
La mise en place d'une EIR dans notre hôpital pédiatrique
universitaire indépendant de soins quaternaires était
associée à des réductions statistiquement significatives
des taux de mortalité hospitalière et des taux de code hors USI.
Ces réductions ne peuvent pas être expliquées par des
différences dans les caractéristiques des patients ou dans la
sévérité de la maladie entre les populations
témoin et post-intervention. Sur la base de nos résultats, nous
estimons que 33 vies d'enfants ont été sauvées en 19 mois
au LPCH, en conséquence directe de la mise en place de l'EIR. Les
implications potentielles de ces résultats sur les taux de
mortalité infantile à l'échelle nationale sont
considérables. Les études futures devraient se focaliser sur la
reproduction de ces résultats dans d'autres contextes d'hospitalisation
pédiatrique, notamment la prise en charge d'enfants dans des
hôpitaux traitant essentiellement les adultes, sur le
développement de méthodes efficaces de mise en place des EIR, et
sur l'évaluation du rapport coût-efficacité de cette
intervention.
Informations sur les auteurs
Corresponding Author: Paul J. Sharek, MD,MPH, Department of Pediatrics,
Stanford University School of Medicine, 700 Welch Rd, Ste 227, Palo Alto, CA
94304
(psharek{at}lpch.org).
Contributions des auteurs: Le Dr Sharek a eu un accès complet
à toutes les données de l'étude et accepte la
responsabilité de l'intégrité des données et de
l'exactitude de l'analyse des données.
Conception et schéma de l'étude: Sharek, Parast,
Leong, Coombs, Earnest, Sullivan, Frankel, Roth.
Recueil des données: Sharek, Leong, Coombs, Earnest,
Frankel.
Analyse et interprétation des données: Sharek,
Parast, Roth.
Rédaction du manuscrit: Sharek, Leong, Roth.
Revue critique du manuscrit: Parast, Coombs, Earnest, Sullivan,
Frankel.
Analyse statistique: Sharek, Parast, Roth.
Aide administrative, technique ou matérielle: Sharek,
Parast, Leong, Coombs, Earnest, Sullivan, Frankel, Roth.
Supervision de l'étude: Sharek, Leong, Frankel, Roth.
Liens financiers: Aucun déclaré.
Financement/Soutien: Aucun soutien financier ou matériel n'a
été utilisé pour cette recherche.
Autres Contributions: Sandra Trotter, CLS, CPHQ (Patient Safety
Program Manager, Lucile Packard Children's Hospital, Palo Alto, California), a
apporté un soutien et un dévouement sans faille pour
améliorer la sécurité des soins aux enfants non seulement
localement mais à l'échelle de la nation. Chris Gershtein, RN,
MSN (Analyste clinique, Department of Decision Support Services, Lucile
Packard Children's Hospital), a fourni les données administratives
cruciales pour cette étude. David Wypij, PhD (Senior Lecturer in
Biostatistics, Department of Biostatistics, Harvard School of Public Health,
Boston, Massachusetts), nous a aidé pour le modèle statistique
utilise dans cette étude. Mss Trotter et Gershtein et Dr Wypij n'ont
reçu aucun soutien financier ou matériel pour leur aide.
Department of Pediatrics, Stanford University School of Medicine,
Departments of Quality Management, and Nursing, Lucile Packard Children's
Hospital; and Department of Statistics, Stanford University, Palo Alto,
Californie.
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