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Efficacité des stents à élution médicamenteuse chez des patients effectifs
Debabrata Mukherjee, MD;
David J. Moliterno, MD
LES STENTS A ELUTION MEDICAMENTEUSE CONSTITUENT UN PROGRES IMPORTANT
DANS les angioplasties coronaires percutanées (PCI), car ils
réduisent le besoin de multiples revascularisations de la lésion
cible comparés aux stents métalliques nus. Les premiers essais
cliniques randomisés examinant séparément les stents
à élution de
sirolimus1,2
et les stents à élution de
paclitaxel3,4
par rapport à leurs contreparties métalliques nues ont
démontré que les taux de revascularisation de la lésion
cible avaient été réduits approximativement de 10%
à 15% à approximativement 4% à 5%, tandis que les taux de
décès, d'infarctus du myocarde, et de thrombose étaient
semblables entre les stents métalliques nus et les stents à
élution médicamenteuse. Ces études ayant
été réalisées pour obtenir une autorisation de
mise sur le marché de ces dispositifs, elles ont inclus des patients et
des lésions ayant relativement un faible risque de resténose et
d'événements défavorables. Les essais suivants de
comparaison des stents à élution de sirolimus et de paclitaxel
dans des cohortes ayant un profil de risque plus large ont fourni des
résultats contradictoires; quelques essais ont suggéré
des taux équivalents de revascularisation de la lésion cible
avec ces
stents,5,6
tandis que d'autres ont rapporté une supériorité des
stents à élution de
sirolimus.7-9
Les essais cliniques initiaux dans n'importe quel secteur de la
médecine sont principalement conçus pour examiner
l'efficacité (le traitement ou le dispositif sont-ils
bénéfiques dans des conditions idéales ?) plutôt
que pour la pertinence clinique (le traitement ou le dispositif sont-ils
bénéfiques en pratique quotidienne
?).10 On s'attend
à ce que des études de phase IV (après mise sur le
marché) soient entreprises pour aider à établir ce lien
tout en surveillant la tolérance. Le stent à élution de
sirolimus a été le premier à être disponible en
clinique, et les premières données après mise sur le
marché de la Rapamycin-Eluting Stent Evaluated At Rotterdam
Cardiology Hospital (RESEARCH) ont prouvé que l'utilisation sans
restriction des stents à élution de sirolimus en pratique
réelle était sûre et efficace pour réduire la
répétition d'une revascularisation de la lésion cible de
même que les événements cardiaques défavorables
à 1 an comparés aux stents métalliques nus, similaire aux
études effectuées durant le processus d'autorisation
réglementaire.11
Plus tard, les données d'observation de T-SEARCH (Taxus-Stent Evaluated
At Rotterdam Cardiology Hospital) ont suggéré que l'utilisation
sans restriction de stents à élution de paclitaxel était
sûre et associée à des résultats ajustés
similaires, lors de la comparaison indirecte avec les stents à
élution de
sirolimus.12-14
Il y avait « une tendance inférieure » des résultats
bruts observés avec les stents à élution de paclitaxel,
bien que cette observation ait été attribuée à un
haut risque chez les patients ayant reçu ces
stents,12 car la
pratique est devenue aisée avec une application plus large avec le
temps des stents à élution médicamenteuse.
Par ailleurs, un certain nombre de petits essais, de comparaison directe,
ont été publiés, avec une observation la plupart
individuellement de résultats similaires chez les patients recevant un
stent à élution de sirolimus par rapport à un stent
à élution de paclitaxel. D'autre part, une méta-analyse
de 16 essais randomisés comparatifs a déterminé que les
stents à élution de sirolimus étaient supérieurs
aux stents à élution de paclitaxel sur la
répétition de la revascularisation de la lésion cible et
sur la thrombose du
stent.15 De
même, une méta-analyse d'un réseau collaboratif comportant
38 essais et 18 023 patients avec un suivi jusqu'à 4 ans a
également suggéré que les stents à élution
de sirolimus étaient bénéfiques cliniquement par rapport
aux stents à élution de
paclitaxel.16
Le désaccord dans les résultats des essais et dans les
sous-groupes de patients (par exemple, ceux ayant du diabète) a
été perturbant et stimulant à interpréter. Dans ce
numéro du JAMA, Galløe et
coll.17 visent
à apporter un peu de clarté et de pertinence à cette
question en comparant les résultats de patients randomisés pour
recevoir un stent à élution de sirolimus ou un stent à
élution de paclitaxel dans un schéma d'étude
reflétant la pratique clinique quotidienne en incluant des patients non
sélectionnés et en employant des critères cliniques ayant
pour base les symptômes. Ils rapportent dans cet essai randomisé
pratique à grande échelle qu'il n'y avait aucune
différence significative des résultats cliniques entre les
patients recevant un stent à élution de sirolimus et un stent
à élution de
paclitaxel.17 Leurs
données préliminaires ont été incluses dans la
méta-analyse
récente15,16
et peuvent être maintenant examinées. Une caractéristique
remarquable de l'étude de Galløe et coll. est qu'il s'agit de la
plus grande comparaison directe randomisée de ces stents à
élution médicamenteuse; pourtant avec des taux faibles
d'événements et les défis que représentait
l'inscription des tout-venants, il existe plusieurs limitations à
envisager.
D'abord, l'étude a randomisé moins d'un tiers (27.7%) des
patients potentiellement éligibles, ce qui suggère que la
cohorte peut ne pas être aussi « non sélectionnée
» que les auteurs l'avaient prévue. Ceci soulève la
possibilité d'un biais de sélection et de la
généralisation des résultats et est encore aggravé
par l'observation que les résultats cliniques étaient plus
mauvais chez les patients éligibles pour inclusion mais non inclus dans
l'étude—suggérant encore un biais potentiel de
sélection et probablement réduisant la puissance
nécessaire pour observer une différence significative entre les
stents. Néanmoins, puisqu'il n'y avait aucun critère rigoureux
d'inclusion et d'exclusion dans cette étude, les résultats
devraient plus correspondre aux résultats de patients réels
qu'à ceux d'essais cliniques.
En second lieu, l'observation des auteurs qu'il n'y avait aucune
différence significative entre les stents à élution de
sirolimus et à élution de paclitaxel mérite une
inspection plus minutieuse. Comme Galløe et coll. le précisent,
l'étude manquait de puissance en raison de la faible taille de
l'échantillon ajoutée aux taux relativement bas
d'événements ; il y avait moins de 30% de chances de
détecter une différence significative dans les
événements cardiaques défavorables entre les 2 stents
à élution médicamenteuse s'il existait une
différence. Pour le critère secondaire, les auteurs ont
observé un taux de 28% inférieur de revascularisation de la
lésion de cible, statistiquement non significatif, avec les stents
à élution de sirolimus (rapport de risque [HR], 0.72; intervalle
de confiance à 95% [IC], 0.48-1.07 ; P=0.10). Le manque de
signification statistique est plus probablement une erreur de type II qu'une
absence de réelle différence entre les stents des taux de
revascularisation de la lésion cible, car les résultats des
auteurs sont compatibles aux données rapportées dans les
méta-analyses récentes de Schömig et
al15 (8695 patients
; HR, 0.74 ; IC 95%, 0.63-0.87 ; P<0.001) et de Stettler et al16 (18 023
patients ; HR, 0.70 ; IC 95%, 0.56-0.84 ; P=0.002).
Troisièmement, Galløe et coll. ne rapportent aucune
différence dans les taux de thrombose du stent entre les stents
à élution de sirolimus (2.5%) et les stents à
élution de paclitaxel (2.9%) (HR, 0.87 ; IC 95%, 0.52-1.46 ; P=0.60).
Ces taux absolus, cependant, semblent plus élevés que ce qui
était prévu avec les stents métalliques nus
(approximativement,
1.6%)18 ou les
stents à élution médicamenteuse d'un important
registre14 et
renforcent la nécessité d'explorer d'autres façons de
réduire cet événement souvent catastrophique, incluant
une discussion patient-médecin avant la procédure sur la
faisabilité d'administrer un traitement antiplaquettaire double pendant
au moins une année. En bref, alors que cette seule étude ne peut
pas mettre en évidence la supériorité d'un stent
défini à élution médicamenteuse sur l'autre en
pratique quotidienne, les données globales présentées
sont en faveur de la sécurité et de l'efficacité de ces
stents. Le taux plus élevé que prévu de thrombose du
stent n'a pas semblé se traduire en un taux de mortalité plus
élevé que prévu.
En 2008, les cliniciens auront d'autres choix de stents à
élution médicamenteuse avec la mise à disposition de
dispositifs de seconde génération, comme le stent à
élution
d'everolimus,19 qui
a publié des événements cardiaques défavorables
similaires ou moindres chez les patients par rapport au stent à
élution de paclitaxel, et comme le stent à élution de
zotarolimus,20 qui
s'est avéré non inférieur au stent à
élution de paclitaxel. Le choix actuel d'un stent à
élution médicamenteuse dépendra probablement de multiples
facteurs dont la sûreté, l'efficacité, la
possibilité d'administration, et, compte tenu des récentes
coupures du remboursement de ces dispositifs, du coût de remboursement.
La littérature actuelle sur les stents à élution
médicamenteuse peut être difficile à interpréter en
raison des différents critères utilisés pour les
inclusions dans les études, des définitions de la thrombose
aiguë du stent et des autres critères cliniques, et des divers
temps de traitement double antiplaquettaire et de suivi après
implantation du
stent.21 De
même, les registres actuels de pratique clinique sont habituellement
limités par l'absence de groupes témoins valides et utilisent
souvent des témoins
historiques.21 Une
large base de données longitudinale de patients ayant reçu ces
différents stents à élution médicamenteuse avec
une inclusion libre pour capturer entièrement toutes les
procédures peut aider à déterminer la pratique la plus
sûre et la plus efficace de revascularisation possible en pratique et
devrait aider à guider les futures
recommandations.21
Informations sur les auteurs
| | Correspondance : David J. Moliterno, MD, Department of Cardiovascular
Medicine, University of Kentucky, 900 S Limestone Ave, 317 Wethington Bldg,
Lexington, KY 40536-0200
(moliterno{at}uky.edu).
Les éditoriaux représentent l'opinion des auteurs et du JAMA
et pas celles de l'American Medical Association.
Liens financiers : Le Dr Moliterno a déclaré avoir
reçu dans le passé des honoraires en tant que membre de
comités de suivi et de tolérance des données pour des
fabricants de stent dont Boston Scientific et Guidant. Aucune autre
déclaration n'a été faite.
Affiliations des auteurs : Gill Heart Institute and Division of
Cardiovascular Medicine, University of Kentucky, Lexington.
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ARTICLES EN RAPPORT
Cette semaine dans le JAMA
JAMA. 2008;299:385.
Texte Complet
Comparaison des stents à élution de paclitaxel et de sirolimus en pratique clinique quotidienne: L'essai randomisé SORT OUT II
Anders M. Galløe, Leif Thuesen, Henning Kelbæk, Per Thayssen, Klaus Rasmussen, Peter R. Hansen, Niels Bligaard, Kari Saunamäki, Anders Junker, Jens Aarøe, Ulrik Abildgaard, Jan Ravkilde, Thomas Engstrøm, Jan S. Jensen, Henning R. Andersen, Hans E. Bøtker, Søren Galatius, Steen D. Kristensen, Jan K. Madsen, Lars R. Krusell, Steen Z. Abildstrøm, Ghita B. Stephansen, Jens F. Lassen, et Pour les investigateurs SORT OUT II
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