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RENCONTRES CLINIQUES CONFERENCES ENTRE PATIENTS ET MEDECINS PAGES DU PRATICIEN
Un homme de 39 ans atteint d'une infection cutanée
Robert C. Moellering, Jr, MD, Intervenant
RÉSUMÉ
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Le cas de Mr M, une homme de 39 ans jusque-là en bonne
santé présentant un érythème et un doigt
enflé, illustre les problèmes du traitement des infections
cutanées et des tissus mous par contamination au sein de la
communauté depuis l'émergence dans la population des
Staphylococcus aureus méthicilline-résistants (MRSA). La plupart
des infections cutanées et des tissus mous transmises au sein de la
communauté sont dues à des S aureus ou des Streptococcus
pyogenes. Jusqu'à récemment, les infections dues à ces
organismes aux Etats-Unis pouvaient être traités en toute
sécurité par une pénicilline orale anti-staphylococcique
ou une céphalosporine de première génération.
Toutefois, l'émergence de staphylocoques
méthicilline-résistants en tant que pathogènes transmis
au sein de la communauté a modifié le tableau du traitement
empirique. Non seulement, ces MRSA transmises au sein de la communauté
sont la cause de furonculose ou de cellulite, mais elles ont été
également impliquées dans une variété d'infections
plus sévères et potentiellement létales. La plupart de
ces organismes sont sensibles à
triméthoprim-sulfaméthoxazole, minocycline, doxycycline, et
rifampine, et ces agents, avec la clindamycine, ont été
utilisés dans le traitement de ces infections, même si aucun
essai clinique n'a prouvé leur efficacité. Pour les infections
plus sévères, potentiellement létales, le
linézolide ou des agents parentéraux comme la vancomycine ou la
daptomycine devraient être envisagés.
JAMA.
2008;299(1):79-87
DR REYNOLDS: Mr M, un homme de 39 ans, jusque-là en bonne
santé se présente avec l'index gauche enflé et un
érythème. Pendant une période de 2 jours, rougeur,
douleur et gonflement de la face dorsale du la phalange proximale de l'index
de sa main gauche sont apparus, aggravés et étendus et lorsqu'il
a été incapable de fermer son poing, il a consulté aux
Urgences locales.
Mr M ne se souvient pas de piqûres d'insectes ou de morsures
d'animaux ou humaines à ce niveau. Il n'a eu aucun traumatisme de la
main. Le seul contact pathogénique de Mr M a été son
jeune fils, qui a une otite moyenne récurrente et a reçu
récemment un certain nombre d'antibiotiques.
Mr M a eu un épisode antérieur de ce qui a pu être une
infection cutanée. Il y a environ 6 mois, il a noté une large
zone rouge sur sa cuisse; un médecin de sa famille l'a traité
avec un antibiotique oral que nous ignorons et cette zone a disparu.
Le seul problème médical est une
hypercholestérolémie familiale, qui a été
traitée avec une observance limitée au traitement. Il a eu des
épisodes d'eczéma dyshidrotique dans le passé mais dit ne
pas en avoir actuellement. Mr M prend de temps en temps de la simvastatine, 80
mg/jour; il n'a pas d'allergie connue.
Mr M est Chef de Service senior d'une importante compagnie et voyage
fréquemment aux Etats-Unis. Bien qu'il soit né et ait
été éduqué en Europe, il n'a pas voyagé
dans d'autres pays au cours des quelques années passées. Il est
marié, monogame et vit avec sa femme et son jeune fils. Il fait de
l'exercice régulièrement, vélo, jogging et natation.
A l'examen clinique, Mr M semble en forme et ne présente aucune
détresse. Sa température est de 36°C, sa pression
artérielle de 124/70 mm Hg, sa fréquence cardiaque de 64/min, et
la saturation en oxygène est de 95% à l'air ambiant. Un ganglion
est palpable au niveau de l'épitrochlée gauche sans ganglion
axillaire. Il n'y a aucun souffle cardiaque ou de signes d'endocardite. Son
index gauche est érythémateux, avec une zone
œdémateuse d'environ 3x3 cm entre la phalange
métacarpienne (MCP) et l'inter-phalangienne proximale (PIP) à la
surface dorsale. Des stries de lymphangite sont observées sur le dos de
la main et s'étendent sur le côté latéral de
l'avant-bras droit. L'extension des mouvements de son index gauche au niveau
des articulations MCP et PIP est significativement limitée.
Les tests biologiques montrent un nombre normal de globules blancs et un
taux normal de lactates. La radiographie de la main montre un
œdème des tissus mous sans corps étranger ou anomalie
osseuse. Des hémocultures sont effectuées mais la lésion
ne présente aucun suintement à cultiver.
Mr M reçoit de la céfazoline et de vancomycine intraveineuses
pendant 24 heures aux Urgences. En l'absence d'amélioration, il est vu
par le service spécialisé dans la main et une incision est
pratiquée avec drainage. La blessure ne révèle aucun pus,
et une mèche est mise en place. Il est admis à l'hôpital
et au moment de son interrogatoire on note une lente amélioration sous
vancomycine et lévofloxacine intraveineuses.
MR M: SON POINT DE VUE
Ceci a commencé il y a environ trois jours, lorsque ce qui
ressemblait à une piqûre de moustique a apparu et a
commencé à démanger. A ce stade, probablement, ceci n'a
pas changé de taille, mais en raison de la démangeaison, j'ai
mis de la crème anti-pruritique et de la néosporine (ndlr : en
vente OTC aux Etats-Unis). Puis, environ un jour plus tard, ceci a
commencé à grossir et à lancer, en particulier dans la
soirée. J'ai pris de l'ibuprofène (ndlr : en vente OTC aux
Etats-Unis). Puis, comme, voici deux jours, j'avais vraiment mal et je ne
voyais pas d'amélioration, je suis donc allé aux Urgences.
Il y a environ 8 mois, j'ai eu ce qui a peut-être été
une infection cutanée de la cuisse où j'avais été
peut-être piqué; cela avait commencé comme une
piqûre de moustique avec un prurit puis avait grossi. A ce moment, mon
beau-père m'avait prescrit des antibiotiques. Je ne sais pas si cela
l'avait guéri ou était déjà en train de
disparaître. Mais cette infection particulière avait grossi,
disons, à trois fois la taille d'une pièce de 10 centimes. Je
veux dire, qu'elle était très large.
D'habitude, je ne prends pas d'antibiotiques. C'est probablement la
troisième fois dans ma vie—j'ai presque 40 ans—et ce ne
serait ma première réaction pour me traiter. J'ai un
côté de ma famille qui, chaque fois que je suis malade pour une
raison quelconque, saute sur l'occasion et dit : « tu devrais prendre
des antibiotiques ».
J'ai aussi noté que lorsque je suis allé à la
consultation ambulatoire pour cette infection, il y avait des affiches partout
concernant les antibiotiques et leur nécessité. Je suis
arrivé avec l'impression qu'il y avait probablement une prescription
très large des antibiotiques actuellement. Je l'ai même
noté avec mon fils d'un an qui a été sous antibiotiques
presque depuis sa naissance. C'est la raison pour laquelle nous sommes
préoccupés par son état, car, à un moment, ils ne
marcheront plus.
Je ne pense pas avoir un problème médical particulier qui me
rendrait sensible à une infection cutanée. Je cours, je nage et
je fais du vélo. Je dirais que j'en fais plus qu'une personne moyenne,
et je me considère très en forme.
J'avais lu qu'un symptôme était la fièvre ou une
température, mais je n'avais rien de cela et si cela n'avait pas
été pour la douleur lancinante, je n'aurais pas consulté
le médecin du tout, car, si la rougeur avait persisté,
même en s'élargissant sans douleur, à nouveau, je n'y
aurais probablement pas pensé du tout.
Aussi, ma vraie question est, quels autres symptômes cherchez-vous ?
Car, j'aurais pu venir trop tard, compte tenu du fait que cela
s'étendait.
AU CARREFOUR : QUESTIONS POUR LE DR MOELLERING
Quels sont les agents pathogènes communs provoquant des infections
cutanées chez les adultes en bonne santé, quel agent
pathogène peut être à l'origine de l'infection de Mr M, et
quels sont les facteurs de risque ? Mr M fait de l'exercice, a une autre
affection cutanée et récemment pris un antibiotique et son fils
a pris un antibiotique. Est-ce que ceci lui confère un risque plus
important ? Quelle est la cause de l'augmentation considérable de la
prévalence des Staphylococcus aureus
méthicilline-résistants acquis au sein de la communauté
(CA-MRSA)? Quelle est la stratégie thérapeutique simple d'une
cellulite non compliquée ? Est-ce qu'un traitement oral ou
parentéral est approprié pour des infections cutanées
plus sévères? Est-ce que Mr M présente un risque
d'infections cutanées ? Que recommandez-vous pour Mr M?
DR MOELLERING: Quels sont les agents pathogènes les plus communs
entraînant des infections cutanées chez des adultes en bonne
santé et qu'a probablement Mr M?
Les pyodermies communes incluent la cellulite, l'érysipèle,
l'impétigo, la furonculose et la folliculite.1 Par ailleurs, comme
l'infection de Mr M affecte la main, la paronychie doit être incluse
dans cette liste. La cellulite non compliquée est presque toujours due
à un S aureus ou un Streptococcus pyogenes (groupe des
streptocoques A).
1,2
Très rarement, d'autres streptocoques ou des organismes
gram-négatifs ont été isolés de ces
lésions, mais ceci est l'exception plutôt que la règle.
Les érysipèles, d'un autre côté, sont une
manifestation relativement spécifique d'un groupe d'infections
cutanées à streptocoques A et peuvent être
distingués de la cellulite par le fait qu'un oedème
intra-cutané dans cette affection peut donner des marges palpables de
la lésion et une peau d'orange de la peau affectée.
1,2
L'impétigo est une infection dermatologique superficielle
caractérisée par une croûte de couleur miel de la peau
superficielle due soit à S pyogenes soit à S
aureus.
1,2
La furonculose est invariablement la conséquence d'un S
aureus, et la folliculite peut être due à une
variété d'organismes dont le S aureus, des candidoses,
un Pseudomonas aeruginosa, et, rarement, une
entérobactérie.
1,2
Les agents étiologiques de la paronychie comprennent le S
aureus, le S pyogenes, les Candida, et l'herpès simplex.
1,2
Un nombre moins fréquent d'organismes associés à une
exposition professionnelle ou environnementale peut aussi provoquer des
infections cutanées.
2 Les morsures
humaines peuvent transmettre des bactéries anaérobiques, qui
font partie de la flore normale de la cavité orale, Eikenella
corrodens, streptocoques viridans, et S aureus.
3 Les morsures de
chat sont associées à des infections à Pasteurella
multocida, et Capnocytophaga canimorsus a été associé aux
morsures de chien.3
De façon significative, à l'exception de S aureus, tous
les organismes associés à une morsure sont sensibles à
pénicilline, et dans certains cas, en particulier ceux à P
multocida, ils sont relativement résistants aux
céphalosporines
orales.4 Les
érysipéloïdes sont un groupe d'infection dû à
Erysipelothrix rhusiopatheae et se voient chez les manipulateurs de
poissons et de crabes et occasionnellement chez les bouchers et d'autres
personnes exposées à la viande
crue.5,6
Ces infections atteignent souvent les doigts, se présentent sous la
forme d'une cellulite subaiguë avec une douleur associée, et
peuvent aussi provoquer des stries lymphangitiques, comme dans le cas de Mr
M.6 Les morsures
d'otaries ont été associées à des infections par
des espèces de Erysipelothrix et de Mycoplasma,
tandis que les expositions au sel de mer et à l'eau douce peuvent
entraîner des infections sévères cutanées et des
tissus mous dues à Vibrio vulnificus et autre espèces
halophiliques de Vibrio ou d'Aeromonas ou de
Pseudomonas.6-9
Les vraies cellulites doivent être distinguées des affections
non infectieuses qui peuvent leur ressembler. Les patients ayant un dermatite
de stase sévère peuvent avoir un érythème
sous-jacent difficile à distinguer d'une
cellulite,1 mais
ceci survient habituellement de façon bilatérale, ce qui serait
excessivement rare dans le cas d'une cellulite. Il peut y avoir un
érythème suffisant pour couvrir des lésions dans les
thrombophlébites veineuses profondes pour soulever la question d'une
cellulite. Les piqûres d'insectes avec réponse
d'hypersensibilité et la goutte aiguë podagre) peuvent aussi
donner des modifications cutanées réminiscentes d'une
cellulite.1 Les
éruptions médicamenteuses établies et les dermatites de
contact peuvent également ressembler à une cellulite. Ceci peut
être le cas de Mr M, car il a appliqué sur son doigt une pommade
antibiotique qui est une cause potentielle de dermatite de contact.
L'érythème migratoire (associé à la maladie de
Lyme), lorsqu'il est extensif, peut parfois être confondu avec une
cellulite commune.1
Enfin, les stades précoces d'une gangrène pyodermique et les
lésions érysipéloïdes carcinomateuses (en
particulier les carcinomes inflammatoires du sein) peuvent aussi se confondre
avec une
cellulite.1
Compte tenu de ceci, quelle est l'étiologie de la cellulite de Mr M?
Les traits saillants ici sont qu'il n'y a pas d'antécédent de
traumatisme ou d'autres expositions. Les lésions étaient
localisées aux doigts. Le processus a eu un début subaigu avec
une douleur assez sévère. Il n'y avait aucune suppuration ou
crépitations. Il avait des trainées lymphangitiques avec un
ganglion local épitrochléen et était apyrétique.
Ces observations, en particulier les trainées évidentes de
lymphangite de Mr M, suggèrent un streptocoque du groupe A comme
source. Les trainées de lymphangite peuvent être la
conséquence d'un E rhusiopatheae ou d'un herpès
simplex, comme nous l'avons vu auparavant, mais il n'y a rien pour impliquer
l'un des ces organismes. Enfin, bien que ceci ne soit pas typique des
infections staphylococciques, la cellulite staphylococcique peut aussi
être associée à des trainées
lymphangitiques.1,2
Aussi, Mr M devrait recevoir une couverture antibiotique à la fois pour
S pyogenes et S aureus.
Facteurs de risque
Quels sont les facteurs de risque d'infections cutanées chez des
adultes sains? Est-ce que le jogging, le vélo et la natation de Mr M
constituent un risque ?
Les facteurs de risques d'infection cutanée chez des adultes en
bonne santé comprennent les traumatismes cutanés et les
dermatoses fongiques qui produisent des lésions cutanées, de
même que le portage nasal d'un S aureus et le portage
oropharyngée ou rectal de S
pyogenes.1,2
Le portage nasal de S aureus a été
démontré de façon répétée comme
étant un facteur de risque significatif de développement
ultérieur d'infections staphylococciques.
10,12
L'homme est le réservoir prédominant de S aureus; 15%
à 35% des individus normaux portent un S aureus dans leurs
narines ou dans le pharynx à un moment
donné.13,14
Environ 30% de ces patients sont des porteurs à long terme, 50% de la
population montre un portage intermittent, et environ 20% ne portent jamais
ces
organismes.13,14
Un portage vaginal survient environ chez 10% des femmes après la
ménopause.
13 Le portage
rectal et périnéal a aussi été décrit, en
particulier chez les patients colonisés par un
MRSA.15
Staphylococcus aureus se transmet habituellement d'une personne
à l'autre, mais des objets inanimés ou des matériels
contaminés (comme les jacuzzis) peuvent aider à la transmission
de ces organismes chez les personnes telles que les lutteurs et les joueurs de
football (ndlr : américains) ayant des traumatismes cutanés qui
les prédisposent à une
infection.16,17
Une prophylaxie par mupirocine peut prévenir les infections par S
aureus dues au portage nasal. Une méta-analyse de 10 études de
cohorte ou randomisées chez 2445 patients en dialyse rénale a
démontré que la prophylaxie par mupirocine diminuait le risque
d'infections par S aureus de 68% chez tous les patients, de 80% chez
les patients en hémodialyse, et de 63% chez les patients en dialyse
péritonéale.11
Les bactériémies par Staphylococcus aureus ont
été aussi diminuées de 78% chez les patients en
hémodialyse. Enfin, les péritonites et les infections au niveau
du site d'insertion ont diminué respectivement de 66% et 62% chez les
patients sous dialyse péritonéale. Malheureusement,
l'utilisation prolongée de mupirocine a été
associée à l'émergence de
résistance.18
Il n'y a pas de preuve que le jogging ou le vélo, comme le pratique
Mr M, prédispose régulièrement aux infections
cutanées (en l'absence de traumatisme). L'exposition à de l'eau
douce mal chlorée a été associée à des
infections à Aeromonas et
Pseudomonas.8,19
Résistance aux antibiotiques
L'utilisation par Mr M d'un antibiotique il y a 6 mois peut-elle provoquer
une résistance d'un organisme? Quel pourcentage de résistance
aux antibiotiques est présent au sein de la communauté? Quelle
raison a provoqué l'augmentation considérable de la
prévalence des CA-MRSA?
Concernant l'utilisation antérieur d'un antimicrobien, l'exposition
antimicrobienne au cours des 3 à 4 mois précédents est
potentiellement considéré comme source ultérieure par un
organisme résistant à cet
antibiotique.20
L'exposition il y a 6 mois peut avoir joué un certain rôle en
sélectionnant un organisme résistant dans le cas de Mr M, en
particulier si l'organisme infectant est un MRSA. Une étude au
réalisée Royaume-Uni a montré que le risque d'infection
par CA-MRSA augmentait avec le nombre de prescriptions d'antibiotiques
administrés au cours de l'année précédente et
était plus élevée avec les
quinolones.21
La résistance au Staphylococcus aureus est
particulièrement un problème car l'organisme est virulent et
versatile et a démontré de façon
répétée sa capacité à contrecarrer le
traitement antimicrobien. La publication de la séquence entière
génomique de souches de MRSA apporte des informations importantes sur
la capacité de cet organisme à s'adapter à des conditions
changeantes environnementales. Kuroda et
al22 ont
démontré les séquences entières du génome
de deux souches associées de MRSA, N315 (une souche MRSA isolée
en 1982) et Mu50 (une souche de S aureus intermédiaire
à la vancomycine isolée en 1997). Ils ont trouvé que le
génome est composé d'environ 2600 gènes, dont beaucoup
semblent avoir été acquis par transfert latéral d'autres
organismes. Cette capacité à acquérir de nouveaux
gènes rend compte sans aucun doute de la remarquable possibilité
de cet organisme de s'adapter à des conditions environnementales
évolutives et de développer une résistance. Lorsque la
pénicilline a été découverte, presque toutes les
souches de S aureus étaient sensibles à cet
antibiotique, mais après seulement 10 ans d'utilisation de la
pénicilline au Boston City Hospital, presque les 3/4 des infections
dues au S aureus avaient développé une
résistance à la
pénicilline.23
Initialement, ces isolats staphylococciques étaient confinés
à l'hôpital, mais vers 1967, il n'y avait pas de
différence entre les isolats des patients en dehors et à
l'intérieur de l'hôpital et plus de 80% dans les deux contextes
étaient résistants à la
pénicilline.23
Actuellement, plus de 90% des S aureus à travers le monde sont
résistants à la
pénicilline.23
La découverte des pénicillines anti-staphylococciques à
la fin des années 1950 a quelque peu soulagé initialement
vis-à-vis du problème des staphylocoques résistants
à la pénicilline. La méthicilline a été
pour la première fois utilisée en clinique en 1959, mais vers
1961 la première souche de MRSA était décrite. Ces
organismes ont par la suite entraîné des problèmes
significatifs en Europe et, à la fin des années 1970, se sont
étendus aux Etats-Unis, où ils ont commencé à
poser des problèmes significatifs dans les hôpitaux
spécialisés, en particulier dans les unités pour
brûlés et en soins
intensifs.24
Contrairement à la résistance à la pénicilline
du S aureus, qui est régulée par la production de
ß-lactamases qui hydrolysent l'anneau ß-lactam de la
pénicilline et l'inactive, la résistance à la
méthicilline est due à l'acquisition de gènes qui codent
les protéines de lésions de la pénicilline (en
particulier, PBP2' ou 2A) qui exhibent une diminution de l'affinité
pour les
ß-lactams.25
Ces protéines modifiées de liaison à la
pénicilline sont codées par un gène mecA qui est
situé sur un élément transposable dans le chromosome du
staphylocoque. La présence de protéines modifiées de
liaison à la pénicilline codées par mecA permet
à l'organisme de compléter la synthèse de la paroi
cellulaire en présence de fortes concentrations de pénicilline
standard, de céphalosporines et de carbapenems. Parmi les 5
éléments transposables codant le gène mecA, les
types I, II, et III se trouvent principalement dans les souches
hospitalières de S aureus, tandis que les types IV et V sont
caractéristiques de
CA-MRSA.26
La prévalence de MRSA dans les hôpitaux des Etats-Unis a
augmenté de façon stable et peu après le début du
siècle, la fréquence de résistance à la
méthicilline dans les isolats de S aureus des hôpitaux
américains a dépassé les
50%.27 Il n'est pas
surprenant que les souches de MRSA acquises à l'hôpital se soient
transmises aux maisons de retraite aux
Etats-Unis.28 Les
MRSA acquis au sein de la communauté ont été
décrits aux Etats-Unis pour la premières fois à
Détroit et Boston dans les années 1980 chez des utilisateurs de
drogues intraveineuses, dont beaucoup prenaient des antibiotiques oraux pour
prévenir les infections cutanées dues à des
staphylocoques au niveau des sites
d'injection.29-31
Dans les années 1990, des épidémies staphylococciques par
S aureus acquis au sein de la communauté ont été
décrites au sein des populations aborigènes en
Australie.32 Le
premier problème réels avec les CA-MRSA aux Etats-Unis a
émergé à la fin des années 1990 avec la
description de 4 infections mortelles chez des enfants amérindiens dans
le Minnesota et le Nord
Dakota.33 Au cours
de la dernière décennie, les CA-MRSA ont explosé à
travers les
Etats-Unis.34 Vers
2001, 72% des S aureus acquis au sein de la communauté
à Houston étaient résistants à la
méthicilline, un pourcentage qui augmentait à 76% en
2004.35 A Atlanta,
72% des S aureus au sein de la communauté étaient
résistants à la méthicilline en
2003,36 et
actuellement, 60% à 80% des S aureus acquis au sein de la
communauté dans tous les Etats-Unis sont résistants à la
méthicilline.34-37
Un rapport du National Naval Medical Center de San Diego document très
clairement l'augmentation frappante de CA-MRSA qui est apparue là-bas
entre 2001 et 200438 et reflète ce qui a été
décrit dans la plupart du reste du
pays.34-37
Une autre étude récente sur les infections cutanées des
services d'urgence de différents centres des Etats-Unis documente aussi
cette augmentation frappante de CA-MRSA, qui correspond à 78% de tous
les isolats de S aureus dans les infections cutanées dans
cette
étude.37
Bien que la plupart des infections dues au CA-MRSA ne soient pas des
infections de la peau et des tissus mous potentiellement létales, une
étude récente a documenté qu'entre juillet 2004 et
décembre 2005, un nombre significatif de cas d'infections invasives
sévères de MRSA dans 9 centres des Etats-Unis (1234 des 8987 cas
étudiés) étaient dues à un
CA-MRSA.39
Les études génétiques des isolats de S aureus
acquis au sein de la communauté aux Etats-Unis ont montré que
tous les isolats jusqu'à présent contenaient des gènes
codant la Panton-Valentine leukocidine
(PVL).40 Les
gènes PVL codent une toxine qui lèsent les membranes cellulaires
et détruisent les globules blancs. Des études antérieures
sur des S aureus sensibles à la méthicilline contenant
ces gènes particuliers ont suggéré qu'il y avait une
augmentation de la mortalité chez les patients atteints de pneumonie
due à des souches contenant PVL par rapport à celles
infectées par des souches sans
PVL.41
Néanmoins, il n'est pas certain actuellement que l'augmentation de la
virulence qui apparaît être caractéristique d'un certain
nombre d'isolats acquis au sein de la communauté soit due à PVL
elle-même ou à la production d'autres toxines ou d'autres
facteurs de ces organismes. En effet, 2 études récentes sont
arrivées à des conclusions différentes concernant
l'importance de PVL dans la pathogénèse de ces infections
à
CA-MRSA.42,43
A l'aide d'électrophorèse sur gel à champ pulsé,
un nombre de types différents de CA-MRSA a été
décrit, incluant USA300, USA400, USA1000, et
USA1100.44 Tous ces
organismes contiennent les gènes PVL, et nombreux d'entre eux
contiennent aussi les gènes d'autres exotoxines. Il est
intéressant de noter que l'un des ces clones, (USA300-0114) a
proliféré et est maintenant presque entièrement
responsable de la large dissémination de ces organismes aux
Etats-Unis.45 Bien
que la composition génétique de cet organisme ait
été déterminée et qu'un nombre de gènes
uniques y ait été trouvé, la base exacte de sa
primauté et de son extension incroyablement rapide aux Etats-Unis n'est
pas claire.
Une autre observation intéressante est que les taux de colonisation
nasale par CA-MRSA semblent être beaucoup plus faibles que pour les
S aureus sensibles à la méthicilline. Kuehnert et
al46 ont
trouvé que la prévalence de la colonisation nasale par des S
aureus sensibles à la méthicilline dans une enquête
National Health and Nutrition Examination Survey allait de 27% à 37% au
sein de différentes populations étudiées aux Etats-Unis,
tandis que le taux de colonisation par MRSA était de 0.5% à
2.2%. Cette étude a été menée en 2001-2002 et,
donc, peut avoir précédé l'explosion d'infections par
CA-MRSA survenues aux Etats-Unis. Néanmoins, ceci soulève la
possibilité qu'une colonisation nasale puisse moins jouer un rôle
dans l'extension de cet organisme qu'elle ne le fait avec les S
aureus sensibles à la méthicilline ou que le CA-MRSA puisse
être plus virulent (probablement entraînant une infection sur la
colonisation) que les S aureus sensibles à la
méthicilline.
Des épidémies d'infections dues à CA-MRSA aux
Etats-Unis ont été pour la première fois
rapportées chez des enfants amérindiens du Minnesota, Nebraska,
et Nord Dakota,33
chez les homosexuels masculins,
34 et chez des
détenus, 33
suivis par des rapports d'infections chez certains sportifs (escrimeurs,
lutteurs, joueurs de
football).40,44
Les facteurs comme la foule, le contact entre personnes et un faible statut
socio-économique (ce qui est aussi pertinent pour les infections
à S aureus sensibles à la méthicilline) semblent
expliquer l'augmentation de la prévalence de la maladie au sein de
nombreuses populations
affectées.44
Bien que Mr M n'ait pas l'un des ces nombreux facteurs, compte tenu de
l'augmentation considérable de la prévalence de CA-MRSA, la
plupart des personnes aux Etats-Unis peuvent être
considérées comme étant à risque. Contrairement
aux souches acquises à l'hôpital, CA-MRSA a plus de
probabilité d'entraîner des infections cutanées et des
tissus mous, comme avec Mr M, et moins de probabilité d'entraîner
des infections respiratoires et
urinaires.47 Elles
ont été aussi associées à un nombre de «
nouveaux syndromes staphylococciques »,
34,40
dont les infections nécrosantes de la peau initialement
diagnostiquées comme des piqûres d'araignée. Les
infections entraînent pas mal de purulence, et les abcès ne sont
pas rares. Le MRSA acquis au sein de la communauté peut aussi
être considéré comme source de pyomyosite, de fasciite
nécrosante, et de thrombophlébite septique des
extrémités. Un "syndrome pelvien" a
été décrit chez les jeunes
enfants40,48
comprenant une arthrite septique des hanches, une ostéomyélite
pelvienne, des abcès pelviens et une thrombophlébite
rétro-péritonéale septique. Un syndrome de
Waterhouse-Friderichsen a aussi été observé pour la
première fois avec un
CA-MRSA.49 Enfin,
ces organismes sont capables d'entraîner une pneumonie nécrosante
rapidement
progressive.50 en
dépit d'un traitement antimicrobien approprié, certains patients
atteints de pneumonie à CA-MRSA ont eu des atteintes très
sévères avec nécrose pulmonaire, empyème et, dans
certains cas, une progression rapide vers le décès en 48
à 72
heures.51 Dans une
série récente de 10 cas de pneumonies sévères
à CA-MRSA chez des enfants, 6 sont
décédés.52
Comparé au MRSA iatrogénique, qui est souvent
résistant à des multiples agents antimicrobiens, les souches
communautaires sont relativement
sensibles.47 Elles
sont universellement résistantes aux pénicillines
anti-staphylococciques et aux céphalosporines actuellement disponibles,
mais la plupart sont sensibles à la vancomycine, à l'association
triméthoprim/sulfaméthoxazole, aux tétracyclines,
à la rifampine, à la gentamycine, et à la
ciprofloxacine.47
Elles ont montré des sensibilités variables à la
clindamycine, et un nombre significatif est résistant à
l'érythromycine.47
De récentes études ont montré certaines tendances
perturbantes parmi les clones les plus souvent isolés,
USA300.53,54
Dans une étude à San
Francisco,53 un
quart (des 188 souches évaluées) était devenu
résistant à la tétracycline et 63% à la
ciprofloxacine, démontrant à nouveau une émergence rapide
d'une résistance aux fluoroquinolones lorsque ces agents sont
utilisés seuls pour traiter les infections staphylococciques. Dans une
étude à Boston, une résistance à la
lévofloxacine est apparue chez 58 des 73 (79%) clones USA300-0114
évalués.54
Traitement
Quelle est la stratégie thérapeutique pour une cellulite
simple non compliquée? Y-a-t-il une utilité quelconque à
recueillir des hémocultures dans ces infections?
Brièvement, dans les cellulites non compliquées sans
fièvre ou autres symptômes constitutionnels, les
hémocultures sont presque invariablement
négatives,55
mais elles peuvent être utiles chez les patients ayant une atteinte plus
sévère.55
Mr M a eu une infection plus sévère, avec une progression rapide
et des trainées lymphangitiques, et, en conséquence, des
hémocultures étaient appropriées dans ce cas en
dépit de l'absence de fièvre. Plus importantes sont les cultures
de matériel provenant du drainage chirurgical. En raison de
l'augmentation de la prévalence de CA-MRSA, les cultures des
lésions doivent être faites chaque fois que possible.
Il y a plusieurs années, les options thérapeutiques du
traitement oral de la cellulite non compliquée se composaient d'une
pénicilline anti-staphylococcique ou d'une céphalosporine orale
(céphalexine ou céfadroxil), peut-être avec de la
pénicilline pour une meilleure couverture du streptocoque du groupe
A.56 Maintenant,
cependant, avec l'apparition du CA-MRSA, les choix de traitement sont plus
difficiles (TABLEAU). Le
linézolide est un choix efficace mais relativement coûteux pour
traiter ces infections, car il couvre efficacement tous les staphylocoques et
streptocoques.66 Cependant, il peut ne pas être nécessaire
d'utiliser un tel « arsenal » pour des cas non compliqués
ou pour les cas dans lesquels les zones de purulence ont été
drainées chirurgicalement de façon
appropriée.67
Dans ces cas, les options incluent l'association
triméthoprim-sulfaméthoxazole, la minocycline ou la doxycycline,
ou la
clindamycine.40
L'association triméthoprim-sulfamethoxazole n'est pas efficace de
façon optimale contre S pyogenes, et s'il s'agit probablement
d'un microbe pathogène (comme ce pourrait être le cas de Mr. M),
une autre thérapie devrait être employée ou un
antibiotique de type ß-lactamine ajouté. L'association
triméthoprim-sulfaméthoxazole n'a pas été
évaluée définitivement dans un essai randomisé
pour traiter la cellulite staphylococcique non compliquée. Un essai
randomisé plus ancien, mais pas en aveugle, a démontré
que le triméthoprim-sulfaméthoxazole était
légèrement moins efficace que la vancomycine dans les
bactériémies et l'endocardite dues à S aureus
sensibles à la méthicilline, mais semblait relativement
équivalente dans le traitement des infections à
MRSA.68
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Tableau.. Agents antimicrobiens dans les infections à CA-MRSAa
Abréviations: CA-MRSA, Staphylococcus aureus résistant
à la méthicilline acquis en communauté; MLSB,
macrolide-lincosamide-streptogramin B; SSTI, infections cutanées et des
tissus mous. Cps, comprimés
a Modifié de "Traitement des infections à
MRSA acquises en communauté "
65 et Gilbert et
al.56
b Coût pour 10 jours de traitement intraveineux chez un
patient de 70-kg ou 10 jours de traitement standard par voie orale..
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Il existe des preuves montrant que
triméthoprim-sulfaméthoxazole est efficace contre S
aureus, y compris sur son activité bactéricide in
vitro,69 ainsi
qu'une étude rétrospective récente suggérant que
le triméthoprim-sulfaméthoxazole a été efficace
dans cette
infection.57
Cependant, un essai à petite échelle a démontré
que le triméthoprim-sulfaméthoxazole n'était efficace que
chez 11 patients sur 14 patients
traités.58
La clindamycine a été employée avec succès dans
un certain nombre d'infections cutanées et des tissus mous dues
à S
aureus.34
Cependant, certains organismes sont résistants à
l'érythromycine et sensibles à la clindamycine lors des tests
systématiques en laboratoire.
Ces organismes peuvent être résistants à
l'érythromycine par l'intermédiaire d'un efflux ou de la
présence de gènes codant un méthylase inductible
(macrolide-lincosamide-streptogramin B [MLSB]) qui crée une
résistance aux macrolides, aux lincosamides, et aux
streptogramins.60
Dans les souches inductibles, la production de méthylase est induite
par l'érythromycine mais pas par la clindamycine; par
conséquent, les organismes semblent sensibles à la clindamycine
in vitro. Cependant, le traitement avec de la clindamycine crée la
possibilité de mutations, qui mènent à la production
constitutive de MLSB et à une résistance à la
clindamycine, ayant pour résultat des échecs
thérapeutiques,60
comme il a été documenté dans des cas
anecdotiques.70,71
Ce mécanisme de résistance peut être
détecté en laboratoire clinique de microbiologie en employant
une méthode à 2 disques connue sous le nom de D-test et devrait
toujours être exécuté avant que la clindamycine ne soit
employée pour traiter une infection due à un organisme
résistant aux
macrolides.60 Dans
les secteurs où la résistance est basse, la clindamycine reste
un traitement utile de ces
infections.34,72
L'autre mécanisme de la résistance à
l'érythromycine est l'efflux, et la clindamycine est efficace
puisqu'elle n'est pas sujette aux mêmes mécanismes d'efflux que
les macrolides. Les tétracyclines à longue durée d'action
(doxycycline ou minocycline) peuvent être efficaces dans des infections
à MRSA, mais plus de données sont nécessaires pour
définir leur rôle contre le
CA-MRSA.59 Un
récent essai à petite échelle chez des patients vivant
dans une zone ayant une forte présence de CA-MRSA a constaté que
la doxycycline était efficace chez chacun des 20 patients
traités.58
Est-ce que le traitement oral ou parentéral est plus
approprié pour les infections cutanées plus
sévères? Bien que le besoin d'un traitement parentéral
chez Mr. M ne soit pas clairement défini, il a été
probablement traité avec des antibiotiques intraveineux en raison du
site de l'infection sur sa main et en raison de la présence de stries
lymphangitiques. Les indications de la thérapie parentérale
initiale chez les patients ayant une cellulite incluent les lésions
rapidement progressives, une réponse systémique évidente
(frissons, température >38°C), et/ou présence d'une
maladie ou pathologies concomitantes prédisposant à une
immunosuppression (neutropénie, thérapie immunosuppressive,
absence de rate, oedème préexistants, cirrhose ou insuffisance
rénale).2 Un
certain nombre d'agents parentéraux peut être employé dans
ce contexte. Jusque récemment, les pénicillines
anti-staphylococciques, comme l'oxacilline ou la nafcilline étaient
considérées comme étant les traitements de choix, mais si
la prédominance de MRSA est supérieure à 30%, la
vancomycine (ou la teicoplanine en dehors des Etats-Unis) est l'agent de
choix.65
Le linézolide est une alternative raisonnable à la
vancomycine et couvre à la fois les staphylocoques (MRSA y compris) et
les
streptocoques.66
Bien que la quinupristindalfopristine soit susceptible d'être efficace
dans ce contexte, il n'est pas employé couramment actuellement car il
peut entraîner une thrombophlébite et syndrome
arthralgie/myalgie.73
La daptomycine est une alternative raisonnable à la
vancomycine.74 La
tigecycline a aussi été étudiée dans ce contexte,
mais son spectre d'activité est considérablement plus large que
nécessaire dans les infections non compliquées de la peau et des
structures de la
peau.64 Un certain
nombre d'agents en cours d'investigation sont en phase III, dont la
dalbavancine,75
l'oritavancine,76
la
télavancine,77
le ceftobiprole,78
et la
ceftaroline.79
Parmi ces derniers, la dalbavancine a un potentiel particulier sur les
infections dues à CA-MRSA. Ce traitement a une demi-vie sérique
excessivement longue avec un potentiel pour traiter ces infections avec une
dose unique sur un patient
ambulatoire.75
Actuellement, cependant, ce traitement n'a pas été mis sur le
marché aux Etats-Unis ou ailleurs.
Mr M s'est amélioré après un drainage et 3 jours
d'antibiotiques. Quel protocole d'antibiotiques recommandez-vous maintenant?
En supposant que Mr. M se soit amélioré suffisamment, il
pourrait sortir de l'hôpital avec une thérapie antimicrobienne
par voie orale. Son infection a très probablement été
provoquée par des streptocoques du groupe A ou S aureus, et
à moins que les cultures postopératoires ne démontrent
autrement, cette infection pourrait être due à une souche de
CA-MRSA. En outre, puisque son infection affecte sa main, la couverture
antimicrobienne devrait être adaptée à la couverture de
ces possibilités, et, bien qu'il soit cher, le linézolide par
voie orale serait un choix raisonnable. Le
triméthoprim-sulfaméthoxazole ne couvre pas bien les
streptocoques du groupe A et, compte tenu des stries lymphangitiques, il ne
devrait pas être employé. La clindamycine est également
problématique parce qu'aucun organisme n'a été
cultivé pour déterminer les gènes qui codent la
résistance. La minocycline ou la doxycycline ont seulement des
données limitées disponibles sur leur efficacité contre
CA-MRSA.59 En
conclusion, les fluoroquinolones ne représentent pas les agents
thérapeutiques de première intention dans ces infections, compte
tenu de la résistance significative à ces composés de la
souche USA300, comme l'ont décrit les études de San
Francisco53 et
Boston.54 Une
rapide émergence d'une résistance aux fluoroquinolones a
été également documentée pour les souches MRSA
à transmission
hospitalière.80
Implications des infections à CA-MRSA
Maintenant qu'il a deux infections cutanées, Mr M n'a-t-il pas
besoin d'être inquiet d'en avoir plus et, si tel est le cas, comment
peut-il les éviter ? A-t-il besoin d'une évaluation pour une
déficiente immunitaire sous-jacente?
Puisque l'épisode initial que Mr. M a décrit était
probablement une infection très légère (si c'était
cela), il n'entre pas dans la description d'un patient ayant des infections
récurrentes. Le plus souvent, les patients présentant des
infections récurrentes ont une colonisation nasale avec des
furonculoses staphylococciques récurrentes ou des
extrémités atteints par un lymphoedème secondaire
à un traitement anti-cancer ou à un prélèvement
veineux pour pontage
coronaire.2 Ils
éprouvent de même souvent des infections à streptocoques
du groupe A récurrentes. Mr M n'a aucune de ces pathologies. Les
maladies immunologiques associées aux infections staphylococciques
incluent la maladie granulomateuse chronique, le syndrome de
Chédiak-Higashi, et le syndrome de
Job,81 mais toutes
sont des anomalies congénitales et Mr M aurait eu des problèmes
infectieux beaucoup jeune. Pour ces raisons, Mr. M n'a pas besoin d'une
évaluation pour déficit immunitaire sous-jacent.
DR REYNOLDS: Mr. M a été déchargé du Centre
médical Beth Israël Deaconess après avoir reçu
72 heures
d'antibiotiques intraveineux. Juste avant sa sortie, une culture de sa
lésion (recueillie en salle d'opération) a trouvé un
MRSA. L'espèce était sensible à la gentamycine,
lévofloxacine, rifampine, tétracycline, au
triméthoprim-sulfaméthoxazole et à la vancomycine.
QUESTIONS ET DISCUSSION
QUESTION: Pour un patient chez qui vous diagnostiquez une infection des
tissus mous due à CA-MRSA, quel est l'intérêt de
rechercher un état de portage nasal?
DR MOELLERING: Puisque le taux de portage nasal de CA-MRSA est si bas dans
les études effectuées jusqu'ici, il n'y a aucune recommandation
en faveur des cultures nasales systématiques dans ce contexte. Si les
études en cours commencent à montrer une plus forte
prévalence de portage nasal ou démontrent un portage rectal ou
périnéal, alors de telles cultures pourraient avoir une
pertinence clinique.
QUESTION: D'un côté, vous proposez que toute personne ayant
une rougeur de la peau devrait aller à l'hôpital, tendre le bras,
et dire, « Donnez-moi une perfusion de sorte que mon poumon ne ressemble
pas à un foie. » D'un autre côté, nous ne pouvons
pas hospitaliser tout le monde ayant une cellulite. Nous pouvons faire
beaucoup à domicile actuellement. Devons-nous hospitaliser chaque
personne qui vient avec une cellulite ?
DR MOELLERING: Non, certainement, ce n'est pas le message à retenir.
Bien que CA-MRSA soit capable de causer des infections très
sérieuses, la plupart des infections qu'ils entraînent sont
beaucoup moins graves, et certaines répondent au drainage chirurgical
sans thérapie antimicrobien. Une étude récente a
décrit des patients présentant des infections dues à
CA-MRSA, vus dans un certain nombre de services d'urgence aux
Etats-Unis.37 Dans
cette étude, les auteurs n'ont pu déterminer l'effet de la
thérapie antimicrobienne. Ceci parce que les patients avaient
été présélectionnés avec des collections
purulentes. Quand ces lésions sont traitées par un drainage
chirurgical approprié, le rôle des antibiotiques est moins
important.67,72
Mais certaines de ces infections produisent une cellulite se propageant vite,
une fasciite nécrosante, ou d'autres complications sérieuses. Ce
sont ces infections dans lesquelles une thérapie antimicrobienne
efficace est
obligatoire.1
QUESTION: Serait-il possible d'employer le
triméthoprim-sulfaméthoxazole et la pénicilline ensemble
dans une cellulite ?
DR MOELLERING: Absolument—une chose à faire parfaitement
raisonnable. Vous avez 2 agents relativement peu coûteux qui
couvriraient S aureus et les S pyogenes. Le seul
inconvénient mineur est le besoin d'administrer la pénicilline 4
fois par jour pour avoir une couverture optimale. C'est un autre protocole qui
pourrait avoir été envisagé dans le cas de Mr. M.
Informations sur les auteurs
Correspondence: Robert C. Moellering Jr, MD, Beth Israel Deaconess
Medical Center, Department of Medicine, 110 Francis St, Ste 6A, Boston, MA
02215
(rmoeller{at}bidmc.harvard.edu).
Cette conférence a eu lieu au cours des Medicine Grand Rounds
du Beth Israel Deaconess Medical Center, Boston, Massachusetts, le 9 novembre
2006.
Rencontres Cliniques du Beth Israel Deaconess Medical Center est
produit et publié par Risa B. Burns, MD, Eileen E. Reynolds, MD, et Amy
N. Ship, MD. Tom Delbanco, MD, est le rédacteur de la série.
Rédacteur en chef de la section Rencontres Cliniques:
Margaret A. Winker, MD, Rédacteur en Chef adjointe du JAMA.
Liens financiers: Le Dr Moellering déclare qu'il a
travaillé comme consultant pour Pfizer, Cubist, Ortho-Johnson &
Johnson, Wyeth, Targanta, Novartis, et Forest Laboratories.
Financement/Soutien: Rencontres Cliniques a été rendu
possible en partie grâce à une bourse du Jacqueline and Martin J.
Shaevel Charitable Trust.
Rôle du sponsor: L'organisation ayant financé n'a pas
participé au recueil, l'analyse et l'interprétation des
données ni à la préparation ou l'approbation du
manuscrit.
Autres Contributions: Nous remercions le patient pour avoir
partagé son histoire et nous avoir permis de la publier.
Affiliation de l'auteur: Le Dr Moellering est Professeur Shields
Warren-Mallinckrodt Professor de Recherche Médicale, Harvard Medical
School, Boston, Massachusetts.
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ARTICLE EN RAPPORT
Cette semaine dans le JAMA
JAMA. 2008;299:9.
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