|
|
Pages du praticien
Ce patient avec céphalée présente-t-il une migraine ou requiert-il une imagerie cérébrale?
Michael E. Detsky, BSc;
Devon R. McDonald, BSc;
Mark O. Baerlocher, MD;
George A. Tomlinson, PhD;
Douglas C. McCrory, MD, MHSc;
Christopher M. Booth, MD, FRCPC
RÉSUMÉ
| |
Contexte Lors de l'examen d'un patient souffrant de
céphalée, les praticiens sont souvent confrontés à
deux questions fondamentales: S'agit-il d'une migraine? Ce patient
doit-il effectuer une imagerie cérébrale? Le diagnostic de
migraine permet d'orienter la prise en charge, et les informations
obtenues par l'interrogatoire et l'examen clinique contribuent
à déterminer quels patients requièrent une imagerie
cérébrale.
Objectifs Déterminer l'utilité de
l'interrogatoire et de l'examen clinique dans la
différenciation des patients avec migraine de ceux avec d'autres
types de céphalées, ainsi que dans l'identification des
patients nécessitant un examen de neuro-imagerie.
Sources de données et sélection des études Une
revue systématique a été effectuée à
l'aide des articles de MEDLINE (de 1966 à novembre 2005) qui
évaluaient les performances de questionnaires de dépistage de la
migraine (avec les critères diagnostiques établis par
l'International Headache Society [IHS] en outil de
référence) et de ceux qui étudiaient la capacité
de l'examen clinique à prédire la présence
d'une pathologie intracrânienne sous-jacente (avec scanner
cérébral/imagerie par résonance magnétique comme
outil de référence).
Extraction des données Deux auteurs ont analysé
indépendamment chaque étude pour en évaluer
l'éligibilité et les données résumées,
et pour classifier la qualité méthodologique en utilisant des
critères prédéterminés. Les désaccords ont
été résolus par consensus avec un troisième
auteur.
Synthèse des données Quatre études portant sur
des questionnaires de dépistage de la migraine (n = 1 745 patients) et
11 études en neuroimagerie (n = 3 725 patients) répondaient aux
critères d'inclusion. Les 4 études sur la migraine
présentaient une sensibilité et une spécificité
élevées lorsque 3 ou 4 critères étaient remplis.
Les meilleurs facteurs prédictifs de migraine peuvent être
résumés par le procédé mnémonique
POUNDing (Pulsating, duration of 4-72 hOurs, Unilateral, Nausea,
Disabling [Pulsatile, durée de 4-72 heures, Unilatérale,
Nausées, Invalidante]). Si 4 de ces 5 facteurs étaient
présents, le rapport de vraisemblance (RV) d'une migraine
définie ou possible était de 24 (intervalle de confiance [IC]
à 95 %, 1,5-388); si 3 critères étaient présents,
le RV était de 3,5 (IC 95 %, 1,3-9,2), et si 2 critères ou moins
étaient présents, le RV était de 0,41 (IC 95 %,
0,32-0,52). Pour la question de neuroimagerie, l'analyse groupée a
révélé plusieurs caractéristiques cliniques
prédictives de la présence d'anomalie intracrânienne
grave: algie vasculaire de la face (AVF) (RV, 10,7; IC 95 %, 2,2-52);
anomalies observées à l'examen neurologique (RV, 5,3; IC 95
%, 2,4-12); céphalée indéfinie (excluant l'AVF, la
céphalée migraineuse et de tension) (RV, 3,8; IC 95 %, 2,0-7,1);
céphalée avec aura (RV, 3,2; IC 95 %, 1,6-6,6);
céphalée aggravée par l'effort ou la manœuvre
de Valsalva (RV, 2,3; IC 95 %, 1,4-3,8); et céphalée avec
vomissements (RV, 1,8; IC 95 %, 1,2-2,6). Aucune caractéristique
clinique n'a été utile pour exclure des pathologies
significatives.
Conclusions La présence de 4 caractéristiques
cliniques simples peut permettre de poser un diagnostic exact de migraine.
Plusieurs caractéristiques cliniques individuelles ont
été trouvées associées à une anomalie
intracrânienne significative; les patients présentant ces
caractéristiques devraient donc effectuer un examen de
neuroimagerie.
JAMA. 2006;296:1274-1283.
CAS CLINIQUES
Cas 1
Une femme de 38 ans se présente avec des céphalées
pulsatiles et unilatérales qui surviennent deux fois par mois. Ces
céphalées durent entre 4 et 14 heures et sont invalidantes au
point de l'obliger à s'aliter. Elle ne présente pas
d'auras visuelles. L'examen neurologique est entièrement
normal. Cette patiente présente-t-elle des migraines?
Cas 2
Un homme de 27 ans a développé une céphalée
sévère d'installation brutale et une légère
raideur de la nuque, en faisant des tractions. Il ne rapporte aucun
antécédent de maladie. L'examen neurologique ne
révèle aucune anomalie, mais les symptômes persistent 2
heures après l'installation de la céphalée.
Faudrait-il prescrire une imagerie cérébrale à ce
patient?
Cas 3
Un homme de 45 ans rapporte à son médecin de famille, pour
l'énième fois depuis 10 ans, la même histoire de
céphalée unilatérale intermittente, d'une
sévérité de grade 5 (sur 10) et d'une durée
de 4 à 5 heures. Elle n'est pas précédée
d'aura et n'est pas accompagnée de vomissements ni de
photophobie. Un nouvel examen clinique ne révèle qu'une
légère faiblesse (puissance, grade 4 [sur 5]) et une
augmentation des réflexes dans la jambe et le bras droits. Quelles
caractéristiques distinguent ce cas des 2 précédents?
POURQUOI L'INTERROGATOIRE ET L'EXAMEN PHYSIQUE SONT-ILS IMPORTANTS?
Avec une prévalence vie entière de 99 % chez les femmes et de
94 % chez les hommes, les céphalées sont
omniprésentes.1
Certains patients présentent des céphalées très
fréquentes définies comme des céphalées primaires,
incluant l'algie vasculaire de la face (AVF), la migraine ou la
céphalée de tension. Ces affections cliniques communes ont une
prévalence de respectivement 0,4 %, 6 % à 17 %, et 38,3 % dans
la population
générale.2-4
Malgré cette forte prévalence, les médecins sont souvent
embarrassés pour poser un diagnostic de céphalée
spécifique. Moins de la moitié des cas de migraine sont
diagnostiqués correctement, et seulement un tiers des patients
reçoit un traitement antimigraineux
spécifique.5,6
En 1988, l'IHS (International Headache Society) a
élaboré un système de classification des
céphalées complet, clair et largement cité, incluant les
catégories diagnostiques de migraine avec et sans
aura7; il a fait
l'objet d'une mise à jour en
2004.8 Cependant, ce
système de classification pourrait se révéler trop lourd
pour être correctement utilisé par la plupart des
généralistes ou des médecins en soins primaires. Des
travaux ont donc été effectués pour produire des outils
diagnostiques concis, pratiques, efficaces et simples à
mémoriser.9-12
Dans le cas des céphalées indifférenciées qui
sont généralement d'étiologie bénigne,
l'imagerie cérébrale révèle rarement des
pathologies intracrâniennes significatives. Cependant, certaines
céphalées peuvent cacher une tumeur, un abcès, un
anévrisme ou une hémorragie au niveau du système nerveux
central, dont le diagnostic ne peut être établi qu'avec le
recours à la neuroimagerie. Ainsi, il existe un conflit entre
l'extrême fréquence reconnue des céphalées
primaires (bénignes) et le désir de prescrire des imageries
cérébrales par crainte de négliger des problèmes
graves plus rares. Cette crainte peut induire un recours abusif aux outils
disponibles, plus particulièrement à la tomodensitométrie
ou à l'imagerie par résonance magnétique, ce qui
nécessite l'élaboration de recommandations permettant
d'en moduler
l'utilisation.13-15
Nous avons effectué une revue systématique et une
méta-analyse des articles publiés pour étudier deux
questions cliniques majeures relatives aux patients avec
céphalées. Nous avons tenté de déterminer les
caractéristiques cliniques, recueillies à partir de
l'interrogatoire et de l'examen physique, qui distinguent les
patients avec migraine de ceux ayant d'autres types de
céphalées, et qui identifient les patients nécessitant un
examen de neuroimagerie. Nos conclusions sont rédigées
essentiellement à l'attention des étudiants en
médecine, des médecins généralistes, et des
non-neurologues, confrontés dans la pratique à des patients avec
céphalée. Les neurologues étant plus susceptibles de
traiter des cas plus complexes et atypiques, cette revue de la
littérature peut ne pas les concerner. Ils peuvent cependant y trouver
un intérêt en tant qu'outil pédagogique ou que
résumé des données disponibles à ce jour.
Physiopathologie
La physiopathologie sous-jacente des céphalées est complexe
et reste relativement mal comprise. Cependant, toutes les formes de
céphalées partagent un lien final commun dans la perception de
la douleur: l'information nociceptive de la tête est transmise via
le noyau du nerf
trijumeau.16 Du
fait que les mécanismes activés dans les céphalées
secondaires (c'est-à-dire celles ayant une cause structurale ou
métabolique identifiable) ressemblent à ceux activés dans
les céphalées primaires (algie vasculaire de la face, migraine
et céphalée de tension), le diagnostic et la
différenciation de ces affections peuvent être
particulièrement difficiles.
Interrogatoire et examen clinique
L'examen clinique et l'interrogatoire approfondis sont essentiels
au diagnostic d'un patient se présentant avec une
céphalée. L'interrogatoire inclut les
antécédents médicaux et sociaux, la consommation
d'alcool et de médicaments, ainsi que des questions
spécifiques aux céphalées (début, localisation,
fréquence, caractère, durée, facteurs aggravants et
apaisants, irradiations, délai entre l'apparition et
l'intensité maximale, antécédents associés)
et aux autres symptômes comme l'aura (scotome scintillant ou
symptômes sensitifs ou moteurs précédant une
céphalée migraineuse), les hallucinations, les nausées ou
les vomissements, les rashs, et les signes neurologiques en foyer.
L'enseignement actuel concernant les céphalées est
axé sur l'identification de « drapeaux rouges », dont
on pense qu'ils augmentent la probabilité d'une
étiologie défavorable. Ces drapeaux rouges incluent la
céphalée chez les patients atteints de cancer ou porteurs du VIH
(virus de l'immunodéficience humaine), l'apparition brutale
de symptômes, la survenue après l'âge de 50 ans, un
profil à risque, une maladie systémique (fièvre, raideur
de la nuque, ou rash notamment), et des signes neurologiques en
foyer.17 Ainsi,
toute découverte à l'examen neurologique de paralysie
d'un nerf crânien, d'œdème papillaire,
d'anomalie sensitive, ou de faiblesse focale, notamment
d'hémiparésie, s'imposerait comme un motif
d'alarme.
MÉTHODES
Stratégie de recherche et analyse qualitative
Nous avons effectué des recherches bibliographiques dans la base de
données MEDLINE de 1966 à novembre 2005, en utilisant une
stratégie de recherche publiée précédemment pour
la série d'articles Rational Clinical
Examination.18
Pour la migraine, nous avons utilisé les termes de recherche
migraine, diagnostic, interrogatoire médical, examen physique,
sensibilité et spécificité, compétence
professionnelle, tests diagnostiques de routine, erreurs diagnostiques,
et reproductibilité des résultats. Pour la question
relative à la neuroimagerie, les termes de recherche incluaient
céphalée, diagnostic, interrogatoire médical, examen
physique, sensibilité et spécificité,
compétence professionnelle, tests diagnostiques de routine, erreurs
diagnostiques, et reproductibilité des résultats.
Les stratégies de recherche secondaires incluaient l'analyse des
citations d'études primaires, des revues, et des bibliographies de
manuels de neurologie et d'examen clinique standard.
Les résumés issus de ces deux recherches ont
été analysés pour sélectionner les études
potentiellement intéressantes. Nous avons exclu les études qui
évaluaient uniquement les patients avec une maladie chronique
sousjacente spécifique (cancer ou VIH par exemple). Les études
primaires ont été analysées indépendamment par
deux auteurs (M.E.D., D.M.R.), et les désaccords ont été
résolus par consensus avec un troisième auteur (C.M.B.). Les
études sur la migraine étaient incluses si elles
évaluaient l'utilité de l'interrogatoire et de
l'examen clinique dans la prévision du diagnostic de migraine, en
se référant aux critères IHS appliqués par un
neurologue. Nous avons inclus les études qui examinaient des variables
individuelles et des combinaisons de variables prédictives d'un
diagnostic de migraine. Les études en neuroimagerie étaient
incluses si elles évaluaient l'utilité de
l'interrogatoire et de l'examen clinique pour prédire la
présence d'une pathologie intracrânienne significative chez
des adultes avec céphalée non traumatique.
La qualité méthodologique de chaque étude primaire
était évaluée en double, selon les critères
précédemment utilisés pour la série
d'articles sur l'examen clinique rationnel (Rational Clinical
Examination).19
Les études de niveau I sont des comparaisons indépendantes et en
insu d'éléments de l'examen clinique avec un outil
diagnostique de référence, chez 100 patients consécutifs
ou plus avec céphalée. Les études de niveau II ont les
mêmes caractéristiques que celles de niveau I, mais
évaluent moins de patients (< 100). Les études de niveau III
sont des comparaisons aveugles et en insu d'éléments de
l'examen clinique avec un test de référence, chez des
patients non consécutifs avec céphalée. Les études
de niveau IV sont celles qui ne répondent pas aux critères
requis pour une preuve minimum de niveau III.
Extraction des données
Pour la composante céphalée migraineuse, 2 auteurs (M.E.D.,
D.R.M.) ont examiné indépendamment l'utilisation des outils
diagnostiques et l'évaluation de leur validité dans chaque
étude. Les désaccords ont été résolus par
consensus avec un troisième auteur (C.M.B.). Pour la composante
neuroimagerie de l'étude, les mêmes auteurs ont
procédé indépendamment à l'extraction des
données et à leur enregistrement pour analyse. Les
désaccords ont été résolus par consensus avec un
troisième auteur (C.M.B.). La classification du diagnostic de
neuroimagerie final était basée sur le système
élaboré par McCrory et
coll20 pour le
US Headache Consortium: anomalies intracrâniennes
significatives, anomalies potentiellement significatives, anomalies non
significatives, et imagerie normale. Les diagnostics applicables à
chaque catégorie sont indiqués dans le
Tableau 1. Pour
créer des tableaux de preuve x 2, nous avons dichotomisé
les « anomalies significatives » en « positif à la
maladie », et les « anomalies potentiellement associées
à la céphalée » et les « anomalies non
significatives » en « négatif à la maladie
».
|
|
Tableau 1.. Classification des anomalies observées à l'imagerie
cérébrale
|
|
|
Méthodes statistiques
Les données source publiées ont été
utilisées pour calculer les rapports de vraisemblance (RV) des
variables cliniques
spécifiques.21
Lorsque 2 études ou plus examinaient la même variable clinique,
nous avons calculé les RV combinés et les intervalles de
confiance (IC) à 95 % en utilisant la méthode à effet
aléatoire de Dersimonian et
Laird.22 Les
estimations de variance des RV étaient calculées à
l'aide des méthodes habituellement utilisées pour les
rapports de proportion,
23 les inverses des
variances exprimant les poids des études. Pour les études ayant
une cellule avec un effectif de zéro, la valeur 0,5 était
ajoutée à chaque effectif par case afin de permettre
l'utilisation de cette estimation de variance. Nous présentons
également les RV et les IC pour les variables cliniques
individuelles.
Dans les études en neuroimagerie, les différentes
stratégies de sélection des patients ont produit de grandes
variations dans l'estimation de la prévalence des pathologies
intracrâniennes sous-jacentes graves. Pour tenir compte de
l'hétérogénéité entre les valeurs de
prévalence de ces groupes, nous avons utilisé un modèle
à effet aléatoire pour calculer les estimations de
prévalence combinées. Toutes les analyses ont été
effectuées à l'aide des logiciels R version 2.01 et WinBUGS
version
1.4.24,25
RÉSULTATS
Ce patient présente-t-il une migraine?
Caractéristiques de l'étude. Cette recherche dans
la littérature a produit 771 résumés, sur lesquels 12
études concernaient notre revue. Sept études ont
été exclues pour les raisons suivantes: 2 évaluaient des
algorithmes qui étaient très similaires au questionnaire IHS,
donc trop
longs26,27;
1 étude n'incluait que des patients migraineux et n'avait
donc pas d'estimation de la
spécificité28;
2 études évaluaient des algorithmes qui ne se réduisaient
qu'à 2 questions (dont l'une était: « avez-vous
déjà eu une migraine? »)
29,30;
1 étude ne portait que sur des variables
individuelles31; et
une autre n'incluait pas d'informations quantitatives permettant de
calculer les RV.32
Notre recherche dans la littérature a également identifié
une revue systématique de grande qualité, effectuée par
Smetana33 et
publiée en 2000, qui mettait en évidence des
caractéristiques cliniques individuelles majeures issues de
l'interrogatoire et de l'examen physique. L'exactitude des
critères IHS dans le diagnostic des céphalées primaires
était évaluée dans une étude et s'est
révélée concluante ( =
0,74).34
Variables individuelles.
Smetana33 a
effectué une méta-analyse d'études
antérieures à l'année 2000, et a calculé les
RV positifs et négatifs combinés de caractéristiques
cliniques individuelles. Cette étude a identifié 4 variables
individuelles qui, lorsqu'elles étaient présentes, avaient
la meilleure valeur prédictive pour distinguer la migraine de la
céphalée de tension: nausées (RV, 19; IC 95 %, 15-25),
photophobie (RV, 5,8; IC 95 %, 5,1-6,6), phonophobie (RV, 5,2; IC 95 %,
4,5-5,9), et aggravation par l'activité physique (RV, 3,7; IC 95
%, 3,4-4,0). Les RV groupés et leur IC 95 % associés à
l'absence de chacune de ces caractéristiques étaient
respectivement de 0,19 (0,18-0,20), 0,24 (0,23-0,26), 0,38 (0,36-0,40), et
0,24 (0,23-0,26).
Combinaisons de variables. Quatre études contenaient des
données relatives à l'exactitude diagnostique de
caractéristiques cliniques combinées, constituant des
algorithmes ou des règles de décision clinique, qui permettaient
de calculer les
RV.9-12
Compte tenu des différences entre ces algorithmes, les données
n'ont pas pu être groupées.
Le Tableau 2
résume les données de ces 4
études.9-12
Une étude12
n'énonçait pas clairement qu'elle utilisait les
critères IHS et ne proposait pas de description explicite de sa
méthode de calcul de la sensibilité et de la
spécificité. La deuxième
étude11
comparait des patients connus pour être migraineux et une cohorte de
patients sans céphalée. L'inclusion de patients aux
extrémités du spectre a amplifié les RV et les IC
trouvés dans l'étude. La troisième
étude10
incluait 3 variables, mais l'une d'elles (« votre
céphalée est-elle invalidante? ») faisait également
partie des critères d'inclusion, ce qui en faisait un outil de
dépistage à 2 variables.
|
|
Tableau 2.. Résultats des règles de prévision clinique pour le
diagnostic de migraine selon les critères de l'IHS
(International Headache Society) appliqués par un
neurologue.
|
|
|
L'étude de Michel et
coll9 était
celle qui présentait le moins de défauts méthodologiques.
Les auteurs décrivaient les différents filtres utilisés
pour sélectionner les patients (1 049 évalués, 166
présélectionnés), ce qui nous donnait un excellent reflet
de la population de patients représentée. Les patients de cette
étude sont des plus semblables à ceux qui consultent les
médecins généralistes pour migraine. Nous avons
transformé la règle de décision de Michel et coll en un
procédé mnémonique (POUNDing [Pulsatile
quality; duration of 4-72 hOUrs; Unilateral location; Nausea or vomiting;
Disabling intensity]) de cotation, en nous basant sur les données
de leur compte
rendu.35 Les
céphalées étaient classifiées en « migraine
définie », « migraine possible », et « migraine
exclue ».
Cette étude utilisait un outil de dépistage comportant 5
questions: (1) S'agit-il d'une céphalée pulsatile?
» (2) « Dure-t-elle entre 4 et 72 heures sans traitement? »
(3) « Est-elle unilatérale? » (4) « Est-elle
accompagnée de nausées? » et (5) « La
céphalée est-elle invalidante? » Les
céphalées invalidantes sont celles qui perturbent les
activités quotidiennes du patient. Si le patient répondait
« oui » à un minimum de 4 questions sur les 5, le RV
était de 24 (IC 95 %, 1,5-388) (migraine définie ou possible
vs migraine exclue); pour 3 critères, le RV était de
3,5 (IC 95 %, 1,3-9,2); et pour 1 ou 2 critères, le RV était de
0,41 (IC 95 %, 0,32-0,52).
Ce patient requiert-il une imagerie cérébrale?
Caractéristiques de l'étude. Notre recherche a
produit 11 études qui répondaient aux critères
d'inclusion (Tableau
3).36-46
Ces études comptaient 3 725 patients avec céphalée
aiguë et chronique, examinés en consultations externes, en
hospitalisation, et dans des services d'urgences. Dix-neuf autres
études étaient présélectionnées, mais ont
été exclues pour les raisons suivantes: 4 ne présentaient
pas de données source concernant l'utilité de
l'interrogatoire et de l'examen
clinique47-50;
4 incluaient des
enfants51-54;
4 ne distinguaient pas les anomalies « significatives » des
anomalies « potentiellement significatives » ou « non
significatives » à l'imagerie
cérébrale55-58;
2 étaient limitées aux patients ayant un trouble médical
spécifique59,60;
et 5 présentaient 2 des raisons susmentionnées, ou
plus.61-65
Aucune étude ne traitait spécifiquement l'exactitude
diagnostique de l'examen clinique chez les patients avec
céphalée.
|
|
Tableau 3.. Études sur l'exactitude de l'examen clinique dans la
prévision d'anomalies intracrâniennes significatives.
|
|
|
Prévalence des pathologies intracrâniennes
significatives. Pour regrouper les données afin d'estimer la
prévalence des pathologies intracrâniennes significatives, nous
devions comparer des groupes de patients similaires. Nous avons donc
classifié chaque population de patient étudiée dans 1 sur
6 catégories.
La catégorie I incluait 1 étude prospective de patients
recherchant l'évaluation d'une céphalée
chronique par un
neurologue.36 Elle
peut donc être désignée comme une étude de «
céphalée chronique ». Une imagerie cérébrale
a été effectuée chez 1 876 patients consécutifs.
La prévalence de pathologie intracrânienne significative dans
cette catégorie était de 1,2 % (IC 95 %, 0,77 %-1,8 %).
Les études de catégorie II concernaient des patients avec des
céphalées récentes ou modifiées. Elles
distinguaient 2 types de céphalée récente: la
céphalée migraineuse de l'adulte (patients de plus de 40
ans), dite de catégorie IIa,
37 et la
céphalée récente ou modifiée (dans les 12 derniers
mois), dite de catégorie
IIb.38 Ces patients
étaient évalués en consultation neurologique. La
prévalence de pathologie intracrânienne significative
était de 0 % (IC 95 %, 0,0 %-5,3 %) dans la catégorie IIa et de
32 % (IC 95 %, 24 %-42 %) dans la catégorie IIb.
La catégorie III incluait des études qui recrutaient des
patients avec céphalée aiguë en coup de t onnerre, et qui
ne recherchaient que les hémorragies sous-arachnoïdiennes comme
anomalie
significative.39,40
La céphalée en coup de tonnerre est sévère et
d'installation brutale. Elle incite généralement le patient
à rechercher des soins
d'urgence.66
Toutes les études de catégorie III concernaient des
consultations aux urgences. La prévalence combinée des
pathologies intracrâniennes significatives pour la catégorie III
était de 43 % (IC 95 %, 20 %-68 %). Bien que les examens de
neuroimagerie puissent être utiles dans l'évaluation des
patients avec hémorragie sous-arachnoïdienne, il est important de
reconnaître que la ponction lombaire (et non le scanner
cérébral) constitue l'outil diagnostique de
référence pour cette entité clinique.
Les études de catégorie IV examinaient tous les patients qui
avaient effectué des scanners dans leur établissement, et
identifiaient ceux dont l'indication pour l'imagerie
cérébrale était la
céphalée.41-43
Ces études étant rétrospectives, elles peuvent être
désignées comme des études de « cohorte inverse
» (c'est-à-dire qu'elles vont dans le sens inverse, du
scanner au symptôme). La prévalence combinée de maladie
dans la catégorie IV était de 7,2 % (IC 95 %, 1,5 %-18 %).
Les études de catégorie V incluaient des patients à
haut risque d'anomalie, soit parce que les études étaient
menées à un moment où les scanners n'étaient
pas facilement utilisables et faisaient donc l'objet d'une
importante sélection, soit parce qu'elles se composaient
d'une cohorte n'incluant que des patients avec au moins 1
caractéristique clinique de haut risque. Les critères cliniques
incluaient l'augmentation en intensité ou en fréquence des
céphalées, l'apparition brutale de signes de
céphalées, la persistance des céphalées
malgré l'analgésie, une modification des
caractéristiques de la céphalée, et/ou la présence
de signes neurologiques en
foyer.44-46
Les patients de ces études peuvent être désignés
comme une population « à haut risque ». La
prévalence combinée de pathologies intracrâniennes
significatives dans la catégorie V était de 18 % (IC 95 %, 6,8
%-35 %).
Les 4 premières catégories (I, IIa, IIb et III)
représentent des groupes de patients distincts qui nous permettent de
calculer des probabilités pré-test en nous basant sur leur
tableau
clinique.36-40
Les catégories IV et V ne reflètent pas des sous-types distincts
de patients, mais plutôt la manière dont ils ont
été recrutés (méthodologie de l'étude,
notamment); elles ne fournissent donc pas de valeurs de prévalence
utiles basées sur le tableau
clinique.41-46
Nous avons utilisé toutes les catégories pour tirer des
caractéristiques exploitables (RV par exemple) des variables cliniques
spécifiques, mais nous n'avons utilisé que les
catégories I, II et III pour évaluer la probabilité
pré-test de pathologie intracrânienne significative.
RV positifs. Plusieurs caractéristiques cliniques avaient des
RV positifs combinés qui étaient statistiquement
significativement supérieurs à 1,0
(Tableau 4). Les
variables suivantes présentaient des RV cliniquement significatifs:
algie vasculaire de la face (RV, 11; IC 95 %, 2,2-52); anomalies à
l'examen neurologique (RV, 5,3; IC 95 %, 2,4-12); céphalée
indéfinie (excluant l'AVF, la céphalée migraineuse
et de tension) (RV, 3,8; IC 95 %, 2,0-7,1); céphalée avec aura
(RV, 3,2; IC 95 %, 1,6-6,6); céphalée aggravée par
l'effort ou par la manœuvre de Valsalva (RV, 2,3; IC 95 %,
1,4-3,8); et céphalée avec vomissements (RV, 1,8; IC 95 %,
1,2-2,6).
|
|
Tableau 4.. Rapports de vraisemblance (RV) combinés prédisant une
probabilité majorée (RV+) ou réduite (RV-)
d'anomalie significative à l'imagerie
cérébrale.
|
|
|
Les caractéristiques cliniques associées aux RV qui se sont
révélés inutiles pour prédire des anomalies
intracrâniennes significatives chez les patients avec
céphalées étaient la céphalée avec
symptômes focaux; la céphalée aggravée; le sexe
masculin; la céphalée d'installation brutale; la
céphalée récente; la céphalée avec
nausées; l'augmentation en sévérité; et la
migraine.
RV négatifs. Quatre variables cliniques combinées
avaient des RV négatifs combinés avec une borne
supérieure de l'intervalle de confiance inférieure à
1: l'examen neurologique normal (RV, 0,71; IC 95 %, 0,60-0,85); la
céphalée non aggravée par la manœuvre de Valsalva
(RV, 0,70; IC 95 %, 0,56-0,88); l'absence de vomissements (RV, 0,47; IC
95 %, 0,29-0,76); et la céphalée d'un type défini
(AVF, migraine ou céphalée de tension) (RV, 0,66; IC 95 %,
0,44-0,97). Toutes les autres variables avaient une borne supérieure de
l'intervalle de confiance supérieure à 1.
RÉSOLUTION DES CAS
Cas 1
La patiente présente 4 caractéristiques du mnémonique
POUNDing; le RV positif pour une migraine définie ou un
syndrome potentiel à type de migraine est donc de 24. Elle devrait donc
recevoir un diagnostic de migraine et se voir prescrire un traitement
antimigraineux adapté. En l'absence de toute autre observation,
l'examen de neuroimagerie n'est pas indiqué.
Cas 2
Le jeune homme avec une céphalée en coup de tonnerre a une
probabilité pré-test très élevée ( 43
%) de pathologie grave (hémorragie sous-arachnoïdienne par
exemple). Bien qu'il ne présente aucune caractéristique
augmentant significativement sa probabilité post-test de maladie, il
présente manifestement un risque significatif et requiert un scanner
cérébral d'urgence, ainsi qu'une ponction
lombaire.
Cas 3
L'interrogatoire médical suggère certaines
caractéristiques de migraine, mais seuls deux critères
(céphalée unilatérale durant plus de 4 heures) du
mnémonique POUNDing sont présents (RV pour la migraine
« définie », 0,45). L'absence de nausées et de
photophobie peut être évaluée en association avec
l'absence d'invalidité, ce qui suggère
également une probabilité moindre de migraine (RV selon les
critères de Lipton, 0,25). Le clinicien doit donc envisager
d'autres diagnostics. Ce patient souffre de céphalées
chroniques, et sa probabilité pré-test d'avoir une anomalie
intracrânienne significative est de 1 %. Cependant, il
présente des résultats anormaux à l'examen
neurologique (RV positif, 5) et a donc une probabilité posttest de
5 %. La différence entre ce cas et les 2 précédents
réside dans l'anomalie neurologique majeure trouvée
à l'examen clinique. Dans la mesure où il s'agit ici
d'un cas de céphalée chronique, la probabilité
pré-test d'anomalie est faible. Cependant, l'anomalie
observée à l'examen renforce la suspicion de pathologie
intracrânienne, et la plupart des médecins prescriraient une
imagerie cérébrale dans ce cas.
RÉSULTATS
Ce patient souffre-t-il de migraine?
La littérature que nous avons revue traitait essentiellement du
diagnostic de migraine sans aura. Les patients qui se présentent avec
une aura visuelle classique (scotome scintillant d'évolution
lente, mobile ou traversant le champ visuel pendant environ 30 minutes, pour
disparaître avant l'installation de la céphalée),
suivie par une céphalée unilatérale invalidante,
constituent un diagnostic simple pour le clinicien. Cependant, pour les
patients sans aura, de nombreuses données indiquent que le diagnostic
est fréquemment
erroné.5 Le
système de classification de l'IHS est trop lourd pour constituer
un outil de dépistage effectif. Compte tenu de la complexité
symptomatique de la migraine, il est peu probable qu'une seule
caractéristique de l'examen clinique (sauf peut-être
l'aura visuelle classique) suffise pour envisager ou exclure la
pathologie. Les cliniciens ont cependant l'avantage de disposer de 4
études qui ont estimé l'exactitude diagnostique de
combinaisons de
variables.9-12
Selon nous, les données de
Smetana33 et de ces
4 études indiquent que la grande majorité des combinaisons de 3
ou 4 caractéristiques cliniques devraient suffire pour diagnostiquer
une migraine, et que la présence de 2 critères ou moins
réduisent quelque peu cette probabilité. Le mnémonique
POUNDing, que nous avons créé en transformant
l'algorithme de Michel, est un outil diagnostique efficace pour
distinguer les patients avec et sans migraine. Bien que la présence de
photophobie, de phonophobie, et d'aggravation à l'effort ait
été des variables indépendantes majeures
quantifiées dans la revue systématique de Smetana,
33 leur adjonction
aux 5 critères du mnémonique n'améliorait pas
statistiquement et significativement l'exactitude diagnostique de
l'algorithme proposé dans l'étude de Michel et
coll9 (Michel et
coll considéraient conjointement la photophobie et la phonophobie).
D'un autre côté, les deux algorithmes de Lipton et
coll10 et de Lainez
et coll11
incluaient respectivement la photophobie et la phonophobie en facteur
prédictif indépendant. Dans ces 2 algorithmes, il apparaît
que l'absence de photophobie (parallèlement à
l'absence d'autres caractéristiques de ces algorithmes)
permet d'exclure la migraine (les RV négatifs pour les algorithmes
de Lainez et coll11
et de Lipton et
coll10 sont
inférieurs aux RV négatifs du POUNDing). En revanche,
la présence de photophobie est moins utile pour envisager un diagnostic
de migraine, compte tenu du fait que le RV positif du POUNDing est
beaucoup plus élevé que celui des autres algorithmes
(Tableau 2). Ces
résultats illustrent l'importance d'étudier une
combinaison de caractéristiques plutôt que des symptômes
individuels dans le diagnostic de la migraine.
Ce patient requiert-il un examen de neuroimagerie?
Pour les besoins de cette revue, nous avons classifié les articles
primaires en nous basant sur le type de patient et de céphalée
inclus. La prévalence de pathologie intracrânienne est fortement
variable en fonction du tableau clinique initial. Elle varie de 1 % dans les
céphalées chroniques à 43 % dans les
céphalées en coup de tonnerre.
Bien que 4 caractéristiques cliniques aient présenté
des RV négatifs avec des IC inférieurs à 1, aucune
n'était suffisamment faible (RV < 0,1, par exemple) pour
réduire la probabilité post-test de manière cliniquement
significative. Cependant, compte tenu de l'extrême faiblesse de la
probabilité pré-test d'anomalie intracrânienne dans
la population avec céphalée chronique (1 %), une diminution
majorée de cette probabilité serait peu susceptible de modifier
la prise en charge clinique. Cela aide-t-il réellement le clinicien de
savoir qu'une caractéristique particulière
révélée par l'interrogatoire ou l'examen
clinique réduit la probabilité pré-test de 1 % à 5
%? En outre, pour les patients avec céphalée en coup de
tonnerre, la probabilité pré-test de présenter une
pathologie significative est trop élevée (43 %) pour que
l'absence d'anomalie puisse rassurer suffisamment et inciter
à s'abstenir d'investigations complémentaires.
Enfin, nous avons trouvé que plusieurs symptômes cliniques
augmentaient significativement la probabilité de pathologie
intracrânienne grave. Ces signes incluent les anomalies observées
à l'examen neurologique; l'algie vasculaire de la face; la
céphalée avec aura; la céphalée ne pouvant
être clairement définie par un clinicien comme étant une
céphalée primaire commune (c'est-à-dire excluant
l'AVF, la migraine ou la céphalée de tension); la
céphalée avec vomissements; et la céphalée
aggravée par l'effort ou par la manœuvre de Valsalva. Le
plus robuste de ces critères est la présence d'anomalies
à l'examen neurologique: il est étayé par de plus
nombreuses études que les autres caractéristiques, et
présentait un RV positif d'une signification statistique quasi
équivalente dans les différentes études; il
présentait en outre la taille d'effet la plus forte dans
l'étude de la meilleure qualité (également la plus
grande).36 Si un
patient se présente avec une céphalée chronique et des
anomalies à l'examen neurologique, la probabilité
d'une anomalie significative est suffisamment élevée pour
justifier une imagerie cérébrale. Les conclusions et les
recommandations de ce rapport s'accordent avec les résultats
d'une précédente analyse,
67 mais sont
basées sur un nombre total de patients substantiellement plus
élevé (3 725 vs 2 272) et sur des données plus
récentes et de meilleure
qualité.36
Les autres caractéristiques cliniques avec des RV cliniquement
significatifs sont associées à un nombre plus restreint
d'études (algie vasculaire de la face), à des effets plus
petits (céphalée indéfinie, céphalée avec
aura, céphalée aggravée par l'effort ou le Valsalva,
et céphalée avec vomissements), ou à des études de
qualité inférieure (céphalées avec aura,
aggravée par le Valsalva, et avec vomissements). Du fait que ces
caractéristiques présentent une moindre fiabilité et des
effets plus petits, leur influence sur la décision clinique est moins
certaine. Les algies vasculaires de la face se manifestent par une douleur
insoutenable au niveau périorbitaire et temporal, avec des crises qui
se répètent « en grappes ». Ce type de
céphalée pourrait avoir une utilité potentielle dans
l'identification des patients présentant des anomalies
significatives; cependant, davantage de données sont nécessaires
pour resserrer l'IC autour de l'estimation ponctuelle
réelle.36
Enfin, du fait que certaines auras peuvent être difficiles à
distinguer des manifestations visuelles des accidents ischémiques
transitoires, et que la plupart des études ne fournissaient pas
d'informations relatives au type d'aura, la valeur prédictive
de ce critère, observée sur les anomalies intracrâniennes,
est difficilement interprétable.
Les résultats de notre méta-analyse doivent être
interprétés au regard des limites des différentes
études. Nous évoquons ici 5 limites. La première concerne
l'hétérogénéité significative dans le
type de céphalée et de population de patients, qui restreint
l'extrapolation de nos résultats. Pour la partie neuroimagerie,
seule 1 étude recrutait des patients en soins primaires, ce qui a
probablement induit des estimations plus élevées de la
prévalence des pathologies graves. La seconde limite concerne le fait
que les études analysées couvraient plusieurs décennies,
et que cette période a connu des évolutions majeures dans la
technologie de l'imagerie. L'utilisation de l'IRM et du scanner
cérébral avec produit de contraste a permis
d'améliorer la sensibilité de l'imagerie dans la
détection des anomalies
intracrâniennes.
|
|
Figure.. Algorithme proposé pour l'approche des
céphalées.
|
|
|
La troisième limite concerne l'omission potentielle de
certaines études et de certains états pathologiques
significatifs. En effet, des données non publiées peuvent ne pas
avoir été incluses dans cette revue. Les études sur les
céphalées en coup de tonnerre n'évaluaient que
l'hémorragie sousarachnoïdienne en pathologie significative;
toutes les autres pathologies (notamment les tumeurs) étaient
exclues.39,40
La quatrième limite concerne l'utilisation d'un
système de classification développé par le US
Headache Consortium pour définir la pathologie
intracrânienne significative. Des diagnostics tels que les
métastases au niveau de la voûte du crâne et les anomalies
de la fosse nasale étaient considérés comme «
potentiellement associés à la céphalée », et
regroupés avec les « anomalies non significatives » et
« l'imagerie normale ». Ces diagnostics pourraient cependant
constituer un intérêt pour certains cliniciens.
Enfin, nous ne disposons pas d'informations relatives aux variables
qui n'ont pas été évaluées dans les
études de cette revue systématique. Des données
évidentes, comme l'altération de l'état mental,
le VIH et le cancer, doivent faire soupçonner une pathologie
intracrânienne grave chez les patients présentant des
céphalées d'apparition récente.
Malgré ces limites, nous pensons que nos conclusions étayent
l'approche suivante (Figure). Lors de l'évaluation
d'un patient avec céphalée, il est utile d'envisager
ou d'exclure le diagnostic de migraine, compte tenu des implications
thérapeutiques majeures de ce diagnostic. Pour déterminer si une
imagerie est indiquée, le clinicien doit ensuite classifier le tableau
clinique de la céphalée pour obtenir une probabilité
prétest de pathologie intracrânienne grave. L'étape
suivante consiste à rechercher 1 des différentes
caractéristiques ayant des RV cliniquement utiles. Les patients avec
céphalée en coup de tonnerre présentent un risque
suffisant d'hémorragie sous-arachnoïdienne pour devoir subir
des examens d'imagerie, indépendamment des caractéristiques
cliniques associées. En raison d'un manque de données
publiées concernant l'évaluation des «
céphalées récentes », il est difficile
d'émettre des recommandations quant à la
nécessité d'effectuer une imagerie chez ces patients. Cette
population devrait faire l'objet de futurs projets de recherche. En ce
qui concerne la céphalée chronique, la présence de
caractéristiques cliniques de haut risque
(Tableau 4) peut
évoquer une probabilité de pathologie grave de moins de 1 %
à environ 5 % à 10 % chez les patients adressés à
un neurologue pour céphalée. Dans une consultation en soins
primaires, la prévalence des anomalies intracrâniennes graves
chez les patients avec céphalée devrait être très
inférieure à la prévalence de 1 % des consultations
neurologiques. Par conséquent, si aucune des caractéristiques du
Tableau 4 n'est
observée, la probabilité d'un trouble grave devrait
être très inférieure à 1 %, et les patients
concernés ne nécessitent pas d'examen de neuroimagerie.
Enfin, de nouvelles recherches (par le biais d'études
prospectives) sont nécessaires pour valider l'algorithme
(Figure) et le mnémonique POUNDing.
Le patient présentant une céphalée avec aura doit
faire l'objet d'une attention particulière. Chez le patient
avec des épisodes récurrents d'aura visuelle classique
suivis de céphalée, le diagnostic de migraine est relativement
simple, et l'examen de neuroimagerie inutile. Enfin, les patients ayant
d'autres types d'aura (sensitive ou motrice), avec des
caractéristiques modifiées ou ne pouvant pas être
clairement définie comme aura migraineuse, doivent subir un examen
d'imagerie, dans la mesure où ils sont susceptibles d'avoir
un diagnostic excluant la migraine mais associé à une
lésion intracrânienne. Les patients qui se présentent pour
la première fois dans un service d'urgences avec une
céphalée accompagnée d'aura sont souvent les plus
problématiques. Bien que l'étude des patients avec une
migraine tardive ait révélé un taux de 0 %
d'anomalies intracrâniennes significatives,
37 de nombreux
médecins prescriraient une imagerie cérébrale en
présence d'un patient avec une anomalie neurologique manifeste
lors de son premier épisode.
En résumé, lors de l'évaluation d'un patient
avec céphalée, il est important d'effectuer un
interrogatoire et un examen clinique ciblés dans le but de confirmer un
diagnostic de migraine ou de pathologie intracrânienne sous-jacente. Le
procédé du POUNDing est simple à
mémoriser, tout en étant très utile pour inclure ou
exclure le diagnostic de migraine. La décision d'effectuer des
investigations complémentaires par neuroimagerie doit tenir compte du
type de céphalée (c'est-à-dire de la
probabilité pré-test de pathologie intracrânienne) et de
la présence de caractéristiques cliniques qui majorent
significativement cette probabilité.
Informations sur les auteurs
Correspondance: Christopher M. Booth, MD, FRCPC, Mount Sinai Hospital,
Suite 427, 600 University Ave, Toronto, Ontario, Canada M5G 1X5
(christopher.booth{at}utoronto.ca).
Rédacteurs en chef de la section l'examen clinique
rationnel: David L. Simel, MD, MHS, Durham Veterans Affairs Medical Center
and Duke University Medical Center, Durham, NC; Drummond Rennie, MD, Deputy
Editor, JAMA.
Contributions des auteurs: Conception et schéma de
l'étude: Detsky, McDonald, McCrory, Booth.
Recueil des données: Detsky, McDonald, Baerlocher,
Booth.
Analyse et interprétation des données: Detsky,
McDonald, Tomlinson, McCrory, Booth.
Rédaction du manuscrit: Detsky, McDonald, Booth.
Revue critique du manuscrit: Detsky, McDonald, Baerlocher,
Tomlinson, McCrory, Booth.
Analyse statistique: Detsky, McDonald, Tomlinson, Booth.
Aide administrative, technique et matérielle: Booth.
Supervision de l'étude: McCrory, Booth.
Liens financiers: aucun déclaré.
Remerciements: nous remercions Ralph Kern, MD, et Allan Detsky, MD,
PhD, Department of Medicine, University of Toronto, Toronto, Ontario, pour
leurs contributions à cet article; David L. Simel, MD, Department of
Medicine, Duke University, Durham, NC, pour son tutorat et suggestions du
moyen mémnotechnique POUNDing; David Ganz, MD, Department of Medicine,
VA Greater Los Angeles Healthcare System et University of California, Los
Angeles, Cheryl Bushnell, MD, Duke University Medical Center, et David Newman,
MD, Department of Emergency Medicine, St Luke's/Roosevelt Hospital
Center, New York, NY, pour leurs relectures attentives des manuscripts
initiaux. Aucune des personnes remerciées n'a reçu de
compensation financière pour sa contribution.
Affiliations des auteurs: Faculty of Medicine (Mssrs Detsky and
McDonald) and Departments of Medical Imaging (Dr Baerlocher), Medicine (Drs
Tomlinson and Booth), and Public Health Science (Dr Tomlinson), University of
Toronto, Toronto, Ontario; and Department of Medicine, Duke University Medical
Center, Durham, NC (Dr McCrory).
BIBLIOGRAPHIE
| |
1. Rasmussen BK, Jensen R, Schrook M, Olsen J. The epidemiology ofheadache in a general population: a prevalence study. J ClinEpidemiol. 1991;44:1147-1157.
2. Schwartz BS, Stewart WF, Simon D, Lipton RB. Epidemiology oftension-type headache. JAMA.1998;279:381-383.
FREE FULL TEXT
3. Stewart WF, Shechter A, Rasmussen BK. Migraine prevalence: a reviewof population-based studies. Neurology.1994;44(suppl):S17-S23.
PUBMED
4. Sjaastad O, Bakketeig LS. Cluster headache prevalence:Va°ga° study of headache epidemiology.Cephalalgia.2003;23:528-533.
FREE FULL TEXT
5. Lipton RB, Diamond S, Reed M, Diamond M, Stewart WF. Migrainediagnosis and treatment: results from the American Migraine Study II.Headache. 2001;41:646-657.
PUBMED
6. Lipton RB, Scher AI, Kolodner K, Liberman J, Steiner TJ, StewartWF. Migraine in the United States: epidemiology and patterns of health careuse. Neurology.2002;58:885-894.
FREE FULL TEXT
7. Headache Classification Committee of the International HeadacheSociety. Classification and diagnostic criteria for headache disorders,cranial neuralgias and facial pain. Cephalalgia. 1988;8(suppl7):1-96.http://www.ihs-classification.org.Accessibility verified July 25, 2006.8. Headache Classification Subcommittee of the International HeadacheSociety. The International Classification of Headache Disorders: 2nd edition.Cephalalgia. 2004;24(suppl 1):9-160.http://www.ihs-classification.org.Accessibility verified July 25, 2006.9. Michel P, Henry P, Letenneur L, Jogiex M, Corson A, Dartigues JF.Diagnostic screen for assessment of the IHS criteria for migraine by generalpractitioners. Cephalalgia.1993;13(suppl 12):54-59.
10. Lipton RB, Dodick D, Sadovsky R, et al. A selfadministered screenerfor migraine in primary care: the ID migraine validation study.Neurology.2003;61:375-382.
FREE FULL TEXT
11. Lainez MJ, Dominguez M, Rejas J, et al. Development and validationof the migraine screen questionnaire (MS-Q). Headache.2005;45:1328-1338.
PUBMED
12. Pryse-Phillips W, Aube M, Gawel M, Nelson R, Purdy A, Wilson K. Aheadache diagnosis project. Headache.2002;42:728-737.
PUBMED
13. Khorasani R, Goel PK, Máluf NM, Fox LA, Seltzer SE, BatesDW. Trends in the use of radiology with inpatients: what has changed in adecade. AJR Am J Roentgenol.1998;170:859-886.
FREE FULL TEXT
14. Maitino AJ, Levin DC, Parker L, Rao VM, Sunshine JH. Nationwidetrends in rates of utilization of noninvasive diagnostic imaging among theMedicare population between 1993 and 1999. Radiology.2003;228:795-801.
FREE FULL TEXT
15. Cascade PN. The American College of Radiology: ACR AppropriatenessCriteria project. Radiology.2000;214(suppl):S3-S46.
16. Silberstein SD, Lipton RB, Dalessio DJ. Wolff'sHeadache and Other Head Pain. New York, NY: Oxford UniversityPress Inc; 2001.17. Dodick DW. Chronic daily headache. N Engl JMed. 2006;354:158-165.
PUBMED
18. Lederle FA, Simel DL. Does this patient have abdominal aorticaneurysm? JAMA.1999;281:77-82.
FREE FULL TEXT
19. Holleman DR, Simel DL. Does the clinical examination predictairflow limitation? JAMA.1995;273:313-319.
FREE FULL TEXT
20. McCrory DC, Matchar DB, Rosenberg JH, Silberstein SD.Evidence-based guidelines for migraine headache: overview of programdescription and methodology. Minneapolis, Minn: American Academy ofNeurology; 2000.http://www.aan.com/professionals/practice/pdfs/gl0086.pdf.Accessed November 7, 2005.21. Sackett DL. A primer on the precision and accuracy of the clinicalexamination. JAMA.1992;267:2638-2644.
FREE FULL TEXT
22. Dersimonian R, Laird N. Meta-analysis in clinical trials.Control Clin Trials.1986;7:177-188.
PUBMED
23. Rosner B. Fundamentals of Biostatistics.Belmont, Calif: Duxbury Press; 1995.24. R Development Core Team. R: A Language and Environmentfor Statistical Computing. Vienna, Austria: R Foundation forStatistical Computing; 2004.25. Spiegelhalter DJ, Thomas A, Best N, Lunn D. WinBUGSVersion 1.4.1 User Manual. Cambridge, England: MRC BiostatisticsUnit; 2004.26. Rasmussen BK, Jensen R, Olsen J. Questionnaire versus clincialinterview in the diagnosis of migraine. Headache.1991;31:290-295.
PUBMED
27. Tom T, Brody M, Valabhji A, Turner L, Molgaard C, Rothrock J.Validation of a new migraine instrument for determining migraine prevalence:the UCSD Migraine Questionnaire. Neurology.1994;44:925-928.
FREE FULL TEXT
28. Cady RK, Borchert LD, Spalding W, Hart CC, Sheftell FD. Simple andefficient recognition of migraine with 3-question headache screen.Headache. 2004;44:323-327.
PUBMED
29. Maizels M, Burchette R. Rapid and sensitive paradigm for screeningpatients with headache in primary care settings.Headache. 2003;43:441-450.
PUBMED
30. GervilM, Ulrich V, Olesen J, Russell MB. Screening for migraine inthe general population: validation of a simple questionnaire.Cephalalgia.1998;18:342-348.
PUBMED
31. Russell MB, Rasmussen BK, Brennum J, Iversen HK, Jensen RA, OlesenJ. Presentation of a new instrument: the diagnostic headache diary.Cephalalgia.1992;12:369-374.
FREE FULL TEXT
32. Merikangas KR, Dartigues JF, Whitaker A, Angst J. Diagnosticcriteria for migraine: a validity study. Neurology.1994;44(suppl 4):S11-S16.
PUBMED
33. Smetana GW. The diagnostic value of historical features in primaryheadache syndromes. Arch Intern Med.2000;160:2729-2737.
FREE FULL TEXT
34. Granella F, D'Alessandro R, Manzoni GC, Cerbo R, ColucciD'Amato C. International Headache Society classification: interobserverreliability in the diagnosis of primary headaches.Cephalalgia.1994;14:16-20.
FREE FULL TEXT
35. Simel DL. Headache. In: Holbrook JH, ed.Primary Care Internal Medicine Medical Knowledge Self-Assessment Program XI.Philadelphia, Pa: American College of Physicians; 1998:105.36. Sempere AP, Porta-Etessam J, Medrano V, et al. Neuroimaging in theevaluation of patients with nonacute headache.Cephalalgia.2005;25:30-35.
FREE FULL TEXT
37. Cull RE. Investigation of late-onset migraine. Scott MedJ. 1995;40:50-52.
38. Duarte J, Sempere AP, Delgado JA, et al. Headache of recent onsetin adults: a prospective populationbased study. Acta NeurolScand. 1996;94:67-70.
39. Landtblom A-M, Fridriksson S, Boivie J, Hillman J, Johansson G,Johansson I. Sudden onset headache: a prospective study of features, incidenceand causes. Cephalalgia.2002;22:354-360.
FREE FULL TEXT
40. Linn FH, Rinkel GJE, Algra A, van Gijn J. Headache characteristicsin subarachnoid haemorrhage and benign thunderclap headache. JNeurol Neurosurg Psychiatry.1998;65:791-793.
FREE FULL TEXT
41. Carrera GF, Gerson DE, Schnur J, McNeil BJ. Computed tomography ofthe brain in patients with headache or temporal lobe epilepsy: findings andcost-effectiveness. J Comput Assist Tomogr.1977;1:200-203.
PUBMED
42. Kahn CE Jr, Sanders GD, Lyons EA, Kostelic JK, MacEwan DW, GordonWL. Computed tomography for nontraumatic headache: current utilization andcost-effectiveness. Can Assoc Radiol J.1993;44:189-193.
PUBMED
43. Weingarten S, Kleinman M, Elperin L, Larson EB. The effectivenessof cerebral imaging in the diagnosis of chronic headache. ArchIntern Med. 1992;152:2457-2462.
FREE FULL TEXT
44. Aygun D, Bildik F. Clinical warning criteria in evaluation bycomputed tomography the secondary neurological headaches in adults.Eur J Neurol.2003;10:437-442.
PUBMED
45. Cala LA, Mastaglia FL. Computerized axial tomography findings in agroup of patients with migrainous headaches. Proc Aust AssocNeurol. 1976;13:35-41.
46. Larson EB, Omenn GS, Lewis H. Diagnostic evaluation of headache:impact of computerized tomography and cost-effectiveness.JAMA. 1980;243:359-362.
FREE FULL TEXT
47. Dumas MD, Pexman JHW, Kreeft JH. Computed tomography evaluation ofpatients with chronic headaches. CMAJ.1994;151:1447-1452.
ABSTRACT
48. Nikiforow R. Headache in a random sample of 200 persons: a clinicalstudy of a population in northern Finland.Cephalalgia.1981;1:99-107.
FREE FULL TEXT
49. Cala LA, Mastaglia FL. Computerized axial tomography in thedetection of brain damage. Med J Aust.1980;2:616-620.
PUBMED
50. Sargent JD, Solbach P. Medical evaluation ofmigraineurs: review ofthe value of laboratory and radiologic tests.Headache. 1983;23:62-65.
PUBMED
51. Morgenstern LB, Luna-Gonzales H, Huber JC Jr, et al. Worst headacheand subarachnoid hemorrhage: prospective, modern computed tomography andspinal fluid analysis. Ann Emerg Med.1998;32:297-304.
PUBMED
52. Mitchell CS, Osborn ER, Grosskreutz SR. Computed tomography in theheadache patient: is routine evaluation really necessary?Headache. 1993;33:82-86.
PUBMED
53. Sotaniemi KA, RantalaM, Pyhtinen J, Myllyla VV. Clinical and CTcorrelates in the diagnosis of intracranial tumors. J NeurolNeurosurg Psychiatry.1991;54:645-647.
FREE FULL TEXT
54. Grosskreutz SR, Osborn RE. Computed tomography of the brain in theevaluation of the headache patient. Mil Med.1991;156:137-140.
PUBMED
55. Harris JE, Draper HL, Rhodes AI, Stevens JM. High yield criteriafor emergency cranial computed tomography in adult patients with no history ofhead injury. J Accid Emerg Med.2000;17:15-17.
FREE FULL TEXT
56. Ramirez-Lassepas M, Espinosa CE, Cicero JJ, Johnson KL, Cipolle RJ,Barber DL. Predictors of intracranial pathologic findings in patients who seekemergency care because of headache. Arch Neurol.1997;54:1506-1509.
FREE FULL TEXT
57. Joseph R, Cook GE, Steiner TJ, Rose FC. Intracranialspace-occupying lesions in patients attending a migraine clinic.Practitioner.1985;229:477-481.
PUBMED
58. Leicht MJ. Non-traumatic headache in the emergency department.Ann Emerg Med.1980;9:404-409.
PUBMED
59. Christiaans MH, Kelder JC, Arnoldus EPJ, Tijssen CC. Prediction ofintracranial metastases in cancer patients with headache.Cancer. 2002;94:2063-2068.
PUBMED
60. Gifford AL, Hecht FM. Evaluating HIV-infected patients withheadache: who needs computed tomography? Headache.2001;41:441-448.
PUBMED
61. Becker LA, Green LA, Beaufait D, Kirk J, Froom J, Freeman WL. Useof CT scans for the investigation of headache: a report from ASPN, part 1.J Fam Pract.1993;37:129-134.
PUBMED
62. Baker HL Jr. Cranial CT in the investigation of headache:cost-effectiveness for brain tumors. J Neuroradiol.1983;10:112-116.
PUBMED
63. Dhopesh V, Anwar R, Herring C. A retrospective assessment ofemergency department patients with complaint of headache.Headache. 1979;19:37-42.
PUBMED
64. Diehr P, Wood RW, Barr V, Wolcott B, Slay L, Tompkins RK. Acuteheadaches: presenting symptoms and diagnostic rules to identify patients withtension and migraine headache. J Chronic Dis.1981;34:147-158.
PUBMED
65. Locker T, Mason S, Rigby A. Headache management — are wedoing enough? an observational study of patients presenting with headache tothe emergency department. Emerg Med J.2004;21:327-332.
FREE FULL TEXT
66. Day JW, Raskin NH. Thunderclap headache: symptom of unrupturedcerebral aneurysm. Lancet.1986;2:1247-1248.
PUBMED
67. Frishberg BM, Rosenberg JH, Matchar DB, et al; US HeadacheConsortium. Evidence-based guidelines in the primary care setting:neuroimaging in patients with nonacute headache. Minneapolis, Minn:American Academy of Neurology; 2000.http://www.aan.com/professionals/practice/pdfs/gl0088.pdf.Accessed November 7, 2005.
|